RÉAUMUR (85) - LA CHAPELLE SAINTE-MARIE
C'est un coquet petit bourg que celui de Réaumur, et qui a fort bon air, avec ses habitations à mine avenante, ses castels à mine opulente, et sa vieille église, flanquée de tourelles qui lui donnent un faux aspect de forteresse en miniature.
Du mamelon sur lequel il est perché, il domine et commande une verdoyante et jolie vallée, que traverse paresseusement le Grand-Lay (anciennement le "Loys", le "Loy"), entre une double bordure de hauts peupliers qui en dessinent gracieusement aux yeux les capricieuses sinuosités.
A la vérité, l'horizon est brusquement borné, vers le nord, par la masse importante des collines de Pouzauges et de Montournais, dont les quelques crêtes plus hardies donnent presque l'illusion d'un pays de vraies montagnes ; mais cela n'est point, en étendue et en profondeur, il le gagne - et au-delà - en pittoresque et en animation.
Prenons ce chemin creux et fortement déclive, qui part de la route de Pouzauges à la Châtaigneraie, en face du jardin du presbytère, pour couper la vallée, dans la direction de Montournais. Deux cents pas à faire, et nous voici devant la chapelle.
Elle est bien humble, vraiment, cette chapelle Sainte-Marie ! Humble dans son apparence : pas le moindre vestige d'architecture : des murs mal crépis, une toiture en tuiles du pays, une petite croix plantée sur le chevet : rien de plus ; humble dans ses dimensions : 6 mètres de longueur sur 3 m 20 de largeur, plus un abri ou ballet de même largeur et de 2 m 50 de profondeur, accoté contre le mur de façade et porté par quatre poteaux de chêne frustement équarris ; humble dans son emplacement qui semble lui avoir été mesuré avec une extrême parcimonie ; car l'un de ses côtés est en bordure sur le chemin, et c'est à peine si l'espace laissé libre devant la porte peut recevoir vingt pèlerins, Voilà pour l'extérieur.
Franchissons le seuil maintenant, et pénétrons à l'intérieur. Ici, l'aspect, sans être riche, a quelque chose de plus satisfaisant pour le regard. Ce n'est pas seulement propre et décent, au sens vulgaire du mot ; la générosité de quelques âmes pieuses a fait plus et mieux, et nous allons - ne fût-ce qu'à titre de document pouvant intéresser nos arrière-neveux - faire un sommaire et loger croquis de la physionomie actuelle du petit sanctuaire.
Pour dallage, un parquet en chêne ; pour vitraux, deux fenêtres cintrées, jadis munies de barreaux de fer, et laissant pénétrer une suffisante lumière, de compte à demi avec la porte en plein cintre, laquelle est à claire-voie à sa partie supérieure ; des murs enduits de stuc sur lequel on a passé une couche de peinture d'un jaune effacé ; un appui de communion en bois de sapin ; un autel roman en pierre blanche de Poitiers, simple, mais de bon goût, don d'une âme dévouée à Marie ; en arrière du tabernacle, une Vierge-Mère - genre espagnol - richement polychromée, assez moderne d'ailleurs (cette statue, il n'y a encore que peu d'années, occupait une niche pratiquée dans le mur du chevet) ; aux côtés de la Vierge, les statues du Sacré-Coeur et de saint Joseph ; sur le mur de droite, celles de saint Louis de Gonzague, de Notre-Dame de Lourdes, de sainte Philomène et du Bienheureux Montfort ; sur celui de gauche, celles de sainte Anne et de saint François d'Assise ; entre ces statues un assez joli tableau de Notre-Dame du Perpétuel-Secours et quinze petites plaques de marbre, modestes témoignages de reconnaissance pour des guérisons et autres faveurs obtenues de Celle qu'on n'invoque jamais en vain ... Notons encore, pour mémoire, à droite, en entrant, un tronc très primitif, creusé dans l'épaisseur du mur et portant la date de 1780 ; à gauche, un banc de deux places - le seul qu'on y voie - concédé à l'excellente famille A..., qui, depuis longtemps, revendique pour elle seule la pieuse charge de veiller à l'entretien de la chapelle aimée ..., et notre croquis sera complet.
