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La Maraîchine Normande
18 mars 2013

PIERRE MAINDRON ... ET ROBINE

PIERRE MAINDRON

Capture plein écran 18032013 142204

♣ Né à la métairie de la Bleure, paroisse de Chauché, Pierre Maindron entra, à dix-sept ans, comme cocher au service de Mme la Comtesse de Martel, dame de la Rabastelière, bienfaitrice du pays.

Lorsque la guerre éclata en 1793, Mme de Martel se réfugia à Nantes et ordonna à Maindron de conduire ses deux chevaux de voiture dans le marais de Machecoul pour les soustraire aux réquisitions révolutionnaires.

Maindron prit les armes dès le début, et comme il montait bien à cheval, il obtint de Mme de Martel la permission d'aller chercher à Machecoul la meilleure jument de voiture de sa maîtresse, la fameuse Robine. Monté sur une excellente bête, il prit part à tous les glorieux combats de la cavalerie vendéenne ; au lieu de passer la Loire, il préféra rejoindre Charette. Maindron ne tarda pas à être distingué par l'illustre général ; capitaine dans sa cavalerie, son chef le chargeait de toutes les commissions qui exigeaient de l'audace, du dévouement et de l'intelligence.

Un exemple entre mille :
Peu de temps avant la prise de Charette, le général avait couché à la Boutardière, petite gentilhommière de la paroisse de Saint-André ; surpris par une patrouille républicaine, Charette, pressé de fuir, avait oublié sur la cheminée de sa chambre le portefeuille qui contenait ses papiers. Arrivé à une certaine distance, il s'en aperçoit et ordonne à Maindron d'aller le chercher. Dans un instant, Maindron arrive près du logis, attache à une haie Robine, monte chercher le portefeuille, mais en sortant les Bleus rassemblés dans la cour lui barrent le passage ; sabre au poing, il s'ouvre le chemin saute sur Robine, essuie le feu des patriotes sans que sa vaillante monture et lui en soient atteints, et rejoint Charette près de Sainte-Cécile.

Robine et Maindron semblaient invulnérables ; ni l'un ni l'autre ne furent blessés ; pendant tout le temps que dura la guerre, le capitaine Maindron se trouva à toutes les affaires sérieuses ; d'une adresse merveilleuse, Robine franchissait avec aisance les obstacles les plus difficiles de notre bocage et tirait toujours son cavalier des plus mauvais pas. Elle est morte à trente ans dans une ferme de la Rabastelière : sa noble maîtresse avait voulu donner les invalides à cette vaillante bête.

Après la guerre, le capitaine de cavalerie reprit près de Mme de Martel ses humbles fonctions de cocher. Plus tard, il devint régisseur, et quitta ses fonctions après la mort de sa maîtresse, lorsque le château fut vendu à M. de la Poëze.

Maindron est mort à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, en 1850, entouré de l'estime de ses compatriotes, à quelque parti qu'ils appartinssent. Le Roi fit sur sa cassette particulière une pension de 100 fr. à ce brave paysan, et lui donna un sabre d'honneur.

En 1798, dans un moment de trêve, Maindron épousa Jeanne Cauneau, fille d'un riche paysan de Chauché. Dans une grange du village de la Mégrière, de la paroisse de Saint-André, on improvisa un autel avec une table, un linge grossier, des chandeliers en bois. L'abbé Brillaud, vicaire de Saint-Fulgent, prêtre insermenté, qui se cacha pendant la tourmente dans les campagnes de Chauché, bénit leur union.

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