LES MOUTIERS-SUR-LE-LAY (85) - CHARLES CAILLEAU, CHEF DE DIVISION DU GÉNÉRAL CHARETTE (1770 - 1851)
CHARLES CAILLAUD fut, pendant la Guerre de Vendée, l'un des principaux officiers de Charette.
EN 1793 :
Pendant le cours de cette année, il a assisté à plusieurs combats, notamment à la première bataille des Moutiers-les-Mauxfaits où il fut blessé à la bouche d'un coup de feu.
Habitant alors la commune de Saint-Florent-des-Bois, dévoué par principe et par sentiment aux intérêts de son Roi, il opéra l'un des premiers rassemblements qui eurent lieu dans le pays. Se réunit à M. de St-Pal de Choupe et Bulckeley à la ville de la Roche-sur-Yon, où il fut fait commandant et assista en cette qualité à la seconde bataille des Sables. Peu de jours après, il reçut l'ordre de son général, de se réunir à M. de St-Pal pour prendre la ville de Mareuil où ils firent beaucoup de prisonniers.
EN 1794 :
Il assista à tous les combats qui eurent lieu dans le courant de cette année, tant sous les ordres du Général de Roisrand que sous ceux du Général Charette. A la bataille des Clouzeaux, il eut son cheval tué sous lui. A la Tabarière, il fut blessé à la jambe gauche d'un coup de feu. A Saint-Colombin, il reçut un autre coup de feu à la jambe droite ; à la seconde bataille de Challans, son cheval fut tué sous lui, et il éprouva le même accident à la bataille de Saint-Cyr.
A la nomination du Général en chef des Armées Vendéennes, qui se fit à Châtillon, il fut désigné comme un des premiers officiers de l'armée pour assister à cette nomination. Peu de jours après, il battit les Républicains en la paroisse de Champ-Saint-Père et fit quelques prisonniers.
Après le passage de l'armée en Bretagne, il se réunit au Général Charette, conservant toujours son grade de Commandant. Le 19 avril 1794, à la sortie de la deuxième affaire des Moutiers-les-Mauxfaits, le Général le nomma sur le champ de bataille et en présence de toute l'armée, Colonel, chef de division. Cette division était surnommée Division de Luçon. Il a constamment combattu en cette qualité sous les ordres du brave Général Charette, dont le nom est à jamais célèbre dans les fastes de la Vendée, et celà jusqu'à l'époque de sa mort...
Obligé de se soumettre à la loi du vainqueur, il fut arrêté six jours après par les ordres du Général Hoche, pour mesure de sûreté et conduit de prison en prison. A Saumur, il éprouva pendant neuf mois les peines de la plus dure captivité. Enfin, il obtint la permission de rentrer chez lui aux conditions de se présenter tous les huit jours devant les autorités administratives du canton.
Quelques temps après, il fut encore arrêté par mesure de sûreté et conduit à Fontenay où il resta prisonnier pendant trois mois et prisonnier plus maltraité qu'il ne l'avait été jusqu'alors.
[Le commissaire du directoire exécutif près l'administration de La Chaize-le-Vicomte, Hy. Arceau, a fait l'objet de quelques notes concernant sa conduite, on peut y lire à propos de Caillaud : - Il ne fréquente presque que des gens suspects ; cy-devant chefs de rebelles, entretient des correspondances avec Caillaud, évadé des prisons de Saumur ; a prêté son cheval à la femme de ce cy-devant chef des rebelles, pour l'aller voir à Saumur, peu de jours avant son évasion. C'est lui, dit-on, qui est chargé de la correspondance entre Caillaud et sa femme." (AD85 - AN F1b II - vue 43)]
EN 1799 ET EN 1804 :
A un combat qu'il livra dans la commune de Saint-Martin, son cheval fut blessé sous lui. A Bournezeau, il fit capituler les Républicains qui étaient fortifiés dans le château. Dans la commune de Thorigné, il livra une bataille dans laquelle il fit quarante prisonniers dans le nombre desquels étaient le Commandant et M. [Le] Gueult, Commissaire du Pouvoir Exécutif.
Dès le commencement de cette année, il fut en correspondance avec le Général Comte de Suzannet, pour la reprise des armes contre les ennemis du Roi. Dans le courant du mois d'octobre, il rassembla la division qu'il commandait sous les ordres de ce Général et combattit avec elle, jusqu'à l'époque du licenciement qui fut ordonné par lui. En 1804, il tint correspondance avec M. Daniau du Sirat, pour effectuer des approvisionnements de guerre.
EN 1815 :
Il s'est trouvé dans les derniers mouvements de ce pays aux combats d'Aizenay.
Toujours dévoué à la cause de son Roi, portant toujours dans son coeur des principes et des sentiments qu'il ne pourra perdre qu'avec la vie, il vit le retour des Bourbons en France avec une joie, avec un bonheur que l'expression ne peut pas rendre, et quand, à la suite d'une conspiration aussi neuve qu'inconcevable pour l'histoire, Buonaparte vint, pour la seconde fois souiller le sol français, il reprit les armes à ce moment, et commandant toujours dans son grade de Colonel en chef de Division, ne les a quittées qu'à l'époque du retour de Louis XVIII à Paris.
