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La Maraîchine Normande
28 juin 2014

VEZINS - VIHIERS - LE VOIDE (49) - MARIE-ANNE BRARD, UNE PROTÉGÉE DE DIEU.

MARIE-ANNE BRARD

MARS 1794

Tous ceux qui étaient cachés dans la forêt de Vezins ne périrent pas. Quelques-uns s'échappèrent des fourrés sans être atteints par les Républicains ; ceux qui sortirent de l'hôpital au cri d'alarme de Mlle Vandangeon et ceux qui se trouvaient dans des huttes, sur la lisière opposée de la forêt, purent gagner la campagne de la Plaine et d'Yzernay, et se mettre en lieu de sûreté.

 

VEZINS 3


De ce nombre je signalerai deux jeunes filles, Louise Rabin, de Vihiers, et Marie-Anne Brard.


Cette dernière dut la vie à une conversation providentielle.


S'entendant appeler par son nom, elle arrive sans défiance ; mais apercevant tout à coup un Bleu marcher à sa rencontre, elle se tapit éperdue dans un pli de terrain, sous un buisson d'épines, et offre son âme à Dieu ; le soldat qui avait le coeur humain lui met en l'abordant la main sur la tête et lui dit : "Cache-toi donc mieux." Mais bien qu'il eût prononcé ces mots à voix basse, il est entendu de son camarade qui marche à quelques pas de lui seulement et qui lui demande ce qu'il vient de dire. "J'ai causé tout seul, lui répond le "généreux militaire, ce n'est rien" et il continue sa marche.

Marie-Anne Brard se reporte alors sur les derrières de la ligne des Bleus, mais, en sortant du dernier taillis, elle se trouve encore face à face avec un autre troupier ; le Républicain passe à côté d'elle sans lui dire un mot. Dieu la protégeait visiblement ; aussi, dès qu'elle est arrivée en lieu sûr, elle se jette à genoux pour le remercier. Elle réitéra cette action de grâces, chaque année, jusqu'à son extrême vieillesse, au jour même où elle avait été si extraordinairement préservée.

Plusieurs fois, elle retourna faire sa prière jusqu'aux lieux mêmes où elle avait été sauvée. Elle ne pouvait aborder les sentiers de la forêt et surtout l'endroit où se trouvait l'hôpital sans ressentir la plus vive émotion. La Providence l'avait conservée pour l'édification publique et l'instruction des petits enfants. D'une piété éclairée et solide, d'une trempe d'âme peu commune, elle fut chargée par M. Champion, curé de Vihiers, dont elle était devenue la servante, de faire le catéchisme des petits garçons et des petites filles de la paroisse. J'ai connu de ces enfants qui, devenus grands et occupant différentes positions sociales, lui ont conservé la plus grande vénération.

 

acte de décès Marie Anne Brard


Retirée au bourg du Voide dans ses vieux jours, elle en édifia tous les habitants et y fit un bien immense par ses conseils et surtout par les exemples qu'elle donna aux femmes et aux jeunes filles de cette paroisse. Elle sut inculquer à toutes celles qui la fréquentaient assidûment un esprit de foi et d'amour de Dieu peu commun. Elle était la soeur hospitalière des malades et des infirmes, la dispensatrice des aumônes secrètes de M. Fournier, son vénérable curé. Éprouvée par des infirmités continuelles, pendant de longues années, elle est morte comme une véritable sainte. Sa mémoire est restée en grande vénération.

Extrait :
La Guerre de la Vendée
Félix Deniaud, Curé du Voide - Tome 4

Marie-Anne Brard est décédée à l'âge de soixante-et-un an le 21 avril 1838, au bourg du Voide. Elle devait donc avoir 17 ans lors des évènements.

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