SAINT-PIERRE-DE-FRUGIE (24) - L'ÉGLISE
Cet édifice, bien situé dans l'environnement du château de Frugie et d'un charmant village remonte au XIIème et XIIIème siècles.
Nous sommes en présence d'une église romane présentant une belle abside pentagonale.
Le clocher, quant à lui, a été reconstruit à la fin du XIXème siècle.
A l'intérieur nous pouvons admirer deux intéressants, retables latéraux datant du XVIIIème siècle.
La voûte de l'église, en bois, peinte en bleu, avec ses volutes pendantes, date du XIXème siècle, comme la jolie table de communion, en métal ouvragé.
L'ensemble - église, son mobilier et les abords - a été l'objet d'une excellente remise en valeur qui concoure à faire de ce joli village, situé aux confins du Périgord et du Limousin, un point d'ancrage idéal.
DRÔLE DE PLAFOND
Ce ne sont pas les araignées, las 'ranhas, qui sont à observer au plafond de l'église de Saint-Pierre-de-Frugie, ce sont les caissons en bois et les volutes pendantes. Ces dernières sont sculptées et pas une n'est identique à l'autre. Cela fait dire à certains spécialistes que ce méticuleux travail artistique ne daterait pas de la fin du XIXe siècle, mais plutôt du XVIIIème, une époque où l'on avait encore un goût prononcé du détail ! Mais n'entrons pas dans la polémique. Signalons simplement que ce plafond à caissons est suffisamment rare pour être remarqué.
Cette église fait aussi parler d'elle quant à la date de sa construction. Certains textes en font mention dès l'an 1101. Mais à en croire un écriteau sur une pierre murale de l'édifice, aujourd'hui perdue, Guillaume Arlot serait le fondateur d'une nouvelle version en 1347. A la fin du XVIIIème siècle, le clocher de cette église romane menace de s'écrouler. Il est alors refait avec un style tout autre. Et la dernière cure de jouvence date de 2010 avec la réouverture de croisées et la restauration des vitraux, daus vitraus. (Informations trouvées sur place).
IDENTIFICATION DE LA PIERRE TOMBALE SITUÉE DANS L'ÉGLISE
Manon Durier a écrit une thèse sur les pierres tombales du Limousin, et notamment celles de Bussière-Galant, Châlus, Dournazac, etc.
Interrogée sur la pierre tombale qui se trouve dans l'église de Saint-Pierre-de-Frugie, elle nous apporte quelques éléments d'identification :
Il s'agit de la moitié inférieure d'une dalle funéraire. Elle représente une croix et deux emblèmes de pèlerinage : le bourdon et la panetière. Elle a été scellée à l'envers (tête en bas) sur le socle. Si on la remet mentalement à l'endroit, on distingue trois éléments :
- à droite, il s'agit d'une besace (panetière) avec une très grande anse dont le haut est coupé par la dalle. Sur ce sac, trois rangées de coquilles saint-Jacques sont représentées. Le fond de la besace est décoré d'une frange ou d'une rangée de pendeloques.
- au milieu, on voit un bâton terminé par une fleur de lis. Il s'agit de la hampe d'une croix (dont on ne voit pas les traverses car elles étaient sur la partie manquante de la dalle), la fleur de lis ne fait pas ici référence au roi de France mais à la Vierge.
- à gauche, le dernier bâton est un bâton de pélerinage (bourdon).
L'extrémité plus fine représente le pic en métal que l'on plantait dans la terre en marchant.
Cette dalle funéraire est donc celle d'un pèlerin s'étant rendu à Saint-Jacques de Compostelle. On compte une vingtaine de monuments funéraires de ce type en Limousin. La datation est délicate, d'autant qu'il manque la moitié de la pierre, mais on peut la situer entre le XVe et le XVIIe siècle.
Bulletin municipal de Saint-Pierre-de-Frugie - Année 2012