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La Maraîchine Normande
4 janvier 2013

LES ACTES DE NOTORIÉTÉ CONSERVÉS AUX PONTS-DE-CÉ

Tous ceux qui se sont occupé de dresser les listes des victimes des exécutions et particulièrement des fusillades qui ensanglantèrent Angers et ses environs à l'époque de la Terreur se sont trouvés arrêtés dans leurs recherches par ce fait que les juges et les exécuteurs ne s'étaient pas souciés, la plupart du temps, de constater, même sommairement, l'identité des condamnés.

S'il est certain que l'on ne pourra jamais dresser la liste absolument définitive de tous ceux qui furent les malheureuses victimes de ces époques troublées, ne peut-on, dans une certaine mesure, combler les lacunes des archives révolutionnaires par des recherches aiguillées vers d'autres documents ? C'est ce problème que nous avons tenté de résoudre, et nous devons dire que nous y avons en partie réussi. Pour le petit dépôt qu'il nous a été donné de visiter, la collecte a même été fructueuse.

A défaut des documents que les registres de l'état civil ne pouvaient fournir, quelle avait été la procédure suivie pour constater légalement le décès d'une des victimes, point de départ des formalités nécessaires pour régler une succession, par exemple ?

L'officier de l'état civil ne pouvant être appelé à constater le décès et ne pouvant faire aucune transcription sur les registres de la commune, il avait donc fallu faire intervenir une autre autorité, et c'est le juge de paix qui, en l'espèce, pouvait seul dresser, après enquête et audition des témoins, un acte établissant le décès, avec toutes les conséquences qui découlent de cette constatation pour les parties requérantes, car le juge de paix ne pouvait intervenir que s'il était requis.

Ce principe étant posé, un dépouillement minutieux des registres de l'état-civil de la commune des Ponts-de-Cé, durant la période terroriste, me permit de remarquer que, si quelques décès de soldats et de citoyens avaient été régulièrement enregistrés, aucun acte ne faisait mention de personnes exécutées par les commissions militaires ;  c'était donc seulement au Greffe de la Justice de Paix que devaient se trouver les minutes des actes dressés par les juges de paix.

J'ai eu la bonne fortune d'intéresser à mon projet de recherches, M. Giffard, juge de paix du canton des Ponts-de-Cé, et M. Fougeray, greffier. Ensemble nous avons pu retrouver en ordre, dans les liasses de ce greffe, des années 1794 à 1712, un très grand nombre d'actes de notoriété dressés, après décès ou disparitions, à la requête d'épouses, de pères, de mères, frères, soeurs, enfants, parents, des victimes de la Terreur, soit exécutées plus ou moins sommairement, soit décédées, durant la campagne de Vendée, du côté des Rebelles.

Ce sont ces actes qui, classés par lieux d'exécution, sont ici présentés en ce qu'ils ont d'intéressant pour identifier les victimes.

Ils apportent, croyons-nous, dans la recherche des listes des suppliciés un élément nouveau et il ne nous apparaît pas que jusqu'ici on y ait songé.

Mais combien cette liste restera incomplète !

Qui avait, en somme, intérêt à faire dresser un acte de "notoriété" ? Des veuves qui voulaient se remarier, des parents ou des enfants qui avaient une succession à régler ou des partages à faire, et qui ne le pouvaient qu'autant que le décès du disparu avait pu être légalement constaté. Il est donc à peu près certain que resteront inconnus tant d'isolés, ouvriers agricoles, célibataires, pauvres hères, que nulles familles, nuls parents ne songèrent à réclamer parce qu'ils ne possédaient rien. Ceux-là sont disparus à jamais dans l'ombre épaisse du passé sans laisser le moindre souvenir.

Ces actes de notoriété sont précieux parce qu'ils fixent d'une indiscutable façon l'identité des victimes. Ils permettent en outre me mettre au point définitivement l'existence d'une exécution au bout de l'Ile du Château des Ponts-de-Cé et dont seule jusqu'ici la tradition avait transmis le souvenir.

