Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
27 mars 2013

1815 ♣ COLLEGE DE VANNES ♣ UNE VAILLANTE ARMÉE D'ÉCOLIERS CONTRE LES BONAPARTISTES ♣ 1ère partie

EPISODE DE 1815

SOUVENIRS D'UN ÉCOLIER

par P.M. BAINVEL, curé de Sèvres

Capture plein écran 27032013 080339

CHAPITRE PREMIER

LE COLLEGE DE VANNES.

L'année 1815 donnera à l'histoire de la France de longues et tristes pages ! La nation bouleversée par les discordes et la guerre civiles ; la perte d'une grande bataille ; une deuxième invasion par l'Europe coalisée ; la patrie humiliée, amoindrie, dépouillée et livrée désarmée à des vainqueurs irrités ; un vieux roi remontant sur un trône à demi brisé ; un empereur, qui fut le maître du monde, enchaîné pour mourir sur un rocher lointain que battent les flots d'une mer implacable ; que d'évènements à retracer, que de grandes, que de terribles choses à rac¤nter !

Pendant ce cataclysme politique dont la France fut le théâtre et la victime, au milieu de ces grandes catastrophes qui ont changé la face de l'Europe, il s'est passé des évènements bien moins importants sans doute, mais qui cependant méritent de pas tomber dans l'oubli. Telle est l'insurrecti¤n du collège de Vannes, durant cette trop mémorable année 1815.

La Bretagne, le littoral surtout de la Bretagne, sont encore comme un pays étranger pour un grand nombre de Français. On connaît à peine cette région, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, cette petite mer, Mare conclusum, Morbihan, où César et la fortune de Rome durent soutenir tant de combats pour assurer au peuple-roi la domination des Gaules. Bien peu ont vu, dans les plaines de Carnac, ces six mille dolmens, mystérieux et silencieux témoins d'une inexplicable antiquité, toujours debout, après avoir vu passer et disparaître des centaines de siècles.

Ce pays a été le théâtre des plus grandes luttes dans les temps les plus reculés, dans le moyen âge et pendant la grande révolution française.

Les nations belliqueuses qui habitent ces rivages indomptés ne respirent que la liberté et l'amour de leur pays. Elles ont des moeurs, des opinions, des croyances ign¤rées du grand nombre, et si ces populations bretonnes ne sont pas appréciées à leur valeur, c'est qu'elles ne sont pas connues.

Elles ne se sont jamais attachées à un gouvernement, qu'autant qu'elles en ont reçu des libertés. Elles ont résisté au despotisme de Louis XIV, de Louis XV, de la Convention et de Napoléon, et n'ont défendu que Louis XVI, le restaurateur de la liberté, et Louis XVIII, l'auteur de la Charte. On a vu longtemps des cartes géographiques représentant le département du Morbihan tout barbouillé de noir ; comme si la France se voyait forcée de couvrir d'un voile épais, de dérober aux yeux du monde entier cette sauvage contrée, foyer d'ignorance, de fanatisme et de superstitions. Il y a bien quelquefois des taches dans le soleil !

La révolution qui essaie d'excuser le meurtre du plus vertueux et du plus libéral des rois, la révolution, qui voudrait justifier les sacrilèges, les spoliations, les massacres, les échafauds de 1793, demeure implacable, quand il s'agit d'une population qui s'est cru avoir le droit de défendre sa religion, ses autels, ses rois et ses libertés.

Jules Janin a été plus juste envers le Morbihan, en disant "que c'est un petit coin de terre à part". En effet, le département du Morbihan a mérité cet éloge. Il a été assez heureux, assez énergique, pour n'avoir pas vu flotter sur son sol les étendards étrangers en 1815. Pendant que les armées de l'Europe braquaient leurs canons sur les Tuileries, le nom de Morbihan, écrit de distance en distance sur de simples poteaux, signifiait aux vainqueurs qu'ils n'eussent pas à mettre le pied au-delà de ces limites ; les étrangers victorieux ne les ont pas violées ; ils ont su honorer et respecter un dévouement, un patriotisme, que beaucoup appellent encore aujourd'hui révolte et trahison, et ce petit coin de terre, "tout de noir habillé", a pesé assez dans les traités de 1815, pour faire diminuer de cent millions les charges imposées à la France, à la suite des désastres des Cent-Jours.

Cette injuste indifférence de l'opinion pour tout ce qui concerne cette contrée se manifeste sans cesse, et n'épargne pas même l'illustration et les gloires des cités bretonnes qui ont le plus de droit à l'impartialité et aux hommages de l'histoire.

