Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
14 avril 2012

Les loups : fléaux pour les hommes de la Révolution et de l'Empire

 
Les guerres de l'Ouest ont largement favoriser le loup. On en voyait souvent en 94 à la queue des colonnes infernales, comme nous le confirme le Sablais Collinet dans son Journal :

"On ne voit par tous les chemins que des cadavres mangés en partie par les loups."

 

 

 

Une augmentation notée par le Conseil général du département de la Loire-Inférieure :

1er juin 1802.

« La multiplication des loups s’est faite dans une progression effrayante pendant la guerre civile. L’abolition de la prime accordée par le Gouvernement a favorisé la propagation de cet animal destructeur. Nous vous en avions proposé le rétablissement à un taux plus modéré l’année dernière, et nous n’avons pu qu’applaudir à la demande du citoyen préfet de fixer la prime à 18 francs par louve pleine, 12 francs par tête de loup, 6 francs par tête de louveteau. Nous avons en conséquence alloué 2 000 francs dans le projet des dépenses variables de l’an onze pour cet objet. Nous pensons que la prime doit être payée par les sous-préfets, dans chaque chef-lieu d’arrondissement, et non à la préfecture, afin d’éviter aux chasseurs la perte d’un temps précieux qui serait à peine compensée par l’indemnité qui leur serait accordée. »

 

La question des primes était réglée par la loi du 28 juin 1797 :

"Art. 1er. Les fonds accordés provisoirement aux administrations départementales pour la destruction des loups, par ordre du ministre de l'intérieur, seront alloués à ce ministre sauf par lui de justifier de l'emploi.

Art. 2. La loi du 11 ventôse an III est abrogée ; et à l'avenir, par forme d'indemnité et d'encouragement, il sera accordé à tout citoyen une prime de cinquante livres par chaque tête de louve pleine, quarante livres par chaque tête de loup, et vingt livres par chaque tête de louveteau.

Art. 3. Lorsqu'il sera constaté qu'un loup, enragé ou non, s'est jeté sur les hommes ou des enfans, celui qui le tuera aura une prime de cent cinquante livres.

Art. 4. Celui qui aura tué un de ces animaux et voudra toucher l'une des primes énoncées dans les deux articles précédents, sera tenu de se présenter à l'agent municipal de la commune la plus voisine de son domicile, et d'y faire constater la mort de l'animal, son âge et son sexe ; si c'est une louve, il sera dit si elle est pleine ou non.

Art. 5. La tête de l'animal, et le procès-verbal dressé par l'agent municipal , seront envoyés à l'administration départementale, qui délivrera un mandat sur le receveur du département, sur les fonds qui seront à cet effet, mis entre ses mains par ordre du ministre de l'intérieur."

 

 

Dix ans plus tard, la circulaire du ministre de l’Intérieur, Crétet, aux préfets (25 septembre 1807), précisait :

« Sur la demande de plusieurs conseils généraux de département, mes prédécesseurs avaient invité les préfets à modérer à un taux raisonnable les primes à accorder pour la destruction des loups dans les départements respectifs, et à les acquitter exactement sur les centimes additionnels.

Cette mesure, observée depuis quelques années, a produit l'effet qui devait en résulter, en encourageant, par un paiement assuré, une opération utile à l'agriculture.

Cependant, tout en modérant ces primes, plusieurs préfets ont varié dans leur fixation ; et comme il importe de régulariser cette fixation d'une manière uniforme pour tous les départements, j'ai adopté celle qui se pratique dans plusieurs, en établissant pour tous le taux qui suit ; savoir : 18 francs pour la destruction d'une louve pleine, 15 pour celle d'une louve non pleine, 12 pour celle d'un loup, et 3 pour celle d'un louveteau.

Ces primes continueront d'être acquittées sur les fonds accordés, chaque année, dans les budgets, pour dépenses variables de chaque département, et d'après les états qui, suivant l'usage, seront soumis à mon approbation.

Conformément aux anciens règlements relatifs à ces primes, celui qui y aura droit sera tenu de se présenter chez le maire de sa commune, et d'y faire constater la mort de l'animal, son âge et son sexe, et, pour une louve, si elle est pleine ou non pleine. Cette première formalité remplie, la tête de l'animal sera envoyée, ainsi que le procès-verbal, au sous-préfet de l'arrondissement, et le sous-préfet en fera son rapport au préfet, qui, de suite, délivrera un mandat du montant de la prime sur le payeur de son département.

Je vous invite à vouloir bien vous conformer à l'avenir à ce mode, pour les primes que vous auriez à accorder dans votre département. »

Entre temps, la louveterie avait été organisée par le règlement du 22 mars 1805 :

« La louveterie est dans les attributions du grand veneur.