Et quand nous aurons dit que, à quelques pas en amont - toujours sur le bord du chemin - se trouve une fontaine à la source abondante et intarissable, chère à la piété des habitants, et présentant, derrière le grillage qui l'enclot, une très curieuse particularité dont nous reparlerons plus tard ; qu'à quelques pas en aval aboutit la charmante promenade des Guichelaines (Guichelaines, ou "gués des chemins du Lay", parce qu'autrefois on passait la rivière à gué, soit en cet endroit pour aller vers Montournais, soit un peu plus bas pour aller vers Pouzauges), dont les lacets ombragés et solitaires, cotoyant la rivière pendant plusieurs centaines de mètres, offrent le lieu le plus propice aux méditations des pèlerins, nous en aurons fini avec la partie descriptive de notre travail.
LES ORIGINES DE LA CHAPELLE
On ne possède aucune pièce faisant connaître avec précision l'origine de la chapelle Sainte-Marie - ce qui, d'ailleurs, lui est commun avec la plupart des monuments de ce genre que nous ont légués les siècles passés.
Nos pères oubliaient-ils vraiment de consigner par écrit, comme nous ne manquerions pas de le faire aujourd'hui, des faits qui, par l'intérêt qu'ils devaient avoir pour la postérité chrétienne, méritaient qu'on en perpétuât le souvenir ? ou bien tant de vieux et précieux parchemins ont-ils péri sous l'impitoyable morsure du temps ... tempus edax ? On ne saurait trop le dire, bien qu'il soit permis de pencher pour la première hypothèse.
Au reste, la cause importe peu : nous constatons le fait avec un regret trop justifié.
Voici pourtant sous nos yeux deux documents qui ne sont point sans quelque valeur.
Le premier est la copie d'un acte d'échange remontant à 1220, rédigé en latin, et dans lequel il est incidemment parlé du terrain où s'élève la chapelle, et qui portait déjà le nom de "pratum beatae Mariae - pré de la Bienheureuse Marie (C'est dans ce même pré, aujourd'hui séparé de la chapelle par un chemin, que la foule se réunit chaque année pour les exercices du pèlerinage). Cet acte, à la vérité, ne dit point qu'il y eut alors une chapelle en cet endroit ; mais si cette dénomination du pré n'autorise pas absolument à conclure à l'existence d'un oratoire, à tout le moins donne-t-elle le droit de penser que, dès ce moment, la fontaine devait s'appeler du même nom que la prairie ; qu'une image ou une statue de Marie y était déjà l'objet d'un culte particulier ; que peut-être même c'était, dès cette époque, un lieu de pèlerinage plus ou moins fréquenté.
Le second, plus explicite et plus affirmatif, mais de quatre cents ans plus récent, est un aveu de 1610, ainsi libellé : "Aveu d'une maison située sur la route qui va de l'église à la chapelle et à la fontaine Sainte-Marie". D'après cette pièce, il est certain que la chapelle existait avant l'an 1610 ; mais depuis quel temps ? l'incertitude reste la même sur ce point, et tout porte à croire que ce voile d'obscurité ne sera jamais complètement levé.
Deux autres dates, mais plus récentes encore, sont gravées sur les pierres de la fontaine : l'une porte 1665 ; la seconde, 1740, avec cette invocation : "Sainte Marie, priez pour nous".
Et c'est tout.
LA LÉGENDE
A défaut de documents plus authentiques, la chapelle Sainte-Marie a du moins, elle aussi, comme plusieurs autres de nos lieux de pèlerinages vendéens, sa vieille légende, très merveilleuse et très touchante, qui se redit au foyer et se transmet, comme une sorte de patrimoine paroissial, d'une génération à l'autre, avec le plus religieux respect.
