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La Maraîchine Normande
18 mars 2013

PIERRE CHAMARRE ET LOUIS BELLOTRON ♣ 1973 ♣ CONDAMNÉS A MORT A NIORT

JUSTICE REVOLUTIONNAIRE A NIORT

27 janvier 1793

CHAMARRE Pierre, journalier, demeurant à Boisguillot, commune de Terves (pas d'indication d'âge).
BELLOTRON Louis, domestique, demeurant à Moncoutant, âgé de 42 ans.

Vu par le tribunal, l'acte d'accusation dressé par le directeur du juré du tribunal du district de Niort, le dix-huit décembre dernier, contre Pierre Chamarre et Louis Bellotron, dont la teneur suit :

Attendu que les dits Pierre Chamarre et Louis Bellotron, détenus dans la maison d'arrêt de cette ville sont prévenus d'avoir pris part aux dits troubles avec armes, notamment le dit sieur Louis Bellotron d'être allé dans la paroisse des Moutiers pour y faire sonner le tocsin, et ledit Pierre Chamarre de s'être trouvé aux Moulins Cornet lors du partage des dépouilles du citoyen Beaubeau, et enfin d'avoir l'un et l'autre participé à tous les pillages, incendies, meurtres et crimes qui ont été commis.

Que ledit Louis Bellotron a déclaré au directeur du juré soussigné, que le mardi vingt-un du mois d'aoust dernier, le sieur Baudry, était à Moncoutant, et étant venu chez le sieur Roy son maître, le prit par le collet et lui dit qu'il fallait absolument qu'il suivit l'attroupement à la tête duquel il était, qu'il fut jusqu'à peu de distance de la Forêt d'où il se sauva à travers les champs et se rendit coucher à Saint-Marsault, que le lendemain matin, de retour à Moncoutant, il y trouva un attroupement formé de la majeure partie des habitants du bourg, qui se disposait à aller à Pugny, qu'il y fut aussi sur les menaces d'un nommé Marolleau, qui était venu le matin faire battre le tocsin à Moncoutant ; que ce jour-là il était armé d'un sabre, que le sieur Bazin lui avait donné en lui disant que s'il ne le prenait pas, il lui couperait le col ; qu'il est vrai que ce même jour, il est allé avec ledit Bazin aux Moutiers, où étant ce particulier voulut faire sonner le tocsin que le jeudi vingt-trois dudit mois, il fut étalement à Bressuire mais qu'il y fut emmené par force et sans même savoir ce qu'il y allait faire et que le vendredi, il est revenu à Moncoutant.

Que ledit Pierre Chamarre a également déclaré au directeur du juré soussigné, que le mardi, vingt-un du mois d'août dernier, sur les bruits qui s'étaient répandus à Terves que la municipalité de Courlay était à la Forêt et qu'on lui faisait un mauvais parti, il en prit le chemin avec plusieurs autres ; que près d'y arriver, ils rencontrèrent un attroupement considérable qui en venait, que ceux qui le composaient le forcèrent d'aller avec eux à Cerizais où il passa la nuit ; que le lendemain, il fut obligé d'aller encore sur le chemin de Châtillon, qu'à un quart de lieue de cette ville il passa à travers les champs et se rendit chez lui ; que le jeudi vingt-trois dudit mois, il fut à la Croix de Terves, où il fut emmené par le sieur Saumorière, qui était à la tête d'un attroupement, et que le lendemain le tocsin ayant battu à Terves, il fut jusqu'à un endroit appelé le Cailblanc, près les moulins Cornet, qu'il n'eut point connaissance de l'assassinat du sieur Beaubeau, qu'on lui dit bien qu'il avait été tué mais qu'il ne le vit pas, qu'il n'a point eu part à sa dépouille ; qu'il dit seulement qu'il avait perdu un assignat de cent sols et que s'il en prenait un, ce serait pour le remplacer, mais que quelqu'un lui ayant dit qu'il n'y en avait que de cinquante livres, il avait répondu qu'ils étaient trop gros et qu'il n'en voulait pas et qu'il a ouï dire que c'était le nommé Guibert qui faisait le partage ; qu'il avait bien un fusil à l'attroupement, mais que le vendredi, il l'avait déchargé.

Le tribunal, ouï l'accusateur public en ses conclusions, condamne lesdits Pierre Chamarre et Louis Bellotron, à la peine de mort :

En vertu des lois invoquées contre Delouche et avec les mêmes réserves.

Fait en la salle de l'auditoire du tribunal criminel, à Niort, le vingt-sept janvier dix-sept cent quatre-vingt-treize, l'an deux de la république française, présents les citoyens Briault président, Gaultreau, Fradin, Deschamps, juges, et Chauvin-Hersant accusateur public.
Signé : Briault, Gaultreau, Fradin, C.F. Deschamps, Chauvin-Hersant, Vien, greffier

Pierre Chamarre et Louis Bellotron, ont été exécutés sur la place publique de Niort le 25 avril 1793 à dix heures et demie du matin.

(Archives municipales de Niort)

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