Le grand-veneur donne des commissions honorifiques de capitaine général, de capitaine et de lieutenant de louveterie, dont il détermine les fonctions et le nombre par conservation forestière et par département, dans la proportion des bois qui s'y trouvent et des loups qui les fréquentent.

 

Ces commissions sont renouvelées tous les ans. Les dispositions qui peuvent être faites par suite des différents arrêtés concernant les animaux nuisibles appartiennent à ses attributions.

Les capitaines et lieutenants de louveterie reçoivent les instructions et les ordres du grand-veneur pour tout ce qui concerne la chasse des loups.

Ils sont tenus d'entretenir à leurs frais un équipage de chasse composé au moins d'un piqueur, deux valets de limier, un valet de chiens, dix chiens courants et quatre limiers.

Ils seront tenus de se procurer les pièges nécessaires pour la destruction des loups, renards et autres animaux nuisibles dans la proportion des besoins.

Dans les endroits que fréquentent les loups, le travail principal de leur équipage doit être de les détourner, d'entourer les enceintes avec les gardes forestiers, et de les faire tirer au lancé. On découple si cela est jugé nécessaire, car on ne peut jamais penser détruire les loups en les forçant; au surplus, ils doivent présenter toutes leurs idées pour parvenir à la destruction de ces animaux.

Dans le temps où la chasse à courre n'est plus permise, ils doivent particulièrement s'occuper à faire tendre les piéges avec les précautions d'usage, faire détourner les loups, et, après avoir entouré les enceintes de gardes, les attaquer à traits de limier, sans se servir de l'équipage qu'il est défendu de découpler, enfin, faire rechercher avec le plus grand soin les portées de louves.

Ils feront connaître ceux qui auront découvert des portées de louveteaux. Il sera accordé pour chaque louveteau une gratification, qui sera double si on parvient à tuer la louve.

Quand les capitaines, les lieutenants de louveterie ou les conservateurs des forêts, jugeront qu'il serait utile de faire des battues, ils en feront la demande au préfet, qui pourra lui-même provoquer cette mesure. Ces chasses seront alors ordonnées par le préfet, commandées et dirigées par le capitaine et les lieutenants de louveterie qui, de concert avec lui et le conservateur, fixeront le jour, détermineront les lieux et le nombre d'hommes. Le préfet en préviendra le ministre de l'intérieur et le capitaine de louveterie le grand-veneur.

Tous les habitants sont invités à tuer les loups sur leurs propriétés ; ils en enverront les certificats aux capitaines ou lieutenants de louveterie de la conservation forestière, lesquels les feront passer au grand-veneur, qui fera un rapport au ministre de l'intérieur, à l'effet de faire accorder des récompenses.

Les capitaines et lieutenants de louveterie feront connaître journellement les loups tués dans leur arrondissement, et, tous les ans, enverront un état général des prises.

Tous les trois mois, ils feront parvenir au grand-veneur un état des loups présumés fréquenter les forêts soumises à leur surveillance.

Les préfets sont invités à envoyer les mêmes états d'après les renseignements particuliers qu'ils pourront avoir.

Attendu que la chasse du loup qui doit occuper principalement les capitaines et lieutenants de louveterie, ne fournit pas toujours l'occasion de tenir les chiens en haleine, ils ont le droit de chasser à courre, deux fois par mois, dans les forêts impériales faisant partie de leur arrondissement, le chevreuil-brocard, le sanglier ou le lièvre suivant les localités. Sont exceptés les forêts et les bois du domaine impérial de leur arrondissement, dont la chasse est particulièrement donnée par l'empereur aux princes ou à toute autre personne.

Il leur est expressément défendu de tirer sur le chevreuil et le lièvre ; le sanglier est excepté de cette disposition, dans le cas seulement où il tiendrait aux chiens.

Ils seront tenus de faire connaître chaque mois le nombre d'animaux qu'ils auront forcés.

Les commissions de capitaine et de lieutenant de louveterie seront renouvelées tous les ans ; elles seront retirées, dans le cas où les capitaines et lieutenants n'auraient pas justifié de la destruction des loups.

Tous les ans, au 1er prairial, il sera fait, sur le nombre des loups tués dans l'année, un rapport général qui sera mis sous les yeux de l'empereur.

L'uniforme sera déterminé par un règlement ultérieur. »

En 12 ans, le service de louveterie tua de 15 000 à 18 000 loups.

Tableaux de chasse de l'Aude (capitaine de louveterie Debosque) :

1er septembre 1805 - 1er mai 1806 : 58 loups, 2 ours, 17 renards, 7 blaireaux.

