CHENÔVE (21) - FRANÇOIS CORNU dit JEAN-JEAN CORNU, PEINTRE-PAYSAGISTE (1819 - 1876)

1 mai 2021

CHENÔVE (21) - FRANÇOIS CORNU dit JEAN-JEAN CORNU, PEINTRE-PAYSAGISTE (1819 - 1876)

Fils de Laurent-Joseph et de Françoise Tignolet, François Cornu est né à Chenôve, le 11 janvier 1819. Ses parents s'étaient unis à Châtenois, canton de Rochefort, département du Jura, le 17 brumaire an XII (9 novembre 1803).

Son père était instituteur à Chenôve, né à Menotey (Jura), le 16 octobre 1773, il mourut à l'âge de 49 ans, le 4 août 1823 ; sa mère Françoise Tignolet appartenait à une honorable famille du Jura, elle était fille d'Antoine, cultivateur, et de Jeanne-Baptiste Vannier.

J.-J. Cornu montra de bonne heure des dispositions remarquables pour tous les arts du dessin.

Après un séjour à Bruxelles le 10 mai 1841, il s’engage comme volontaire et devient artilleur à Valence ; se querellant avec son supérieur, il déserte en 1845 et se réfugie au Luxembourg. Après deux années passées à Paris sous un nom d’emprunt et bénéficiant, en 1849, de l’amnistie accordée par la Deuxième République, Cornu revient à Chenôve où il débute sa carrière artistique comme dessinateur de portraits (Portrait de la mère de l’artiste, 1849). [Académie des Sciences, Arts, et Belles Lettres de Dijon / academie-sabl-dijon.org]

Il devint peintre sans jamais avoir eu de maître. Ses oeuvres, parfois naïves, témoignent d'un profond sentiment de la nature et sont recherchées des amateurs bourguignons.

C'est à l'exposition de Dijon, en 1858, que Cornu se révéla entièrement ; il y avait envoyé huit toiles qui furent très remarquées, entre autres : La vue des montagnes de Dun ; la vue de la plaine de la Côte-d'Or prise de la montagne de Chenôve ; les environs de Flavignerot ; la Combe Morizol, à Chenôve, une de ses combes favorites et qu'il a reproduite sous toutes les formes. D'ailleurs il s'est plu surtout à peindre les environs de Dijon, les friches, les roches et les combes. Son oeuvre est considérable et presque exclusivement bourguignonne. Il n'a fait qu'une infidélité à ses combes natales pour les Sources du Lison et la grotte Sarrazin ; mais elle dura peu.

Le journal des débats politiques et littéraires, du 25 juillet 1858, nous dit ceci : "Un peintre qui aime bien son pays, c'est M. Jean Cornu, de Chenôve, près Dijon ; on ne voit dans ses oeuvres que des sites des environs. Il a si bien rendu le vallon de Plombières qu'il nous a donné l'envie d'aller le voir. L'artiste a su tirer parti de cette grande variété de verdure qui règne dans un vallon arrosé par le canal de Bourgogne et par l'Ouche. Des collines rocheuses s'entrecoupent, et leurs flancs se rejettent, pour ainsi dire, de l'un à l'autre les rayons d'un soleil brûlant. C'est ce vallon de Plombières, qu'il ne faut pas confondre avec Plombières-les-Bains, qui nous envoie à Paris une énorme quantité de fruits et surtout de groseilles. Remercions aussi M. Cornu d'avoir étalé à nos yeux "la Plaine de la Côte-d'Or", qui renferme tant de richesses et qui s'étend à perte de vue. Sur les neuf toiles de mérite que cet artiste a exposées, celle qui l'emporte est "un Coup de soleil". Le phénomène météorologique est bien rendu, et le paysage est meublé avec une verve et un luxe de végétation inouïs. On voit que M. Cornu est un homme d'imagination."

J.-J. Cornu, capitaine d'une compagnie de francs-tireurs de la Côte-d'Or, s'est distingué pendant la guerre de 1870-71.

Il fut notamment l'assistant de Gustave Courbet durant son exil à la Tour de Peilz.

Pour perpétuer sa mémoire un buste modelé par un sculpteur dijonnais, Joseph Garraud, fut placé en 1877, au cimetière de Chenôve, où il est enterré, et surmonte un bloc de rocher, en forme de piedestal. Clément-Janin a fait son éloge dans le Progrès de la Côte-d'Or du 7 septembre 1876.

François Cornu dit Jean-Jean est décédé à Chenôve, en son domicile rue de la Combe Vincent Morizot, le 6 septembre 1876, à l'âge de 57 ans. Il était célibataire.