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La Maraîchine Normande
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10 juillet 2023

ENSIGNÉ (79) NÉRÉ (17) - JACQUES MERVEILLEUX DE MORTAFOND, JUGE DE PAIX (1748 - 1829)

JACQUES MERVEILLEUX, SIEUR DE MORTAFOND

Ensigné église z


Fils de Louis et de Marie Mesnard, Jacques Merveilleux est né à Ensigné (Deux-Sèvres) le 3 septembre 1748 et a été baptisé le lendemain.

baptême

Il descendait d'une famille neuchâteloise longtemps représentée dans les Compagnies Suisses au service de la France, et dont une branche, devenue catholique, s'était établie depuis plusieurs générations en Aunis et Saintonge.

Petit-fils d'un juge-sénéchal de Beauvais-sur-Matha, il était avocat au siège présidial de Saint-Jean-d'Angely, au moment de la Révolution.

Jacques Merveilleux fut élu, le 23 juin 1790, administrateur du département de la Charente-Inférieure et, le 30 août 1791, député à la Législative par 410 voix sur 485 votants. Il y siégea avec les partisans de la monarchie constitutionnelle sans prendre la parole ; le 29 janvier 1792, adressa au journal de l'Assemblée une lettre empreinte des illusions que ce parti nourrissait encore :

"Monsieur, les hommes et les divisions qui depuis l'organisation des nouveaux pouvoirs avaient affligé la ville de Saint-Jean-d'Angely, département de la Charente-Inférieure, viennent enfin de faire place aux sentiments de la plus douce fraternité : les papiers publics, qui ont annoncé dans le temps les dissensions dont cette ville a été le théâtre, s'empresseront sans doute de publier les heureuses dispositions où les esprits se trouvent aujourd'hui.

Le rapprochement de tous les partis s'est fait le 23 de ce mois ; il a été accompagné de circonstances qui prouvent combien il était désiré, et qui semblent en garantir la durée. Ce jour-là, les officiers du directoire et des autres corps administratifs de la ville et du canton, cimentèrent leur réunion par un banquet où la gaieté et la décence présidèrent. L'amour de la patrie, qui dirigeait cette fête, ménagea aux convives une situation délicieuse, en même temps qu'elle était pour eux une leçon énergique sur le passé.

Au second service, une députation de canonniers vint annoncer que leur compagnie se proposait de faire hommage aux convives de deux canons qu'elle avait montés et garnis à ses frais. Elle fut accueillie avec transport, et, sur l'invitation civique qui lui en fut faite, elle prononça le serment de vivre libre ou de mourir, d'un ton qui annonçait autant de franchise que de loyauté.

Les officiers de cette compagnie furent invités au banquet, et ils étaient à peine placés qu'un détachement, précédé de tambours, et ayant au centre quatre sapeurs qui portaient une branche de chêne ornée de rubans tricolores, entra en marche, fit le tour de la salle et s'arrêta ; alors un petit canonnier, âgé d'environ 12 ans, s'avança vers le président du district, et lui présenta le bouquet comme une récompense du triomphe que les convives avaient remporté sur eux-mêmes.

Dès ce moment, ce qui n'était d'abord qu'un banquet particulier devint une véritable fête civique, où, au milieu des salves de l'artillerie, la nation , la Constitution, l'Assemblée nationale et le roi furent successivement l'objet des vœux les plus ardents et des hommages de la liberté.

Témoin, monsieur, des troubles qui ont eu lieu dans cette partie de mon département, la nouvelle de ce retour à la concorde et à la paix m'a causé la joie la plus vive, je n'ai pu me refuser au plaisir de rendre ces détails publics, et j'aime à croire qu'ils ne seront pas indifférents aux bons citoyens.

MERVEILLEUX,

Député du département de la Charente-Inférieure ".

mortafond z

Après la session, il revint habiter sa terre de Mortafond, près de Néré.

En 1800, le gouvernement consulaire le nomma conseiller général de la Charente-Inférieure et maire de Néré (1799 - 1826).

signature z

Désigné le 17 mai 1803 pour présider l'assemblée électorale du canton d'Aulnay, il devint, le 3 août 1808, juge de paix de ce canton, fonctions qu'il exerça jusqu'à sa mort, en même temps qu'il présidait le conseil d'arrondissement.

Le 2 décembre 1804, il est présent au Sacre de l'Empereur Napoléon Ier, en la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Le 30 avril 1821, il est fait chevalier de la Légion d'honneur.

Jacques Merveilleux est décédé à Néré, dans sa maison au Petit Mortafond le 17 novembre 1829.

décès 1829

Jacques Merveilleux, fermier de la Commanderie d'Ensigné, avait épousé à Néré, le 20 février 1773, Marie-Thérèse Bouhier (1753 - 1798), fille de Jacques Bouhier et de Jeanne Dubocq.

dont :

- Jeanne-Thérèse, née à Ensigné, le 24 février 1774 ; mariée à Néré, le 2 septembre 1807, avec Pierre Gérard, 59 ans, ancien capitaine d'infanterie, pensionné de l'État ;

- Marie-Louise, née à Paizay-le-Chapt, le 5 mars 1775 ;

- Jacques-Charles, né à Paizay-le-Chapt, le 13 février 1776 ;

- Pierre, né à Paizay-le-Chapt, le 9 juillet 1777 ;

- Louise-Rose, née à Paizay-le-Chapt, le 10 juin 1779 ; mariée à Néré, le 29 prairial an X (18 juin 1802) avec Louis-Guillaume Bertifort (1767 - 1831), fils de Guillaume, chirurgien, et de Françoise Gaschet ; notaire public à Corme-la-Forêt et à Saint-Nazaire-sur-Charente ; dont : Étienne-Pierre-Prosper-Alphonse et Louis-Théophile (maire de Saint-Nazaire-sur-Charente) ; Louise-Rose est décédée à Soubise (17), le 27 juin 1863 ; Louis-Guillaume est décédé à Soubise, le 10 septembre 1862 ;

- Marie, née à Paizay-le-Chapt, le 2 décembre 1780 ; mariée à Néré, le 21 avril 1819, avec Jean-Samuel Favre, capitaine d'infanterie en retraite, chevalier de la Légion d'honneur (6 avril 1811), 46 ans, fils d'Honoré Favre, employé dans les vivres de la Marine, et d'Élisabeth Royer, né à Surgères, le 10 février 1772 ; Jean-Samuel est décédé le 24 février 1820 ; 

- Bénigne, née à Paizay-le-Chapt, le 20 mars 1784 ; mariée à Néré, le 28 janvier 1823 avec Jacques Ménard, capitaine au 11e régiment de cuirassiers, né à Aujac, le 17 novembre 1779 ; blessé d'un coup de boulet à la jambe droite à Leipzig ; chevalier de la Légion d'honneur le 14 mai 1813 ; Bénigne est décédée à Néré, le 12 juillet 1831 ; Jacques Ménard est décédé en septembre 1862 ;

- Henry, né à Néré, le 23 mars 1787 ; décédé en 1870.

Marie-Thérèse Bouhier est décédée à Néré, le 25 novembre 1798.

armes 4 z


Histoire politique et parlementaire des départements de la Charente et de la Charente-Inférieure par Eugène Réveillaud - 1911

AD79 - Registres paroissiaux d'Ensigné

AD17 - Registres d'état-civil de Néré

AN - Base Leonore - LH//1842/47

 

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