Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
22 avril 2015

ROCHECOTTE A SAINT-PATRICE (37) - DE 1789 A 1986

PAR M. ANDRÉ MONTOUX

 

château de Rochecotte

 

L'étymologie du nom, qu'on l'écrive Rochecot comme autrefois ou Rochecotte comme maintenant, n'est pas douteuse, c'est la Roche du Coteau, le lieu fortifié protégeant le bourg de Saint-Patrice. Mais son passé reste enveloppé de mystère puisque ses seigneurs ne sont connus qu'à partir du XVe siècle. Le premier d'entre eux, Louis de Marafin, figure dans une transaction du 2 avril 1487 avec Antoine de Bucil, seigneur de Saint-Michel dont relevait le fief qui figure sur le rôle de 1639 pour un revenu de 100 livres. Sa veuve, Péronnelle de Liniers y fonda une chapelle sous le vocable de la sainte Trinité. Leur descendante, Anne de Marafin, épouse de "haut et puissant seigneur messire de Conningham, seigneur de Cangé, capitaine du château de Tours", vendit le 24 avril 1584 pour 10.000 écus, la terre de Rochecot à Anne de Couhé, veuve d'Antoine de la Chasteigneraye.

 

ROCHECOTTE 5

Les titres présentent ensuite une lacune d'une soixantaine d'années jusqu'en 1646 où un acte du premier mai, donne le nom de "Gabriel le Bascle, seigneur du Pin et de Rochecot". Son fils Balthazar rendit aveu au duc de Luynes, à cause de sa baronnie de Saint Michel le 21 juin 1673, et ce document montre que Rochecot était encore une véritable forteresse. On y lit ceci : "Je tiens en mon domaine ma maison forte, haulte justice de la Seigneurie de Rochecot avecques les tours et guérittes au chasteau du dit Rochecot, ma chapelle au bout de la grande cour sur la terrasse fondée de la sainte Trinité, une grange, caves, escuries, cours, angars ... Le tout renfermé de haultes murailles avecq pont levis et planchettes ..." La redevance due au suzerain était "d'un gan de soye, un bouton frangé de soye, apprécié cinq sols pour tout devoir"


Tel devait être le château quand le 18 novembre 1700, la terre de Rochecot fut adjugée par décret des requêtes du Palais à Marie du Bellineau. Celle-ci avait épousé à Saint-Venant de Tours le 4 août 1669, René Guillon trésorier de France en cette même ville et seigneur de Chaix en la paroisse de Truyes. Elle en était d'ailleurs séparée de biens dès 1696 mais son mari à partir de 1700 s'intitule seigneur de Rochecot. Son petit-fils, Fortuné Guillon, fut baptisé à Châtellerault le 21 juin 1729. Selon son dossier aux archives de la Guerre, il serait né le 21 janvier précédent. Le premier août 1743 il est nommé cornette au régiment d'Orléans. Lieutenant le 18 avril 1758, aide-major le 17 novembre suivant, le "Chevalier de Rochecotte" reçut sa commission de capitaine le 12 juin 1759. De 1757 à 1762, il sert en Allemagne. Le premier janvier 1768, il quitta le service avec le rang de major et une retraite de 600 livres. Le 20 mai 1760, en l'église Saint-Étienne de Chinon, il s'était uni à Marie-Françoise, fille de Félix Doucet du Gué, lieutenant particulier au baillage de Chinon et de Françoise-Marie Cougny du Parc.


Par suite de la mort de son frère aîné, Louis-François-Marie le 11 juin 1764, il devint seigneur de Rochecot. Par lettres patentes de janvier 1767 "le roi ne pouvant mieux récompenser ses services, fit droit à sa requête d'ériger en marquisat ses terres de Rochecot, de Varenne, Saint-Patrice et Milly". "La régularité du château de Rochecot, situé sur le bord de la Loire, l'étendue de ses bâtiments, parcs et potagers, la longueur des avenues qui y conduisent le rendent un des plus beaux de cette province de Touraine". Cette phrase montre que durant le XVIIIème siècle, la famille Guillon avait complètement transformé "la vieille maison de Rochecot", et le nouveau marquis, sans doute l'embellit aussi en construisant le beau pavillon qui est encore aujourd'hui le plus bel ornement de l'édifice.


Fortuné Guillon comparut par fondé de pouvoir à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine en 1789 en tant que "marquis de Rochecot, baron de Boissé et Colombier, major de cavalerie". Mais il mourut l'année suivante et fut inhumé dans le cimetière de Saint-Patrice le 16 juillet 1790. Le registre paroissial indique qu'avant le décret du 4 août et postérieur supprimant les titres de noblesse, il était seigneur de cette paroisse, baron de Colombiers (?), Trogues et autres lieux. Aux obsèques assistaient tous les membres de la municipalité escortés de la milice bourgeoise.


Mais les choses ne vont pas tarder à se gâter pour la famille. En effet, ils avaient un fils, Louis-Fortuné qui avait été admis "comme cadet gentilhomme à l'école militaire le 2 mai 1778. Sous-lieutenant au régiment du roi infanterie le 3 juin 1780, il fut nommé lieutenant "en premier" le 27 octobre 1789. Réformé avec ce régiment en vertu de la loi du 12 décembre 1790, il est replacé comme lieutenant au 105e régiment d'Infanterie le 27 février 1791, mais donna sa démission en septembre 1791 où il fut immédiatement remplacé le 15. Peu de temps après il s'exila et fut inscrit sur la première liste des émigrés d'Indre-et-Loire. La couverture de son dossier porte la mention : "Armées royales Vendée". Après avoir servi dans l'armée de Condé, il rejoignit en 1796 les rangs des rebelles de la Chouannerie en tant "que représentant du roi, pour les provinces du Maine, du Perche et du pays chartrain. D'une audace peu commune, il combattit souvent avec efficacité les armées républicaines, réussissant plusieurs entreprises difficiles et se tira de plus d'un mauvais pas".


Cette situation valut à sa mère bien des tracasseries et des vexations. Tantôt envoyée à Tours, à Langeais, sans argent, puis dénoncée par son homme d'affaires elle fut arrêtée et emprisonnée pendant plus de 18 mois. Finalement les biens provenant de la succession de son mari furent mis sous séquestre et il fut décidé de les expertiser.

 

ROCHECOTTE PORTIQUE

 

Le rapport d'estimation de Rochecot est daté du 24 pluviôse an VI (9 février 1798 mais il fallut pour le rédiger 18 jours aux experts nommés par l'administration départementale par arrêté du 26 nivôse (15 janvier). Il s'agissait d'Antoine Boureau de la Guérinière, notaire à Benais, de Jean Compagnon-Duchatel, propriétaire à Langeais et Victor Duvoyo, commissaire du district.


Cet Antoine Boureau de la Guérinière qui a rédigé le rapport final devait être un poète. Son travail en effet est riche de notations assez inattendues qui lui confère un intérêt exceptionnel. Qu'on en juge par l'introduction :


"Le château de Rochecotte à huit lieues de Tours et à égale distance de Saumur, sur le penchant du riant coteau qui domine sur la rive droite de la Loire dont elle est séparée par une plaine fertile en blé et pâturage et couverte ça et là de maison dont le bon état et la propreté annoncent l'aisance et le contentement de laborieux cultivateurs presque tous propriétaires qui les habitent, placé disons-nous dans la plus belle perspective, étendant sa vue du levant au couchant dans un espace de 15 à 18 lieues. Presque en face est située une autre superbe maison, le château d'Ussé qui avec ses vastes domaines, vignes, bois, prairies et dont il n'a encore été rien distrait, paraît devoir être regardée par l'émigration du fils Chalabre, postérieurement à la mort du père, comme une des plus belles et plus précieuses possessions de la République.

 

ROCHECOTTE PLAN


Après ce long préambule, on en vient enfin au château de Rochecotte qui dans ce document de 25 pages est décrit avec une précision extrême et nous donne une idée exacte de ce qu'il était à la fin du XVIIIe siècle. Il est composé, écrit-on, de 5 corps de bâtiment dans le meilleur état de réparation, construit et distribué dans le meilleur goût, rangés sur une même ligne, régnant sur une magnifique terrasse formée en partie par la nature et bordée au couchant de trois rangs de tilleuls en éventail".

 

rochecotte écuries

 

Le premier corps de bâtiment est dit "tout nouvellement construit" et apparaît encore aujourd'hui comme entièrement conforme à la description qui en est faite. La partie centrale, avec un avant-corps en légère saillie et à fronton triangulaire, est flanquée à chaque extrémité de deux ailes à la Mansart, aux lucarnes à pieds-droits en bossage. On y trouvait une très belle écurie garnie de "crèches, râteaux, poteaux et barres de séparation, sol formé du roc, plafond en voûte". Toutefois l'aménagement intérieur a dû subir une restructuration à la fin du siècle dernier, probablement due à la famille de Castellane, comme le montrent les grands C entrelacés figurant en divers endroits. Actuellement il y a deux salles séparées par un large couloir dont les parois forment deux arcades, l'une aveugle, l'autre munie d'une haute porte coulissante en fer. On trouve dans chacune d'elles six box latéraux et deux en fond avec râtelier et le sol est entièrement carrelé. Ces écuries, souvenir d'une époque révolue, méritent d'être conservées dans leur état présent. Ces communs sont malheureusement le seul élément inscrit par arrêté du 22 mai 1948 à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

 

ROCHECOTTE CHAPELLE 3

 

Le second corps de bâtiment était séparé du premier par un espace vide de "dix pieds et élevé sur le rocher qui en fait le fondement". Il comprenait au nord, une chambre occupée "par un vieux domestique à peu près centenaire" et au midi par la chapelle. Celle-ci était voûtée par un plafond de briques et de plâtre. En haut et vis à vis de l'autel, il y avait une "tribune avec sa balustrade en bois garni de velours". Le toit d'ardoise était "surmonté d'un petit clocher en lanterne où était autrefois la sonnerie d'une horloge". Les registres de visite de 1776 et 1787 indiquent cette chapelle "appartenant à monsieur le marquis de Rochecot, comme étant en bon état". On ajoute cette mention : "Bénéfice, on y conserve le saint Sacrement par permission de Mgr de Fleury". Placée sous le vocable de la sainte Trinité, on y disait cinq messes par semaine et la continuation était demandée. Il n'en subsiste plus maintenant aucune trace.


