SAINT-PAUL-EN-PAREDS (85) - NICOLAS-JEAN-LOUIS NICOLLEAU, CURÉ

SAINT-PAUL-EN-PAREDS
Nicolas-Jean-Louis Nicolleau, curé

[Fils de maître Nicolas Nicolleau, Bourgeois, et Marie-Magdeleine Gaudon, Nicolas-Jean-Louis est né et baptisé, à Landevieille, le 20 juillet 1754.]

M. Nicolleau fut nommé en 1789 à la cure de Saint-Paul-en-Pareds, en remplacement de M. Pierre Lampérière, décédé après avoir administré la paroisse depuis 1758. [L'abbé Morand, curé de Saint-Jean-de-Monts, assura la transition entre le décès de l'abbé Lampérière et l'arrivée de l'abbé Nicolleau]

Le nouveau curé de Saint-Paul refusa, l'année suivante, le serment schismatique, et se soumit à la déportation, non sans quelques hésitations, car il ne s'embarqua pour l'Espagne que le 23 octobre 1792, aux Sables-d'Olonne, sur le brick, la Fidèle Marianne, capitaine Naudin, le 1er sur 5 sur le rôle de l'embarquement ; ses quatre compagnons d'exil appartenaient à des diocèses voisins.

Le séjour de M. Nicolleau en Espagne n'a laissé aucune trace dans les documents ; des souvenirs locaux, auxquels il est permis de se reporter faute de mieux, représentent le curé de Saint-Paul comme un peu brusque et sauvage, vivant à l'écart et généralement peu sympathique. Le silence qui se fit autour de lui aurait là son explication.

Au retour d'Espagne, d'où il partit encore un des derniers, il ne rentra pas dans sa paroisse.

Nommé curé de Landevieille en 1803, il passa en 1806 à la cure de la Chapelle-Hermier, où il mourut.

[L'abbé Nicolas-Jean-Louis Nicolleau est décédé le 1er mars 1839 à La Chapelle-Hermier, à l'âge de 84 ans.]

Pendant son absence, le culte fut assuré à Saint-Paul par M. Macé, desservant de Mouilleron-en-Pareds ; le curé constitutionnel élu, M. Benestreau, ex-vicaire de Saint-Mesmin, ne fit que paraître, sans insister.

Vers 1796, M. Macé fut aidé dans son ministère à Saint-Paul par M. Jean-Pierre Provost, né le 29 août 1748, gardien des Capucins de Machecoul, avant la Révolution, sous le nom de Père Julien de Saint-Quentin. Le département de la Loire-Inférieure avait liquidé sa pension à 700 # en 1792, et il était allé habiter au Croisic. Devenu naturellement suspect en 1795, il fut emprisonné à Nantes, pour défaut de prestation de serments. Relâché à la pacification, il se retira en Vendée à Saint-Paul, dont il ne partit plus. M. Paillou, dont il était le voisin et l'ami, le nomma curé de Saint-Paul en 1801 ; l'année suivante, M. Provost passa à la cure de la Meilleraye, qu'il quitta peu après pour rentrer dans le diocèse de Saint-Brieuc, d'où il était originaire.

Le presbytère de Saint-Paul fut vendu nationalement le 23 floréal an VI, et racheté par la commune en mai 1810 sur les fonds alloués par l'empereur Napoléon à cet effet.

Extrait : La Revue du Bas-Poitou et des Provinces de l'Ouest - 18ème année - 1ère livraison - 1905 - p. 132