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La Maraîchine Normande
2 octobre 2012

MYSTERE AUTOUR DES RESTES DE JEAN-NICOLAS STOFFLET

 

 

"Ah ! si les morts peuvent aimer ; ils sont ingrats s'ils ne m'aiment pas : car je pense à eux avec un amour si grand qu'ils me semblent vivre auprès de moi et se pencher sur moi." Alfred de Vigny

A Angers, le jeudi 25 février 1796, à dix heures du matin, Jean-Nicolas Stofflet - il venait d'avoir 43 ans - était fusillé avec quatre de ses compagnons d'armes - Charles Lichtenheim ou Lischtenthein, 24 ans, aide de camp de Stofflet, Joseph Moreau, 20 ans, Pierre Pinot, 21 ans, et Joseph-Philippe Erondelle Desvarannes, 30 ans - à peu près à l'angle de la rue Joubert et de la place Mendès-France. Après l'exécution, les corps des cinq condamnés furent mis dans une "charrette à bras", sous l'oeil avide de la foule, et conduits au cimetière du Clon. C'est dans ce cimetière que Stofflet fut décapité et amputé du bras droit, puis lui et ses compagnons furent inhumés.

La décapitation et l'amputation de Stofflet ne font aucun doute. En effet, dès le 12 mars 1796, c'est à dire 17 jours après l'exécution du chef vendéen, Naurays, officier municipal et de police d'Angers, mandait au commissaire du Directoire près l'administration départementale : "Notre collègue Le Peudry vient de me participer de votre sollicitude sur la conduite du citoyen Gauthier, qui a présenté à la curiosité publique la tête du brigand Stofflet. Ce citoyen s'est imaginé que la célébrité de ce brigand pourrait exciter la curiosité et lui procurer quelques moyens de subsister. Il s'est présenté à plusieurs de mes collègues, qui comme moi n'ont vu aucun inconvénient à lui accorder la permission de le faire. Autorisé par l'exemple des magistrats de police à paris, qui de tout temps ont permis l'exposition dans les cabinets des bustes des personnages qui ont le plus affecté les intérêts et excité la curiosité publique. Je n'ai pas cru devoir me refuser à sa demande. Je ne vous dissimulerai même pas que mon opinion a été que cette publicité pourrait être d'un grand intérêt pour la conviction publique sur la destruction de ce brigand. Si vous croyez le contraire, je vous prie de m'en participer, et nous prendrons de concert les mesures les plus convenables dans la circonstance".

L'exploitation - patriotique ! - des restes de Stofflet, alla bon train, même si parfois certaines municipalités étaient réticentes. Ainsi, la municipalité de Saumur refusa bientôt d'accorder l'autorisation de "faire voir dans (son) territoire la tête et le bras droit" de Stofflet, et elle prit, quelques jours plus tard, un arrêté visant à interdire la représentation d'une pièce de théâtre intitulée "La mort de Stofflet". Je donne d'abord copie de la lettre de transmission de cet arrêté, puis l'arrêté lui-même.

Saumur, 5 germinal an IV (25 mars 1796). "Le commissaire du Directoire exécutif près la commune de Saumur à son collègue près le département de Maine-et-Loire. Citoyen, Je vous joins cy inclus un arrêté que cette administration a pris dans sa séance extraordinaire du 1er germinal, tendant à empêcher la représentation de "La mort de Stofflet" sur le théâtre de cette commune. Elle avait déjà refusé d'accorder l'autorisation de faire voir dans ce territoire la tête et le bras droit de ce brigand aussi vil que criminel par les mêmes motifs exprimés dans cet arrêté. Le département, à qui je vous prie d'en donner communication, saura, ainsi que vous, les apprécier. Vous voudrez bien m'accuser réception et me faire part de vos observations à ce sujet.

Salut et fraternité. Riffault."

Observons que c'est le seul document où il est question du bras droit de Stofflet. Plus personne n'en parlera et on ignore ce qu'est devenue cette relique."

 

Extrait de la brochure "Paroisses et soldats de l'Armée Vendéenne"

Dominique Lambert

Novembre 1997

 

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Commentaires
U
Il serait utile d'avoir la cote de ces documents aux AD 49 ou aux AM d' Angers! Merci.
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