La voici telle qu'une mère de famille, l'ayant apprise de son aïeul, la racontait naguère, avec un préambule tout personnel, à M. l'abbé Pajot, curé actuel de notre paroisse. Je ne ferai que peu de retouches à son récit - encore, bien entendu, ne porteront-elles que sur la forme - voulant lui conserver autant que possible, toute la naïve saveur dont il est empreint.
"J'avais environ huit ans, lorsqu'un jour, passant avec mon grand-père par le chemin de la chapelle, je le vis s'arrêter un instant pour faire un large signe de croix. Puis, se tournant vers moi qui, sans trop savoir pourquoi, venais de faire comme lui, il me dit : "Ma chère petite, il ne faut jamais passer ici sans faire au moins un signe de croix ; car il s'est opéré un grand miracle, là où tu vois cette fontaine, d'après à ce que j'ai entendu conter à nos anciens". Je n'en demandai pas davantage alors ; mais ma curiosité d'enfant était fortement éveillée. Aussi, le soir, le repas de famille terminé et mon grand-père s'étant commodément installé au coin du feu, je m'approchai doucement, et passant mes bras autour de son cou, je lui dis en l'embrassant : "Grand-père, dites-moi le miracle de la fontaine". Et sans plus se faire prier, il me fit le récit suivant :
C'était au temps des preux. Un capitaine du pays revenait de guerroyer au loin, avec une vingtaine de cavaliers qui composaient sa suite. Ayant fait une longue chevauchée, ils étaient exténués de fatigue, et de plus, torturés par une soif dévorante ; car il faisait, cette année-là, une extraordinaire sécheresse et ils avaient parcouru plus de vingt lieues de pays sans trouver d'eau pour se désaltérer.
Le capitaine cependant s'efforçait de relever le courage défaillant de ses soldats : "Ayez patience, mes compagnons, leur disait-il ; voici que nous arrivons au pays du Loys : il ne se veut point que nous n'y trouvions pas un peu d'eau". Vain espoir : le Lay lui-même était à sec ...
Atterré par cette déception et pris de découragement à son tour, le chevalier, la tête penchée sur sa poitrine, semble un instant s'abandonner à de sombres pensées ... Fallait-il donc avoir évité tant de périls et survécu à tant de ses frères d'armes, glorieusement tombés à ses côtés sur les champs de batailles, pour venir mourir d'une telle mort, si près de sa demeure et des siens ! ... Mais tout à coup, il se souvient qu'on fête ce jour-là le mystère de l'Assomption de Marie : sa foi l'inspire, et, dans un élan d'ardente confiance, il s'écrie : "O Vierge Marie, vous si puissante et si bonne, secourez-nous dans notre détresse ! Si vous daignez m'exaucer, je vous fais la royale promesse d'élever une chapelle en votre honneur, sur le lieu même où nous trouverons à nous désaltérer".
Or, comme il finissait sa prière, et non loin de là, voici qu'il aperçoit deux petits bergers - fillette et garçon - qui, ayant laissé leur troupeau sur le coteau des Guichelaines, étaient descendus dans le chemin, et s'occupaient à recueillir, dans de minuscules coupes de glands, quelques gouttes d'eau qui suintaient du rocher. A la vue de ces hommes de guerre, les enfants, intimidés et craintifs, se retirent à l'écart pour leur laisser libre passage. Mais à peine le chevalier a-t-il atteint l'endroit d'où ils viennent de s'éloigner, qu'il entend retentir comme un grand coup dans le roc, et qu'en même temps - à merveille ! - une gerbe d'eau, jaillissant par-dessus la tête de son coursier tombé subitement à genoux, vient frapper et baigner son armure ...
En un clin d'oeil, tous les cavaliers ont mis pied à terre et se précipitent évidemment vers la source miraculeuse, lorsque d'une voix anxieuse, les jeunes bergers leur crient : "Prenez garde, n'approchez pas de si près : vous allez noyer la Dame !" Cette Dame qui daignait se montrer aux yeux ravis de ces candides gardeurs de troupeau, nul des guerriers ne la put apercevoir ; mais par une compensation grandement précieuse, bien que trop inégale, ils pouvaient, avec une reconnaissante admiration facile à deviner, contempler sur la pierre, et profondément gravée, l'empreinte du pied de l'être mystérieux - la Vierge elle-même, ils n'en savaient douter - qui venait de faire, à leur prière, un si éclatant et si indéniable prodige.
