LA TESSOUALLE (49) - JEAN-LOUIS / JEAN-BAPTISTE GASNAULT, PRÊTRE (1754-1794)

JEAN-BAPTISTE GASNAULT
Prêtre du diocèse d'Angers

Né à La Tessoualle, près Cholet, et que nous voyons qualifié de vicaire à Saint-Malo, était resté dans l'Anjou pour l'utilité des catholiques, malgré la loi de déportation. Il y fut saisi en 1793, dans ces temps affreux où les soldats de la Convention faisaient une guerre à mort contre les troupes de l'armée catholique et royale.

La commission militaire établie dans ces pays par les proconsuls, s'étant transporté à Noirmoutiers, appela devant elle le prêtre Ganault, et le fit fusiller comme "fanatique", contre-révolutionnaire et brigand de la Vendée. [Extrait : Les Martyrs de la foi pendant la révolution française - Volume 3 - Aimé Guillon de Montléon - 1821]

[Il est surprenant qu'il fut pris à Saint-Malo-du-Bois ou aux environs en 1793, puis envoyé à Noirmoutier, alors que d'octobre à novembre 1793, 'il est desservant à Saint-Gervais. Il semblerait plus logique que son arrestation ait eu lieu aux environs de Saint-Gervais]

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[Dans les registres paroissiaux de La Tessoualle (AD49), il n'existe aucun acte de naissance du nom de Jean-Baptiste Gasnault. Pourtant ce nom apparaît en tant que parrain au baptême de François-Louis Gasnault (voir la fratrie ci-dessous), mais il ne signe pas l'acte. Est-ce que Jean-Baptiste et Jean-Louis ne seraient qu'une seule et même personne ? On peut le penser ; le Dictionnaire des Vendéens aux Archives Départementales de Vendée le cite sous le prénom de Jean-Louis. Ajoutons à cela que Jean-Louis n'apparaît nulle part dans les quelques textes que l'on peut trouver au sujet du curé natif de La Tessoualle, il ne s'agit partout que de Jean-Baptiste.

Jean-Louis / Jean-Baptiste a pour parrain le prieur-curé de La Tessoualle, peut-être en prévision de le faire entrer, plus tard, dans l'état ecclésiastique ? ; il est parrain de François-Louis et la marraine n'est autre que leur soeur, Louise ; il ne signe pas l'acte de baptême de son frère parce qu'il n'a pas encore 6 ans.]

Petit-fils de Michel Gasnault, Maître chirurgien à Vihiers et de Marie Gaschet ; fils de Maître Charles-Michel Gasnault [né à Vihiers le 22 janvier 1726], chirurgien-juré, et de Demoiselle Louise Pabeuf [décédée à la Tessoualle, le 26 décembre 1777, à l'âge de 55 ans], Jean-Louis/Jean-Baptiste a été baptisé à La Tessoualle, le 24 juin 1754 (le mariage de ses parents eut lieu à Mortagne-sur-Sèvre, le 16 août 1745).

Son grand-père, Maître Michel Gasnault,  est décédé le 25 octobre 1758, à la Tessoualle, à l'âge de 62 ans.

La fratrie était nombreuse ; tous sont nés à La Tessoualle, paroisse Notre-Dame  :

- Louise, née le 4 septembre 1746, et baptisée le lendemain ; décédée le 7 fructidor an II (24 août 1794)
- Marie, née le 8 octobre 1747, baptisée le 10 ; décédée le 7 fructidor an II (24 août 1794)
- Angélique-Madeleine, née le 17 avril 1749, baptisée le 18 ; décédée célibataire, le 4 octobre 1819, à l'âge de 72 ans
- Claude-Michel, né le 9 avril 1750, baptisé le 10 ; décédé le 3 mars 1776, à l'âge de 25 ans
- Louis-François, né et baptisé le 17 décembre 1752
- Jean-Louis, baptisé le 24 juin 1754 [son parrain était Messire Pierre-Louis Boucard, prieur-curé de La Tessoualle]
- Rosalie, baptisée le 20 juin 1756 ; décédée le 7 fructidor an II (24 août 1794)
- Renée-Perrine, baptisée le 27 septembre 1757 ; décédée le 8 juillet 1760
- Adélaide-Françoise, née et baptisée le 17 octobre 1758
- François-Louis, né et baptisé le 8 novembre 1759 ; décédé le 24 juillet 1760 [son parrain était Jean-Baptiste Gasnault ; celui-ci était également présent lors du décès de François-Louis ; sa marraine est Louise Gasnault]
- Bastien baptisé et décédé le 8 décembre 1761
- Cécile, née et baptisée le 6 avril 1763 ; décédée le 9 avril 1763

[A noter le décès, le même jour, 24 août 1794,  de trois de ses soeurs, Louise, Marie et Rosalie.]

Le 4 octobre 1771, Jean-Baptiste Gasnault, Clerc tonsuré, assiste, à la bénédiction d'une cloche, en l'église de La Tessoualle.

En septembre 1773, Jean-Baptiste Gasnault est parrain au baptême de Rosalie-Perrine-Adélaïde Chelar (?). L'acte est rédigé par M. Morin, vicaire, lequel cite Maître Jean-Baptiste Gasnault en tant que Clerc tonsuré.

Il fut vicaire à Saint-Sigismond, de septembre 1783 à décembre 1784 ; [de janvier 1785 au 30 mars 1788, vicaire d'Izernay] ; vicaire à Saint-Malô-du-Bois en 1790 ; desservant à Saint-Gervais d'octobre 1793 à novembre 1793. (Dictionnaire des Vendéens - AD85)

Selon le Chanoine L.-P. Prunier, dans son ouvrage "Le Martyre de la Vendée", Jean-Baptiste Gasnault fut fusillé le 3 janvier 1794 à Noirmoutier, ainsi que l'abbé Mathurin Billault, curé insermenté de la Réorthe, Louis-Joseph Blanchard, curé du Bourg-sous-la-Roche, René-Charles Lusson, vicaire de Saint-Georges-de-Montaigu et frère du capitaine de la paroisse de Saint-Fulgent et Léon Rodier, chanoine et grand vicaire de Luçon.

Comments

[Shenandoah Davis]

Je vois hélas que vous n'avez pas lu l'article en entier, c'est dommage

[Histoire Tessoua]

Le registre clandestin d'Hilaire Guillon indique par ailleurs que ses trois soeurs sont mortes en mars 1794. Sans malheureusement préciser les circonstances de leurs morts, contrairement à ce qu'il faisait souvent.

On peut poursuivre nos échanges avec l'adresse ci-dessus. Et vous pouvez ensuit effacer ces commentaires...

RM

[Shenandoah Davis]

Bonsoir

Je vous remercie infiniment pour votre intervention et pour les informations que vous apportez. Il est vrai qu'il reste beaucoup de zones d'ombre sur la vie de l'abbé Gasnault. Cela fait des semaines que je travaille sur cet article et je n'en suis toujours pas satisfaite. L'énigme de son prénom continue à me chiffonner. J'ai vu et revu les registres paroissiaux de La Tessoualle sans jamais trouver de Jean-Baptiste Gasnault. Le fait qu'on le dise à Saint-Gervais en novembre et décembre 1793 est difficile à prouver. J'avais également pu voir "Les petits Bollandistes" et la lettre dont vous parler, pourraient apporter une nouvelle piste de recherches.

[Histoire Tessoua]

Bonjour: j'avais deux renseignements complémentaires:

Le Clergé de Vendée pendant la Révolution, par Edgar Bourloton. In La Revue du Bas Poitou, 1908. Page 385:

«  M. Gasnault, originaire de La Tessoualle, ordonné en 1782, et nommé vicaire à Saint-Malo, ne prêta pas non plus le serment, et, comme son curé, demeura dans le pays. Son nom figure sur la liste des « principaux chefs de brigands fusillés à Noirmoutier le 14 nivôse an II par les Républicains », liste adressée à la « Société populaire des Sables-d’Olonne, et dont Mercier du Rocher prit copie. Nous avons trouvé, d’autre part, aux Archives Nationales (F7 3439) une lettre de M. Loriou, ancien principal du Collège de Fontenay, datée du 12 mars 1796, et adressée à Jean Sacré, à Fontenay, laquelle contient un billet d’une autre écriture, signé B.C.D.L. qui donne l’adresse de M. Gasnault prêtre français résidant à Tolède en Espagne, et porte : « Si Mlle Gasnault, qui demeure à l’Hermenault chez M. La Bertauderie, veut écrire à son oncle … » Or à l’époque de la Révolution, il n’y eut de Gasnault prêtre en Vendée que le vicaire de Saint-Malo-du-Bois. Nous n’avons rencontré aucune autre mention de ce prêtre ».



Et par ailleurs:

François Giry et abbé Paul Guérin, auteurs de « Les petits Bollandistes : vie des saints de l’ancien et du nouveau testament, des martyrs, des pères, des auteurs sacrés et ecclésiastiques (1888)  fixent au 1er mars la date où on se souvient de Jean-Baptiste Ganault.



Raymond.maudet@orange.fr