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La Maraîchine Normande
9 décembre 2013

MENSONGE CARACTÉRISÉ DE CARRIER - LE PARDON DE BONCHAMP PASSÉ SOUS SILENCE

 

CARRIER

Nantes le 9e jour de la 3e Décade du premier mois
de l'an Deux de la république française une & indivisible.

Carrier représentant du peuple français près l'armée de Louest
Au Comité de Salut public de la Convention nationale.

Citoyens mes Collègues,

Les Colonnes de Montaigu & de Luçon réunies étoient entrées le 16 dans Cholet. Dans la nuit du 16 au 17 8bre, la Colonne de Châtillon vint camper sous les murs de cette ville. L'armée de Louest se trouvant ainsi réunie, il fut tenu le 17 au matin un conseil pour en diriger la marche sur Beaupréau, principal repaire des brigands, nos postes étoient dans les meilleures dispositions, nos mesures résolues marchoient à l'exécution lorsque les brigands sortant avec impétuosité & sur trois colonnes des bois qui environnent Cholet, que leur verdure nous a mis dans l'impossibilité d'incendier, fondirent sur nos avant postes en faisant un feu bien vif, très soutenu. Ils avoient à leur tête les plus fameux de leurs chefs & une artillerie formidable, ils s'avancèrent avec rapidité et avec audace ; mais ils furent chargés & repoussés si vigoureusement par notre corps de bataille, qu'après un feu opiniatrement nourri, leur déroute fut complette. Nous leur avons pris 13 pièces de canon, ils ont été poursuivis jusqu'à Beaupréau ; le champ de bataille & le terrein qui s'étend depuis Cholet jusqu'à Beaupréau est jonché de cadavres. Delbée & Beauchamp ont été blessés mortellement. Il n'est pas possible d'évaluer la perte des brigands dans cette affaire la plus meurtrière qu'ils ayent éprouvé. La nôtre a été peu considérable, nous avons eu peu de morts, le nombre des blessés est un peu plus grand.
Une division de notre armée en les poursuivant s'est trouvée à minuit sous les murs de Beaupréau, on a tué leurs avant-postes, on est entré d'emblée après avoir tombés sous les coups, tout ce qui s'est trouvé de révoltés dans ce fameux repaire, on les a mis de nouveau en déroute. On a trouvé dans cette ville une fabrique de poudre, un magasin de salpêtre, 8 pièces de canon, des caissons, beaucouq de pain & de l'eau de vie.
Le reste de nos troupes à joint le lendemain 18 la division de Beaupréau, nous nous disposions à attaquer Saint-Florent, lorsque nous avons été instruit que les rebelles évacuoient ce dernier azile et avoient déjà passé la Loire, cette nouvelle nous est parvenue par environ quatre mille prisonniers venant tous de Saint-Florent qui nous ont attesté la mort de Delbée, nous en avons délivré douze cens à Beaupréau, environ 300 à Cholet, près de 400 à Mortagne et 22 à Tiffauges. Des larmes de joie ont successivement coulé de nos yeux lorsque nous avons joui du spectacle touchant de voir rendus à la liberté des braves défenseurs de la patrie, martirs des cruautés de ces brigands. Ces malheureux en sortant des cachots nous présentoient des spectres qui n'étoient tout au plus que des simulacres pitoyables de l'espèce humaine, on ne pouvoit savoir s'ils tenoient à la vie, qu'autant que les entendoient pousser les cris de vive la république, vivent nos libérateurs ; presque tous avoient imprimé le mot liberté sur la peau de leurs bras droits afin, nous ont-ils dit, que nos concitoyens pussent savoir que nous sommes morts libres.
Les choses dans cette position, on a envoyé un corps de cinq mille homme à Saint-Florent qui tombant sur les rebelles, en a fait noyer beaucoup ; le commandant de ce corps a l'ordre de tacher de passer la Loire pour continuer à les poursuivre, le reste des troupes a passé aujourd'hui par Nantes, et occupe sur la rive droite de la Loire, le camp de Saint-George à une lieue en avant de la ville. Je suis parti hier de Beaupréau avec Vesterman à la tête de cent hommes à cheval de la légion, nous avons éclairé toute la route depuis cette ville jusqu'à Nantes ; les rebelles ont partout fui à notre approche, nous en avons tué quelques uns & délivré 60 prisonniers à Valet qui alloient être fusillés ; leurs infames assassins ont pris la fuite à notre approche, nous n'en avons pût tuer que 7 à 8. Notre arrivée à Nantes a porté la consolation dans l'âme des patriotes et consterné les contre-révolutionnaires comme je vais faire triompher les uns & porter les grands coups sur les autres ; je tacherai de rester ici quelques jours ; je vais faire en sorte aujourd'hui de faire fusiller les grands coupables, ceux qu'on a trouvé nantis des instrumens de la rébellion, tout ira, mais foutre, il faut des exemples terribles et la poursuite vigoureuse des brigands que nos troupes & nos généraux désirent aussi ardemment que nous.

Salut et fraternité.

CARRIER

Archives militaires de la guerre de Vendée conservées au Service historique de la Défense (Vincennes)

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