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La Maraîchine Normande
10 mai 2015

ÎLE DE RÉ (17) - 1832 - LA VENGEANCE DU NOMMÉ CHAUVET

Une tentative d'assassinat qui vient d'avoir lieu à Saint-Martin, île de Ré, prouve combien la vertu peut souvent exercer d'ascendant sur le crime.


Un ancien soldat du 35e, nommé Chauvet, vivait à Saint-Martin avec une femme de mauvaise vie, dont il eut un enfant. Cet homme s'étant présenté à la commune, non comme père de l'enfant, mais comme témoin, fut refusé, attendu qu'il avait été condamné à cinq ans de travaux forcés avant de rentrer dans ses foyers.

 

île de Ré St-Martin


Chauvet voulut du moins être parrain, et se présenta à l'église ; mais il essuya le même refus de la part du curé, M. Hontang, que sa douceur, ses moeurs pures et simples et sa charité, font chérir de l'île tout entière.

Irrité de ce nouvel affront, Chauvet médite une vengeance terrible ; il se rend à La Rochelle, y achète une paire de pistolets, et retourne à Saint-Martin.


Le dimanche suivant, au moment de la grand'messe, il se rend chez le curé, demande à lui parler ; mais il apprend qu'il est déjà rendu à l'église ; il s'y dirige à l'instant et marche vers la sacristie ; mais le sacristain ayant voulu lui en défendre l'entrée, ce misérable lui présente un de ses pistolets et pénètre jusqu'auprès du curé, puis, lui appuyant le pistolet sur la poitrine : "Tu sais bien ce que tu m'as fait, lui dit-il, tu vas me le payer ; prépare-toi à la mort ... - Que vous ai-je fait, mon ami ? répond le digne prêtre avec calme et résignation. Je ne vous ai jamais fait que du bien, et ne désire que votre bonheur ... Si vous me tuez, mon âme trouvera peut-être miséricorde devant Dieu ... Mais la vôtre, que deviendra-t-elle ? Ah ! mon ami, songez-y bien ... - Eh ! bien tuez-moi donc vous-même !" s'écria l'assassin éperdu, il jette ses pistolets et tombe aux pieds du bon curé, qui lui eût sans doute pardonné ; mais, pendant cette scène, le sacristain avait appelé du secours ; trois hommes s'emparèrent de Chauvet et le livrèrent à l'autorité.


Gazette des Tribunaux - Vendredi 28 décembre 1832 - 8ème année

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