Les écrivains de nos jours, en parlant de la ville de Vannes, chef-lieu du Morbihan, se hâtent de répéter avec dédain et comme par pitié que cette ville n'a que de vieilles maisons, des rues tortueuses, un port encombré, que la magnifique flèche de sa cathédrale, frappée de la foudre en 1824, a été refaite dans des conditions déplorables ... et tout est dit ! Serait-il donc généreux de jeter à une reine découronnée l'injurieux reproche de ne porter qu'un vieux manteau, que des vêtements usés ? Il est vrai, Vannes n'est pas le siège d'une cour royale, d'une division militaire ; cette ville n'est ni la tête ni la queue d'un chemin de fer ; mais est-il permis d'ignorer que Vannes a été une puissante république, alors même que Paris n'était rien ; qu'elle était la maîtresse de l'Océan, alors que l'Angleterre était à peine habitée, qu'elle a vaincu les légions romaines, qu'elle n'a succombé sous les efforts de César, qu'après la Gaule vaincue ? Est-il juste de passer sous silence les mémorables pages des commentaires qui racontent si éloquemment sa puissance, sa grandeur, son courage et sa chute ?

Vannes redevint plus tard la capital d'un royaume contemporain, de celui de Clovis ; c'est du port de Vannes que partit, en 1485, Henri VII d'Angleterre, pour aller reconquérir son royaume usurpé par Richard III, l'assassin des enfants d'Edouard. Pendant un siècle, cette ville a été le siège du Parlement, et c'est dans ses murs que fut décidée, en 1532, la réunion définitive de la Bretagne à la France ; précieuse réunion, car désormais la France aura de puissantes flottes pour la guerre et pour le commerce ! Qu'on cesse donc de reprocher à une des plus antiques et des plus illustres villes de l'Europe, ses vieux édifices et ses sombres quartiers ! il y a bien des villes qui donneraient leurs plus belles rues, leurs plus belles places, pour avoir une aussi glorieuse origine, une aussi majestueuse antiquité.

Le collège de Vannes, lui aussi, n'est pas d'hier ; il fut fondé en 1575, sous l'épiscopat de Louis Delahaie, quatre-vingt-quatrième, évêque de Vannes, par René, seigneur d'Arradon, afin, est-il dit dans l'acte de fondation, "que la jeunesse bretonne ne soit plus obligée d'aller chercher au loin la science et la connaissance des lettres".

Ce collège devint en peu d'années si important, que les pères de la compagnie de Jésus en obtinrent la direction en 1631. Trente ans après, on jeta les fondements de cette belle église du collège, achevée en 1655, grâce à la pieuse générosité de Mlle de Francheville, qui dota aussi la ville de plusieurs autres édifices religieux. Comment se fait-il que les restes mortels de cette femme si bienfaisante, si charitable, ne trouvent pas dans une ville, où sa mémoire est encore bénie, une sépulture plus convenable que l'orangerie du Palais de Justice ? Plus heureux, le célèbre père Huby, mort à Vannes en 1693, repose dans les caveaux de l'église du collège, qu'il édifia par sa science et ses vertus.

Après la suppression des jésuites, qui avaient un noviciat dans cette maison, la direction du collège fut confiée à des prêtres séculiers. Sous le règne de Louis XVI, on y établit une école royale de marine qui a subsisté jusqu'à la révolution.

Pendant les grandes guerres civiles qui ont agité la Bretagne de 1792 à 1802, le collège, changé en prytanée, fut presque anéanti. Cependant la suppression des couvents lui procura une bibliothèque, composée de dix mille volumes. Après le Concordat, il recouvra de suite sa première splendeur, et, en peu de temps, il compta de sept à huit cents élèves. Il eut à cette époque, pour principal, l'abbé Pasco, professeur de rhétorique avant la révolution, mort curé de Saint-Patern de Vannes et vicaire-général. C'était un homme supérieur par ses vertus et son éloquence. Son successeur fut M. Jéhanno, principal du collège au moment de l'insurrection de 1815.

Pendant cette longue suite d'années, le collège a compté des élèves du plus haut mérite, et la liste des personnages remarquables qui en sont sortis serait longue, depuis Lesage, l'immortel auteur de Gil Blas, jusqu'à Billault, l'éloquent député breton, jusqu'au père Arthur Martin, le savant archéologue.

Comme les collèges Bourbon et Charlemagne, à Paris, celui de Vannes n'avait que des élèves externes. Les études classiques y étaient fortes et solides ; deux fois par jour, à l'issue du cours du collège, des répétitions données par de savants professeurs doublaient ainsi la valeur des études.

Quand à l'éducation, la religion, avec ses fréquentes et ses pieuses pratiques, en était la base et la règle.

Le principal et les professeurs, sous le rapport religieux, donnaient l'exemple aux élèves. Le collège avait alors pour aumônier le savant abbé Mahé, l'auteur "Des Recherches sur le Morbihan" ; ses précieuses conférences sur l'Ancien et le Nouveau-Testament produisaient sur les élèves un effet merveilleux, et implantaient dans leurs âmes une foi robuste, que venaient éclairer et consolider encore les savantes instructions de M. Le Gal, vénérable supérieur du grand séminaire.

A côté de tout cela régnait aussi, il faut bien le dire, un peu de cet esprit breton fier, brusque, impatient et guerrier : 1815 l'a prouvé. D'anciennes traditions parlaient de luttes soutenues autrefois contre les gabelles sous les règnes de Louis XIV et Louis XV, et dans les années de l'empire même, des rixes très-graves ont été plusieurs fois mortelles. Les jeux des élèves se ressentaient du caractère breton ; ceux que l'on préférait étaient les exercices du corps : la soule, espèce de lutte et de combat entre deux partis ennemis, et où il y avait toujours quelqu'un de blessé ; le jeu de barres, où couraient à la fois plusieurs centaines de jeunes gens ; la natation, la chasse et la pêche, mais la pêche, avec tous ses dangers sur l'Océan, avaient de fidèles et ardents prosélytes.

Que dire de l'esprit politique du collège ? Pendant le régime impérial, tout le monde se taisait et pour cause ; on célébrait même, en vers et en prose, les triomphes et la gloire de Napoléon ... Mais on avait en horreur la conscription et le régime du sabre ; la conscription surtout, qui ne laissait à la jeunesse bretonne que la cruelle alternative d'être prêtre ou soldat. Un triste et affreux spectacle qui se renouvelait toutes les semaines, sous les yeux des collégiens, n'était pas fait pour leur inspirer l'amour de ce gouvernement, ou pour les réconcilier avec lui. C'était à la porte même du collège que l'on vendait à l'encan, les effets mobiliers, les instruments aratoires et les animaux domestiques des parents qui avaient des fils réfractaires. Cette tyrannie, ce cruel abus du pouvoir, rendant responsables pour leurs enfants les malheureux pères et mères, dans leurs biens et leur liberté, faisaient apparaître cruel, odieux, insupportable, le despotisme impérial, même avec toute sa gloire et ses grandeurs.

La restauration fut donc saluée avec enthousiasme par nous, les fils des victimes des réactions républicaines et impériales ; tout le collège se réveilla royaliste ; quel heureux avenir nous apparut avec le retour des Bourbons !

Plus de conscription ! on pourra donc désormais librement choisir une carrière, entrer dans la vie avec l'espérance de pouvoir, à son gré, se créer une existence qui ne sera pas imposée, ou près de l'autel, ou dans les camps. Les rois pour lesquels avaient combattu nos pères allaient donc régner sur nous.

La paix, que nous n'avions jamais connue que dans les livres, arrivait donc enfin pour laisser respirer et reposer des populations épuisées par les sanglantes guerres de la chouannerie, ou par l'inexorable conscription, et avec la paix, une Charte et des libertés pour un peuple opprimé par des baïonnettes fanatiques ou des sénatus-consultes impitoyables.

Le duc d'Angoulême visitait alors la Bretagne. Pour célébrer son entrée à Vannes, le collège s'organisa quasi-militairement. Ce fut à cette occasion qu'il se donna un drapeau portant pour devise : Pro Deo et rege. Pour Dieu et le Roi. Il y eut grande concurrence pour obtenir l'honneur de le porter. M. de Sivry, qui a été depuis député du Morbihan, s'était mis sur les rangs ; son concurrent ne l'emporta que d'une voix. Qui alors aurait pu prévoir que ce drapeau deviendrait sous peu un véritable étendard guerrier, que cette blanche bannière serait rougie du sang de nos condisciples, et que ces manoeuvres militaires auxquelles nous nous exercions pour des fêtes et des jeux serviraient bientôt à nous garantir de la mort sur des champs de bataille ? L'homme s'agite et Dieu le mène !

A cette même époque des premiers jours de la restauration, une autre circonstance vint aussi fortement réagir sur nos âmes et raviver encore l'esprit royaliste que nous avions sucé avec le lait.

Depuis bientôt vingt années gisaient, à peine couverts d'un peu de terre et dans des lieux solitaires regardés comme néfastes, les ossements des principaux chefs de la malheureuse expédition de Quiberon qui avaient été fusillés à Vannes. Une commission militaire les avait envoyés à la mort par centaines, et les plus illustres personnages avaient ainsi péri. Le jeune de Sombreuil, si beau, si brave et si généreux, que, pour sauver son armée, il s'était exclu lui seul de la capitulation ; le vénérable De Hercé, évêque de Dol, qui avait voulu revoir son troupeau au péril de sa vie, étaient ainsi tombés sous le plomb révolutionnaire, et avec eux l'élite de la marine française et les plus glorieux noms de l'ancienne monarchie. De retour dans leur patrie, qu'ils voulaient délivrer de la tyrannie républicaine, ils avaient rencontré la mort, mais ils n'avaient pas trouvé de tombeau ! Depuis près de vingt ans, ces ossements dispersés et blanchis demandaient à la religion, à la terre natale une sépulture chrétienne, une tombe moins déshonorée.
Oh ! quelle fut touchante cette cérémonie funèbre ! lorsque du haut de la chaire, aux pieds de laquelle étaient amoncelés des cercueils renfermant les débris recueillis çà et là de ces victimes des discordes civiles, l'évêque de Vannes, M. de Beausset, fit entendre ces paroles du Psalmiste : Et exultabunt ossa humiliata. Et ces os humiliés vont se relever de la poussière. Quant il montra, attachée à sa poitrine, la croix épiscopale que la balle meurtrière avait respectée sur le coeur expirant de l'évêque de Dol, un sentiment inexprimable, ineffaçable s'empara de nos jeunes coeurs ... En voyant ces tardifs, mais légitimes honneurs rendus à des dévouements si longtemps insultés et méconnus, rien ne nous parut plus beau, plus héroïque que la devise de la Bretagne : Potius mori quam foedari ! Plutôt mourir que de se déshonorer !

En parlant des sentiments et des opinions du collège de Vannes à cette époque de 1815, un écrivain a avancé que "nous étions imbus d'idées semi-républicaines qui commencèrent à poindre plus tard dans nos conciliabules ; que nous étions comme une petite république". Ces assertions ont soulevé de vives et justes réclamations. Non, toutes les pages et toutes les citations de Tacite n'ont été pour rien dans l'insurrection de 1815 ; non, le collège ne fut jamais ni républicain, ni semi-républicain.
Nous étions royalistes, royalistes avec les Bourbons et la Charte. Le serment que nous avons prêté, la devise de notre drapeau, la cause que nous avons défendue au prix de notre vie, et toutes notre conduite le prouvent assez. Certes, il y avait de l'indépendance dans notre caractère breton, beaucoup d'ardeur dans nos jeunes têtes, beaucoup d'enthousiasme dans nos coeurs ; la jeunesse sent vivement ! mais c'est par principe et conviction royalistes que nous avons pris les armes ; nous voulions combattre pour la religion, pour le roi, contre le despotisme impérial et pour le maintien des liberté acquises par le retour de Louis XVIII ; tout autre sentiment, tout autre but nous ont été étrangers.

Voici ce qui se passa, lorsque, après la prise d'armes, nous entendîmes chanter pour la première fois le Domine salvum fac regem, c'était le 28 mai, premier dimanche de la Fête-Dieu, nous étions, je crois, à Plaudren, on y célébra la messe pour l'armée ; la compagnie des écoliers seule entra en armes dans l'église pour escorter l'état-major ; au moment où nous entendîmes chanter la prière pour le roi, ce Domine salvum fac regem proscrit comme le roi de France depuis le 20 mars, des larmes coulèrent de nos yeux, et après l'avoir chantée, cette royale prière, avec une indicible émotion, nous la terminâmes par un cri général de Vive le Roi ! avec un tel entraînement que les chefs le partagèrent et que ce cri si cher à nos coeurs alla se propager et se répéter jusqu'aux derniers rangs des soldats et des paysans.

Telles ont été toujours nos convictions ; aussi quand on apprit le retour d' île d'Elbe, le collège demanda aussitôt à marcher pour la défense du trône des Bourbons.

Le trop rapide triomphe de Napoléon arrêta ce premier élan, et près d'un mois s'écoula avant que nous pûmes réaliser notre désir de combattre pour le roi, la liberté et la Charte ; mais ce mois fut un rude apprentissage et un temps de cruelles épreuves. Pauvres écoliers qui s'avisent de montrer du dévouement et de la fidélité à un roi détrôné, à un gouvernement écroulé ! il n'y a qu'en Basse-Bretagne que l'on fait de pareilles choses !!!

... à suivre ...

Publicité
Commentaires
Z
Bonjour ! Arrière petit-fils du comte du Couëdic de Kergoaler (et non Decoëdic...), je possède le livre relatant le courageux combat des collégiens de Vannes et la mort de mon aïeul, âgé de 80 ans, tué quasiment à bout portant d'un coup de fusil. La légende prétend que, son visage ayant été défiguré par ce coup, il fut reconnu grâce à son sabre d'officier de la Garde impériale russe, où il avait servi comme émigré, et aussi à son missel. Est-ce véridique ? Si vous détenez des documents sur sa mort, merci de bien vouloir m'indiquer où je peux en obtenir copie. Serge de FAREINS. www;sergedefareins.com
Répondre
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité