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La Maraîchine Normande
25 juin 2016

NOIRMOUTIER-EN-L'ÎLE (85) - NOTES SUR LES HÔPITAUX MILITAIRES PENDANT LA RÉVOLUTION

HÔPITAL MILITAIRE DE LA MAISON LEFEBVRE

La maison Lefebvre, rue de l'Ancien Hôpital, avait été confisqué pour servir d'hôpital militaire.

Après la mort de son mari, fusillé aux Sables, la veuve Lefebvre réclame l'affermage ou le rachat de sa maison, qui comprenait deux grands corps de bâtiments. Elle était devenue insuffisante comme hôpital militaire ; celui-ci avait été ou devait être transféré à la Blanche.

On lit à ce sujet dans les archives communales : Fermage à faire des deux maisons servant d'hôpital le jour de la dernière décade de Thermidor an 2 :

"L'assemblée ayant appris que les malades étaient tous transportés à l'hôpital de la Blanche, et ne voulant pas laisser des biens présumés ou réellement appartenant à la nation en dépérissement, d'après d'ailleurs l'autorisation du district, a arrêté qu'il serait affiché et publié par la ville que les deux maisons servant au ci-devant hôpital en fille, et qui appartenaient aux ci-devant deux frères Lefèvre seraient louées pour un an de la Saint-Michel prochaine jusqu'à la suivante, au plus offrant et dernier enchérisseur, le 30 courant jour de la 3e décade de thermidor."

27 thermidor an 2. (14 août 1794)
"Il a été mis sur le bureau une pétition de la veuve Lefebvre tendante à obtenir main-levée ou au moins la location d'une maison que feu son mari et elles ont fait bâtir. Et comme son dit mari est mort aux Sables et sans être absous par la loi, l'assemblée arrête que ne regardant point cette affaire comme de sa compétence elle la renvoyait à la sagesse et aux lumières des administrateurs du district.

L'année suivante, 8 thermidor, an 3, il demande la continuation du loyer, en attendant de savoir si la soumission qu'il fait pour l'acheter aura son effet.
Chaque année, il renouvelle son bail.

30 thermidor.
En conséquence de l'arrêté pris au Conseil général de cette commune en datte du 20 courant, concernant l'affermage des deux maisons servant d'hôpital militaire pour la garnison de cette isle, etc.

 

NOIRMOUTIER LA BLANCHE


HÔPITAL DE LA BLANCHE EN 1794.

L'hôpital militaire de Noirmoutier établi en l'ancien Hôpital est devenu insuffisant.

On songe à se servir de l'abbaye de la Blanche, devenue libre par le départ des moines.

28 germinal an 2. (17 avril 1794)
L'assemblée, ouï le rapport de ses commissaires nommés à l'examen du local de la Blanche ; et vu leur procès-verbal, qui constate que ledit lieu est très propre à l'établissement d'un hôpital, ce qui était l'objet de la commission à eux donnée par l'arrêté du 27 courant pris en Conseil général.
Arrête l'assemblée que les citoyens Jacques Baudouin, architecte-entrepreneur des bâtiments, et Michel Blanchet, enseigne des vaisseaux de la République, se transporteront le plutôt possible au dit lieu de la Blanche pour y faire le devis estimatif des réparations et augmentations nécessaires à l'établissement d'un hôpital.

15 prairial an 2. (3 juin 1794)
Il est fait une adjudication de cent bois de lits a fournir pour l'hôpital militaire qui va être installé à la Blanche. Ils auront six pieds de longueur, trois de largeur, hauteur du dossier trois pieds et demi, un pied au-dessus de terre, trois traverses à la tête, bien emmortaisées, cinq barres ; le tout travaillé solidement en bon bois ; et une tablette de six pouces supportée par deux taquets ; pour être livrés par l'adjudication une moitié dans la quinzaine et le reste dans l'espace d'un mois, rendus et montés à la Blanche. Lesquels ont été criés à dix neuf livres, ensuite mis à dix-huit livres dix sols par le citoyen Maublanc, et après une très longue criée ont été adjugés à dix-huit livres la pièce au citoyen Renard, menuisier en cette isle."

Le même jour, il est procédé à l'adjudication des réparations de la Blanche ; mais elle est renvoyée au lendemain, faute d'adjudicataire.

16 prairial
"En conséquence du renvoi fait par le commissaire Bouquet, représenté par le citoyen Renou son secrétaire, le jour d'hier, à aujourd'hui 16, pour l'adjudication des réparations à faire ainsi que des augmentations à faire à la maison de la Blanche pour la mettre en état de servir d'hôpital, lesquelles réparations et augmentations sont relatées au devis mis sur le bureau par le dit commissaire ; laquelle adjudication sera faite aux clauses et conditions suivantes :

1° Que les logements propres à recevoir les malades seront faits dans ces mois de ce jour, et le surplus porté au devis, dans deux mois aussi de ce jour, pour tout délais.

2° Si, dans la démolition et reconstruction des ouvrages détaillés au devis, il s'en trouve en augmentation ou diminution, l'adjudicataire les fera constater ; ceux en augmentation lui seront payés sur le pied du détail ; ainsi que les diminutions seront rabattues sur le même pied.

3° Le commissaire des guerres, connaissant la nécessité que les réparations se fassent promptement, à ceux du besoin des malades qui sont on ne peut plus mal dans l'hôpital actuel, s'engage à employer tous les moyens que lui donne la loi pour procurer l'adjudicataire tous les matériaux nécessaires à la chose, et requérir le plus grand nombre possible d'ouvriers ; les dits matériaux et ouvriers seront payés par l'adjudicataire aux pris de la loi.

4° Quoique le devis des dittes réparations ne porte point que les murs seront blanchis, il le seront néanmoins dans les appartements que les malades occuperont, et autres dans les désignés au devis ..."

La mise à prix des réparations fut de 3.298 livres 17 sols après plusieurs rabais, le travail a été adjugé à Louis Charier pour 3.138 livres.

16 thermidor an 2 (3 août 1794)
Il a été mis sur le bureau, par une ordonnance, une lettre du citoyen commandant de la place sur les sept heures du soir, qui invite la municipalité de fournir dix charrettes pour transporter les effets de l'hôpital de cette ville et celui de la Blanche. Arrête l'assemblée que sur le champ, on envoira dans les villages avertir les chartiers que se rendront au lieu indiqué environ les neuf heures du matin.

20 thermidor. (7 août 1794)
L'assemblée, ayant appris que les malades étaient tous transportés à l'hôpital de la Blanche, et ne voulant pas laisser des dîmes présumés ou réellement appartenant à la nation en dépérissement, d'après d'ailleurs l'autorization du district, a arrêté qu'il serait affiché et publié par la ville que les deux maisons servant au ci-devant hôpital, en ville, et qui appartenaient ci-devant aux deux frères Le Fèvres seraient louées pour un an, de la Saint Michel prochaine jusqu'à la suivante, au plus offrant et dernier enchérisseur, le 30 courant, jour de la 3e décade de thermidor.

17 fructidor. (3 septembre 1794)
Sur la représentation faite à la commune par le citoyen Mondhais, directeur de l'hôpital militaire de la Blanche, que le citoyen Renaud à qui l'adjudication avait été passée pour la façon des lits du dit hôpital, le 15 prairial dernier, étant décédé, ne pouvant tenir le marché par lui accepté, et que, le même besoin de la façon de ce bois existant, il requérait qu'il fut procédé à une nouvelle adjudication. Sur quoi arrête l'assemblée qu'il soit proclamé par la ville que demain, 18 courant, il sera procédé dans la maison commune à l'adjudication de cinquante bois de lits.

18 fructidor. (4 septembre 1794)
Sur la demande faite par le citoyen Mondhais, directeur de l'hôpital militaire établi à la Blanche, en cette isle, de faire faire et mettre au bail à rabais la façon de soixante bois de lit, dont 30 bois de lit de quatre pieds de large sur six de longueur, et trente autres depuis trois pieds et demi jusqu'à trois pieds quatre pouces de hauteur, compris une planche sur le haut de ce dossier, avec deux consolles en bois de sapins, lesquels d'après plusieurs criées et personne ne voulant mettre au-dessous, ont été adjugés au citoyen Gautier, à la charge par lui de les livrer conformes à l'échantillon de ceux qu'il a chez lui, et que les uns dans les autres lui seront payés à raison de vingt-cinq livres la pièce ; et que les dits bois de lits seront livrés au directeur de l'hôpital ; lesquelles conditions ont été acceptées par l'agent national, le directeur de l'hôpital et le citoyen Malescot, receveur de l'enregistrement, tous présents ; lesquels bois de lit seront fournis à la Saint Michel prochaine et payés en deux termes, moitié à la moitié de la fourniture, et l'autre moitié à la fin ...

1ère sans cullotide de la 2e année de la R.F. une indivisible et impérissable.
Il a été mis sur le bureau une lettre du commissaire des guerres Bouquet, en datte de ce jour, qui invite la municipalité à nommer deux experts architectes ou massons, pour, de concert avec l'adjudicataire, vérifier contradictoirement les travaux faits à l'hôpital militaire du dit lieu et estaient le surplus des réparations que les circonstances ont rendus indispensables.

Le 29 vendémiaire, l'hôpital change de directeur et de médecin ; le directeur est un citoyen Emmanuel Ravaux et le médecin un citoyen Richard, officier de santé. On constate par le compte-rendu de l'assemblée du 5 brumaire, an 3, que l'ancien directeur Mondhais avait négligé son administration et ne payait même pas les blanchisseuses, les servants, qui en conséquence avaient abandonné leur poste.

 

NOIRMOUTIER vue

LA MAISON CURIALE, HÔPITAL, CASERNE, PRISON SOUS LA RÉVOLUTION

Il suit des documents renfermés aux Archives municipales que la maison curiale, après l'usurpation des biens du clergé, en 1791, servit successivement et selon le besoin de caserne, d'hôpital et de prison.

Le 17 pluviôse an 2, la municipalité écrit à Potier, commandant de la place du château : "L'état de gêne, citoyen, où se trouvent les détenus dans les chambres du château, nous portent à faire transférer dans la maison cy-devant curiale ceux de la commune de Challans. Tu voudras bien, en conséquence à envoyer un piquet pour cette translation, qui va avoir lieu de suite, sous l'inspection des citoyens Clément Palvadeau et Musset, que nous avons nommés commissaires. Nous en remettons à ta prudence pour faire placer à leur garde le nombre d'hommes suffisants.

Une délibération, présidée par le citoyen Coindet, premier officier municipal, qui a fait part que plusieurs volontaires du 5ème bataillon de la Manche se sont plaints qu'existant une grande quantité de malades, les administrateurs de l'hôpital de la maison Mourain et de celuy de la maison curiale ne leur faisaient point donner tous les draps de lits qui leur étaient nécessaire.

Arrête l'assemblée qu'à l'instant, le citoyen Durand jeune et Musset, administrateurs des deux hôpitaux, d'en rendre compte tous les soirs à la municipalité, qui avisera sur le champ aux moyens de fournir aux malades tout ce qui sera nécessaire pour subvenir à leurs besoins et à rétablir promptement leur santé.

Sur la représentation que nous a fait le citoyen Joubert qu'il ne pouvait faire délivrer qu'un lit de la succession de la feue citoyenne Marie Fouasson, veuve Baizeau, n'en ayant que deux dont un est occupé par le gardien des effets qui sont dans la dite maison.

Arrête la municipalité qu'ayant égard à la représentation du citoyen Joubert, il ne sera pris, pour la caserne de la cure, qui sert d'hôpital, qu'un seul lit, encore par la raison que l'on ne peut s'en procurer ailleurs pour compléter cette caserne, qu'il est absolument indispensable de former, vu la grande quantité de malades dans la garnison, ne prétendant nullement l'assemblée s'imiscer en rien dans la succession de ladite Fouasson et ne réclamant le lit que comme inutile où il est absolument nécessaire dans la circonstance pressante où elle se trouve.

L'assemblée s'occupant par continuation de l'hôpital sur la demande qu'a faite le citoyen Musset, administrateur, - parce qu'il était venu cette nuit beaucoup de malades - de plusieurs paires de draps, serviettes, etc. La municipalité arrête que le citoyen Coindet, officier municipal, et Viaud, pour de la commune, sont nommés commissaires pour se transporter au Banzeau, dans la maison de Guéry de Thiphauges (?), lever les scellés ou besoin sera, et donner au dit Musset ce qui sera nécessaire ; ce qui a été exécuté de suite ...

Délibération du 9 août.
... L'assemblée, prenant dans la plus grande considération les soins qu'exigent les deux hôpitaux de la maison Mourain et de la cure, par le plus grand nombre des malades qui augmentent chaque jour, a invité Musset, un des administrateurs, de chercher des femmes pour passer la nuit auprès des malades et leur donner ce qui sera nécessaire ...

AD85 - Bulletins paroissiaux de Noirmoutier-en-l'Île - 1909

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