Il n'est pas non plus sans intérêt d'appeler l'attention sur les témoins. Presque tous sont des gens du commun qui ont vu, soit l'exécution, soit conduire le condamné. A part Lemonnier (1), Toussaint Bossé et Breyer, concierge de la maison d'arrêt, ce sont d'illustres inconnus. C'est même ce qui nous a vivement étonné, Humeau, Chesneau, Rontard et Poitevin, officiers municipaux, appelés à déposer au cours d'une enquête faite sous le second Comité Révolutionnaire d'Angers, n'apparaissent dans aucun de ces actes, et cependant ces personnages avaient joué un rôle important s'ils n'avaient pas assisté en personne aux exécutions. Telle est la nature des documents qui ont été utilisés pour cette liste. Nous n'avons retenu cependant que ceux qui indiquent nettement comment le décédé fut exécuté.

Des dépositions des témoins, nous ne reproduisons que ce qui présente un certain intérêt.

Les actes extrêmes que nous avons utilisé sont de 1808. Jusqu'à cette époque, on constate que de nombreuses disparitions ont été enregistrées par le juge de paix. Au delà de cette époque, nous avons trouvé également quelques actes, mais leur imprécision ne nous a pas toujours permis de discerner si le décédé était mort à la guerre ou s'il avait été exécuté. Nous avons cru devoir les écarter, car ils constatent bien plus "l'absence prolongée" que le décès. Les témoins sont cependant - et c'est en cela que la formule varie - en plus grand nombre, sept généralement ; le juge certifie, dans ses considérants, que l'on a fait une recherche scrupuleuse dans les registres de l'état-civil de la commune du disparu ainsi que dans les communes environnantes.

Le canton actuel des Ponts-de-Cé a subi, de 1791 à 1800, de nombreux remaniements. C'est ce qui explique que nous avons pu dépouiller des liasses provenant des greffes des justices de paix des cantons de Saint-Mathurin, Blaison, Mozé, Sainte-Gemmes (alias Saint-Laud), qui eurent une durée plus ou moins courte.

FUSILLADES DES PONTS-DE-CÉ

1° Prairie de Sainte-Gemmes

BARBOT (Louis), bécheur, d'Érigné, arrêté à Angers, fusillé en frimaire, an II

BELLIARD (Jean, 22 ans, et Jacques, 19 ans), de Sainte-Gemmes, fusillés le 27 ou 28 décembre 1793

BÉZIEAU (René), 19 ans, de Sainte-Gemmes, fusillé le 18 décembre 1793

BOUGERE (Pierre) - Voir ci-dessous à Delahaye

BROUARD (François), 29 ans, et Pierre, 21 ans, demeurant à la Marzelle, commune de Soulaines, se rendirent à Angers, et furent fusillés le 11 ou 12 primaire, an II

BROUILLET (Aubin), 50 ans, de Soulaines, fils de Michel A. et de Marguerite Gautier, pris par les républicains et fusillé le 2 ou 3 nivôse, an II

CAILLEAU, (Jean), 33 ans, sabotier aux Ponts-de-Cé, mari de Anne Hamon, fils de Jean Cailleau et de Marie Barbot, fusillé (date inconnue)

CAILLEAU, (Louis, tonnelier, Ponts-de-Cé, fils de Julien Cailleau, arrêté à Angers, incarcéré à Saint-Maurille et fusillé (date inconnue

COURTIN (Pierre et Louis), commune de Saint-Sulpice, fils de René Courtin et de Françoise Jumereau, fusillés (date inconnue)

DEBOURG (Pierre), 31 ans, pêcheur aux Jubeaux, commune de Saint-Jean-de-la-Croix, époux de Madeleine Thuleau, conduit en prison au château et fusillé le 27 ou 28 frimaire an II

DELAHAYE (Pierre, demeurant au Pavillon, commune des Ponts-de-Cé, fils de René Delahaye et de Perrine Chaumette (?)

    Les témoins, Louis Gautier, Augustin Baudonnière et René Tessier, des Ponts-de-Cé, déclarent qu'ils l'ont vu conduire au supplice le 5 ou 6 nivôse de l'an II (26 décembre), à 4 heures du matin, qu'il fut fusillé en compagnie de Pierre Bougère, Jean Georges, André Tessier, et que tous restèrent sans sépulture durant plusieurs jours.

