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La Maraîchine Normande
16 octobre 2012

Michel-Prosper DELAFOSSE dit l'Entreprenant

 

Né le 7 février 1773 à Saint-Paul près Rouen (Seine-Maritime). Enrôlé au Bataillon de la Montagne, il était retourné à Rouen au moment où bon nombre de ses camarades passèrent aux chouans, mais "revint dans le Maine pour se joindre à eux" en 1794 ou au plus tard au début de 1795. "Brave jusqu'à la témérité", il servit à la division Taillefer et parvint rapidement au grade de chef de canton. Cité également parfois comme "chef de colonne" voire "chef de division", il exerçait son commandement sur les paroisses situées à l'Est d'Evron et avait notamment sous ses ordres : la compagnie d'Evron, capitaine Le Lièvre dit la Justice ; celle d'Assé-le-Béranger, capitaine Charles Fourmond dit Saintonge ; celle de Sillé-le-Guillaume, Mont-St-Jean, Le Grez, capitaine François Jouault dit Bon Dessein ; celle de Torcé, Viviers, Neuvillette, capitaine Charles Trebous ; celle de Voutré, capitaine Louis Livet dit Francoeur ; celle de St Georges-sur-Erve, capitaine Louis Theuleau dit Jolibois ; celle de Courcité et St-Thomas, capitaine Léonard Dufay ; et vraisemblablement, compte-tenu de la localisation géographique, celle de Vimarcé, capitaine Marin Savigne dit Moulins. En revanche, en dépit de quelques mentions isolées, il ne paraît pas avoir eu sous ses ordres ni la compagnie de St-Christophe-du-Luat, ni celle de Ste Gemmes-le-Robert, qui semblent avoir relevé de la colonne de Karbach.

Après la pacification de 1796, il repassa en Normandie, coopéra à l'évasion du vicomte de Chambray (03.12.1796), fut déporté après le 18 fructidor ou plus exactement "fut condamné à être déporté à Cayenne", ne put, "étant détenu", participer à la deuxième guerre, mais "se sauva du côté de Rouen où M. le général Mallet (commandant pour le Roi la Haute-Normandie) l'employé à différentes opérations". Obligé de sortir de France, il "fut arrêté à Hambourg par Bernadotte comme ayant des rapports royalistes avec M. le duc de Pienne" et ne serait rentré en France qu'en 1809.

A la première restauration, alors domicilié à Rouen, il présenta ses états de services, rappelant son grade de chef de bataillon et demandant "le brevet de colonel et la croix de St Louis". Lors de la séance du 13 avril 1816, la Commission des anciens officiers créée par l'Ordonnance du 31 mai 1814 le proposa effectivement pour la croix de St-Louis. Entretemps, aux Cent jours, il avait servi comme "capitaine au corps royal des officiers sans troupes". Il existait encore (vers 1830) à Rouen, d'après les notes de l'abbé Perrin qui précise à son sujet : "on le dépeint comme un petit Adonis, mais il ne s'en faisait pas accroire. Il ne pouvait se résoudre à tenir les champs comme ses camarades et était brave jusqu'à la témérité. Toujours il bivouaquait dans les chemins et sur les grandes routes, chantant à gorge déployée, comme pour narguer les bleus, une chanson dont le refrain était : Nous paraîtrons, nous combattrons, nous vaincrons // et ces hordes sanglantes // reculeront, disparaîtront, périront // sous nos mains triomphantes. A la reddition de 1796, on demandait aux chouans : - Et vos mains triomphantes, où sont-elles ? - Dans nos poches."

Delafosse, qui se laissait appeler La Fosse, ne doit pas être confondu avec un autre rouennais, surnommé le Père Lafosse, qui eut également occasion de servir dans le Maine.

SAVOIR - Revue de la Vendée Militaire

n° 78 - Octobre 2006

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