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La Maraîchine Normande
11 mai 2013

HENRI-RENÉ BERNARD DE LA FRÉGEOLIERE

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Bernard de la Frégeolière (Henri-René), né le 16 septembre 1759 à la Sionnaire, paroisse de Montigné en Anjou.

Entré à dix-sept ans aux gardes du corps, il émigra en 1791, laissant en Anjou sa femme J.-Fr.-Marguerite Mansan, épousée le 19 août 1780 et déjà mère de onze enfants. Après avoir fait la campagne de 1792 à l'armée des Princes, il rej¤ignit l'armée de Condé, gagna ensuite l'Angleterre et fit partie de l'expédition de Quiberon. Le jour de la capitulation (21 juillet 1795), il réussit à s'échapper en faisant sauter son cheval à reculons du haut d'un rocher.

Au mois d'avril 1796, on le trouve à l'armée de Puisaye à Vitré ; de là, il gagna l'armée de Scépeaux, chouanna dans le Craonnais et en Anjou avec Sans-Peur et avec Gaulier, dit Grand-Pierre. Lui-même n'était connu, même de ses chefs et de ses compagnons, que sous son prénom de Henri ; ils n'avait pas voulu compromettre sa femme, qui ignora longtemps son retour.

Bientôt, sur son refus d'accepter la soumission, à laquelle avait dû se résigner son général, M. de Scépeaux, sa tête est mise à prix, et il lui faut se cacher jusqu'au jour où il reprend ouvertement les armes, en 1799, et organise sur la rive gauche du Loir neuf compagnies de chouannerie, f¤rmant la 13e division de l'armée de Bourmont. A la tête de ses hommes, il occupe la ville du Lude. Là il est reconnu par le secrétaire de mairie, prêtre marié, ancien vicaire de sa paroisse. Son vrai nom dès lors court les rangs. Après six semaines employées à équiper de pied en cap sa troupe, il chasse de Foulletourte la 30e demi-brigade, dont les bagages sont brûlés sur place, et revient s'installer au Lude, d'où le général Verger sort en capitulant.

Le lendemain, il recevait de Bourmont, qui venait de signer la paix, l'ordre de licencier sa légion. Il s'y refuse, et comme Frotté seul tient encore, il se dispose à l'aller rejoindre, lorsqu'il apprend la mort tragique de l'héroïque chef de la chouannerie normande. Toute résistance était désormais impossible. Bernard de la Frégeolière licencia ses hommes, mais personnellement il refusa de se soumettre, et, pendant toute la durée du Consulat et de l'Empire, il lui fallut vivre sous la surveillance de la haute police. Il n'en parvint pas moins, en 1813, à organiser deux compagnies qui, sous le nom de Nouveau-Nés, ralliaient les réfractaires, entravaient la perception des impôts et, jusqu'à la chute de Napoléon, tinrent la campagne.

La première Restauration ne lui accorda aucune faveur, se bornant à le confirmer dans son grade de colonel et dans celui de chevalier de Saint-Louis.

Après les Cent-Jours, pendant lesquels l'intrépide partisan avait donné de nouveaux gages de son zèle et de son dévouement, il fut chargé par le général d'Andigné de recruter et d'organiser la 3e compagnie de la légion de Maine-et-Loire. Sa mission terminée, il s'apprêtait à aller reprendre, aux gardes du corps, son service interrompu pendant l'interrègne, lorsque, le 31 octobre 1815, par suite de la réforme de la maison du roi, il reçut son ordre de mise à la retraite, au titre de colonel. Le même jour, un brevet royal, qu'il ne connut que longtemps après, l'élevait au grade de maréchal de camp. Il vécut depuis dans la retraite, jusqu'au jour où la Révolution, comme si elle eût voulu rendre à son implacable ennemi un suprême hommage, vint le prendre à son foyer, au premier bruit du mouvement de 1832, et le jeta dans les prisons de la Flèche. - Il est mort le 25 janvier 1835, au Vieil-Baugé, âgé de soixante-quatorze ans.

Les Mémoires du général Bernard de la Frégeolière, complétés par son arrière-petit-fils, ont été publiés en 1881, sous ce titre : Emigration et Chouannerie, et avec cette épigraphe : Vivre et mourir pour Dieu et les Bourbons.

http://archive.org/stream/migrationetchou00frgoog#page/n11/mode/2up


Mémoires du Général d'Andigné.
Vol. 2 : 1800 à 1857

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