DOLBEAU (Clément), 25 ans, fils de Jean Dolbeau et de Jeanne Gaurichon, des Ponts-de-Cé, fait prisonnier, enfermé à la cathédrale Saint-Maurice et fusillé le 26 ou 27 nivôse an II

DOLBOIS (Jacques), fils mineur, fusillé après le siège

FILLION (François), de Mûrs, fusillé

GAUDIN (Mathurin), 38 ans, (Nicolas), 34 ans, François (32 ans) et (Louis), 24 ans, tonneliers demeurant au village de Saint-Foix, près Saint-Lambert-du-Lattay, fils de Mathurin et de Madeleine Thibault, se rendirent à Angers "à la prétendue amnistie", furent arrêté et fusillés à Saint-James

GEORGES (Jean), voir ci-dessus à Delahaye

GRANRY (François), laboureur, à Érigné, époux de Renée Miot, arrêté en son domicile à Érigné, prisonnier à la cathédrale d'Angers et amené avec la chaîne à Saint-James où il fut fusillé quelques jours après le siège d'Angers

GUILLOT (Sébastien), 58 ans, de Juigné-sur-Loire, époux de Marie Rideau, fils de Sébastien Guillot et de Anne Breton, arrêté à Angers "la prétendue amnistie" et fusillé à Saint-James le 11 ou 12 frimaire an II

HÉRAUD (Jacques), 32 ans, meunier au Moulin de la Sauterelle, commune de Saint-Jean-de-la-Croix, fils de Jacques, mari de Jeanne Beloire, fusillé "12 à 15 jours après le siège d'Angers".

LANGEVIN (Gabriel), maçon aux Pont-de-Cé, époux de Pélagie Tuvais, fusillé le 1er janvier 1794

LE DUC (René), 30 ans, de Mozé, fils d'Etienne et de Marie-Françoise Péan, pris par les soldats républicains, conduit à Angers, et fusillé le 7 ou 8 nivôse, an II

LEMEUNIER (Jacques et François), d'Érigné, rebelles, arrêtés à Angers, incarcérés à la citadelle, puis fusillés à Sainte-Gemmes

    Les déclarations des témoins portent : 1° Le citoyen Guibert, volontaire au 14e bataillon de la république, alors en station aux Ponts-Libres déclare : "avoir été commander pour tirer sur les rebelles et qu'il a parfaitement reconnu les dits Jacques et François Lemeunier, de la commune d'Errignié" ; 2° Françoise Gaultier dit avoir "en portant du linge à son paire, porté des vêtements aux dits Meunier pour les rechanger dans la prison d'Angers"

LETTRY (Etienne), sabotier à Saint-Jean-de-la-Croix, fusillé au milieu de nivôse an II

LEPRON (Thomas), 51 ans, demeurant à Charruau, commune de Soulaines, pris par les troupes de la république en même temps que René Maiters, 48 ans et que René Ciret, de la même commune. Ce dernier mourut en détention à Angers

MARCHAND (François), de Saint-Jean-de-la-Croix, époux de Anne Miot, fusillé le 26 ou 27 nivôse an II

MARTIN (René), de Soulaines, voir ci-dessus à Lepron Thomas

MARTIN (Noël), 49 ans, cultivateur de Soulaines, pris par les soldats républicains, conduit et fusillé à Angers, le 27 ou 28 frimaire an II

MÉTIVIER (Pierre), 28 ans, Jean, 25 ans et Jacques 22 ans, demeurant à la Crossonnière, commune de Mozé, fils de Pierre (mort le 1er primaire an II, à Laval - même acte), et Marie Delhumeau, incarcérés à l'évêché et fusillés le 26 nivôse an II

MOREAU (René), 57 ans, de Saint-Jean-de-la-Croix

MOREVE (Pierre), cultivateur, Mozé, époux de Marie Richoux, fusillé en janvier 1794

OGÉ (François), cordier, Ponts-de-Cé

OGÉ (François), 22 ans, cordier, son fils, fusillés en frimaire an II

OLIVIER (François), 31 ans, huilier, aux Ponts-de-Cé, époux de Françoise Cesbron (orthographiée Ceberon), rendu à Angers à la prétendue amnistie et fusillé à Saint-Gemmes

PELTIER (Etienne), 24 ans, laboureur, de Saint-Jean-de-la-Croix, arrêté aux Ponts-de-Cé et fusillé en frimaire (Son père fut tué à la déroute du Mans - même acte)

PELLUET (François), 62 ans, et ses fils (Jean, 26 ans ; André, 25 ans ; Pierre, 24 ans), cultivateurs aux Petites-Landes, commune de Soulaines, fusillés le 9 ou 10 nivôse an II

PICHERY (René), 24 ans, bêcheur, de Mûrs, conduit le 27 décembre 1793, à l'église Saint-Maurille et fusillé le 28 à Saint-Gemmes

