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La Maraîchine Normande
7 octobre 2015

ANTIGNY (85) - FAMILLE BEUFVIER - PASSAGE DU ROI HENRI IV

BLASON FAMILLE BEUFVIER

 

Le premier curé, dont le nom soit parvenu à notre connaissance, s'appelait Messire Nicolas Beufvier. Il vivait en 1540. C'était un noble et ses armes étaient parlantes, c'est-à-dire que les figures de ses armoiries disaient, en quelque sorte, le nom de sa famille. Ces figures, en effet, représentent trois têtes de boeufs et le mot boeuf forme la première syllabe de son appellation patronymique. Son blason se formule ainsi dans le langage héraldique : d'azur à 3 têtes de boeufs couronnés d'or.

La mère de ce vénérable prêtre se nommait dame Jacquette Gazeau et son père, Nicolas Beufvier, écuyer, portait le titre de seigneur de Villeneuve. Il eut une soeur appelée Jeanne, qui épousa, le 10 juillet 1519, Me Jacob de Mauras, écuyer, seigneur de Chassenon, et trois frères, qui avaient reçu respectivement au baptême les noms de René, d'Antoine et de François.

M. Valentin Beufvier, neveu du précédent, curé en 1558.

Nous n'avons que fort peu de renseignements sur ce prêtre. Par la notice qui est consacrée à la paroisse d'Antigny, dans les Paysages et Monuments du Poitou, sous la signature de M. René Valette, nous savons que Messire V. Beufvier était écuyer, c'est-à-dire de famille noble et qu'il portait le titre de seigneur de la Frouardière. L'acte qui donne son nom est un bail passé entre lui et le sieur Bourdaud, messager ordinaire de Poitiers.

Son blason porte, comme celui de son oncle : d'azur à 3 têtes de boeufs d'argent couronnées d'or

La famille Beufvier est ancienne et a joué un certain rôle dans le passé : elle est éteinte aujourd'hui. Elle était partagée en 3 branches, d'après le Dictionnaire de MM. Beauchet-Filleau.

La 1ère, dite de Laudraire (1490-1536), est peu connue, on sait cependant qu'elle fournit un prêtre à l'Église, Mre Jean Beufvier, qui vivait en 1536.

La 2ème branche, qui est la plus importante, est désignée sous le nom de Palignies ou des Paliniers ; c'est celle qui a donné naissance aux curés d'Antigny, Mre Nicolas Beufvier et Mre Valentin Beufvier, seigneur de la Frouardière, fils aîné de Mre René Beufvier, qui était frère du susdit Nicolas Beufvier.

Mre René Beufvier, seigneur de Villeneuve, épousa Demoiselle Jeanne de la Court, fille de Mre Pierre de la Court, écuyer, seigneur de Fonteniou, dont il eut 8 enfants : 1° Valentin, curé d'Antigny ; 2° Arthus ; 3° Michelle, qui épousa Louis Mauras, seigneur de Chassenon ; 4° Marie ; 5° Andrée ; 6° Etienne ; 7° René ; 8° Mathieu.

Il ne nous est pas possible de donner la généalogie complète de cette illustre famille. Notons seulement qu'elle compta parmi ses membres : un chevalier de Malte, messire Philippe Beufvier, reçu le 5 octobre 1627 ; 4 grands sénéchaux du Poitou ;

messire Seraphin Beufvier, qui se trouva à la tête de la noblesse, en 1703, pour accompagner Philippe V, roi d'Espagne ;

messire Louis-Alexis Beufvier, qui dans un acte du 13 juillet 1729, s'intitule "chevalier, marquis des Paliniers, seigneur des Bredurières, de la Bouanchaire, de la Jollandrie, conseiller du roi en tous ses conseils, grand sénéchal du Poitou et capitaine du château de Poitiers" ;