De ce prodige, la nouvelle se répandit rapidement dans toute la contrée, agitant toutes les âmes d'une émotion aussi douce que profonde. La Sainte Vierge, au reste, ne s'était pas contentée de se montrer aux heureux petits bergers ; elle leur avait parlé et ses paroles se redisaient et se commentaient avec un respect mêlé de confiance et de crainte ; car si elles contenaient d'encourageantes promesses, elles apportaient aussi des avis sévères : "Que les hommes, avait dit la Vision, ne prennent jamais l'habitude du blasphème : il leur arriverait malheur, et Réaumur serait englouti - Les femmes qui viendront prier ici et demander une heureuse délivrance, je les exaucerai ..."
Étant donnée la foi simple et confiante dont s'honoraient les chrétiens de ce temps, est-il besoin de dire que le peuple des alentours commença aussitôt à se porter vers la fontaine du miracle ? On y venait prier, on buvait à la source, on faisait provision de l'eau bénie pour l'usage des malades, les mères y apportaient leurs tout jeunes enfants dont elles posaient les petits pieds dans l'empreinte du pied de la Vierge, pour leur obtenir la grâce de marcher bientôt. Peut-on douter que cette naïve confiance ne fût souvent exaucée ? Ne faut-il pas même qu'elle l'ait maintes fois été, pour que se soit conservée si vive, à travers de si longs âges, cette dévotion de tout un peuple, laquelle sans doute se serait bien vite affaiblie, puis éteinte sans ces divins encouragements que sont les faveurs reçues !
Bref, à peu de temps de là, le loyal et reconnaissant chevalier s'empressa d'édifier la chapelle qu'il avait promise à sa céleste bienfaitrice, et la source merveilleuse ayant été, dès alors peut-être, enclose d'un mur protecteur, la pierre sur laquelle est gravée le contour du pied virginal, en vue probablement de la soustraire à toute profanation, fut enchâssée dans la paroi intérieure de ce mur, où on la voit encore présentement. Une statuette de la Vierge repose dans l'empreinte miraculeuse. Or, on raconte que dans les mauvais jours de la fin du siècle dernier, cette statuette ayant été emportée dans un village voisin, la source cessa de couler jusqu'au moment où la sainte image fut réintégrée dans la fontaine.
Le dernier détail qui complète la primitive légende et porte en soi tous les caractères de la vraisemblance : après avoir accompli son voeu et sagement réglé toutes choses, le noble chevalier qui avait été, dans ce prodigieux évènement, le visible instrument des célestes desseins, résolut de se consacrer entièrement au service de Dieu ; et ayant, en effet, échangé le harnois de guerre pour l'humble robe de bure, il devint plus tard le premier prieur de Réaumur.
DEPUIS CE TEMPS
Sans attacher à cette curieuse et gracieuse légende plus d'importance qu'il ne convient à une saine et prudente critique, il nous faut, en tout cas, constater un fait : c'est que, depuis une époque immémoriale, les habitants de la contrée n'ont pas discontinué de fréquenter cette humble chapelle, et d'y venir prier avec une dévotion aussi vive que persévérante. Les promesses attribuées à la Sainte Vierge n'ont point été oubliées, et il est permis de voir là, nous l'avons déjà insinué, une preuve manifeste que Marie les a fidèlement tenues.
Le jour où, dès l'origine, les pèlerins s'y rendaient plus nombreux, dut être le jour anniversaire du miracle plus haut rapporté, c'est-à-dire le 15 du mois d'Août, en la solennité de l'Assomption ; mais peu à peu l'usage s'établit, et se conserva même assez longtemps après la Révolution, d'y venir de préférence en la fête de Saint Barthélémy, parce que, ce jour-là, il y avait à Réaumur une foire importante où se fixait, pour la région avoisinante, le prix des blés nouvellement récoltés, circonstance dont on profitait pour visiter la chapelle et rendre ses devoirs à la Maîtresse du lieu. Les anciens de la paroisse se souviennent toujours que, dans leur enfance, beaucoup d'étrangers, partis de chez eux dès la veille, et contraints, tellement l'affluence était considérable, de s'arrêter dans les bourgs voisins pour y trouver un gîte, s'empressaient de grand matin d'accourir au petit oratoire, pour y faire à jeun leurs dévotions, avant de vaquer à leurs affaires qui ne devaient, certes, point en aller plus mal.
Une observation est à faire ici. S'il faut lui attribuer une origine aussi ancienne que le porte la légende, il est bien probable que la chapelle Sainte-Marie n'a point traversé sans encombre une si longue période de siècles, au cours desquels il y eut toutes les phases que l'on sait de troubles intestins et de violente agitation religieuse. Ainsi les protestants qui, après avoir dépossédé les prieurs, n'eurent plus à coeur que de profaner la superbe salle où ceux-ci se réunissaient pour prier, et sur l'entrée de laquelle, il y a 50 ans, on lisait encore cette inscription : "Locus orationis - lieu de la prière", auront-ils épargné le sanctuaire de Marie ? Ce serait les juger trop favorablement que de le penser ... Leur triomphe toutefois fut de courte durée, et l'un des premiers soins des prieurs, rentrés en possession de leurs biens, dut être de restaurer la modeste chapelle, qui devait toujours demeurer, en dépit de la secte hérétique, un lieu cher à la prière : Locus orationis.
Notice historique par E. RAFIN
Deuxième Édition - 1945
PRIÈRE A NOTRE-DAME DE RÉAUMUR
Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère, Reine du Ciel et de la Terre, Notre-Dame du Rosaire, Notre-Dame de Réaumur,
nous venons nous jeter à vos pieds pour vous offrir l'hommage de notre reconnaissance et de notre parfait dévouement.
Nous voudrions, à Mère de Bonté, avoir les coeurs de tous les fidèles pour vous les présenter.
Nous voudrions à chaque instant vous rendre les honneurs que les anges et les saints vous rendront à jamais dans le ciel.
Mais dans l'impuissance de satisfaire nos désirs, nous voulons faire au moins tout ce qui est en notre pouvoir.
Prosternés à vos pieds dans les sentiments de la vénération la plus profonde et de l'amour le plus ardent, en présence de nos saints anges gardiens et de toute la cour céleste, nous vous choisissons pour notre Reine, notre Souveraine, notre Protectrice et notre Mère ; en cette qualité nous vous consacrons, par un don entier et irrévocable, nos biens, nos corps, nos âmes et toute notre vie
Acceptez l'hommage de notre vénération, de notre confiance, de notre dévouement. Recevez la promesse que nous vous faisons tous ensemble de défendre toujours et en toutes circonstances votre honneur et votre gloire,
de ne jamais souffrir qu'on attaque en notre présence aucun de vos glorieux privilèges,
de soutenir en toute rencontre les intérêts de Jésus et les vôtres
et de nous montrer toujours vos serviteurs fidèles et vos enfants dévoués.
Bénissez-nous, Ô Vierge puissante.
Obtenez aux pécheurs la grâce de la conversion,
aux justes celle de la persévérance,
aux pauvres, aux affligés, aux malades, la résignation.
Soyez pour l'enfance et la jeunesse la douce étoile du matin qui dirige vers Dieu les premiers pas de leur vie,
pour l'âge mûr l'étoile de la mer,
pour la vieillesse celle de l'espérance ;
pour tous, soyez la porte du ciel, afin qu'un jour nous nous trouvions réunis autour du trône de votre gloire, comme nous le sommes au pied de votre autel, pour vous bénir et vous aimer éternellement.
Ainsi soit-il.