POTINIERE (Jacques), 37 ans, de Soulaines, époux de Marguerite Diard, fusillé aux environs du 15 juin, an II, avec cinquante autres

PROVOST (René), 28 ans, aux Petites-Landes, commune de Soulaines

RICHOU (André), 61 ans, laboureur, commune de Mozé, réfugié de la Vendée par la peur des troupes républicaines, arrêté par les soldats républicains et fusillé à Sainte-Gemmes, avec son fils, âgé de 37 ans, le 12 nivôse an II

RICHOU (?) (Jean), 46 ans, demeurant au Plessis, commune de Mozé, fils de Jean et de Marie Guissier, époux de Perrine Audiant, pris par les troupes républicaines, incarcéré à Angers le 4 nivôse an II. Son fils, Michel, 15 ans fut tué le 22 frimaire an II, par des hussards sur le chemin d'Angers aux Ponts-de-Cé et son cadavre fut reconnu par les témoins de l'acte.

RICHOU (Laurent, 38 ans ; François, 31 ans), cultivateurs, Mozé, suivirent un mois l'armée vendéenne, puis se rendirent à Angers, où ils furent arrêtés et ensuite fusillés à la prairie de Sainte-Gemmes le 8 ou 9 nivôse an II

RIDEAU (François), époux de Françoise Dubray, d'Érigné, "A la prétendue amnistie, il se rendit au comité de surveillance révolutionnaire pour obtenir sa grâce et profiter de la prétendue amnistie, mais que sur-le-champ, il fut conduit avec un cantité d'autres sur la prairie de Sainte-James où ils furent fusillés

RIDEAU (Jean), laboureur, Ponts-de-Cé (même motifs que le précédent)

ROCHARD (Jacques), 22 ans, au village du Grand-Veau, commune de Mozé, fils de Jean Rochard et de Jeanne Chauvigné, pris par les troupes républicaines comme rebelle, fusillé le 26 ou 27 frimaire an II

ROCHER (?) (Pierre), cultivateur au Port-Thibault, commune de Mûrs, époux de Françoise Maugin, fusillé le 13 ou 14 nivôse an II. "Rentré à Mûrs, il se rendit lui-même avec son arme de la Vendée et se porta lui-même au Pont-Libre où il fut emprisonné".

TESSIER (Jean) 51 ans, cordonnier à Mozé, fusillé le 7 ou 8 nivôse an II

TESSIER (André), voir ci-dessus Delahaye Pierre

TULAUT (André), laboureur à la Bigottière de Mozé, époux de Perrine Gaultier, pris par les républicains, conduit à Angers et fusillé le 8 nivôse an II

TULLORT, 37 ans, laboureur, Mozé, fusillé en frimaire an II

VERGER (René), 31 ans, laboureur, Saint-Jean-de-la-Croix, époux de Mauricette Marchand, fusillé le 6 ou 7 nivôse an II

VÉTAULT (René, de Denée, époux de Jeanne Colin, fusillé le 5 nivôse an II.

FUSILLADES DU BOUT DE L'ILE DU CHATEAU DES PONTS-DE-CÉ

On savait par la tradition qu'une fusillade avait eu lieu dans l'île du château, mais aucune pièce n'ayant été jusqu'ici découverte qui ait permis d'avoir un aperçu sur ce massacre, les auteurs, qui en ont parlé, se sont bornés à une simple mention.

En comptant les différentes déclarations des témoins des actes concernant les victimes ci-dessous nommées, et en particulier celles de Breyer qui, comme concierge de la maison d'arrêt des Ponts-de-Cé, devait tout naturellement être le premier interrogé à ce sujet, il semble qu'il n'y a eu qu'une exécution en cette pointe de l'Ile du château. D'après les déclarations de Breyer (Notoriété Jean Rideau-Langevin), il y eut quinze Pontcéiais qui y furent fusillés, sans jugement d'ailleurs, et le nombre total fut de vingt-six (notoriété Chauvigné). Une seule date est indiquée : le 30 frimaire de l'an II (notoriété Testu). Cette date et ces chiffres demanderaient, croyons-nous, confirmation

CHAUVIGNÉ (François) (voir plus loin son fils noyé à Nantes), époux de Marguerite Testeu (décédée à la prison du Calvaire), marinier au Ponts-de-Cé (paroisse Saint-Maurille), fusillé au bout de l'Ile du château avec vingt-six autres