Il en est de même du troisième corps de bâtiment séparé du précédent "par une voûte en arcade non fermée au devant de laquelle était un puits à pompe. Au rez de chaussée se trouvait la cuisine chauffée par une cheminée avec four à pâtisserie, potager à neuf fourneaux, puis un office suivi d'une boulangerie ou buanderie. Un escalier en bois à noyau conduisait au premier étage avec "deux chambres à coucher ayant cheminée à trumeau garni d'une glace et au-dessus deux chambres à mansarde".


Par contre, du quatrième corps de bâtiment appelé "l'ancienne maison de Rochecot", il semble bien que beaucoup d'éléments aient été conservés. Ce doit être le cas notamment de l'aile "avançant au levant, ayant sa façade et ses jours au midi", contenant trois chambres de maître. On signale l'existence de "cinq caves ou caveaux tant voûtés que taillés dans le roc". Nous préciserons que certaines d'entre elles communiquent par un étroit boyau creusé dans un épais massif de maçonnerie ayant un mètre soixante-dix d'épaisseur, vraisemblablement très ancien. Il ne serait pas impossible qu'il s'agisse d'un vestige de la construction féodale décrite dans l'acte de vente de 1584 comme dans l'aveu de 1673.


Au premier niveau il y avait "office, salon à manger boisé, salon de compagnie parqueté et boisé à neuf. Le premier étage était distribué en cinq chambres de maître et chambre de domestique. On y "monte par un degré de pierre dure pratiqué au fond du premier vestibule" et qui pourrait bien être l'escalier actuel avec sa rampe de fer forgé !

 

ROCHECOTTE ESCALIER


"Au midi de ce vieux bâtiment, continue le rapport, est le cinquième corps de logis de 36 pieds sur toutes faces, tout nouvellement construit en forme de pavillon et dans le goût le plus recherché, terminant la dite maison de Rochecotte dans sa façade occidentale". Le bas est occupé par une magnifique salle parquetée, boisée et plafonnée, éclairée au couchant de trois croisées à droite et à gauche, auxquelles font face deux fausses croisées de chacune huit glaces, dont l'effet est de répéter la vue de tous les objets qui passent sur la levée de la Loire" ! ! La cheminée est à "garniture de marbre avec trumeau et glace en deux pièces de 8 pieds de haut sur 3 1/2 de large". Peu de choses sont à changer dans cette description par comparaison avec l'état présent. Il s'agit des restes authentiques de la construction édifiée sans doute après 1767 par Guillon de Rochecotte, lors de son élévation au rang de marquis ? Coiffé d'un toit à la Mansart sur des murs de plus d'un mètre d'épaisseur au sommet, ses ouvertures sont séparées par des travées en bossage continu, alors que les angles sont en pierre de taille unie.


Donc le monument, tel qu'il apparaît aujourd'hui est le résultat d'un réaménagement profond effectué par la duchesse de Dino, dans le second quart du XIXe siècle, dont il sera question plus loin.


Mais revenons à ce rapport d'expertise qui décrit ensuite avec minutie tous les détails de l'environnement de cette splendide demeure, dominée "par une terrasse formée par la nature sur le haut de la croupe de la montagne et figurant un labyrinthe, composé de plusieurs allées, bordées de charmes, autres arbrisseaux et arbustes avec au centre des sapins dont les regards s'étendent au plus loin par dessus les bâtiments". Il faudrait tout transcrire mais nous relèverons seulement par curiosité ce passage consacré au jardin potager. "Il est séparé en deux parties par un ruisseau bordé des deux côtés d'une petite haie de genêts d'Espagne, formé par l'eau qui vient des bois et des montagnes !", fermé aux deux bouts par des grilles en fer. Il serait "susceptible de faire un fort joli bassin où l'on pourrait nourrir et conserver en tous temps du poisson soit avec l'eau venant du nord, soit avec celle qui par des canaux souterrains s'écoule avec un doux murmure et tombe en cascade du réservoir pratiqué dans la charmille dans le ruisseau où n'étant plus retenue elle s'en va dans la Lanne ou Authion" ! !


Enfin à l'angle occidental de la dernière cour est une belle avenue plantée de trois rangs d'ormes de chaque côté, à gauche de laquelle est le ruisseau "d'où l'eau serpente en murmurant à travers des cascades naturelles, descend des montagnes et des bois dans le ruisseau qui traverse le jardin, et à droite se trouve une glacière" ?
Le rapport se poursuit avec la liste des diverses dépendances attachées à la terre de Rochecotte : "le lieu du Perray, la maison appelée le Carroi, la ferme de la Babinière avec 5 corps de bâtiments, la petite maison "l'Ouche aux Voyer", une carrière de tuffeau aux Forges, le Pressoir sur la commune d'Ingrandes et Commandin sur celle de Saint-Michel". Tout cet ensemble est évalué à 74 636 F 60.
L'ultime remarque des experts, bien propre à décourager d'éventuels acquéreurs c'est que "la grande masse des bâtiments serait capable d'effrayer tout homme qui en calculant trouverait que leur entretien absorberait annuellement tout ce que les domaines y réunis pourraient produire".


Quant aux bois ils sont destinés à devenir une forêt nationale. Mais il est proposé à la commission départementale de laisser à la maison de Rochecotte le bois Rougeaud qui lui est contigu et contient deux cents pieds de sapin. Sinon "de licencieux chasseurs pourraient venir faire la guerre au gibier qu'il nourrirait en partie". Ils pourraient "tirer des coups de fusils capables de blesser ou d'endommager les bâtiments". Cette pièce de taillis n'ayant que 15 arpents, la forêt nationale, qui en contiendra encore plus de cinq cents, n'en sera guère plus productive ou plus importante.


Telle est très succinctement résumée cette scrupuleuse expertise terminée le 17 ventôse de l'an VI de la République française une et indivisible (7 mars 1798).

Quelque temps plus tard, trahi par les siens, Louis-Fortuné Guillon, dernier marquis de Rochecotte, fut arrêté à Paris le 28 juin 1798 "et malgré le dévouement de sa maîtresse qui tenta de le faire évader de sa prison, il fut fusillé sur le Champ de Mars le 7 août suivant".

 

château de Rochecotte 3

 

Ce n'est cependant que le 20 nivôse an XII (11 janvier 1804), donc presque dix ans plus tard que le château de Rochecotte fut vendu avec une partie de ses dépendances par acte passé devant le préfet d'Indre-et-Loire. L'acquéreur était Jean-François-Louis Blain, avocat-avoué à Tours. Celui-ci, comme la loi lui permettait, fit dans les trois jours qui suivirent déclaration de command en faveur de madame Goddes de Varennes, avec l'autorisation de son mari qui avait été amnistié comme émigré en nivôse de l'an XI. La lettre adressée au citoyen Pommereul, général de division, préfet du département d'Indre-et-Loire, est signée par Blain et les deux époux : Goddes de Varennes et Rochecot de Varennes. Celle-ci en effet, n'était autre que Marie-Françoise-Adélaïde Guillon de Rochecot, [née le 11 octobre 1763], soeur du supplicié dont provenaient les biens. Les autorités estimèrent-elles avoir été trompées ? toujours est-il que la déclaration fut rejetée par plusieurs arrêtés préfectoraux "contre lesquels se pourvurent les parties", mais l'affaire traîna pendant des années et Louis Blain pendant ce temps resta considéré comme propriétaire et en assura l'administration.


Toujours pour le compte de madame de Goddes de Varennes, il acheta le 3 octobre 1806 la métairie de Commandin (commune de Saint-Michel) à lui vendue par Marie Doucet du Gué, la mère, veuve de Fortuné Guillon de Rochecot. Celle-ci en avait conservé la possession comme faisant partie de ses propres par le partage fait par l'administration départementale le 23 germinal an VI (12 avril 1798).


Une loi du 5 décembre 1814, ayant prescrit la restitution des biens sequestrés non vendus à leur ancien propriétaire, Marie-Françoise-Adélaïde Guillon de Rochecot, qui est alors veuve du comte de Varennes, demanda la remise des bois de Rochecotte d'une superficie de 372 hectares. Le 2 février 1815 un arrêté préfectoral remettait à madame Goddes de Varennes, demeurant à Angers, en possession de la forêt entourant le château de Rochecotte dont elle n'était toujours pas légalement propriétaire.


Enfin le 23 février 1821, Me Lepelletier, notaire à Langeais, fut requis de mettre au rang de ses minutes la déclaration de command de 1804 reconnue enfin valable et enregistrée à Tours le 20 février précédent. Le même jour, il recevait un traité passé entre monsieur Blain et madame Goddes de Varennes, contenant le règlement définitif de la gestion de ce dernier tant de Rochecotte que de Commandin faite au nom de sa mandante. Il reste dû au sieur Blain, tant pour les sommes dont il est encore redevables au gouvernement pour l'acquisition de Rochecotte que pour Commandin et certaines rentes 55 000 francs se décomposant ainsi : 40 000 pour Rochecotte, 8 000 pour Commandin, 7 500 pour les rentes. Le règlement devait s'effectuer ainsi : 5 500 francs devaient être versés en l'acquit de Blain à un propriétaire de Tours, 30 000 francs seront payés dans les trois ans à partir du 10 décembre dernier avec intérêts à 5 %. Le solde, 20 000 francs, le sera dans cinq ans, toujours avec intérêts à 5 %. et en numéraire, valeur actuelle et non autrement. Par suite de quoi, le sieur Blain était déchargé de son administration des biens.


Deux jours plus tard, le 25 février 1821, à dix heures du matin, madame Goddes de Varennes décédait dans son château de Rochecotte, si péniblement récupéré, âgée de 57 ans. Elle laissait pour héritière, une fille unique, Auguste-Fortunée-Marie-Gabrielle, mariée à Pierre-Vincent-Gatien de la Motte Baracé, marquis de Sénonnes. Il leur appartenait d'exécuter les termes de la convention passée avec monsieur Blain.

 

ROCHECOTTE GRAND SALON

 

C'est peut-être pour se libérer de cette lourde hypothèque, que le 12 janvier 1824, devant Me Hébert à Angers, le marquis et la marquise de Senonnes, vendirent le château avec ses dépendances, la forêt et les rentes au chevalier "René Delaselle de Ligné", demeurant au château de Chemilly en Anjou, pour 280 000 francs. Le paiement était prévu en neuf termes, le dernier étant fixé le 25 décembre 1828.


Mais il n'attendit pas cette échéance pour aliéner son acquisition avec sa nouvelle épouse Marie-Françoise de Mac-Mahon. Le 30 avril 1828 en l'étude de Me Biermant à Langeais, ils revendirent à "madame Dorothée, princesse de Courlandes, épouse séparée de corps et de biens de monsieur Alexandre-Edmond de Talleyrand-Périgord, lieutenant général des armées du roi, commandeur de l'ordre de Saint-Louis et grand officier de la légion d'honneur, dument autorisée par le duc de Dino et de présent à Langeais, descendues à l'hôtel de l'Ecu de France" : "la terre de Rochecot s'étendant sur les communes de Saint Patrice, Ingrandes et Saint-Michel-sur-Loire". Le château constituant l'article I, fait l'objet d'une description très succincte. Il consiste "en cuisines, communs, offices, plusieurs salons, salle à manger, salle de billard, plusieurs appartements de maître au premier étage, vastes greniers dessus et sous le château des caves très étendues. Les servitudes sont formées par les écuries, remise, vacherie, laiterie, pressoir, un vaste enclos contenant des jardins, des terres ensemencées et des vergers. A cela s'ajoute notamment : "la ferme du bord de la levée, celle de Commandin, de nombreuses parcelles de terre et la forêt de Rochecotte".


Après avoir rappelé l'origine de propriété, on ajoute cette remarque : "Il convient de faire remarquer que les objets ci-dessus dépendaient avant la Révolution de la terre de Rochecot qui était beaucoup plus considérable. Que cette terre appartenait à monsieur Fortuné Guillon, marquis de Rochecot, père de la dite dame de Goddes de Varennes et qu'elle a été confisquée tant sur sa succession que sur monsieur le comte de Rochecot, son fils décédé sans postérité et sur la dite dame de Goddes de Varennes sa fille, seuls héritiers du dit marquis de Rochecot."

Ces faits établissent suffisamment le caractère de patrimonialité entre les mains de madame la duchesse de Dino.

 

ROCHECOTTE FACADE SUD

 

Cependant le vendeur, "monsieur de la Selle" se réservait les chevaux, voitures, les vaches avec leurs harnais, tout le linge, les porcelaines, les lits de madame, un secrétaire, une commode, une table en acajou, les livres, une table de piquet, deux vases rouges, un lit de sangle pour enfants, une baignoire, un trumeau et une malle ..." Le tout devant être enlevé dans le délai d'un mois. L'établissement de l'état civil nous apprend que le chevalier de la Selle était veuf en premières noces d'Elisabeth Pellegrin de l'Etang dont il avait un fils Raoul, dont les droits avaient été fixés à 56.036,34 F par jugement du 20 juin 1818.


Le prix était de 400 000 francs dont 100 000 furent payés comptant en numéraire par la duchesse. Le solde devait être versé en deux termes égaux de 150 000 francs avec intérêts à 5 %, le premier le jour de Pâques 1829, le second à pareille époque de 1830. En réalité elle dut s'acquitter plus tôt, car la première quittance est du 14 novembre 1828 et la seconde du 29 janvier 1830.

 

Talleyrand

On a dit, écrit et répété que Talleyrand avait acquis Rochecotte pour sa nièce. Il faut bien constater que son nom n'apparaît à aucun moment dans cet acte rédigé en présence de la seule princesse. Et on constate que même pour une si illustre personnalité, une telle somme ne pouvait être payée qu'à tempérament. Ce n'est donc qu'après 1828 que la duchesse de Dino entreprit de remanier de fond en comble l'édifice dont Guillon de Rochecot avait déjà entrepris la rénovation par la construction du pavillon neuf. Celui-ci d'ailleurs fut conservé et un autre semblable fut édifié à l'extrémité opposée pour faire symétrie. Mais ceci n'implique pas que la vieille demeure de Rochecotte fut entièrement démolie, si la façade fut complètement transformée. Le corps de logis reliant les deux pavillons et en léger retrait sur eux, fut doté au centre de deux portiques superposés, formés chacun de quatre colonnes ioniques. Elles supportent un large entablement en trois registres, celui du milieu occupé par une horloge sous un ample tympan triangulaire timbré des armes des Talleyrand. Deux aigles encadrent l'écu "de gueules à trois lions d'or, armés, lampassés et couronnés d'azur".


Au levant on édifia une seconde aile d'un seul niveau, perpendiculaire au bâtiment principal où les chambres étaient de plain pied avec la terrasse. L'une d'elles, qui fut celle de Talleyrand, a été transformée en chapelle après sa mort en 1838 et bénie par l'abbé Dupanloup le 18 novembre 1840. De plan quadrangulaire, elle est précédée d'un portique à double colonne dorique et fronton triangulaire. De chaque côté, une niche abrite une statue de femme. Trois hauts reliefs ornent la partie supérieure de la façade et représentent le couronnement de la Vierge entre un baptême et une communion. Le toit est surmonté d'un petit clocheton en dôme sur des pilastres néo-renaissance.


A l'intérieur, la coupole en rotonde repose sur quatre arcs en plein cintre supportés par des colonnes cannelées en bois, aux chapiteaux corinthiens en plâtre. Certains motifs ont souffert des rigueurs de l'hiver 1985 et se sont effrités. Au-dessus des portes sont figurés les évangélistes : saint Luc avec un taureau, saint Marc et un lion, saint Mathieu et sur l'autel resté en place saint Jean avec un aigle. Les impostes de l'entrée donnant sur la terrasse sont garnies de vitraux. A droite on trouve les armes de Talleyrand avec la devise "RE QVE DIOV". Le blason de gauche est plus complexe puisque "l'écu parti de deux traits est coupé de deux autres qui font neuf quartiers" : "aux 1 et 9, d'argent au lion de gueules ; au 2 d'or à l'aigle de sable, aux 3 et 7 d'azur à un élan passant, au 4 de gueules à un ange naissant de carnation ailé d'or, au 6 d'or à la rencontre de boeuf de sable, au 8 d'argent à la fasce de gueules accostée de trois tourteaux de même. Sur le tout un écartelé où l'on remarque les armes de Biron. Deux lions sommés de couronnes princières sont en support "dans un manteau de gueules, doublé d'hermine et sommé de la couronne princière". Sur une banderole se lit l'inscription : "Croyez Biron constant dans l'infortune". Il s'agit ici des armoiries de la duchesse de Dino mais cette devise appelle sans doute un commentaire.

 

Duchesse de Dino


Ernest-Jean de Biren (alias Biron) soi disant "palefrenier du duc de Courlande" (Cahiers de l'histoire de France. N° 7. Mars 1961 page 102). L'origine modeste de Biron semble démentie par la duchesse de Dino qui, dans ses souvenirs parle de son "grandpère" comme d'un noble allemand devenu le favori de la tsarine Anna Ivanovna qui en fit un duc de Courlande, lui donna le nom et les armes des Biron français. A la mort de sa protectrice en 1740, il fut un instant régent d'Yvan VI, mais bientôt arrêté, déchu, condamné à mort, il fut finalement exilé en Sibérie, d'où son infortune. Il n'en reviendra qu'en 1762, retrouva son duché et mourut en 1772. Son fils Pierre lui succéda et décéda en 1800 après s'être marié trois fois. La dernière épouse, la comtesse de Modene, eut plusieurs filles dont la cadette Dorothée, serait en réalité l'enfant de son amant Batowski, ami de Talleyrand. On l'appelait d'ailleurs mademoiselle Batowski. C'est elle que Talleyrand choisit, avec l'appui du tsar et non sans difficultés, pour épouser son neveu Edmond le 22 avril 1809, dont elle aura trois enfants avant d'obtenir la séparation de corps et de biens.


Revenons aux transformations opérées par elle à Rochecotte. Le perron qui existait devant la porte sud du pavillon fut inclus dans une longue terrasse portant des colonnes de pierre et formant pergola, bordée de balustrades en poire métalliques. Le long mur à refends continus qui la supporte, percé d'ouvertures régulières, constitue une aile supplémentaire apte à des usages divers.


Talleyrand, très épris de sa nièce, se plaisait beaucoup en cette demeure véritablement princière et aimait à y faire de longs séjours. Bien des auteurs se sont penchés sur ce sujet et après les avoir consultés, nous laisserons chacun libre de voir en Rochecotte : "l'abri discret d'amours séniles ou bien l'oasis de la vie familiale d'un oncle protégé de l'isolement par la déférente affection d'une nièce ! ! Mais il ne fait pas de doutes que durant une vingtaine d'années, d'illustres visiteurs y furent reçus, parmi lesquels, entre bien d'autres, Balzac et Thiers qui sera un jour premier président de la Troisième République !


Par la suite la duchesse de Dino retourna vivre en sa principauté de Sagan en Silésie prussienne. Elle y résidait en 1847, quand elle décida, avec l'autorisation de son mari donnée à Florence le 1er juin 1847, de faire donation de la terre de Rochecotte à sa fille Pauline-Joséphine de Talleyrand-Périgord, femme de Henry-Charles-Louis-Boniface, marquis de Castellane, député demeurant à Paris. Celle-ci recevait en toute propriété : "Le château de Rochecotte tel qu'il existe avec tous les bâtiments qui le composent, diverses constructions accessoires comprenant notamment une chapelle et le corps de logis qui en dépend, le pavillon du château dit nouveau, enfin toutes les constructions que madame la duchesse de Talleyrand a fait elle-même depuis son acquisition. A cela s'ajoutait la ferme du bord de la Levée, plus celles de la Maçonnerie, Commandin, du Perray, de Poulaillerie, le mobilier, les rentes et la forêt de 392 hectares. Le revenu total est évalué à 12 000 francs. L'acte rédigé en deux langues fut transmis à Me Chatelain à Paris, qui le mit au rang de ses minutes le 17 août 1847 et la marquise de Castellane en recevait la jouissance de ce jour. La duchesse de Dino ne devait mourir à Sagan que le 19 septembre 1862.