 

Période 1er mai 1806 - 1er mai 1807 :

Aude : 111 loups, 3 ours, 31 renards, 11 blaireaux.

Hérault : 39 loups

Aveyron : 71 loups

Pyrénées Orientales : 17 loups, 5 renards, 1 blaireau.

Au total, du 1er janvier 1806 au 1er mai 1807, ont été tués dans l'Empire 612 loups, 185 louves et 516 louvetaux

 

Quelques documents :

Rapport du secérétaire général de la préfecture de la Vendée au préfet Merlet, 28 décembre 1802 :

"L'administration n'offre rien d'intéressant que l'épouvantable nouvelles des ravages qu'une louve affamée ou enragée vient de faire aux environs de La Roche-sur-Yon. Cet animal féroce a dévoré quatre enfants et une femme, et a été tué par Lansier, maire de La Roche-sur-Yon, au moment où il était peut-être prêt à dévorer deux femmes attirées par le bruit de la chasse, dont elles ignoraient l'objet."

L'affaire eu lieu le 16 novembre 1802. Lansier était à cheval et dut tirer deux fois pour terrasser l'animal. Le deuxième coup fut tirer à dix pas seulement.

Une lettre du maire de Velluire à la préfecture de la Vendée en date du 15 mai 1806 :

"Les loups commencent à faire quelques ravages dans notre commune, Monsieur. Je vous demanderais s'il est possible de m'autoriser à commander ma commune, seulement de temps en temps et saison que je trouverais convenable, pour en faire la destruction s'il est possible. Mon désir n'est de commander que des gens de bonne volonté et [que]

je trouverais capables.

Je vous demanderais aussi, si vous voulez accepter la demande que je vous fais : que vous voudrez bien, en m'écrivant, faire une défense de ne point tirer sur aucun gibier que sur les loups, et d'y mettre une amende assez forte pour ceux qui tireraient sur le gibier, à cette fin d'y mettre le bon ordre en paraissant de votre part nous faire beaucoup de menaces. Et si nous pouvions en détruire quelques[-uns] : que les fonds que nous pourrions en tirer du gouvernement seraient partagés à tous ceux qui auront assisté à la chasse, car il est arrivé qu'il n'[y] avait que ceux qui tuent les loups qui recevaient paiement, quoiqu'ils n'avaient pas le plus travaillé."

Quelques délibérations du Conseil général du département de la Loire-Inférieure :

14 mai 1803.

« L’espèce des bêtes à laine est mauvaise, il sera même impossible de songer à la rétablir tant qu’on sera inondé de ce déluge de loups qui dévastent les troupeaux. Depuis l’hiver, ils ont dévoré dans le seul marais de Machecoul plus de cinquante taureaux, poulains et génisses, dont plusieurs d’une grande valeur. Leurs ravages se répètent surtout sur les pointes de ce département. L’année dernière, cette année encore, nous avons voté une prime et des fonds pour leur destruction. Nous en recommandons très instamment l’approbation à votre sollicitude. Le mal que causent ces animaux est en raison centuple de la prime accordée. Jamais deniers publics n’auront destination plus urgente et plus utile. »

Juin 1806.

« Nous avons voté la somme de 1 200 francs, pour la destruction des loups. Ils se multiplient prodigieusement et font de très grands ravages. Nous désirerions, Monseigneur, que la prime qui sera accordée par tête de ces animaux destructeurs fut payée dans chaque chef-lieu d’arrondissement afin d’éviter aux chasseurs une perte de temps et des frais de voyages au chef-lieu du département, qui surpassent quelquefois la valeur de la prime.

Nous désirerions aussi que ceux d’entre eux à qui il serait dû des primes pour les années antérieures, dont le paiement est resté arriéré, fussent payés par supplément aux nouvelles qu’ils auraient acquises, d’un tiers en sus, jusqu’à l’acquittement de ce qui leur serait dû. »

25 octobre 1807.

« On ne peut parler d’agriculture sans s’occuper des loups qui la désolent dans ces contrées couvertes de bois et halliers. Il importe essentiellement à l’état d’opérer leur prompte destruction ou diminution, par de fortes primes d’encouragement, immédiatement acquittées.

Il n’est aucun de ces animaux qui n’occasionne annuellement une perte décuple et quelquefois centuple de la prime. Nous reconnaissons l’insuffisance de celles que nous avons votées. Nous ne pouvions faire d’avantage. Une mesure générale prise par le gouvernement aurait les plus salutaires effets. »

1808.

« Les loups continuent d’exercer de grands ravages. Des primes plus fortes, leurs paiements immédiats dans chaque commune pourraient opérer la destruction partielle ou la fuite de ces animaux dangereux. »

Même constat, mot pour mot, l’année suivante.

