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La Maraîchine Normande
11 novembre 2012

QUELQUES ANECDOTES ...

Soldats de la Révolution et de l'Empire

Vincent Viaud, le père de Fortuné, fut soldat de l'an II à l'an VIII ; il servit en Vendée puis à l'armée d'Espagne, ensuite à celle d'Italie, fut blessé grièvement d'un coup de sabre à la main droite, à Ste Marie de Capone, en essayant de saisir par la hampe un drapeau ennemi. C'était l'été : sa blessure semblait incurable ; pour garder sa main qu'on voulait couper, il promit à un jeune chirurgien sa montre en or à répétition, s'il réussissait à lui garder sa main ; cette belle montre était la dépouille opime d'un chef de lazaroni. A force de soins, la blessure cicatrisa, mais les trois derniers doigts étaient inutilisables ; à son retour, en traversant le Simplon, son cheval, autre prise de guerre du côté de Naples, tomba dans une crevasse, manquant l'entraîner dans sa chute ; à son retour il se maria, reprit avec peine son métier de sabotier ; enfin il obtint une place de garde-champêtre.

Un oncle de Fortuné fut coupé en deux par un boulet le matin de la bataille d'Austerlitz (1805). Il mourut, comme tant d'autres, pour ce que la sottise humaine appelle "la gloire de l'Empire".

 

Un mariage impromptu à l'Armée

Fortuné Viaud avait appris à lire et à écrire grâce qu père d'un de ses camarades, Jacques Finaud, ancien adjudant en retraite, qui s'était marié à l'Armée dans des conditions peu communes.

Un jour, ce dernier étant en Lorraine avec son régiment en marche, il causa avec une jeune paysanne de bonne mine qui gardait ses vaches sur le bord de la route et lui proposa de le suivre ; elle laissa ses vaches sans plus de façons et le suivit. Le soir, à l'appel, le capitaine fit faire un roulement de tambour et dit : "Soldats, vous reconnaîtrez pour femme du sergent Finaud une telle ici présente et vous lui devrez respect et protection comme doit en user un bon militaire français". Roulement de tambour !

 

Sous la Restauration

A la première Restauration, le maire du village fut M. de la Jacobinière, personnage assez effacé ; par contre son épouse était une Vendéenne, forte femme (n'avait-elle pas soutenu un siège contre les Bleus ?). Elle fit mettre en prison François Viaud pour avoir chanté une chanson bonapartiste. Bien plus, une demoiselle Moisson, pour avoir appris à sa margotte (pie) à dire : "Vive l'Empereur" fut traînée devant le juge et condamnée à étouffer l'oiseau.

Au débarquement de Cannes, Mme de la Jacobinière avec son maître d'armes et 4 valets, voulut repartir vers sa Vendée, mais très vite ses valets la lâchèrent !

Vincent Viaud mourut en 1816 laissant sa veuve et ses 4 enfants dans une situation difficile ; elle fut recueillie avec sa nichée par un ami de son père à 6 lieues en amont de Chinon, où elle trouva du travail.

"En 1817 le vent et les orages avaient couché le blé et la récolte était perdue ; heureusement la pomme de terre fut abondante. On la râpait le soir ; les voisins se rangeaient autour d'un baquet, chacun une râpe en fer blanc à la main gauche, une pomme de terre de la droite et on râpait en parlant de la cherté des vivres, des Prussiens qui mangeaient notre pain, des Anglais qui enlevaient notre blé (ce devait être les "dommages de guerre"). La nuit la fécule se séparait de l'eau ; on la pétrissait alors avec de la farine de méteil (moitié froment, moitié orge). Cela faisait un pain compact, indigeste et de mauvais goût.

Vers 1818, Fortuné Viaud, le narrateur, a vu venir chez Mme de Rivière une de ses amies, Mme du Langon, vieille dame de 80 ans, en grand équipage, les yeux noirs brillants et, comme du temps de Mme de Pompadour, avec le fard, le rouge, la mouche, la poudre, les paniers et la canne.

 

Fortuné Viaud, peintre portraitiste

Le jeune Fortuné Viaud, tout enfant, découvrit ses dons pour le dessin ; sa mère put lui faire donner des leçons de dessin par un M. Cléry, fils d'un valet de chambre de Louis XVI, qui lui apprit également la peinture, surtout le portrait ; mais le sage M. Cléry l'ayant assuré que le métier de peintre n'était pas solide, il lui conseilla d'apprendre un autre métier, celui de menuisier, ce qui fut fait.

Le jeune homme se rend alors à Paris et est ébloui par les richesses du Louvre ; il commence à vendre quelques portraits tout en travaillant chez un patron menuisier.

Puis c'est le voyage en Italie ; Mantoue, Vérone, Venise : un visa pour Florence et pour Rome lui est refusé. De dépit, il rentre en France, où il trouva une de ses soeurs mariée à un Huault ; leur descendance angoumoisine sera nombreuse.

Enfin en 1852, il a la douleur de perdre une mère très aimée. Son récit est un hommage à sa mémoire.

Docteur J. FORGEAUD

Société Archéologique et Historique de la Charente

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