Pendant plus de quarante ans, madame de Castellane sera dont la châtelaine de Rochecotte où elle fait de longs séjours avec son mari et ses deux enfants. Elle s'intéresse à la vie de la commune où le souvenir de ses bienfaits fut longtemps vivace après sa disparition. Elle acheta le 9 février 1856, un terrain sur lequel elle fit élever le presbytère. Par acte du 3 décembre 1858, elle en fit don à la municipalité de Saint-Patrice "à la condition expresse qu'il serait à perpétuité destiné à servir de presbytère pour le culte de la religion catholique, apostolique et romaine" ! Ceci fut accepté officiellement par Pierre Hersant, maire de Saint-Patrice, le 30 août 1859. Signalons tout de suite qu'à la séparation des églises et de l'État, cette donation fut annulée et l'immeuble revint à sa fille la princesse Radzivill et son fils le marquis de Castellane, qui, après une licitation pour faire cesser l'indivision, en resta seul propriétaire.


Son testament rédigé le 5 mai 1888 témoigne de sa générosité. Elle y lègue 2 000 francs de rente à la maison de bienfaisance de Saint-Patrice connue sous le nom de fondation Girolet, une autre de 500 francs aux soeurs de Saint-Patrice pour l'entretien de la religieuse directrice de la salle d'asile. A la fabrique de Saint-Michel, une rente perpétuelle de 300 francs. A ses serviteurs, une année de gage sera versée à ceux étant depuis au moins cinq ans à son service. Sa dame de compagnie Jeanne Dubois recevra une pension annuelle de 600 francs. A son exécuteur testamentaire Me Robin à Paris ou à défaut à Me Chastelain, on donnera une somme de 5 000 francs.


Bien entendu, elle lègue à son fils Antoine de Castellane la propriété et jouissance au jour de son décès de la terre et château de Rochecotte, tels que sa mère lui en a fait donation le 17 août 1847. "Aucun des objets mobiliers ne devront être vendus ni ôtés de Rochecotte et il devra être fait un inventaire d'après lequel mon fils en sera responsable devant ses enfants". Prévoyant le cas où il disparaîtrait avant sa femme, née Leclerc de Juigne, elle lègue par avance à celle-ci la jouissance de la terre et château de Rochecotte, jardin, parc, tous les meubles, argent, porcelaine, livres et linge. Mais bien entendu cette jouissance prendrait fin en cas de remariage.


Par ailleurs elle n'oublie pas sa fille Marie-Dorothée. Celle-ci était devenue l'épouse de son altesse sérénissime Frédéric-Guillaume-Antoine-Nicolas, prince de Radzivill, aide de camp général de sa Majesté l'empereur d'Allemagne, roi de Prusse. Le ménage réside alors à Berlin et recevra 150.000 francs sur l'ensemble disponible de ses biens en France et en Allemagne et 50 000 francs à son petit-fils Stanislas Radzivill.


Enfin elle demande à être enterrée à Saint-Patrice : "Je défends qu'on embaume mon corps et j'ordonne que mon enterrement se fasse sans pompe et sans luxe". 2 400 francs seront consacrés à faire dire 1 200 messes dans l'année se répartissant entre les sanctuaires auxquels j'ai le plus de dévotion notamment "Lourdes, Paray-le-Monial, Saint-Martin-de-Tours et Notre-Dame-des-Victoires.


Le 12 octobre 1890, madame la marquise de Castellane décédait en son château de Rochecotte. Son fils Marie-Eugène-Philippe-Antoine-Boniface recueillit donc la succession. Il n'eut pas à payer longtemps la rente due à l'école Saint-Antoine, celle-ci ayant été révoquée par jugement du tribunal de Chinon le 20 mai 1908. Celle pour la maison de bienfaisance disparut par la suite.

 

ROCHECOTTE 4

 

Monsieur de Castellane avait eu de son mariage trois garçons : Marie-Paul-Ernest-Boniface (Bony pour les intimes) qui fut député des Basses-Alpes, Jean-Marie-Marc-Arnoult, officier de la légion d'honneur et Claude-Marie-Charles-Stanislas, comte de Castellane, qui héritèrent de leur père lors de son décès survenu à Paris le 10 décembre 1917. Par acte du 28 octobre 1918, sa veuve, madame Leclerc de Juigne "renonça purement et simplement au legs de l'usufruit de Rochecotte qui lui avait été fait par madame la marquise douairière de Castellane, née de Talleyrand-Périgord.


Le 30 juin 1921, le marquis Boniface de Castellane et le comte Jean de Castellane cédèrent à leur frère cadet "à titre de licitation pour faire cesser l'indivision tous leurs droits soit un tiers pour chacun dans la terre de Rochecotte et le presbytère" de Saint-Patrice moyennant la somme de 294 333 francs 32 centimes. Ainsi le comte Stanislas de Castellane recevait le domaine de Rochecotte "maintenant libre de toutes les charges figurant au testament de leur grand-mère".