23 août 1811.

« Les loups, fléau de l’agriculture, se multiplient d’une manière prodigieuse et acquièrent une audace effrayante. On ne saurait trop prier Votre Excellence d’ordonner toutes les mesures que sa sagesse jugera les plus propres à opérer leur prompte destruction. »

 

Anecdotes contées dans le Journal des Débats et le Journal de l'Empire :

"Le 7 ventôse an IX (26 février 1801), à Sauvigny-les-Bois, Louis Papillon ayant vu qu'un loup emportait un agneau dans un bois, le poursuivit et lui lança le goyard qu'il tenait à la main. L'animal abandonna sa proie, se retourna contre lui, le terrassa et lui emporta une partie de la joue et de la main. Papillon eut le courage de le tenir étroitement serré contre lui ; son fils, âgé de 12 ans, s'étant armé du même goyard, tua l'animal féroce sur le corps même de son père."

Cet acte de courage fut remercié par un somme d'argent.

Le 3 mai 1807, près de Mont-de-Marsan, un loup attaqua un berger et le dévora presque entièrement. Peu de temps plus tard, la même bête blessa grièvement un autre pâtre. Un habitant du coin terrassa finalement l'animal d'un coup de fusil.

Le 8 mai 1811, au petit matin, à Naives-en-Blois, non loin de Commercy, surprise au cours d’une opération de récolement, une louve fut blessée légèrement par un garde forestier. La chasse se poursuivit mais l’animal, après avoir mutilé le museau de l’un des chiens, parvint à s’enfuir. Du côté de Riéval, la louve s’attaqua alors un bœuf puis un cheval. Arrivée à Vacon, elle blessa grièvement une marchande et laissa pour mort, à Sauvoy, un enfant de 8 ans. S’engouffrant dans la forêt de Vaucouleurs, elle mit à terre un homme tentant de grimper à un arbre, tenta de l’égorger et lui emporta le nez et une oreille. Un peu plus loin, ce fut au tour d’un berger d’être attaqué. Celui-ci combattit avec vigueur, se brisa un pouce mais contraignit la louve à une nouvelle fuite.

Alertées, les autorités de Vaucouleurs organisèrent au plus vite une battue. L’animal fut finalement retrouvé au moment il luttait contre un gendarme défendant ses enfants. Deux coups de feu furent nécessaires pour terrasser la louve ; cette fois, définitivement.

----------------------------------------------------------------------------------------------

25 octobre 1811. Brest. Les loups, qui avaient presque entièrement disparu pendant tout l’été, recommencent leurs ravages, et déjà l’alarme s’est répandue dans plusieurs lieux. Ils ont dévoré, ces jours derniers, un enfant de treize ans de la commune de Crozon, qui était allé à la recherche des vaches d’un particulier. On n’a retrouvé sur la trace des loups que les sabots de ce malheureux enfant. On en a tué quatre dans une chasse qui a été faite la semaine dernière près de Pont-Labbé.

Journal de l'Empire

 

Un passage de l’ouvrage de l’ingénieur La Bretonnière, Statistique de la Vendée, parue en l’an IX :

« Il y a dans le Bocage, à Montsireigne, un homme dont le talent et les services ne sauraient être trop recommandés : ce citoyen se nomme Bastiot ; il a exercé, pendant plus de trente ans, le métier de piqueur auprès des chasseurs les plus renommés du Bas-Poitou, le pays de France où la chasse était ordonnée avec le plus d'appareil, et conduite avec le plus de talent. Ce piqueur a acquis une si grande habitude de faire les bois, qu'il distingue, en courant ventre à terre, le pied de l'animal qu'il cherche. Quelques citoyens du voisinage, à qui le port d'armes est permis, se réunissent de temps en temps pour donner une chasse au loup. C'est Bastiot qui leur sert de limier ; il est sûr de mener à point nommé la meute sur la bête ; il est rare que les postes qu'il a assignés ne soient pas meurtriers pour elle. Il a lui-même tué un grand nombre de loups, de louves pleines et de louveteaux. Avec un talent si précieux, cet homme est sans pain. Les têtes qu'il a présentées lui sont encore dues, et cependant il ne se rebute point. Il demande, pour tout salaire, la moitié de ce qui lui est dû pour tous les loups qu'il a détruits, pourvu qu'on la lui paie comptant, ou qu'on reçoive sur ce pied les têtes qu'il présentera en acquit de l'imposition foncière. Il est de l'intérêt du pays, conséquemment de celui du Gouvernement, que ce piqueur trouve, dans le dur et utile métier qu'il exerce, un juste salaire de ses peines. »

 

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité