POUZAUGES (85) - 1834 - LES PATAUDS
Il suffit d'un fait pour démontrer combien ont pris le caractère, les moeurs et la froide barbarie des patauds qui les animent, quelques hommes qui consentent encore à se faire dans notre pays, les malheureux instrumens de leurs fureurs.
Ces jours derniers l'un de ces êtres éhontés, qui pourtant n'a pas toujours été aussi cruel qu'il affecte de l'être aujourd'hui, disait sans frémir, et comme par manière de conversation : "Je suis bien content, ma chasse a été heureuse ; j'ai tué trois gibiers, un lièvre, une perdrix et un chouan". Cette atroce plaisanterie fait fureur et les patauds ne tarissent pas sur l'esprit et la gaîté de ce garnisaire.
Nous devons dire cependant que la grande majorité des militaires blâme ouvertement une semblable conduite, et des propos aussi révoltans, dont le moindre inconvénient est d'exciter la défiance et d'entretenir l'irritation dans les esprits.
Le Vendéen
Journal du Poitou
7 Février 1834 - N° 81 - 3ème année -