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La Maraîchine Normande
18 décembre 2018

MARGENCY (95) ANGERS (49) - PIERRE-LOUIS DAVID, PÈRE DU SCULPTEUR DAVID D'ANGERS (1756 - 1821)

David d'Angers père 3 z

PIERRE-LOUIS DAVID est né à Margency (Seine-et-Oise, aujourd'hui Val-d'Oise), le 8 novembre 1756, fils de Pierre David jardinier, et de Angélique Billard ; élevé par un parent, sculpteur médiocre, il passa ensuite chez un meilleur maître, puis quitta Paris pour faire son tour de France.

DAVID PIERRE LOUIS Z

Il se trouvait à Angers, sculptant les chapiteaux extérieurs de l'hôtel Lantivy, quand il rencontra la fille de M. Lemasson, maître menuisier à Angers, Marie-Françoise (née à Angers, paroisse Saint-Maurille, le 16 mars 1753), qu'il épousa le 7 février 1780, dont il eut quatre enfants :

- Marie-Françoise, décédée en 1817

- Aimée-Margueritenée à Angers, paroisse Saint-Maurille, le 7 avril 1785 ; morte d'une maladie de poitrine, dans les premiers mois de 1818 ;

- Pierre-Jean, né à Angers, paroisse Saint-Maurille, le 12 mars 1788, sculpteur, marié en 1831 avec Émilie-Jeanne-Clémentine Maillocheau, décédé à Paris, le 6 janvier 1856 ;

- Louise.

Sculpteur sur bois, marbre, pierre et plâtre, il reçut des commandes dans de nombreux hôtels d'angers (bien qu'on lui en prête assurément plus qu'il n'en a exécuté). Il est l'auteur, à la cathédrale d'Angers (1785) des deux trophées des boiseries, des cassolettes et crédences du grand autel. Il travailla au château de Châteaubriand, près de la Beaumette, au château de Fontaine Milon.

Vint la Révolution que Pierre-Louis David accueillit de bon coeur. Il s'enrôla comme volontaire, prit part à presque tous les combats contre les Vendéens et s'y comporta avec vaillance. 

C'était un homme d'une grande énergie et d'un grand courage. Un jour de bataille, on lui donna la garde de l'église de Gonnord, remplie de prisonniers vendéens ; ceux-ci, s'apercevant que la porte n'était gardée que par un seul homme, tentèrent une sortie ; mais il fonça sur eux avec une telle force que la baïonnette de son fusil se brisa dans la porte qu'ils avaient refermée. Le croyant désarmé, ils allaient tenter une nouvelle sortie, mais quand ils le virent armé de ses deux pistolets, le visage enflammé de colère et avec la résolution d'un homme prêt à tout, ils reculèrent et n'osèrent plus bouger.

Blessé à la bataille de Torfou le 19 septembre de la même année, il fut fait prisonnier et enfermé dans l'église de Saint-Florent-le-Vieil avec quatre mille autres républicains. Pierre-Louis David dut la vie à Bonchamps. Le fils n'oublia jamais le geste du général vendéen.

Pierre-David, 5 ans, avait suivi son père sur les champs de bataille. Confié par lui à un ami, il fut abandonné à Varrains, sur la route, après la bataille de Saumur. Des femmes vendéennes le recueillirent, et son père le retrouva, par hasard, à Saint-Florent parmi les bagages. Il avait parcouru la Vendée sur un caisson à la suite du général de La Rochejaquelein.

La bravoure du sculpteur sur bois avait attiré l'attention de Kléber et le général lui demanda de le suivre à l'armée du Rhin ; mais souffrant beaucoup de sa blessure, il préféra rejoindre sa famille et fut nommé dans les charrois militaires, administration dans laquelle il resta jusqu'en 1796.

