BÉGROLLES-EN-MAUGES (49) - 1880 - BELLEFONTAINE - EXPULSION DE 70 TRAPPISTES
BELLEFONTAINE - 6 novembre - 10 décembre 1880
En Vendée, l'expulsion des soixante-dix Trappistes de Bellefontaine, dans le voisinage de Cholet, offrit un caractère qui tourna au comique, après avoir pris un caractère tragique :
Dix mille personnes entourent le couvent, une barrière de deux mètres d'épaisseur formée de troncs d'arbres et de grosses pierres, protège le monastère contre les envahisseurs, représentés par cinq cents soldats du 135e de ligne et dix brigades de gendarmerie.
Ici comme ailleurs, l'attentat est consommé au milieu des chants pieux des religieux et de l'immense foule accourue pour les soutenir de son ardente sympathie.
Ici, comme ailleurs, le dernier mot reste à la force armée.
Mais que faire, maintenant que les propriétaires en sont expulsés, que faire des bâtiments, champs d'exploitation, troupeaux de vaches, de boeufs, de moutons, porcherie et basse-cour qui constituent la richesse du monastère ?
Ils sont confiés à la garde de 150 soldats, commandés par un capitaine, et qui prennent la place des Trappistes et remplacent les moines dans le soin de l'élevage.
Mais cette bucolique militaire, qui dura un mois, excite dans la France entière tant de moqueries, que, le 10 décembre, le préfet doit informer les Trappistes qu'ils sont autorisés à rentrer dans leur domaine. (H. Legeay, Cinq semaines en exil : Bellefontaine)
Extrait : Le Prêtre Français et la Société contemporaine - Paris (VIe) P. Lethielleux, Libraire-Editeur - 1935