Le Père Dorothée, Prêtre et Religieux Capucin d'Alençon

Le Père Dorothée

Le Père Dorothée, prêtre et religieux Capucin d'Alençon, modeste, édifiant, doux et humble de coeur, connu depuis long-temps par son zèle et par toutes les vertus de son état, en portoit encore l'habit, en 1792, après avoir été forcé, comme ses frères, d'abandonner le cloître.

Le jour et la nuit, il étoit occupé à recevoir les confessions, à porter aux malades les secours de l'Eglise.

Il fut traduit devant les officiers municipaux, qui, entre autres questions, lui demandèrent : "Qui êtes-vous ?", - "Je suis religieux Capucin, répondit-il. J'ai fait à Dieu la promesse de l'être, et je le serai toute ma vie". Pendant son interrogatoire, il entendoit les cris d'une populace qui demandoit sa tête : il n'en fit pas avec moins de constance sa profession de Foi. Les officiers municipaux le condamnèrent à une détention de quelques jours. Mais à peine sort-il de la salle, qu'une cohorte d'assassins l'assaille. Il est au milieu d'eux, ce qu'il étoit au milieu des gardes, c'est-à-dire une tranquille brebis qui se laisse conduire à la mort sans résistance. Le saint religieux, entre les mains des bourreaux, bénit le Dieu pour lequel il souffre. Il est d'abord renversé, puis traîné sur le perron de l'hôtel municipal, du haut duquel on le précipite : il tombe tout meurtri et respirant à peine : enfin on l'assomme. Les assassins, posant ensuite son col sur l'affût d'un canon, lui coupent la tête, et la portent en triomphe dans les rues d'Alençon. Cet évènement se passa en août 1792.