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La Maraîchine Normande
15 mai 2012

MADAME DE CIVRAC, ABBESSE D'ANGOULEME

Mme de Civrac, Abbesse d'Angoulême

guillotinée à Angers

(9 décembre 1793)

Abbesse

Marie-Françoise de Civrac, née à la Mothe-Moravel, province du Périgord, en 1717, était abbesse à Angoulême quand la révolution la chassa de son monastère. Elle vint se réfugier chez sa nièce et petite-nièce, Mmes de Donnissan et de Lescure, qui habitaient le Poitou. Avec toute sa famille, elle prit part à l'insurrecion de la Vendée, fit toute la campagne d'outre-Loire et fut arrêtée au commencement de décembre 1793, le lendemain du siège d'Angers.

Conduite devant le Comité révolutionnaire de cette ville, elle fut renvoyée par lui devant la seconde commission militaire, le 9 décembre, elle subit en séance publique l'interrogatoire suivant, par les soins du citoyen Proust, président de la commission :

Interpellée de dire si elle n'a pas été à Avranches ? - A dit que non ; elle n'a rien vu ni su, au moyen de ce qu'elle est sourde.

Si elle a demeuré à La Flèche ? - Oui, mais elle ne sait chez qui elle a couché une seule nuit qu'elle y est restée, il y a environ huit jours.

A quelle distance d'Angers, le postillon qui la conduisait a coupé les traits de sa voiture ? - Elle ne sait ni la distance, ni le lieu.

Si elle a connaissance d'une proclamation, rendue au nom d'un prétendu Louis XVII, roi de France, que sa femme de chambre avait, dans sa poche, ainsi que d'un assignat de 10 livres au dos duquel se trouve un bon au nom du même prétendu roi en date de 2 août 1793, signé Thomas, et plus bas par le conseil supérieur, Barré, secrétaire ? Comment elle pouvait faire pour vivre à la suite de l'armée des Brigands ? - C'était Mme de Lescure, sa nièce, qui lui procurait les subsistances.

Si elle faisait partie des femmes qui suivaient cette même armée ? - Oui, elle y était ainsi qu'un grand nombre de femmes.

Si elle était ci-devant d'extraction noble ? - Oui.

Si elle a passé la Loire ? - Elle ne sait pas si elle a passé la Loire, mais elle se rappelle avoir passé en bateau une île dont elle n'a pu dire le nom.

Si elle a d'autres parents dans l'armée des Brigands ? - Elle y a M. de Donnissan et sa femme nommée de Civrac, sa nièce.

Si elle sait où son neveu et ses nièces veulent aller ? - Elle n'en sait rien.

Dans quel lieu son neveu et ses nièces l'ont quittée ? - Elle ne le sait, mais c'est dans l'endroit où le postillon à coupé les traits de la voiture.

Combien elle avait d'or et d'argent dans sa voiture ? - Elle n'avait que des assignats, que Mme de Lescure lui avait donnés.

Si elle a prêté serment en sa qualité d'abbesse ? - Elle n'y a point été forcée.

Si il y a longtemps qu'elle a quitté son abbaye ? - On les a mise dehors il y a environ un an ; depuis ce temps elle a été à Clisson et a ensuite suivi l'armée.

Aussitôt après on interrogea sa femme de chambre, Marie Thomasson, âgée de 58 ans, née au Mourier (Dordogne) :

Interpellée de dire depuis quand elle suit l'armée des brigands ? - Depuis Saint-Florent, qu'elle a passé la Loire avec Lescure, mort avant d'arriver à Fougères, sa femme, Mme de Civrac et les 10 000 femmes qui suivaient l'armée.

Par qui et en quel lieu elle a été arrêtée ? - A une petite lieue d'Angers. C'est la municipalité de l'endroit qui l'a envoyée en cette ville.

De qui elle tient un imprimé intitulé : De par le roi ; extrait des délibérations du conseil militaire des armées catholiques et royales en date du 1er novembre 1793, l'an 1er du règne de Louis XVII, signé Donissan, de la Rochejaquelein, le prince de Talmont, d'Autichamp et autres ? - Elle l'a reçu à Laval par un marchand qui lui enveloppa du sucre dedans.

De qui elle tient l'assignat de 10 livres qui a été trouvé sur elle, au dos duquel est un bon au nom d'un prétendu roi ? - C'est une femme de chambre qui suivait l'armée.

Si elle a connaissance que les brigands et sa maîtresse aient des correspondances avec quelqu'un d'Angers ? - Non.

Comment sa maîtresse et elle ont vécu dans l'armée des brigands ? - Tantôt elles achetaient ou les habitants leur donnaient.

 

Séance tenante, l'ancienne abbesse d'Angoulême et sa femme de chambre furent condamnées à mort ; le même jour, 9 décembre 1793, elles furent toutes deux guillotinées à 5 heures du soir. Voici les motifs de leur condamnation :

1 - Avoir eu des intelligences avec les brigands de la Vendée.

2 - Avoir fait partie des rassemblement de ces brigands.

3 - Avoir été trouvées munies de signes contre-révolutionnaires, notamment la femme Thomasson, qui a été arrêtée avec une proclamation au nom d'un prétendu roi Louis XVII, portant création de 900,000 livres en bons, remboursables à la paie sur le trésor royal, et signés des principaux chefs des brigands.

4 - Avoir provoqué au rétablissement de la royauté et à la destruction de la république française.

F. UZUREAU

La Vendée Historique

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  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
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