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La Maraîchine Normande
1 février 2013

M.J. MONNIER, CHEVALIER DE SAINT-LOUIS, Lieutenant-Colonel, Ancien chef de division des Armées Vendéennes

M.J. MONNIER
CHEVALIER DE SAINT-LOUIS
Lieutenant-Colonel
Ancien chef de division des Armées Vendéennes
Conseiller Général

M. Jean-Charles Monnier avait dix-huit ans quand la Vendée se souleva. Il achevait son cours de philosophie au collège de l'Oratoire de Nantes. Tout d'abord capitaine de la paroisse de Saint-Même, puis de celle de la Marne, il fut remarqué par Charette qui en fit un de ses officiers d'état-major. Major de division pendant deux ans, il fut nommé chef de division pendant deux ans, il fut nommé chef de division six mois avant la fin de la guerre. Ses états de service, présentés à Louis XVIII par le comte de Sesmaisons, contiennent ceci :

"Comme chef de division, a commandé en chef la division de Machecoul, et par intérim, celle du pays de Retz. En deux occasions, a soutenu deux attaques des républicains à la tête des deux divisions (6.000 hommes environ), - a commandé une partie de l'armée après la prise de Charette ; - a reçu trois blessures dont deux graves."

D'autres états de service présentés par le comte de Mornac, ancien chef d'état-major général du 3e corps de l'armée royale de l'Ouest, ajoutent ces indications :

"N'a pas manqué une affaire commandée par le général Charette, soit en qualité de capitaine de paroisse, d'officier d'état-major général, de major ou de chef de division."

Ici nous ne pouvons nous empêcher de remarquer un détail caractéristique de cette époque grandiose : - Les généraux Charette, de Couëtus et de la Robrie ayant été tués, ces états de service n'ont pu être contresignés que par les égaux de M. Monnier : - de la Robrie, major général ; Davy Desnaurois, idem Guérin, Félix Dubois, de Faugaret chef de division ; Lucas Championnière, capitaine de paroisse (devenu député).

L'Histoire de Charette, par Desmortiers, raconte qu'à l'attaque du camp de la Roullière, M. Monnier tua de sa main deux républicains qui avaient terrassé Pajot. Ce fait semblait déplaire au vieux chef de partisans ; il préférait rappeler la mission glorieuse de conciliation qu'il avait remplie. Il fut chargé, conjointement avec le général Prudent de la Robrie, de dire, au nom de l'armée, au général Charette : "- Nous vous prions d'accepter la paix qui vous est offerte."

On sait la réponse brutale de l'illustre Vendéen, laquelle causa la mort de la Robrie.

M. Monnier prouva au général que la crainte ne le poussait pas à demander la paix, car, deux jours avant sa mort, le général apprit avec plaisir qu'un chef de division tenait encore la campagne : c'était le chef de la division de Machecoul. En effet, M. Monnier fut celui qui tira le dernier coup de fusil de l'armée vendéenne, ainsi que le constatent l'Espérance du peuple, de Nantes, et le rapport de M. de Mornac.

En 1817, il est chargé par le roi d'établir les états de service des officiers vendéens (Archives de la préfecture de la Loire-Inférieure). Il fixa le chiffre de leurs pensions. Ce fut là le rôle qu'il aimait le mieux à rappeler. Seul, il a rempli pendant trois ans l'office d'une commission qui devait être nommée et ne l'a jamais été.

Louis XVIII donne aux chefs de division la croix de Saint-Louis et des lettres de noblesse. M. Monnier est un de ceux qui refusent et demandent un grade. Grâce à l'intervention de Monsieur de la Robrie, major général, est nommé colonel ; Dubois de la Patelière, Faugaret, Monnier, chefs de division, sont nommés lieutenant-colonels avec une pension de chef de bataillon.

Les lettres de chevalier de Saint-Louis et de brevet de colonel faisant remonter la nomination en 1795, M. Monnier se trouvait, certes, quand il mourut en 1864, le plus ancien chevalier de Saint-Louis et colonel de l'armée française.

Maire et conseiller général pendant plus de vingt ans, il a rempli ses devoirs civils comme il avait rempli ses devoirs militaires, avec exactitude.

En effet, nul ne fut plus modeste que M. Monnier. Pourtant lui seul peut-être en France pouvait, en 1863, sans faire sourire les écrivains parisiens et un peu sceptiques qui dînaient chez lui, dire en parlant du comte de Chambord - le Roi ! -

M. Monnier avait épousé, en 1799, la fille de M. Texier de Louvrardière, avocat au parlement de Bretagne, qui a laissé une réputation de jurisconsulte.

Sa fille unique épousa, en 1831, un ancien capitaine de la garde royale, professeur d'artillerie du duc de Bordeaux et fils d'une orpheline élevée par Mme de Lamballe, Mme Victoire Platel, dame de la princesse ...

M. Monnier appartenait à une famille honorable et obscure. Son frère, curé de Savenay a laissé de beaux souvenirs dans l'histoire du diocèse, par ses luttes au sujet du serment constitutionnel.

Quant à nous, nous nous souviendrons toujours de ce grand vieillard, poli, bienveillant et instruit qui regardait avec nous ne savons quel doux étonnement notre petite génération.

H.D.
Paris : Impr. de Soye (1968)
Bibliothèque du vicomte Paul de Chabot
Archives départementales de Vendée

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