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La Maraîchine Normande
21 mai 2014

JACQUES ROUX : LE PETIT MARAT - LE CURÉ ROUGE - LE PRETRE DES SANS-CULOTTES

JACQUES ROUX

Le Petit Marat - le Curé Rouge - le Prêtre des sans-culottes.

Electeur de la Section des Gravilliers.
Membre du Conseil Général provisoire de la Commune,
et de la Société des Droits de l'Homme et du Citoyen.

 

Acte de naissance de Jacques Roux



Jacques Roux, né le 21 août 1752 à Pranzac (Charente), le second des douze enfants de Gratien Roux, lieutenant d'infanterie en 1748, juge assesseur du marquisat de Pranzac en 1780, et de Marguerite Montsalard mariés en 1749, fut tonsuré à 15 ans, chanoine de Pranzac en 1767, et enseigna (1779), comme auxiliaire des Lazaristes, la philosophie au séminaire d'Angoulême, tout en prêtant son concours au curé de Saint-Martial pour son ministère.

Prêtre en 1780, vicaire à Cozes en 1787, à Saint-Thomas de Cosnac en 1788, où, furieux de s'être vu refuser la cure d'Ambleville, en pleine église, le 25 avril 1790, il chante les vainqueurs de la Bastille et la révolution, prêche le refus des redevances, le pillage des biens, etc.

Suspendu par les vicaires généraux, il se rendit à Paris, où le 16 janvier 1791, il jura "Interdit de mes fonctions sacrées, dit-il, pour m'être déclaré l'apôtre de la révolution, forcé de quitter mon diocèse et mes foyers pour échapper à la fureur des méchants qui avaient mis ma tête à prix, cette constitution inappréciable me fait oublier que, depuis seize ans, je n'ai vécu que de mes infortunes et de mes larmes ..." Le bon apôtre ! - Vicaire de Sainte-Marguerite, candidat à cette cure, il obtint une voix. En 1792, membre de la commune de Paris, il mérita par ses violences d'être un des deux municipaux qui accompagnèrent Louis XVI à l'échafaud.

 

JACQUES ROUX LE CURÉ ROUGE


Le vicaire général de Saintes, qui l'avait bien connu, Taillet, a écrit de lui : "La France a produit beaucoup de monstres depuis 8 ans ; il est un des plus méchants et en même temps des plus dangereux, parce qu'il cache sous les dehors de la douceur une âme infernale. Le refus d'une cure qu'il désiroit en a purgé le diocèse ; il a été à Paris, et s'y est fait l'un des clients et des satellites de Mirabeau. Là transporté dans la grande école du crime, il s'y est perfectionné rapidement. Associé aux travaux des grands factieux, admis à leur confidence, il faut qu'il se soit élevé à une grande hauteur, puisque la municipalité l'a jugé digne d'assister, en son nom, au supplice du plus vertueux des monarques. Les papiers publics ont rapporté qu'au sortir de la prison du Temple, avant de monter en voiture, Louis XVI, l'infortuné Louis XVI, avait présenté à ce prêtre, avec une contenance ferme et noble, un écrit important, pour être remis à la municipalité ; et que dans ce moment, où l'âme de Robespierre eût été attendrie, Jacques Roux, plus dur que le dernier des bourreaux, repoussa l'illustre victime : "Je suis ici, dit-il, pour vous conduire au supplice et non pour recevoir vos billets." Cet homme n'est point né en Saintonge ; il est du pays de Ravaillac."


Censuré par la commune, Roux fut dénoncé par la concubine de Marat, Simonne Evrard, et par Robespierre ; jeté le 2 août 1793 à la Conciergerie, renvoyé devant le tribunal révolutionnaire, il se tua de cinq coups de poignard. Il avait un frère, prêtre, Louis Roux, aussi chanoine de Pranzac en 1780, qui prêta le serment et servit en Vendée. Une lettre de lui (Luçon, 19 septembre 1793) montre ses sentiments affectueux : "Vous me demandez si Jacques Roux est mon frère ; oui. Je lis dans un papier qu'il est arrêté comme suspect et renfermé à Sainte-Pélagie. S'il a changé de principes, il mérite la mort ; et si j'étais son juge, je le condamnerais." Touchante fraternité !

