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La Maraîchine Normande
25 juin 2012

INTERROGATOIRE DU PRINCE DE TALMONT A VITRE ; 16 janvier 1794

DU SEPT PLUVIOSE, n° année républicaine

La commission militaire près les armées réunies des côtes de Brest et de l'Ouest, assemblée à Vitré, en vertu de la réquisition du représentant du peuple Esnue de La Vallée, au lieu ordinaire des séances du tribunal du district, Gabriel Vaugeois, président, en présence des citoyens, Scavola Noël, Dédus Laugier, Nicolas Morin, juges de ladite commission, et de L. Tellier, accusateur militaire, assistés de François Le Pau, greffier adjoint de la dite Commission ;

A procédé ainsi qu'il suit à l'interrogatoire d'un particulier, annoncé pour être le ci-devant prince de Talmond, amené aujourd'hui par ordre du représentant du peuple Esnue de La Vallée dans les prisons de cette ville et traduit devant la Commission militaire.

Interrogé de ses nom, surnoms, âge, profession et demeure ? - Répond s'appeler Antoine-Philippe de La Trémoille, prince de Talmond, âgé de vingt-huit ans, natif de Paris.

D. N'étiez-vous pas un des généraux de l'armée catholique et royale ? - R. Oui.

Lecture lui a été faite de l'interrogatoire qu'il a subi devant le représentant Esnue de La Vallée, à Rennes, le 13 nivôse, et interpellé de déclarer si les réponses qu'il a faites alors contiennent vérité ? - Répond qu'elles contiennent vérité, et qu'il n'avait pas d'intérêt à la cacher ; et observe que, quand il a fait toutes ses réponses, il n'ya a point attaché d'importance, et sur ce que le Représentant du peuple lui-même lui dit alors que ce n'était point d'après ces interrogatoires qu'il pouvait être jugé.

A lui représenté un paquet d'assignats, tant de cinq que de vingt-cinq, cinquante et cent livres, émis au nom du prétendu roi Louis XVII et signés Donnissant, LE PRINCE DE TALMOND, DES ESSARTS et BERNIER, CURE DE SAINT-LAUD, et interpellé de déclarer si c'est lui qui les a signés ? - Répond que oui, et qu'il en a signé au moins cent mille.

A lui demandé si, lorsque l'armée catholique était à Fougères, il n'est pas venu à Vitré ? - Répond que non.

A lui demandé s'il n'est pas venu près de Vitré chez un de ses fermiers, nommé Lecoq ? - Répond qu'il ne le connaît pas.

A lui demandé quel est le particulier dont le nom et l'adresse sont écrits sur un billet qu'on vient de trouver attaché avec une épingle au collet de son habit, lequel billet lui avait été représenté ? - Répond qu'il ne connaît ni le particulier ni le billet ; et que s'il était attaché à son habit, c'est qu'on l'y avait attaché.

Et à l'instant le citoyen Marielle, concierge de la maison d'arrêt de Vitré, et Richard, huissier de la Commission militaire, ont déclaré que, procédant à l'examen de ce que l'accusé pouvait avoir sur lui un instant avant qu'il l'amenât devant le tribunal, ils ont trouvé le billet dont il s'agit attaché avec une épingle au dedans du collet de l'habit de l'accusé, lui ont même à l'instant demandé ce que c'était que ce billet, et qu'il leur a répondu que ce n'était rien. Et ils l'ont chiffré au dos, pour valoir et servir ce que de raison.

Lecture à lui faite du présent interrogatoire, a répondu qu'il y persiste et que ses réponses contiennent vérité. Et a déclaré qu'il refusait de signer, attendu qu'il devait être traduit par devant la Convention.

Signé : FRANCOIS LE PAU, greffier adjoint.

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