Quoiqu'il ait servi pendant longtemps dans le grade de Colonel, et qu'il avait été nommé Chevalier de Saint-Louis par promotion du 7 novembre 1814, il n'en a point encore reçu les brevets définitifs et il réclame des bontés du Roi que cette dernière faveur lui soit accordée comme une récompense de ses bons et loyaux services et à la retraite pour laquelle il a été proposé.
Bourbon-Vendée, 10 octobre 1815
Caillaud, Colonel, Chevalier de Saint-Louis".
Cet état de services, signé par Caillaud lui-même, était certifié sincère et véritable par plusieurs officiers supérieurs de l'Armée Royale Vendéenne.
Le tableau des pensions attribuées en date du 16 mai 1816 indique qu'il participa aux combats de la Tabarière et de St-Colombin, qu'il a reçu un coup de feu à chaque jambe, qu'il a commencé la guerre en 1793 et qu'il l'a faite jusqu'à la fin de la manière la plus distinguée et qu'il a rendu les plus grands services. Il a passé tous les grades pour arriver à celui de colonel. Il a été en prison et constamment persécuté à raison de son opinion et de son dévouement à la maison des Bourbons. Il est proposé pour une pension de neuf cents francs. (AD85 - SHD XU 33-2 - 16 mai 1816 - vue 59/59)
Charles Caillaud fut maire de La Limouzinière de novembre 1815 à janvier 1818.
Son père, André Caillaud, fils de Pierre Caillaud et de Marie-Anne Le Voyer, avait épousé à Nalliers, le 26 juin 1759, Anne Malécot, fille de Jean Malécot, maître boulanger à Nalliers, et de Marie Crémoys ; Anne Malécot mourut le 15 mars 1768 au bourg des Moutiers-sur-le-Lay, âgée de 40 ans.
André se remaria le 23 janvier 1770 aux Moutiers-sur-le-Lay, Esprit-Claire Métivier, fille mineure de Jean Métivier et de Jeanne Balineau. André Caillaud, ancien syndic et fabriqueur de la paroisse, est décédé aux Moutiers, le 26 octobre 1791, à l'âge de 62 ans ; étaient présents à la sépulture, Charles et André, fils du défunt, et Charles-François Malécot, maire de la commune.
Charles Caillaud est né aux Moutiers-sur-le-Lay, dans la nuit du 13 au 14 avril 1770, et baptisé le 14 en cette paroisse pendant la cérémonie de l'office du Samedi Saint.
Charles Caillaud, serrurier à la Copechagnière, épouse à Saint-Florent-des-Bois, le 25 décembre 1792, Marie-Marguerite Rézeau, âgée de 34 ans, fille de Jean Rézeau et de Marguerite Doillard, veuve de Jean-Pierre Berthomé, fermier aux violières, décédé à St-Florent-des-Bois, le 5 janvier 1790.
De ce mariage sont nés :
- Marie-Victoire, à Saint-Florent-des-Bois, le 13 octobre 1793 ; célibataire ; décédée aux Juraires, à La Limouzinière, le 5 octobre 1865 ;
- Charles-Pierre, né à la Limouzinière, le 20 fructidor an VII (6 septembre 1799) ;
- Marie-Augustine, née à La Chaize-le-Vicomte, le 16 frimaire an X (7 décembre 1801) ; mariée au Bourg-sous-la-Roche, le 24 janvier 1826, avec Pierre-Charles Nauleau, fils de Charles-Henry Nauleau, propriétaire, et de Rose Tardy ; instituteur aux Brouzils ; puis employé dans les bureaux de la Préfecture ; dont Marcellin-Sigismond-René, né au Bourg-sous-la-Roche, le 15 novembre 1828 et décédé en la maison de son grand-père à Château-Fromage, le 19 février 1846, à l'âge de 17 ans. Pierre-Charles Nauleau, percepteur, est décédé au Bourg-sous-la-Roche, dans la maison de son beau-frère, François Delaunay, tailleur d'habits, le 27 août 1833, à l'âge de 30 ans. Marie-Augustine est décédée à La Roche-sur-Yon, le 12 août 1830, à l'âge de 29 ans.
Marie-Marguerite Rézeau est décédée au Bourg-sous-la-Roche, le 19 mars 1821.
CHARLES CAILLAUD est décédé le 21 juillet 1851 à Château-Fromage (commune alors rattachée, depuis une ordonnance royale du 21 août 1827, au Bourg-sous-la-Roche).
AD85 - Notes généalogiques de Jean Maillaud - 2 Num 521 432
Dessin représentant Caillaud : Prestiges de la Vendée de Georges Bordonove.
AD85 - Registres paroissiaux et d'état-civil des Moutiers-sur-le-Lay et du Bourg-sous-la-Roche