Claude-Marie-Charles-Stanislas, comte de Castellane s'était marié à une Espagnole Maria-Natalia-Thérésa-Gandeleria Terry Y Dorticos. Celle-ci était la cadette des quatre enfants de Francisco Terry Dorticos et Antonia Sanchez. Le 24 juin 1934, l'aîné Émilio-René Terry Y Sanchez, né à Paris le 13 septembre 1890, racheta le domaine de Rochecotte à son beau-frère le comte de Castellane. Ce dernier avait eu deux garçons, François et Henri, qui mourut à Paris le 7 mars 1936 laissant trois enfants. C'est au cadet de ceux-ci : Henri-Jean-Marie de Castellane que monsieur Émilio Terry Y Sanchez, son grand-oncle, légua Rochecotte à sa mort survenue le 11 décembre 1969. Mais il semble bien que durant toute cette période les possesseurs de Rochecotte étaient ce qu'il est convenu d'appeler des propriétaires non résidents !


Henri-Jean-Marie de Castellane était né à Paris le 1er mai 1937. Le 27 juin 1960, il s'était uni à madame de Rivers de Rovasenda qui avait vu le jour à Lisbonne le 20 juin 1936. Il est dit "attaché de direction" quand le 16 janvier 1978, il vendit le domaine de Rochecotte s'étendant toujours sur les trois communes de Saint-Patrice, Saint-Michel et Ingrandes et ayant encore une superficie d'environ 446 hectares dont 402 sur Saint-Patrice. L'acquéreur était la société "Marcel Joly et compagnie" ayant son siège social à Clermont-Ferrand.

 

ROCHECOTTE 1985

 

Dans les années qui suivirent, la propriété fut démembrée, les objets mobiliers et la riche bibliothèque de la duchesse de Dino dispersée. Le château abandonné et entièrement vide n'était plus qu'un corps sans âme, quand il fut acheté avec une parcelle de parc de onze hectares, par un artisan lochois le 26 octobre 1984. Celui-ci sans tarder en a entrepris la rénovation intérieure pour une destination toute nouvelle. La "Nouvelle République" du 31 mai 1986 annonçait l'ouverture de "l'Hostellerie du Château de Rochecotte". Si le décor intérieur réalisé avec beaucoup de goût a changé, l'environnement a gardé le même attrait qui plaisait si fort à Talleyrand.


Il serait grand temps cependant qu'une mesure officielle vienne assurer la sauvegarde de l'oeuvre de la duchesse de Dino, si intimement liée au souvenir de Talleyrand, "le diable boîteux" ! !

Bulletin trimestriel de la Société Archéologique de Touraine - Année 1987

 

GUILLON DE ROCHECOTTE GENEALOGIE

 

Marie-Françoise-Adélaïde et Louis-Fortuné ont eu une autre soeur : Julie, née le 25 août 1768 ; décédée le 26 octobre 1768.

ROCHECOTTE GENEALOGIE

ROCHECOTTE GENEALOGIE SUITE

Publicité
Commentaires
F
Dorothée de Dino,n'envisageait pas son avenir sans le ménage Castellane.<br /> <br /> Mais,après avoir découvert les tendances amoureuses de son gendre,Henri,Dorothéé ne vint plus à Rochecotte,avant le deuil de sa fille Pauline,que l'intelligence de feu son mari,avait rendu aveugle.
Répondre
F
C'est Antoine de Castellane qui fit construire les magnifiques écuries avec les C entrelacés.Pauline,devenue veuve vint habiter définitivement à Rochecotte ou son mari Henri mourut, jeune encore ,d'une mauvaise chute de cheval.Auparavant,le jeune couple,habitait le chateau d'Aubijoux à Marcenat (Cantal) dans des conditions peu confortables(le château était en reconstruction) et dans une région ,alors,très isolée.Il était député du Cantal,Son petit fils Stanislas reprendra la suite en tant que député et maire de Marcenat..Dorothée,qui avait marié son fils ainé, Louis Napoleon avec Alix de Montmorency ,de la branche ainée des marquis de Fosseux,fut peu enthousiaste de l' alliance de Pauline,qu'elle considérait comme moins brillante.Que dira t elle de l'alliance,de son fils cadet..Mais je m'écarte du sujet et j'en suis contrit.
Répondre
F
Dans le Bottin mondain de 1946 on peut lire de Castellane Jean 4,Place des Saussaies Paris 8 et château de Rochecotte.Terry Emile uniquement 2, place du Palais Bourbon Paris 7 et pas de château. De Castellane Stanislas 1,place du Palais Bourbon Paris 7 et Chateau d'Aubijoux (Cantal) .<br /> <br /> E Terry avait racheté l' avant dernier appartement de Boni de Castellane et l'a donné en héritage à Henri de La Tour d'Auvergne,son neveu.
Répondre
S
Merci beaucoup, François, pour toutes ces informations complémentaires et passionnantes. N'hésitez pas à intervenir chaque fois que vous le souhaiterez.
Répondre
F
La duchesse de Dino;princesse de Courlande.Le vrai nom était Buhren et Biron n'était qu'une usurpation,.Rien à voir avec le famille de Gontault Biron.Les vrais princes de Courlande étaient de la famille Ketterer .Pierre de Courlande était marié avec Dorothéa von Medem (et non Modène).Le surnom de boniface était Boni,y compris pour le maréchal,enfant.
Répondre
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité