PARIS (75) - BRUXELLES - JEAN-BAPTISTE VERNOY DE SAINT-GEORGES, PRÉFET DES DEUX-SÈVRES (1810 - 1869)
JEAN-BAPTISTE-MARIE-JULES VERNOY DE SAINT-GEORGES
Officier de la Légion d'honneur, Préfet des Deux-Sèvres.
Fils de Jean-Baptiste (1751 - 1816), sous-directeur au trésor public, et d'Adélaïde-Louise-Élisabeth-Gabrielle Randon de Lucenay, Jean-Baptiste-Marie-Jules Vernoy de Saint-Georges est né à Paris, le 13 avril 1810, d'une famille honorable et distinguée.
Destiné, jeune encore, à la carrière militaire, il fut admis, après un brillant concours, à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr ; mais préférant la carrière diplomatique à celle des armes, il renonça aux espérances qu'il avait conçues dans sa jeunesse et fut attaché aux légations de France, près les villes Anséatiques. C'est dans cette position qu'il parvint à procurer au gouvernement français des documents importants sur les forts et citadelles que les Anglais faisaient construire à l'embouchure du Weser, pour dominer, avec le fort d'Eligoland, la navigation de l'Elbe et du Wéser.
Étant allé de là aux États-Unis comme attaché à l'ambassade de France, il y était encore lorsqu'éclata la révolution de juillet 1830. La légation fut en quelque sorte abandonnée pendant quelque temps, et il remplit avec la plus grande distinction le poste de chargé d'affaires.
Revenu en France dans le courant de l'année 1832, il y rapporta le traité du 4 juillet 1831 ; alors cédant aux sollicitations de ses parents et de ses amis, il se décida à quitter la diplomatie pour entrer dans la carrière administrative.
Sur ces entrefaites, il contracta une riche et honorable alliance en épousant la fille du général Bernard, ancien aide-de-camp de l'Empereur, qui avait résidé longtemps en Amérique, et qui fut depuis, en France, aide-de-camp du roi et deux fois ministre de la guerre.
En 1835, il fut nommé sous-préfet de Nogent-sur-Seine. Il sut, dans ce poste inférieur, faire preuve d'une activité, d'un zèle et d'une aptitude qui, pour l'ordinaire, ne sont que le résultat d'une longue expérience. Honoré de l'estime et de la confiance de tous ses administrés, lorsque trois ans après, en 1838, il fut appelé à la préfecture du département des Deux-Sèvres, les habitants de Nogent-sur-Seine lui manifestèrent hautement leurs regrets en lui offrant en signe de reconnaissance et de satisfaction, une médaille d'or, qu'il fut autorisé à accepter par ordonnance du roi du 27 octobre 1838.
Un an après son installation à Niort, M. Vernoy de Saint-Georges eut besoin de faire preuve d'énergie dans une circonstance difficile et qui aurait pu avoir des suites funestes. La cherté des grains occasionna en 1839, dans la ville de Niort et les environs, des troubles qui, grâce à l'activité et à l'énergie de M. le préfet, furent promptement étouffés.
Depuis, M. Vernoy de Saint-Georges n'a pensé qu'au bien-être général de son département. Le conseil général, d'après ses rapports, a voté à diverses reprises les sommes nécessaires pour la fondation de plusieurs établissements d'utilité publique. Les routes royales et départementales ont été, ainsi que les chemins vicinaux, entretenus avec un soin tout particulier ; de grands travaux furent entrepris pour l'amélioration de la navigation de la Sèvre niortaise. Par ce moyen, les relations commerciales, en devenant plus faciles, ont été plus fréquentes.
Les arts et l'industrie ont aussi trouvé en lui un protecteur infatigable ; c'est sous son administration que furent créées les expositions départementales des produits des arts et de l'industrie, les associations musicales de l'Ouest furent aussi placées sous son patronage.
Les comices agricoles ont attiré plusieurs fois son attention, et le conseil a voté des sommes pour les faire prospérer. C'est encore sous son administration que fut fondée à Niort la grande association agricole de l'Ouest.
Ce qui a été surtout l'objet de la sollicitude de M. Vernoy de Saint-Georges, c'est l'instruction primaire.
Persuadé que l'instruction est le plus sûr moyen de répandre, dans les plus petites localités, les bienfaits de la civilisation, il a fait fonder une école primaire dans presque toutes les communes de son département, et s'est associé à la création d'un grand nombre de salles d'asile. Mais le plus grand service que M. le préfet des Deux-Sèvres ait rendu à ses administrés, c'est d'être venu à bout de calmer les esprits dans un département si souvent agité par la guerre civile ; il est parvenu à cet heureux résultat en s'appliquant à mériter l'estime et la considération des hommes honorables de tous les partis, et en montrant, dans les circonstances difficiles, un esprit ferme et conciliant tout à la fois.
Il fut nommé, en 1842, chevalier de l'ordre royal de la Légion d'honneur, officier, puis commandeur du même ordre, le 13 janvier 1852.
Nommé, en 1850, directeur de l'Imprimerie impériale, il fut un des rares confidents du coup d'État, et les mesures prises par lui, dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851, pour assurer le secret de l'impression des proclamations, ne contribuèrent pas peu au succès de cet acte.
Il a été remplacé dans son poste, par M. Anselme Petetin, en juillet 1861 et s'est retiré en Belgique.
M. Vernoy de Saint-Georges est mort à Bruxelles le 20 mars 1869.
Armes du général Bernard
Jean-Baptiste Vernoy de Saint-Georges avait épousé, le 1er août 1832 à Paris, Pauline Bernard, née le 21 juillet 1812 à Anvers (Belgique), fille de Simon Bernard, baron d'Empire, Pair de France, et de Marie-Anne "Joséphine"-Népomucène - Crescente-Barbe-Josepha von Lerchenfeld.
De ce mariage sont nés :
- N, né en mars 1836 à Paris ; décédé en mars 1836 à Paris ;
- Valentine, née en 1838 ; décédée en 1838 ;
- Marie-Hélène, née le 7 juin 1841 à Niort ; mariée le 22 janvier 1870 à Paris, avec Joseph-Marie-Ernest de Saqui de Sannes, percepteur à Saint-Révérien (Nièvre), fils d'Hippolyte-Charles-Emilien, marquis de Saqui de Sannes, et de la marquise, née Eudoxie-Constance-Elzéarine de Villeneuve ; remariée à Paris, le 9 octobre 1875 à Paris (16e), avec Alfred-Paul Mathonnet ; veuve en 1888, elle est décédée à Paris, le 16 janvier 1906.
Pauline Bernard est décédée à Versailles, en la maison des Soeurs franciscaines, rue Maurepas, n° 29, le 4 juillet 1891.
Le frère de Jean-Baptiste, Jules-Henri
Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges (1799-1875) est un librettiste, auteur dramatique et romancier français. Considéré comme l'un des librettistes les plus prolifiques du XIXe siècle, il est le grand-oncle du dramaturge Henri Mathonnet de Saint-Georges.
Nicolas Vincent - Le biographe universel - 1er janvier 1846
Dictionnaire universel des contemporains - par G. Vapereau - quatrième édition - 1870
Portrait : Bnf - Gallica