Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
6 décembre 2015

NIORT (79) - LOUIS-FRANÇOIS-JEAN CHABOT, GÉNÉRAL DE DIVISION (1757-1837)

 

NIORT 1835


[Fils de Jean-François Chabot et de Dame Marie-Anne-Élisabeth Racapé,] né à Niort, le 26 avril 1757, il ne reçut que les premiers éléments de l'instruction qui se donnait alors dans les collèges et entra, dès l'âge de seize ans, dans la gendarmerie de la garde, avec le rang de lieutenant de cavalerie.

 

acte naissance Charles-André Bretonnier


Réformé trois ans après, il reprit bientôt du service, devint, le 20 juin 1779, porte-drapeau au bataillon de garnison du régiment du Poitou et passa, le 5 octobre 1782, sous-lieutenant aux grenadiers du même bataillon. Il était cantonné à Saintes, lorsque le lieutenant général Latour-du-Pin lui confia le commandement de toutes les troupes employées au dessèchement des marais de Rochefort et à la surveillance des travaux.


Appelé en 1790, par les suffrages à peu près unanimes de ses compatriotes, réunis sur la place de la Brèche, au commandement d'une colonne mobile dans le département des Deux-Sèvres, il fut élevé, le 9 octobre de l'année suivante, au grade de lieutenant du 1er bataillon de volontaires de ce département ; puis, fait capitaine le 20 juin 1792 à l'armée du Nord, sous les ordres des généraux Labourdonnaye et Miranda, il prit part à la défense de Lille, fut blessé d'une balle aux avant-postes, et eut un cheval tué sous lui.


Son frère, Philippe, capitaine au même régiment, fut tué auprès de lui, au moment où il s'emparait d'une redoute. L'attaque du fort de Stewensswert fut pour Chabot l'occasion de nouveaux exploits.


Chargé, en mars 1793, de rallier les avant-postes de la division Lamarlière, il sut prendre les dispositions nécessaires pour protéger le passage de la Meuse sous Ruremonde et l'évacuation de cette place.


Cependant l'insurrection vendéenne devenait de jour en jour menaçante, et la Convention et les Comités comprenaient qu'il était nécessaire de désigner pour combattre les rebelles des chefs intrépides et expérimentés.


Choisi entre tous les capitaines de son régiment, Chabot se rend avec cinquante-deux hommes à l'armée des côtes de la Rochelle, obtient le grade de lieutenant-colonel du 2e bataillon (24 mai 1793) et se signale par tant d'exploits que, quelques semaines plus tard, le 14 juin, il est nommé par les Conventionnels réunis à Tours, général de brigade.


Cet avancement rapide est salué avec enthousiasme par ses compagnons d'armes de l'armée du Nord, qui lui font parvenir l'adresse suivante :

"Nous, officiers, sous-officiers et soldats du 1er bataillon, certifions que le citoyen Chabot, général de brigade, ci-devant capitaine dans ce régiment, y a donné l'exemple constant des vertus civiques et militaires, et que la récompense due à ses talents, qui lui a été accordée par sa promotion au grade de général, n'effacera jamais le regret que nous avons ressenti de le perdre et qui s'étendra toujours sur la mémoire de Philippe Chabot, son frère, capitaine au même régiment, mort sous les murs de Lille, les armes à la main, en combattant pour sa patrie. Donné aux Écluses de Denslemont, le 20 août 1793, l'an II de la République une et indivisible. - Suivent de très nombreuses signatures."


Il ne nous est pas possible de suivre, Chabot dans tous les combats que sa division livra aux Vendéens. Qu'il nous suffise de dire qu'il montra dans cette campagne une telle habileté et un si infatigable courage, qu'il conquit, le 20 avril 1794, le grade de général de division, et que les représentants du peuple, réunis à Sablé, en lui conférant ce grade, portèrent sur lui un témoignage que nous croyons devoir reproduire ci-après :

"Chabot, est-il dit dans l'arrêté de nomination provisoire, a montré autant d'intelligence que de bravoure dans les actions de la Flèche, de Fouilletourte et du Mans ; il a surtout fait éclater son intelligence dans les retraites de ces différentes actions ; le soldat sous ses ordres se bat avec confiance. Dans la guerre des Chouans, il développa autant d'intrépidité que d'adresse pour les surprendre et les envelopper ; d'ailleurs un des grands titres de Chabot à l'estime des représentants, c'est que, depuis qu'il sert la République comme soldat, il n'a pas mis le pied dans Paris, ni brigué aucune place."


Au reste, il n'y avait pas que les représentants du peuple qui appréciaient ... le général Chabot. Klébert lui-même montra en quelle estime il le tenait, quand il lui écrivit de Vitré, le 4 mai, la lettre suivante :

"Un arrêté du Comité de salut public m'appelle à l'armée du Nord. Il me charge de remettre, à mon départ, le commandement des forces qui m'étaient confiées à l'officier le plus instruit de tous ceux que je connais. Tu voudras donc bien, mon cher, recevoir cette preuve de l'estime de ton frère d'armes, et, avec elle, l'expression de ses regrets en te quittant. Le général en chef t'engage à ne rien changer, sans l'en instruire, au plan que j'avais cru devoir tracer, et à suivre en tout le système que j'avais adopté. Tu exécuteras d'autant plus aisément cet ordre, que tu sentais bien la nécessité des mesures prises, et que toi-même me les a présentées en grande partie."