messire Marc-Antoine Beufvier, qui épousa, en 1747, demoiselle Marie-Marguerite de Lusignan, et succéda à son père en 1755 ; son fils, Charles-Louis-Modeste, qui fit campagne de 1792 à l'armée des Princes, se maria à demoiselle Hélène de Raigecourt, filleule de madame Élisabeth. Devenue veuve, sa femme entra dans l'ordre de Saint-Thomas de Villeneuve et fonda, dans son ancienne maison, à Draveil (Seine-et-Oise), un couvent de la même Société, où elle mourut en janvier 1884, à l'âge de 93 ans ;

messire Anastase-Alexis Beufvier, marquis, qui, après avoir été page du roi et capitaine de dragons, fut nommé successeur de son père à la charge de grand sénéchal, et présida, en cette qualité, en 1789, l'assemblée des trois Ordres du Poitou ; nommons aussi un autre chevalier de Malte, messire Gabriel Beufvier, lieutenant de cavalerie, mort à l'âge de 23 ans et inhumé dans l'église de Moutiers-sur-le-Lay.

La troisième branche, dite de la Louerie, est célèbre pour avoir donné naissance à plusieurs officiers distingués, notamment à messire René-Augustin, dit le chevalier de Beufvier, seigneur de la Louerie, lieutenant de vaisseau, qui se fit remarquer par son courage et ses aptitudes militaires, pendant les guerres de la Vendée. Il était fils de messire Charles-Modeste Beufvier, chevalier, capitaine de cavalerie, et de dame Renée-Monique de Baudry-d'Asson.

Combien de temps Mre Valentin Beufvier fut-il curé d'Antigny ? L'Histoire, muette sur ce point, nous fournit d'autres renseignements qui ne manquent pas d'intérêt.

C'est ainsi que nous savons par les Chroniques fontenaisiennes qu'en 1573, au mois de mai et le jour de la St-Jean, il tomba sur notre pays une grêle extraordinairement grosse, qui causa aux récoltes d'irréparables dommages. Par curiosité, on voulut connaître le poids de l'un de ces grêlons si désastreux : il pesait exactement deux livres.

 

HENRI IV 3

 

Quelques années plus tard, des évènements plus joyeux se produisent dans la région. A trois reprises différentes, le roi Henri IV passa non loin de notre modeste bourgade.

D'abord, en 1587, il vint à la Châtaigneraie, où il séjourna le 14 juin, et le lendemain, se rendant à Fontenay, il suivit l'ancien chemin qui existe encore dans les villages du Moulin-Cholet, du Moulin-Jeandoux et de la Croix. Ensuite en 1588, Sa Majesté, ayant dîné à Fontenay, passa à Antigny le 13 septembre et se rendit à la Châtaigneraie. Enfin, au mois d'octobre de la même année, le dit Souverain, ayant demeuré deux jours à la Châtaigneraie, les 28 et le 29, quitta cette ville dans la soirée du 30, salua le clocher d'Antigny et poursuivit sa route jusqu'à Fontenay.

Ce passage du roi, on le devine, devait faire sensation dans toute la contrée, car ce monarque était très populaire, à cause de l'attention spéciale et des bienfaits qu'il prodiguait à la classe des travailleurs. Il voulait, disait-il, mettre l'aisance et la prospérité dans son royaume, afin que les paysans pussent manger une poule au pot chaque dimanche. Il nous semble que tous les habitants, non seulement d'Antigny, mais encore de Saint-Maurice-des-Noues, de Saint-Maurice-le-Girard et des autres paroisses voisines, durent accourir en foule et saluer, de leurs ardentes acclamations, le glorieux et bienfaisant roi de France.

Peut-être même, nos bons ancêtres, Dieu les pardonne ! profitèrent-ils de ces favorables circonstances pour se livrer à quelques orgies. Ce n'est point téméraire de le penser, car nous savons par ailleurs que, dès cette époque, le vin clairet d'Antigny jouissait d'une certaine réputation.

AD85 - Bulletin paroissial d'Antigny - 1903

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