Extrait :
Deux victimes des septembriseurs
Louis Audiat
1897

L'exaltation de ses principes lui valut une place d'officier municipal, et il fut, en cette qualité, du nombre des commissaires chargés de la police du Temple à l'époque de la détention de Louis XVI et de sa famille. Sourd à la voix de la pitié, il se conduisit envers ces augustes prisonniers avec une cruauté même extraordinaire dans le commun des hommes. Une fois, entre autres, il refusa un dentiste à Louis XVI, qui éprouvait un mal de dents des plus violens, et ajoutant l'ironie à l'inhumanité, il lui dit : "Bah ! il faut s'accoutumer à tout." Apologiste de tous les excès populaires, il se fit non-seulement censurer à la section des Gravilliers, dont il faisait partie, mais encore chasser de la barre de la Convention, où ses principes avaient indigné jusqu'à Robespierre. Dès-lors sans appui, Jacques Roux se vit en butte à la haine de tous ceux qu'il avait soulevés contre lui par sa conduite ; bientôt repoussé de la commune, comme coupable de friponneries, et enfin, sur de nouvelles accusations, traduit devant le tribunal de police correctionnel qui le renvoya devant le tribunal révolutionnaire, comme prévenu de délits sur lesquels il ne pouvait prononcer, attendu leur gravité. Certain du sort qui l'attendait, Jacques Roux, à la lecture de ce jugement, se frappa de plusieurs coups de couteau, et mourut à Bicêtre, des suites de ses blessures, au commencement de 1794.

Biographie nouvelle des contemporains ...
MM. A.V. ARNAULT - A. Jay - E. Jouy - J. Norvins
1820-1825

Procès-verbal des commissaires nommés par le conseil exécutif, pour assister à l'exécution de Louis.
L'an 1793, deuxième de la République française, et le 21 janvier, nous soussignés Jean-Antoine Lefebvre, suppléant du procureur-général-syndic du  département de Paris ; et Antoine-François Momoro, tous deux membres du directoire dudit département, nommés aux effets ci-après, par le conseil-général du département, et François-Pierre Sallais, et François-Germain Isabeau, tous deux commissaires nommés par le conseil-exécutif provisoire, aux effets également ci-après énoncés ; nous nous sommes transportés à l'hôtel de la Marine, rue et place de la Révolution, lieu à nous indiqué par nos commissions, à 9 heures du matin de ce jour, où étant, nous avons attendu jusqu'à dix heures précises les commissaires nommés par la municipalité de Paris, ainsi que les juges et le greffier du tribunal criminel du département de Paris, en l'absence desquels l'un de nous a dressé le présent procès-verbal.
"Nous nous sommes rassemblés à l'effet d'assister, du lieu où nous sommes, à l'exécution du décret de la Convention nationale, des 15, 17, 19 et 20 janvier présent mois, et de la proclamation du conseil-exécutif dudit jour 20 de ce mois dont les expéditions sont jointes au présent procès-verbal.
Et à 10 heures un quart précises du matin, sont arrivés les citoyens Jacques-Claude Bernard et Jacques Roux, tous deux officiers municipaux et commissaires de la municipalité, munis de pouvoirs ; lesquels ont, conjointement avec nous, assisté aux opérations constatées par le présent procès-verbal.
Et à la même heure est arrivé dans la rue et place de la Révolution le cortège, commandé par Santerre, commandant général, conduisant Louis Capet dans une voiture à quatre roues, et approchant de l'échafaud dressé dans ladite place de la Révolution, entre le piédestal de la statue du ci-devant Louis XV et de l'avenue des Champs-Elysées.
A 10 heures 20 minutes, Louis Capet, arrivé au pied de l'échafaud, est descendu de la voiture.
Et à 10 heures 22 minutes, il a monté sur l'échafaud. L'exécution a été à l'instant consommée, et sa tête a été montrée au peuple : et avons signé :
Signés : Lefebvre, Momoro, Sallais, Bernard, Ysabeau, Jacques Roux.
Certifié conforme à la minute.
Fait au conseil-exécutif provisoire,
le 21 janvier 1793, l'an deuxième de la République française.
Signés : Lebrun, président ; Clavière, Pache, Monge.
Nota. Les spectateurs les plus près de l'échafaud, ont entendu Louis dire, d'une voix forte, en s'avançant du côté gauche de son supplice : Français, je meurs innocent ; je pardonne à mes ennemis ; je souhaite que ma mort soit utile au peuple ... Et en se plaçant sous le fatal couteau : Je remets mon âme à Dieu.

Extrait :
Testament de Louis XVI
Imprimerie de Caillot et Courcier
rue Poupée n° 5 - Paris

 

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  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
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