Lors de l'expédition des royalistes à Quiberon, en 1795, Chabot reçut du général en chef Hoche l'ordre de rester à Lorient pour défendre cette ville contre toute attaque des ennemis.


Cependant Chabot commençait à être las de cette guerre fratricide et, quoiqu'il fût heureux et fier de combattre sous les ordres d'un homme tel que Hoche, il fit prier le Comité du salut public de l'employer à l'armée du Nord, du Rhin ou des Alpes. La demande du général ne reçut satisfaction que lorsque Hoche put écrire au Directoire qui l'avait investi de pouvoirs illimités : "La Vendée subit les lois de la République".


De la Bretagne, Chabot passa en Italie, où il commanda, d'abord sous Bonaparte et ensuite sous Kilmaine, la première division des troupes au blocus de Mantoue, défendue par le feld-maréchal Wurmser.


L'estime de Bonaparte pour le général Chabot grandissait de jour en jour : aussi, quand le gnéral Gentili, commandant des troupes des îles Ioniennes, eut été admis à la retraite, Bonaparte n'hésita pas à lui donner Chabot pour successeur ; mais c'est en vain que Chabot se révéla, dans son nouveau commandement, comme un administrateur habile et un vaillant guerrier ; "sa bonne volonté" ne suffit pas, ainsi qu'il le disait dans mémoire au ministre de la guerre, "pour réparer le désordre d'un siècle de négligence et de dilapidations". Il eut beau réclamer à plusieurs reprises, et avec la plus vive insistance, des secours tant en argent qu'en hommes et approvisionnements de bouche et de guerre", il lui fut bientôt impossible de garder, avec la faible armée dont il disposait, toutes nos colonies ioniennes ; force lui fut, surtout après la bataille d'Aboukir, et en présence des désertions sans nombre que provoqua ce désastre, de se retirer à Corfou, avec les 1.800 hommes qui lui restaient. Chabot se conduisit en héros dans la défense de cette place. A bout de ressources, exténué, n'ayant plus guère que 800 hommes pour défendre une place qui, d'après toutes les règles de l'art, devait être, pour le moins pourvue d'une garnison de 10.000 hommes, il capitula, mais non sans avoir obtenu du vainqueur les conditions les plus honorables ; la garnison devait être renvoyée en France, sur parole de ne point servir contre les puissances coalisées pendant dix-huit mois, et il fut décidé qu'elle serait transportée à Toulon sur des bâtiments fournis par les Russes et les Turcs, et à leurs frais. Les amiraux ennemis s'étaient d'abord refusés à cette dernière condition, dont l'exécution leur paraissait aussi difficile que dispendieuse, attendu qu'ils supposaient la garnison forte d'au moins 6.000 hommes. Quel en fut pas leur étonnement quand, tout étant réglé, ils apprirent que la place renfermait à peine 800 combattants ! Lorsque Bonaparte apprit en Egypte, la reddition de Corfou : "Chabot est donc mort ?" s'écria-t-il. Et sur la nouvelle que le général vivait encore, il se fit conter les détails de sa longue et héroïque résistance.


Les Vendéens ayant repris les armes, Chabot reçut l'ordre de les combattre ; puis, quand le délai fixé par l'article de la capitulation de Corfou fut passé, il demanda et obtint d'aller combattre de nouveau dans l'armée d'Italie.

 

CHABOT SIGNATURE


Créé commandeur de la Légion d'honneur en juin 1804, il fut attaché, les deux années suivantes, à la division de réserve en Piémont, obtint, en 1807, le commandement de la 9e division militaire, et, en 1808, servit en Catalogne sous les ordres de Gouvion-Saint-Cyr.


Blessé grièvement dans cette campagne, il fut obligé de quitter l'armée d'Espagne et de rentrer à Montpellier, chef-lieu de sa division.


Il y resta jusqu'à la Restauration, époque à laquelle il fut admis à la retraite.

Louis XVIII le créa chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (24 août 1814) et grand-officier de la Légion-d'Honneur (10 mai 1817).

Il avait été fait baron de l'Empire en 1811.

Il mourut à Sansais, près Niort, le 11 mars 1837. [inhumé au cimetière des Sablières à Niort]

 

acte décès Chabot

 

Extrait : Galerie Française - Deux-Sèvres - par Charles Causeret - Paris - 1893

Pour voir son tombeau : http://bertrandbeyern.fr/spip.php?article574

Marié le 12 mai 1812 à Pézenas, avec Gabrielle-Rosine Sales, née à Pézenas, le 28 mars 1793, fille de Pierre Sales, maire de Pézenas, et de Dame Catherine Brun.

Un fils : François-Alphonse, né à Montpellier le 9 janvier 1813.

AD34 - Registres d'État-civil de Pézenas et de Montpellier

 

FRDAFAN83_OL0466021v011_L

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité