VERSAILLES (78) NICE (06) - ARMAND-LOUIS-CHARLES-ROSE, CHEVALIER DE LOSTANGES
LE CHEVALIER DE LOSTANGES
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Armand Louis Charles Rose de Lostanges naît à Versailles le 30 Novembre 1759 du mariage (08.05.1754) de Armand Louis Marie Stanislas, marquis de Lostanges, Brigadier des Armées du Roi, maréchal de camp (20.02.1761), mestre de camp au régiment des Cuirassiers, 1er Ecuyer de Madame Adélaïde, et de Marie Elisabeth Charlotte Pauline Galluccio de L'Hôpital, née le 14.08.1737).
Fait assez rare, il est reçu, un an après sa naissance, le 11 août 1760, Chevalier de Malte de la Langue de France.
(Nobiliaire universel de France - volume 4)
Il est élève de l'Ecole du Havre pendant quatre ans, Le 1er Juillet 1775, il est nommé Garde de la Marine, puis Enseigne de Vaisseau, le 1er août 1777. Le 6 octobre 1779, une campagne plus marquante que les autres le rend célèbre ; il s'agit du combat opposant la frégate "La Surveillante" à la frégate anglaise "Le Québec", combat au cours duquel il a l'oeil gauche crevé et une contusion au bras. La bravoure du chevalier de Lostanges le rendit l'objet d'une faveur jusqu'alors sans exemple. On ne pouvait recevoir la croix de Saint-Louis qu'à 25 ans : il la reçut à 18 ans. Chevalier de Malte, toute autre décoration lui était interdite : mais, à la demande de la reine Marie-Antoinette, le grand-maître de l'ordre fit en sa faveur une honorable exception ; il est décoré, en 1779, de la Croix de Saint-Louis et obtient, le 10 octobre 1779, une pension de 300 livres sur le Trésor Royal. Il est promu Lieutenant de Vaisseau, le 4 avril 1780 puis Major de Vaisseau, le 16 décembre 1786.
Il épouse Marie-Anne-Charlotte Tardieu de Maleissye, née le 1er novembre 1760, veuve en premier mariage de Anne-Marie-Charles-Samuel de Goulaine, Seigneur de Laudonnière, qui prit part à l'expédition de Quiberon et qui figure au nombre des victimes d'Auray en août 1795. A cette époque, la marquise habitait le vieux manoir familial de Laudonnière en Vieillevigne ; elle souleva elle-même sa paroisse dont le commandement fut confié à Gabriel-Esprit Vrignault, simple ouvrier sellier, mais non dépourvu de qualités d'initiative et d'endurance. ... Elle meurt à Paris, en 1837, sans postérité.
En 1803, le Chevalier de Lostanges devient Capitaine de Frégate à l'État-Major d'Étienne Eustache Bruix. Nommé membre de la Légion d'honneur le 14 juin 1804, il est employé, sous le gouvernement impérial, à Boulogne, sur le Danube (campagne d'Austerlitz) et à Venise.
Le 6 Juillet 1806, il est autorisé à quitter la Marine de France pour être attaché à celle du Roi de Naples. En 1810, il est décoré Officier de l'Ordre des Deux-Siciles. Le 26 avril 1812, il obtient le grade de Contre-Amiral ; 20 janvier 1815, il est déclaré « citoyen » Napolitain mais le 6 mars, il se soumet au Roi Louis XVIII et en 1817, il réintègre la Marine Française, au rang de Capitaine de Vaisseau.
En l'année 1817, il se décide à publier le récit du combat de "La Surveillante".
"Le retour des Bourbons fut pour lui le moment de sa retraite. Un trait qui eût mérité des éloges augmenta sa disgrâce. Chargé de commander le vaisseau qui transportait la princesse Borghèse dans sa principauté, de Lostanges avait cru ne pouvoir pas refuser à cette princesse, déjà assez malheureuse, la consolation de voir l'empereur à l'île d'Elbe. Il en fut sévèrement blâmé. Mais les reproches ne le firent point repentir de sa généreuse et touchante condescendance. M. de Lostanges versait des larmes d'attendrissement toutes les fois qu'il racontait la déchirante entrevue d'un empereur détrôné et d'une princesse exilée, d'un conquérant qui, quelques jours auparavant, avait fait trembler l'univers, et d'une soeur qui, par grâce, venait pour la dernière fois embrasser un frère aux pieds duquel s'étaient prosternés les potentats de l'Europe. "O vicissitudes de la terre ! On ne saurait concevoir, ajoutait M. de Lostanges, combien les grandes infortunes intéressent vivement lorsqu'on peut les considérer de près et les surprendre dans l'expansion de leur douleur !"
Le repos où se trouva réduit le chevalier de Lostanges ne paralysa point les facultés de son âme élevée et bienfaisante. Ce fut lui qui érigea un monument à la mémoire de Cathelineau et arracha à l'indigence la mère de ce héros vendéen.
Le Chevalier de Lostanges avait des connaissances en littérature, en astronomie, en géographie et en mathématiques. Il s'occupait aussi d'archéologie, et possédait une collection d'objets antiques qu'il avait apportés de Naples. Sa conversation était attrayante et toujours instructive." (Extrait du livre : Le Périgord illustré par l'abbé François-Georges Audierne)
Le Chevalier de Lostanges décède à Nice, le 10 Novembre 1836.
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Quelques documents supplémentaires :
Une lettre écrite de la main-même du Chevalier :
(Extrait des "Affiches, Annonces et Avis Divers du Département de la Vendée" du jeudi 10 décembre 1812)
Tableaux extraits du livre : La Marina Napoletana di Murat (1806-1815) de Virgilio Ilari et Piero Crociani
L'OUEST AUX CROISADES
par Hyacinthe-D. de Fourmont
EXTRAIT
Lostanges, écrit dans les anciens titres, de Lostangis, de Laustangas et de Lostangas, est le nom d'une petite ville et d'un château-fort, situé dans le Bas-Limousin : ce château avait titre de baronnie, et la seigneurie en était partagée entre plusieurs co-propriétaires. Ce nom est très-ancien, et il en est fait mention dans le testament d'Adémar des Echelles, que Baluze place à l'année 930, ou environ : parmi les divers objets dont le testateur fait donation à l'abbaye de Tulle, est compris un mas, situé à Lostanges (... et unus mansus in Laustangas, ubi visus est manere Berdandus Baluze, hist. tutel. fol. 33è). Il est fait mention du même lieu, dans une charte datée de la seconde année du règne de Louis d'Outremer, qui répond à l'année 937. (Voyez le cartulaire de l'abbaye de Beaulieu, en Limousin, Justel, hist de Tur. pr. page. 4) - Nobiliaire universel de France par Nicolas Viton de Saint-Allais