LEPRON (Mathieu), 60 ans, laboureur à Mûrs, fils de Bastien Lepron et de Françoise Poisson, rebelle de la Vendée, rentré à la prétendue amnistie et fusillé au bout de l'Ile du château

RIDEAU (Jean), époux de Jeanne Testau, des Ponts-de-Cé, suivit les Vendéens, revint chez lui à la prétendue amnistie, y fut arrêté, incarcéré aux Ponts-de-Cé, fusillé à la pointe de l'Ile du château

RIDEAU (Jacques), pêcheur, époux de Perrine Touvais, fusillé au bout de l'Ile du château, mêmes indications que pour le précédent

RIDEAU (Jean), pêcheur, époux de Françoise Tangevin, fusillé au bout de l'Ile du château puis jeté à l'eau

TESTU (Jean), cultivateur, veuf de Renée Vigan, de Saint-Jean-de-la-Croix, fusillé le dernier jour de frimaire de l'an II

FUSILLADE DE LA ROCHE DE MURS

Les auteurs et la tradition ne sont pas d'accord sur l'endroit exact des massacres d'Érigné, mais on admet généralement qu'ils eurent lieu sur la route de Brissac, que suivit le convoi de prisonniers pour se rendre à Brissac d'abord et de là à Doué-la-Fontaine.

CAILLEAU (Pierre), rebelle de la Vendée, des Ponts-de-Cé, fils de Julien Cailleau, rendu à Angers à la prétendue amnistie après le siège d'Angers, arrêté et fusillé sans jugement sur la Roche d'Érigné

COURTOIS (François), 37 ans, sabotier aux Ponts-de-Cé, épous de Marie Desmosières, fusillé à Érigné par ordre de la commission militaire, le 13 frimaire an II

GAUTIER (Etienne), 36 ans, cultivateur, fusillé à la Roche de Mûrs le 25 décembre 1793

DESVIGNES (Jacques), 41 ans, menuisier, de Chalonnes-sur-Loire, fusillé le 3 nivôse an II, aux Roches de Mûrs

JOUBERT (René), 41 ans, charpentier en bateaux, Saint-Jean-de-la-Croix, "conduit le 27 décembre dans l'église Maurille par les troupes de la république et le lendemain fusillé dans le Dublinière, commune d'Érigné, accompagné de quatre-vingt-un autres de ses complices

METIVIER (Pierre), 28 ans, des Ponts-de-Cé, époux de Jeanne Courtois, fils de Jacques et de Françoise Delhomeau. Ayant suivi les Vendéens, il fut arrêté à Saint-Germain-des-Prés, par ordre de la municipalité de cet endroit, conduit à Angers, détenu sept jours, puis conduit avec la chaîne à Érigné, où il fut fusillé le 25 décembre 1793

MARTIN (François), 23 ans, du Plessis, de Mozé. "Après s'être rendu de la Vendée à Angers et rendu les armes qu'il avait porté contre la république et peu de temps il fut conduit à la Roche d'Érigné où il a été fusillé le 4 nivôse an II".

MANGIN (Pierre), 23 ans, cultivateur à la Hairairie, commune de Mozé, époux de Jeanne Godineau, pris par les républicains et fusillé le 5 nivôse an II.

FUSILLADES D'ANGERS

A) Sans indication de lieu

COURTOIS (Mathieu-Pierre), des Ponts-de-Cé, fusillé à Angers après le siège (fin de frimaire, commencement de nivôse)

GILARDEAU (Pierre), de Mozé, époux de Renée Martin, fusillé à Angers, où il était incarcéré peu après le siège

GIRARDEAU (André), des Ponts-de-Cé, fils de Laurent Girardeau et de Charlotte Martin, vu conduire au supplice près de la porte Saint-Nicolas par Marie Gautier, veuve Berouard et Elisabeth Courtois, femme Julien Lambert

LAMOUREUX (René), cordier, 42 ans, des Ponts-de-Cé, fils de Pierre Lamoureux et de Anne Godot, époux de Marie Reuillier, fusillé en frimaire an II, à la suite du siège d'Angers

LANDAIS (Jean), 26 ans, Ponts-de-Cé, "rentra sous la foy de la prétendue amnistie au mois de brimaire de l'an II, trois mois après il fut arrêté et conduit à la citadelle d'Angers et là il fut condamné à être fusillé, ce qui fut exécuté le 21 pluviôse suivant de ce qu'il appert de son jugement du dit jour"

LEDUC (Jean), 44 ans, demeurant à la Bigottière, commune de Mozé, époux de Marie-Jeanne Lambert, pris au siège d'Angers et fusillé sur place le 2 ou 3 nivôse an II

LEGEAY (Pierre), berger aux Ponts-de-Cé, époux de Renée Leroux, fusillé à Angers à la fin d'octobre 1794.

