Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
5 mars 2013

LES PRÉTENTIONS DES D'ORLÉANS PAR UN VIEUX LÉGITIMISTE (1884)

MARSEILLE, 1884

L'opinion publique n'est bien souvent que l'opinion d'un étourdi, colportée par une foule de gens sérieux.

Fait ce que dois, advienne que pourra.

Extraits :

LÉGITIMITÉ ET INDIGNITÉ

...
La légitimité à notre avis n'est pas un but, mais simplement un moyen pour assurer la stabilité de nos institutions, l'esprit de suite dans notre politique, la tranquillité du pays, sa moralisation, en un mot, pour conduire la France dans la voie que la Providence semble lui avoir tracée, en en faisant une nation catholique et monarchique.
Quand ce moyen devient manifestement au-dessous de sa tâche, il est certainement permis au scrupuleux des légitimistes de demander que ce principe subisse les modifications ou plutôt les interprétations qui, sans l'amoindrir en rien, peuvent au contraire lui donner plus de force et de vigueur.

Tout le monde admettra que si l'héritier du trône était atteint d'une maladie incurable héréditaire comme la lèpre, la folie, etc., s'il était engagé dans les ordres, s'il était protestant, juif ou musulman, s'il était marié à une drôlesse, etc., etc., il serait purement et simplement écarté pour que la couronne passât au Prince dont le rang vient après le sien. Evidemment personne ne songerait à regarder cette exclusion comme une atteinte au principe de la légitimité, mais bien au contraire comme une consécration des fins pour lesquelles elle a été instituée.

Eh bien, nous demandons formellement que l'indignité invétérée soit aussi une clause d'exclusion. Nous demandons que la branche des Orléans soit exclue non seulement parce qu'elle n'a aucun droit à la succession, mais encore et surtout parce qu'elle est atteinte d'indignité héréditaire, et indigne de monter sur le trône de France.

Il devrait être inutile de faire cette démonstration - nous la ferons cependant pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire moderne, ou qui, hélas ! l'oublient toutes les fois qu'ils croient avoir intérêt à le faire.

LES D'ORLÉANS

Laissons de côté le Régent et les soupçons dont il a été l'objet à propos des morts inexpliquées survenues dans la famille de Louis XIV. Ce n'est pas sur des soupçons qu'il faut baser son jugement, mais sur des faits indiscutables.

S'il y a un fait indiscutable, c'est le vote de Philippe-Égalité qui, par ambition et par haine de la famille royale, a voté et fait voter par ses amis la mort de Louis XVI, son parent. Il s'est donc souillé d'un crime abominable, avec cette circonstance aggravante qu'il était sans excuse, et que son vote a eu pour conséquence, non seulement la mort du Roi, mais encore celles de Marie-Antoinette, de madame Royale et Louis XVII.

Nous défions tout honnête homme, quel que soit son opinion politique, qu'il soit érudit ou illettré, de haute naissance ou de la plus obscure condition, de lire les détails concernant la captivité et la mort de ces nobles victimes, notamment le livre de M. de Beauchène, sans éprouver la plus violente horreur, la haine la plus profonde contre les misérables scélérats qui ont commis de pareils crimes !

Et si parmi ces scélérats, il y en a un qui doivent être plus spécialement marqué du fer rouge de l'exécration universelle, c'est bien Philippe d'Orléans qui, par sa naissance, sa situation, son intelligence, était plus à même qu'aucun de ses collègues de comprendre l'infamie de son action ! C'est bien ce Prince qui, plus tard, pour sauver sa tête de l'échafaud, prétendait être le fils d'un laquais de son paire !! (Éphémérides révolutionnaires, par Charles Garnier, 6 novembre).

La justice de Dieu a permis qu'une honte ineffaçable soit attachée à ce mot Régicide, et malgré près d'un siècle écoulé, les familles vraiment royalistes refusent toute alliance avec des descendants de régicide, quelque puissent être d'ailleurs leurs qualités personnelles. - Nous avons vu dernièrement un mariage des plus assortis rompu à la dernière heure, parce que le futur fut reconnu arrière petit-fils de Régicide.

Eh bien ! qu'a fait Louis-Philippe pour essayer de laver cette tache ineffaçable et de réparer dans la mesure du possible le mal fait par son père ? Il a conspiré sous la Restauration contre cette famille royale qui, non seulement lui avait rendu tous les biens confisqués par la Révolution, mais encore lui avait fait de nouvelles donations, et, en 1830, après avoir renversé son cousin Charles X, il a pris sa couronne sans nul souci de la loi salique, qui la donnait au duc d'Angoulême et, à son défaut, au duc de Bordeaux.

Si on condamne aux travaux forcés, en le qualifiant de voleur, le misérable qui de nuit, par effraction ou escalade, au risque de sa vie, va piller l'habitation d'un riche bourgeois, qui n'en sera pas ruiné pour cela, l'opinion publique n'a-t-elle pas le droit de flétrir de la plus sanglante épithète le prince qui, sans aucun risque pour sa personne, donna la mesure de sa reconnaissance en commettant un acte pareil au préjudice d'un enfant de dix ans, son parent, et le fils du duc de Berry, dont l'assassinat est resté inexplicable ?

On comprend que l'honnête personnage dont il s'agit ait pu être soupçonné très vivement de ne pas être étranger au soi-disant suicide du duc de Bourbon-Condé. - Ce Prince avait fait, avant 1830, son testament en faveur du duc d'Aumale : après le renversement de Charles X, il manifesta l'intention de le refaire en faveur du duc de Bordeaux. Quelques jours après, on le trouva pendu à l'espagnolette de la croisée de son salon. Il en résultat que la fortune du vieux Duc, évaluée à 80 millions, passa sur la tête du duc d'Aumale, moins la part que le testament attribuait à la baronne de Feuchères, horriblement compromise dans cette lamentable affaire.

Si notre mémoire ne nous fait pas défaut, l'opinion publique demanda vainement une enquête sérieuse sur ce suicide ridiculement invraisemblable, et la Baronne de Feuchères resta dans les meilleurs termes avec toute la famille d'Orléans, pendant plusieurs années du moins. Ce que nous pouvons affirmer c'est qu'un officier des Gardes, démissionnaire après 1830, qui connaissait personnellement le vieux Duc, nous a donné sur cette mort étrange des détails qui excluent toute possibilité de suicide.

Faut-il pour clore la série, rappeler Blaye où fut enfermée Madame la Duchesse de Berry, avec l'intention que l'on sait ? Nous n'hésitons pas à dire que celui qui a inspiré ou permis quelque chose de si lâche et de si vil, a mis sur son nom et sur sa race, une tâche encore plus abominable que les autres. Certainement Cartouche en eut été incapable, car ce bandit célèbre a prouvé plusieurs fois qu'il avait le sentiment des égards dûs à une femme.

Passons au père du Comte de Paris ; il débuta mal : Par la faveur de Charles X, il était, à 20 ans, colonel du 1er hussards, et, comme tel, il avait prêté le serment de fidélité. Il n'eut rien de plus pressé cependant, pendant les glorieuses journées de 1830, que de donner à son régiment la cocarde tricolore et de le conduire à Paris pour appuyer la Révolution. Quelle différence y a-t-il entre ce manquement à sa parole et celui du général Thibaudin ? Aucune ; il y en a une cependant, le général a failli à son serment vis-à-vis de l'ennemi, et le jeune colonel a failli au sien vis-à-vis de son Roi, de son parent et de son protecteur.

M. le Comte de Paris n'a pas à son actif des actes comme ceux que nous venons de flétrir, mais il est, nous le répétons, d'une race indigne, et il ne suffit pas d'être un honnête homme dans la vie privée pour se refaire un sang nouveau digne de monter sur le trône de France.

Nous entendons dire à ses partisans : "On n'est pas responsable des crimes et des méfaits de ses ancêtres ; les fautes sont personnelles après tout !"

Expliquez-nous donc pourquoi à propos d'une pomme, nous sommes si durement punis de la faute de nos premiers parents ? Pourquoi toute la nation juive a été maudite parce que quelques milliers d'habitants de Jérusalem ont crucifié N.-S. Jésus-Christ ?

Oui, les fautes des ascendants sont personnelles, mais seulement quand on n'en garde pas le profit ou qu'on a fait l'impossible pour les réparer.

Quelles sont donc les réparations que M. le Comte de Paris a essayées vis-à-vis de la branche aînée en la personne d'Henri V ?

Quand il a pû comprendre que la Monarchie ne se ferait que sur la tête de ce prince, il s'est décidé à aller le voir, il y a 10 ans, et lui a adressé officiellement quelques mots pesés, étudiés, froids comme glace, pour lui dire  qu'il reconnaissait son droit au trône, et qu'il ne serait jamais, pas plus que les siens, son compétiteur ... et c'est tout !!!

Ayant ainsi pris pied dans les camps des légitimistes, sans lâcher d'un cran celui des orléanistes, il a pensé qu'il en avait assez fait pour son honneur et pour le salut de la France. Il a passé dix longues années qui ont paru à bien des gens, longues comme des siècles, sans prêter au Roi le moindre concours. Pas un mot, pas un geste, pas un acte qui put être interprété comme une adhésion à son programme ! Non seulement il n'a rien fait, ni voulu faire, mais il a laissé ses partisans intriguer tout à leur aise pour barrer la route au Comte de Chambord, et jamais il ne leur a infligé un mot de désaveu. Voilà le Prince dont on vient de vanter la vertu, l'honnêteté, l'esprit religieux ! Evidemment il y a diverses manières de comprendre le commandement de Dieu :

Le bien d'autrui tu ne prendras
Ni retiendras injustement

Qui contestera que s'il avait eu le plus vulgaire sentiment des réparations et des expiations indispensables, s'il avait fait son devoir à la Française et non à l'Allemande, s'il avait dissipé les doutes derrière lesquels il s'est abrité, il eut pû, à l'extrême rigueur, se faire pardonner son  origine et bénéficier de la grande générosité des légitimistes, car ces derniers, par une action diplomatique bien conduite, étaient en mesure d'obtenir de tous les Princes de Philippe V, les renonciations valables, efficaces, légales qui l'auraient fait le légitime successeur d'Henri V.

Mais il n'y peut plus prétendre ! Quand on est héritier d'un passé comme celui des d'Orléans et qu'on éprouve le besoin de l'échanger contre le droit de succéder de la branche aînée, on doit trouver dans son coeur d'autres inspirations ! Aussi sommes-nous littéralement ahuri de cette phrase digne d'un général d'Hippodrome qu'il aurait adressée, dit-on, au vaillant Charette à Frosdhorf : "Il vient toujours au moment où les hommes de coeur se rencontrent ; général, je compte sur vous !"

Nous croyons en avoir assez dit pour justifier notre demande d'exclusion de M. le Comte de Paris et de tous les d'Orléans, car ce qui est opposable à ce Prince l'est également à tous les siens. Ses oncles, son frère, ses cousins, tous, sans exception, ont suivi sa voie. ...

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité