Février 1834 - POUZAUGES (85) - VEXATIONS ENVERS LE NOMMÉ CHASSERIAU ET MONSIEUR DES NOUHES
POUZAUGES, 25 février 1834
Notre canton paraît être privilégié pour les vexations ; voici un évènement déplorable dont il a été dernièrement le théâtre.
Le nommé Chasseriau, père de réfractaire, vient d'être victime d'une atroce barbarie. Quelques-uns de ces hommes qui résident momentanément dans notre ville et que nous nommerions si nous ne craignions de nous voir accusés d'attaque à une classe de personnes, se sont rendus avant-hier au domicile de ce malheureux Vendéen ; ils l'ont accablé de mauvais traitemens, et entre autre lui ont porté un coup de fourche de fer à quelques lignes au-dessous d'un oeil. Ses meubles ont été brisés ; son linge coupé, ses matelas et couettes percées de toutes parts et son foin répandu dans la boue. Plainte a été portée aux chefs qui, après s'être rendus sur les lieux et avoir reconnu la vérité des faits, ont sévèrement réprimandé et puni même, assure-t-on, les coupables. Mais le dommage n'est pas réparé, et Chasseriau n'en demeure pas moins grièvement blessé et à peu près ruiné.
Hier, huit soldats accompagnés d'un caporal se sont rendus au Boistiffrais, qu'ils semblent avoir pris pour but de promenade ; ils sont entrés chez M. des Nouhes, malgré ce propriétaire qui a essayé en vain de leur fermer ses portes, et après s'être répandus en invectives et en menaces contre lui ; ils se sont enfin retirés sans cependant commettre de dégâts.
Le Vendéen
Journal du Poitou
4 mars 1834
N° 88 - 3e année