TULLANT frères (Etienne, 22 ans ; Jean, 20 ans), au Moulin du Champ d'Aveau, commune de Mozé, pris au siège d'Angers et fusillés de suite

URSEAU (Mathurin), 26 ans, laboureur et René Courtois

B) Fusillés au Port de l'Ancre

FILBERT (Jean), "grenadié du bataillon soldé de la ville d'Angers, fut pris lors de la masse, c'est-à-dire du commencement de septembre mille sept cent quatre vingt traize (vieux setille) par les insurgés de la Vendée où il fut retenu et gardé de manierre qu'il ne peut se sauver, que à l'époque du siège d'Angers, ils se rendit à la municipalité des Ponts-de-Cé, qui le reçut bien d'après la réclamation des citoyens qui le connaissaient bien, mais que allant rejoindre son bataillon à Angers, il fut arrêté et conduit à la commission militaire qui sans l'entendre ny voir les certifiquats dont il est porteur, le condemna à être fusillé sur le champ, ce qui fut exécuté sur le port de l'Ancre à Angers" ...

C) Aux justices (route de Saumur)

BOMPAS (Jean), 58 ans, fils de Mathieu Bompas et de Mathurine Mérienne, mari de Jeanne-Anne Lambert, demeurant à Villeneuve, commune de Mozé ; Jean, son fils, 20 ans, tous les deux laboureurs, pris par les troupes républicaines et fusillés le 26 ou 27 frimaire, an II, "sur la route Saumur, au lieu dit les Justices".

BOMPAS (René), 39 ans, frère du précédent, laboureur, demeurant à Chauvigné, commune de Mozé, époux de Marie Bouvet, idem

ESNAULT (François), rebelle, 23 ans, domicilié à Mont-Rude (alias Saint-Saturnin)

DÉCÉDÉS PENDANT LEUR DÉTENTION

CLAIN (René), 45 ans, cultivateur, de Juigné-sur-Loire, arrêté chez lui comme suspect, conduit devant la Commission militaire et mort à Doué, en frimaire, an II

BENOIT (Mathurine), veuve Pierre Cordier, des Ponts-de-Cé, décédée en détention à Angers au mois de juin 1794

NOYÉS A NANTES

BLANVILLAIN (Pierre ou François), marchand, commune de Saint-Jean-de-la-Croix, mort à Nantes, en nivôse

BÉZIAU (René), 27 ans, de Sainte-Gemmes, fait prisonnier et noyé à Nantes en l'an II

DOLBEAU (Louis), 23 ans, laboureur, des Ponts-de-Cé, rebelle de la Vendée, fils de Pierre Dolbeau (tué à Martigné-Briand en juillet 1793) et de Jeanne Simon

GAZEAU (Joseph), des Ponts-de-Cé, époux de Françoise Courtois, 52 ans, noyé en nivôse, an II, rebelle de la Vendée. Sa fille fut fusillée à Angers le 12 pluviôse, an II (certificat de Tréloire et Maireau, administrateur du Calvaire)

MEUNIE (Jean), cultivateur aux Ponts-de-Cé, veuf Renée Dolbois, noyé en frimaire, an II, rebelle de la Vendée

GOIRAND (Auguste), 32 ans, des Ponts-de-Cé, noyé à Nantes en nivôse, an II

MARCHAND (Jean), de Beaulieu, mari de Jeanne Gégard, noyé à Nantes

VAILLANT (Marie), veuve Michel Gigot, des Ponts-de-Cé

Commune d'Érigné

LEMEUNIER (Joseph), 61 ans, d'Érigné, fils d'Ollivier L. et de Marguerite Gautier, se rendit à Nantes à la prétendue amnistie, noyé (date inconnue)

FRAINAIS (Pierre), 18 ans, rebelle, d'Érigné. Son père Pierre, mari de Anne Comi, fut tué à Dol, et son frère, François, 31 ans, à Pontorson

METÉE (Renée), veuve Jean Proutière, 60 ans, et sa fille, Jeanne, d'Érigné, noyées en nivôse, an II

EXECUTIONS ISOLÉES

BOURJE (Christain ou Christian), 40 ans, fils de maurice et Léau. Renée Perrault (témoin), qui, avec sa mère, déclare "avoir parfaite connaissance de la mort de leur voisin, Christian Bourje ... Lorsque nos troupes vinrent au pays, il eut peur et alla se cacher dans une petite piesse de terre de genest et sans armes. Lorsqu'il fut apperçut par nos troupes, le tuèrent de suitte dans la piesse proche de Haute Berge, commune de Mozé, le 15 ou 16 brumaire de l'an III" ...

CHAUVIGNÉ (Michel), 21 ans, laboureur au village du Froid-Veau, commune de Mozé, fils de Michel C. et de Jeanne Tessier, rebelle, pris par les républicains, incarcéré dans l'église Saint-Maurice et fusillé le 25 brumaire an II

COURTIN (Jacques), 26 ans, fils de René Courtin et de Françoise Jumereau, fusillé par la Garde Républicaine de Brissac à Saint-Almand (ses deux frères furent fusillés à Sainte-Gemmes

DALAINE (Pierre), cultivateur, à Mozé, époux de Marie Thulant, fusillé dans les bois de haute-Berge, près Mozé, par les républicains dans les derniers jours d'octobre 1793

GUET (François), cultivateur à Mozé, fusillé par les Vendéens, le 23 juin 1794, aux Ecaraduères, commune de Denée, avec ses autres habitants.

HUNAULT (Jean), 65 ans, laboureur, commune de Mozé, tué dans sa maison "d'où il n'était jamais sorti pour faire la guerre", le 27 ou 28 fructidor, an II, "par un hussard de l'armée de la république, qui luy trancha la teste d'un coup de sabre"

JOYAU (Thomas), fusillé le 26 ou 27 vendémiaire de l'an Ii par les Vendéens, à Saint-Florent-le-Vieil

JAHAN (Jean), 53 ans, à Soulaines, fils de Jean J. et de Françoise Saumureau, fusillé par les républicains au lieu dit Puligné, commune de Soulaines, le 6 thermidor, an II

LAHAYE (Louis) (de même que pour son beau-frère, Jean Jahan, fusillé en même temps, il n'est pas indiqué qu'il eut suivi les Vendéens) 42 ans, époux de Jeanne Jahan, pris dans son champ par les républicains et fusillé à Présigné, le 6 thermidor, an II

LECOMTE (André), 35 ans, Saint-Jean-de-Mauvrets, dénoncé comme suspect et pris dans son domicile par la Garde Nationale des Ponts-de-Cé et fusillé au village de Chasle, le 27 décembre 1793, avec trois autres citoyens, Jean Trégis, Jean Héry et Pichamme (Très curieux acte écrit, sans distinction des majuscules, en lettres de 6 millimètres de hauteur)

MALÉCOT (Pierre) et sa femme, fusillés "par deux individus fesant partie des rebelles de la Vendée, à lors qu'ils étaient près de leur habitation à couper leurs blés", le 27 ou 28 thermidor, an III

MOREAU (René), cultivateur, de Mozé, époux Julienne Girault, fusillé "au lieu dit le Foutière, commune de la Faye, vers le 5 ou 6 février 1794, ce qui fut exécuté par les troupes républicaines lors d'une fouille, qu'elles firent dans la forêt de Marchais"

POIRRIÉ (Pierre), 31 ans, laboureur, époux de Marie Proutière, d'Érigné, "tué dans son domicile en la ditte commune d'Érigné, par les troupes républicaines, au moi d'aoust (vieux style) de l'an II

QUENION (René), de Mozé, fusillé le 4 ou 5 thermidor, an II à Prétigné (lecture douteuse). Sa femme, Jaquine Fleuriau, fut incarcérée au Calvaire et fusillée le 2 ou 3 frimaire, an II.

 Il me reste comme conclusion de cette note à exprimer ce voeu, qu'un dépouillement méthodique des greffes de la Justice de paix soit opéré, et ainsi l'on complètera, dans une certaine mesure, les listes déjà dressées des victimes de la Terreur en Anjou, et on fixera en outre bien des points de détail restés encore inconnus ou simplement douteux.

 V. DAUPHIN

Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers

1920

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