Délibération municipale de Luçon
21 fructidor (7 septembre 1794)
Se sont présentés : les citoyens Rouval, Fleuret, Corets, commissaires agents de la Commission d'Agriculture et Arts, qui ont déposé une lettre trouvée derrière une commode, dans la chambre qu'occupe le citoyen Rouval, au domicile de la citoyenne fille du Plessis, rue appelée ci-devant de la Guenille (rebaptisée "de la Roulière", après la Révolution), lettre dont la teneur suit :
Au Prince de Talmont, commandant de l'armée de Mortagne,
Monsieur ... Mozac, 25 juillet à 7 heures.
Nous n'avons pas reçu des paroisses voisines le monde que nous devions attendre, il paraît que la coupe des blés les retient et qu'il est fort difficile de les faire marcher.
Nous ne saurions nous imaginer que les forces qui se portent du côté de Chantonnay sont combinées avec celles au delà de la Loire. Il paraît que le mouvement des derniers ne sont que des feintes. Nous sommes très près de l'ennemi et nous espérons réussir à couvrir notre pays de ce côté et à mettre nos maisons à l'abri, en se battant de manière qu'ils ne puissent plus nous inquiéter. Nous désirons que vous en fassiez autant de ce côté et que nous puissions être en paix pour le moment. L'armée qui est à Thouars doit fort inquiéter Chantonnay et les empêcher de pénétrer.
Nous avons l'honneur d'être vos frères d'armes.
Le vicomte de SCEPEAUX, d'AUTICHAMP, chevalier FLEURIOT, de ROSTAING et CARGONE (ce dernier n'a pu être bien déchiffré) R. MORICET l'aîné, quartier maître de l'armée de BONCHAMP.
L'assemblée, vu cette lettre, reconnaissant que la dite du Plessis a logé chez elle le Prince de Talmont, que les papiers n'ont fait qu'être mis sous scellés sans être visités, arrête que deux membres s'y transporteront pour y reconnaître les scellés, les lever, et faire la recherche la plus scrupuleuse dans la correspondance qu'il pourrait y avoir.
AD85 - Registre des délibérations de Luçon - 1787-1866 - vues 338 - 339.