Il croyait que sa modeste paye subviendrait aux besoins de sa nombreuse famille, mais, hélas ! la République était pauvre et il fallait la servir par amour pour elle. Il ne touchait donc jamais ses appointements, et pendant ce temps sa jeune femme, d'une complexion excessivement délicate passait ses nuits dans une des plus petites maisons de la rue Saint-Aubin, éclairée par la faible lueur d'une résine, entourée de ses enfants affamés et confectionnant des guêtres pour les soldats, afin de pouvoir gagner quelques assignats. Puis, dès que le jour avait paru, elle courait prendre son rang à la porte d'un boulanger et attendait pendant plusieurs heures la distribution tant désirée ... Lorsque les Vendéens assiégeaient la ville d'Angers, elle avait conseillé à toutes les femmes de la rue Saint-Aubin d'arracher des pavés et de les monter dans les appartements pour écraser les ennemis s'ils parvenaient à forcer les portes de la ville. Les femmes étaient tellement exaltées, que toutes avaient applaudi à ce conseil. Marie-Françoise était petite, mais elle avait une âme républicaine en rapport avec les grands et sublimes actes de cette époque ...

 

David autel de la patrie z

 

A son retour dans ses foyers, il exécuta pour l'église Saint-Maurice, devenue le temple décadaire, l'autel de la Patrie, aujourd'hui conservé dans la galerie David.

En 1797, le statuaire ornemaniste accomplit d'importants travaux dans un hôtel de Loudun. Plus tard, il fut chargé d'exécuter des boiseries dans l'ancienne abbaye Saint-Aubin devenue préfecture, et bientôt fut aidé dans ses oeuvres de statuaire par son fils dont le talent s'affirmait déjà. En 1805, c'est lui qui exécuta les sculptures de la salle du conseil municipal à la mairie.

Il mourut dans les bras de sa fille aînée, Françoise, à Angers, 2ème arrondissement, le 17 janvier 1821 dans une maison de la cour des Péronnelles où étaient sa résidence et son atelier. Pierre-Louis David fut accompagné à sa dernière demeure par Jacques Delusse, le bienfaiteur de son fils.

David décès z

"Par une soirée d'hiver, en 1821, à travers un épais brouillard, on vit passer deux hommes chargés d'un cercueil. Ils marchaient suivis du prêtre et de l'enfant de choeur portant l'eau bénite. Un homme âgé, tremblant de froid et de vieillesse, suivait à pas inégaux, et la tête penchée sur la poitrine, les restes de l'ami dont il avait si constamment partagé et adouci les chagrins ; c'était le respectable Delusse, peintre d'histoire, bienfaiteur du fils de David. Cet homme de bien voulut accompagner jusqu'à sa dernière demeure celui dont il avait apprécié les nobles qualités. La chère mémoire du défunt, qui devait nécessairement laisser la foule indifférente, eut du moins un sanctuaire dans le coeur du fils du sculpteur et dans celui de son excellent ami." (David d'Angers, sa vie, son oeuvre par M. Henry Jouin - 1877)

Le détail de la vente de ses livres et de ses bibelots figurent aux Affiches du 13 février 1821.

Un dessin de Delusse, exécuté vers 1800, nous montre la famille de David d'Angers (musée David).

L'on a découvert dans une petite église, à Louerre, près de Gennes, trois statues qui lui avaient été commandées le 3 novembre 1812 par M. Gainilleau de la Fellonnière : une vierge et l'Enfant, un saint Maurice et un saint André. Ces trois statues existent toujours, elles sont la preuve que, contrairement à l'affirmation de David d'Angers qui prétendait son père incapable de sculpter la figure humaine, Pierre-Louis David savait fort bien exécuter des statues, puisqu'en 1812, David d'Angers était à Rome.

Marie-Françoise Lemasson, son épouse, est décédée à Angers (1er arrondissement), le 17 septembre 1809, à l'âge de 56 ans 1/2, en son domicile, cours Saint-Serge. Le décès fut déclaré par René Rousselin, marchand et par Jean-Jacques-Thérèse Delusse, professeur de dessin.

DAVID LEMASSON DECES z

 


AD49 - Dictionnaire de Maine-et-Loire.

AD95 - Registres paroissiaux de Margency

AD49 - Registres d'état-civil d'Angers

Un grand statuaire, David d'Angers, sa vie, ses oeuvres par son fils - Robert David d'Angers (1833-1912) - 1910 (dont portraits)

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Commentaires
F
C'était bien !!!<br /> <br /> Vous avez juste oublié de dire comment et quand était morte son épouse...? et que sont devenus ses autres enfants (on les a "laissés" crevant de faim !!!)... Faites nous une petite suite...
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