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La Maraîchine Normande
18 novembre 2017

ANGERS (49) - LES CIMETIÈRES - CRÉATION DU CIMETIÈRE DE L'EST, "LE PÈRE LACHAISE ANGEVIN"

ANGERS
LES CIMETIÈRES

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Chacune des 17 paroisses de la ville d'Angers eut son cimetière particulier jusqu'à Louis XVI.

CORBILLARD INDIGENTS Z


RIVE DROITE


Il y avait trois paroisses sur la rive droite : la Trinité, Saint-Jacques et Saint-Nicolas.

Le cimetière de la Trinité était situé au tertre Saint-Laurent avec une chapelle au milieu, où on portait le Saint-Sacrement pendant le sermon du jour du Sacre.

Le cimetière de Saint-Jacques était au-dessus et vis-à-vis de celui de la Trinité. Le curé de Saint-Jacques, François Garnier, écrivait, en effet, dans son registre, le 27 avril 1732 : "Par permission de M. Babin, vicaire général, j'ai fait la cérémonie de la bénédiction de la croix nouvellement rebâtie, située dans le cimetière Saint-Jacques, sur le tertre Saint-Laurent, paroisse de la Trinité, en présence de mon clergé et de mes paroissiens". Ce cimetière ne servait plus guère alors, et on faisait les inhumations autour du choeur de l'église.

Le cimetière de Saint-Nicolas se trouvait au milieu du pâtis Saint-Nicolas. Le 16 novembre 1708, François Guibert, curé de Saint-Nicolas, écrivait dans son registre : "Ce jour, a été commencée la muraille qui fait la clôture du cimetière de la paroisse Saint-Nicolas-lès-Angers, sis au milieu de l'espace communément appelé le Grand-Champ, aux dépens des paroissiens et de nous curé, après en avoir posé la première pierre en présence de quelques paroissiens et des ouvriers, pour être désormais le seul cimetière de la paroisse de Saint-Nicolas, comme il a été marqué par l'ordonnance épiscopale du 7 mai 1708".

Le 22 mai 1786, M. Gruget, curé de la Trinité, bénit le cimetière de Guinefolle, situé entre la place Lyonnise et l'entrée du chemin de la Meignanne : "Vu la commission à nous adressée par M. l'abbé Louët, grand vicaire, avons été processionnellement faire la bénédiction du nouveau cimetière, situé au faubourg Saint-Lazare, destiné à la sépulture des fidèles des paroisses de la Trinité et de Saint-Jacques, de l'hôtel-Dieu et de l'Hôpital Général". (Le cimetière des pauvres, où on cessa d'enterrer en 1786, se trouvait sur le tertre Saint-Laurent, non loin d'un cimetière protestant, qui fut fermé lors de la révocation de l'édit de Nantes). Le clergé des deux paroisses était présent à la cérémonie, ainsi que les aumôniers des deux hôpitaux.

La paroisse de Saint-Nicolas continua de se servir de son cimetière particulier jusqu'à la Révolution, mais à partir de cette époque il n'y eut plus qu'un cimetière sur la rive droite de la Maine.

Le 7 mai 1808, l'ingénieur de la ville fit au conseil municipal le rapport suivant : "Le cimetière de Guinefolle, quoique très vaste, présente des causes de réformes très importantes. Sa proximité de la ville et surtout des maisons du faubourg Saint-Lazare, le sol très dur, pierreux et humide qui s'oppose aux fouilles, et les exhalaisons des mares qui se forment à l'entour, doivent déterminer le conseil à inviter le maire de s'occuper de trouver un emplacement que la commune puisse acquérir.

Le 12 mars 1810, un arrêté préfectoral autorisa le maire à acquérir de Mlle Trotouin, pour 2.202 francs, un terrain, situé chemin de la Roulaie, près le pâtis Saint-Nicolas, destiné à remplacer le cimetière de Guinefolle. C'est le 1er janvier 1813 que les inhumations commencèrent dans le Cimetière de l'Ouest, qui a été plusieurs fois agrandi, notamment en 1837, 1853, etc...

BRANCARD ENFANT Z


RIVE GAUCHE


Les deux cimetières de Saint-Maurice et de Sainte-Croix étaient contigus. Ce dernier dominait de 8 ou 10 pieds l'église paroissiale et on y accédait de la place Sainte-Croix par un escalier de 17 marches. Les cimetières de Saint-Aignan, Saint-Evroult, Lesvière, Saint-Laud, Saint-Maurille, Saint-Pierre, Saint-Denis, Saint-Julien, Saint-Martin, Saint-Michel-de-la-Palud, Saint-Michel-du-Tertre et Saint-Samson se trouvaient à côté des églises paroissiales.

En 1784, les cimetières de Saint-Maurice, Sainte-Croix, Saint-Aignan, Saint-Evroult et Lesvière furent supprimés et réunis à celui de la paroisse Saint-Laud, qui était sur l'ancien chemin de Frémur. La paroisse Saint-Pierre enterra également ses morts au cimetière de Saint-Laud depuis le 19 mai 1785 jusqu'en 1788. (Le 12 septembre 1816, M. Gruget, curé de la Trinité, écrivait à Mgr Montault : "Les corps des victimes guillotinées sur la place du Ralliement en 1793-1794, étient mis aussitôt sur un chariot et conduits dans le cimetière près l'enclos de la Visitation", c'est-à-dire le cimetière Saint-Laud).

Les paroisses de Saint-Maurille, Saint-Pierre, Saint-Denis, Saint-Julien, Saint-Martin et Saint-Michel-de-la-Palud furent obligées par une ordonnance épiscopale du 5 août 1788 d'enterrer immédiatement leurs défunts dans un nouveau cimetière installé dans les Champs-Marais, entre la Croix-Montaillé et le clos de la Visitation et qui ne tarda pas à être désigné sous le nom de Cimetière du Clon.

Le 10 août 1788, M. Huchelou des Roches, curé de Saint-Julien, bénit, avec l'autorisation épiscopale, un nouveau cimetière auprès de la chapelle de la Madeleine, qui dépendait de sa paroisse ; les habitants de ce quartier avaient la faculté de se faire inhumer au cimetière du Clon ou à celui de la Madeleine.

Le 15 décembre 1785, M. Bouguié, curé de Saint-Michel-du-Tertre, fit aussi la bénédiction d'un nouveau cimetière pour sa paroisse : "En vertu de la permission à nous accordée par Mgr l'Évêque, nous avons béni le nouveau cimetière situé près les anciennes barrières, au haut du faubourg de cette paroisse, avec les cérémonies ordinaires. En allant nous avons chanté l'hymne Veni creator, et en revenant les répons Credo quod redemptor ... et factum est proelium."

Quant à la paroisse Saint-Samson, elle continua de se servir de son cimetière particulier (jardin des Plantes).

Le cimetière Saint-Samson ayant été supprimé en 1791, il n'y avait plus au commencement du XIXème siècle que quatre cimetières : Saint-Laud, la Madeleine, le Clon, le faubourg Saint-Michel.

Le 21 décembre 1807, Mgr Montault écrivait au maire :

"Je désire profiter de la Mission pour faire planter une croix dans le cimetière situé près l'hôpital des Incurables (alors installé dans l'ancien couvent de la Visitation). Ce cimetière sert aux inhumations des habitants de Saint-Laud et d'une partie de ceux de Saint-Maurice."

Le 1er avril 1809, le cimetière de Saint-Laud fut fermé, et les inhumations de Saint-Laud et de Saint-Maurice durent se faire au cimetière du Clon.

Le cimetière de la Madeleine n'avait que 990 mètres carrés. Il servit à la paroisse Saint-Joseph jusqu'en 1817. Le 8 octobre de cette année, la fabrique de Saint-Joseph demanda l'autorisation de l'aliéner et d'inhumer ses morts au Clon, comme le faisaient Saint-Laud, Saint-Maurice et Notre-Dame. Une ordonnance royale autorisa l'aliénation du cimetière, le 21 janvier 1818.

Le maire mandait, le 16 mai 1823, au curé de la cathédrale : "J'ai vu avec peine, par votre lettre, l'embarras où l'administration va se trouver pour suppléer à l'insuffisance du cimetière situé près la Croix-Montaillé (alias le Clon). Il nous avait été assuré, il y a peu d'années, par l'architecte voyer de la ville, que ce cimetière était d'une grandeur suffisante pour contenir un bien plus grand nombre de morts qu'il ne s'en trouve sur les quatre paroisses (Saint-Maurice, Saint-Laud, Notre-Dame et Saint-Joseph) qui s'en servent, pendant cinq années, temps au bout duquel on juge en général qu'on peut sans danger rouvrir les anciennes fosses".

La paroisse Notre-Dame cessa d'enterrer au Clon le 8 août 1823, et se servit désormais du cimetière du faubourg Saint-Michel. Quant aux paroisses de Saint-Laud, Saint-Maurice et Saint-Joseph, elles continuèrent d'enterrer leurs morts au Clon, jusqu'à l'établissement du cimetière de l'Est, en 1847.

La paroisse Saint-Serge fut seule d'abord à se servir du cimetière du faubourg Saint-Michel.

CORBILLARD Z

 

Le 15 juillet 1822, le maire écrivait au Préfet :

"Dans les temps désastreux de la Révolution, trois ou quatre cents victimes furent entassées dans ce lieu (à la suite du siège d'Angers qui eut lieu les 3 et 4 décembre 1793). Certes, si des miasmes pestilentiels avaient dû s'exhaler du sein de la terre qui venait de renfermer à la fois tant de cadavres, c'était certainement après un si funeste évènement. Cependant aucun procès-verbal ne l'a constaté, aucune réclamation contre l'insalubrité de l'air ne s'est élevée."

En 1823, comme on l'a dit, la paroisse Notre-Dame décida d'inhumer ses morts dans le cimetière du faubourg Saint-Michel. C'est en 1847 que ce cimetière fut fermé.

La bénédiction du nouveau cimetière, dit Cimetière de l'Est, eut lieu le 12 décembre 1847. Mgr Angebault, accompagné d'un nombreux clergé, présidait la cérémonie. M. Giraud, maire d'Angers, ses adjoints et plusieurs conseillers municipaux étaient présents. Un détachement de la garnison, la musique du régiment et quelques gardes nationaux assistaient, en armes, à la bénédiction. Une foule nombreuse encombrait le cimetière et ses abords.

Les cimetières du Clon et du faubourg Saint-Michel, dans lesquels les inhumations n'avaient plus lieu depuis vingt ans, furent mis à la libre disposition de l'administration municipale le 1er janvier 1868. Les familles furent invitées l'année précédente, à faire transporter les corps de leurs défunts dans le cimetière de l'Est. Le 5 décembre 1867, le chapitre de la cathédrale chanta une messe à l'occasion de l'exhumation des restes mortels de M. Breton, mort curé de Saint-Maurice en 1837, qui furent transférés du cimetière du Clon dans celui de l'Est.

Le 7 décembre, l'Union de l'Ouest disait : "Le projet d'ériger une chapelle dans le cimetière de la ville vient de recevoir une nouvelle impulsion. Les terrains des anciens cimetières du faubourg Saint-Michel et du Clon viennent d'être aliénés. On en recueillera avec soin les ossements pour les déposer au milieu du cimetière de l'Est, dans un vaste caveau qui sera prochainement construit. C'est sur cet ossuaire, sur la cendre des anciens habitants d'Angers que s'élèvera la chapelle". C'est Mgr Freppel qui bénit ce sanctuaire, le 31 octobre 1870.

La paroisse de Saint-Léonard ne fut annexée à Angers qu'en 1791.


L'Anjou historique - juillet 1924 - pp. 132 à 136

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