LAVAL : ANDRE TELLOT, OFFICIER DE SANTE, CHIRURGIEN ... EMPAILLEUR DE GUILLOTINES
LAVAL : ANDRÉ TELLOT, OFFICIER DE SANTÉ, CHIRURGIEN ... EMPAILLEUR DE GUILLOTINES
Le 8 pluviôse an II (27 Janvier 1792), on amena à Laval un des chefs vendéens, le Prince de Talmont, mourant presque du typhus, et, à la lueur des torches, on le guillotina sur l'heure. Le conventionnel Esnue-Lavallée avait ordonné d'exposer sa tête sur une pique à la porte du ci-devant château de Laval ; le 9 pluviôse, les citoyens Brutus Bescher et Publicola Garot, membres du comité révolutionnaire, mandèrent le chirurgien Tellot. Tellot arrive, Bescher et Guilbert lui intiment l'ordre de vider sur le champ et de momifier le chef du Prince, afin qu'il se conserve plus longtemps, salutaire épouvantail des aristocrates ; le chirurgien, surpris, objecte qu'il n'a ni drogues ni instruments. - Qu'à cela ne tienne ! Va chercher le nécessaire, et si tu ne reviens pas, les fusilliers sauront te trouver ! - Tellot rapporte un crochet, trouve sur la table la pièce anatomique, deux bouteilles d'eau-de-vie et un boisseau de tan, et exécute, par force, la répugnante besogne. Cinq jours après, le 13 pluviôse, Enjubault de la Roche, ancien député à la Constituante, et Jourdain du Rocher, ex-administrateur du département, furent décapités comme fédéralistes ; un membre de la Commission Clément, sabre au côté, pistolets à la ceinture, escorté de quelques acolytes armés jusqu'aux dents, revint chercher Tellot ; le praticien dut recommencer le même travail. Pendant qu'il enlevait la cervelle et bourrait le crâne de tan, Bescher, Guilbert, Garot, Le Roux, Marat Quantin, jouaient avec les têtes, les insultaient, les piquaient avec des épingles ! Ils voulurent les ficher eux-mêmes sur les piques, qui furent plantées à côté de la précédente à la porte du château !
Extrait du livre :
Vieux Médecins Mayennais
Paul Delaunay