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La Maraîchine Normande
10 janvier 2021

TROMAREY (70) PARIS (75) - JEAN HECTOR DIT LEGROS, ADJUDANT-GÉNÉRAL (1768 - 1837)

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JEAN HECTOR est né à Tromarey (Haute-Saône), le 27 septembre 1768. Sa naissance n'ayant pas été enregistrée dans les registres paroissiaux de Tromarey, il eut recours, plus tard, à  l'établissement d'un acte de notoriété et de plusieurs témoignages pour la confirmer.

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Tout en bas du document ci-dessus, se trouve dissimulé dans un coin, un portrait de profil dessiné ; serait-ce celui de Jean Hector ?

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Dès sa plus tendre enfance, il fut placé en pension à Paris pour y faire ses études au collège de Navarre. C'est là qu'une main protectrice, main invisible [d'où le surnom de Legros peut-être], prit soin de son éducation pour laquelle les dépenses ne furent point épargnées.

A la fin de ses études, il obtint en 1791 la chaire de mathématiques et de physique dans l'université de Caen où il professa pendant 18 mois.

Puis en 1792, il prit la carrière des armes et fut nommé capitaine de grenadiers dans le 7e bataillon du Calvados.

SERVICES

- Capitaine de grenadiers au 7e bataillon du Calvados, le 7 novembre 1792 ;

- Chef de bataillon, le 23 septembre 1793 (nommé sur le champ de bataille par les représentants du peuple à Niort) ;

- Adjudant-général, chef de brigade, le 1er brumaire an II (22 octobre 1793), nommé sur le champ de bataille par les représentants du peuple à l'armée de l'Ouest ; Réformé par la suppression de l'armée de l'Ouest le 1er vendémiaire an V (22 septembre 1796) ; Remis en activité le 20 nivôse an V (9 janvier 1797) jusqu'au 29 vendémiaire an VII (20 octobre 1798) ; Remis de nouveau en activité le 4 août 1799 ;

- Général de brigade, le 1er prairial an VIII (21 mai 1800), nommé sur le champ de bataille par le général en chef Masséna à l'armée d'Italie ;

A servi jusqu'au 19 février 1810.

_____________________

En l'an III, une procédure est engagée contre l'adjudant-général Hector dit Legros, accusé d'avoir fait fusiller sans jugement 80 prévenus dans la plaine de Mauves, dont des femmes et des enfants de moins de onze ans ; l'accusé explique qu'il l'a fait sur ordre de Carrier et qu'il a épargné les enfants.

Dans un dossier des Archives Nationales, cote AN W 70-1, on trouve, à ce propos, quelques notes sans en-têtes, sans dates, ni signatures :

la première :  n° 3398Le général Hector a été chargé de faire exécuter les fusillades des individus qui n'avoyent point été jugés parmi lesquels il y avoit des femmes et des enfants au-dessous de l'âge de 11 ans.
Il faut faire traduire ce particulier au tribunal comme complice des membres du Comité, il donnera des grands renseignemens sur les expéditions faites à Nantes. Il faut aussi faire venir Robin.

La seconde : Il étoit accusé d'avoir fait faire une exécution à la plaine de Mauve de 80 brigands. Il est demeuré constant aux débats que cette exécution avoit été faite par un autre d'après les aveux de Carrier. D'après la déclaration d'autres témoins, et celle d'Hector, est qu'au contraire il avoit fait beaucoup de démarches pour empêcher l'exécution des enfans, ce qu'il avoit obtenu. Le considérant du citoyen Petit concernant le général Hector se trouve dans les papiers qu'il a laissé dans son cabinet. Il trouve bon qu'on y voye.

Le témoignage d'Hector, lors du procès de Carrier, au tribunal criminel révolutionnaire, est rapporté dans la Gazette nationale ou le Moniteur universel n° 97 du Septidi 7 nivôse l'an 3e (Samedi 27 décembre 1794) :

Jean-Hector Legros, adjudant général, chef de brigade à l'armée de l'Ouest, et détenu, dépose que, depuis deux ans, il combat les rebelles de la Vendée ; il prétend avoir rendu les services les plus essentiels, et, pour récompense, avoir été abreuvé d'amertume et d'humiliations, conduit de brigade en brigade, de prison en prison, comme un ennemi de son pays, quoiqu'il n'ait jamais cessé de le servir.

Il raconte les différentes expéditions dont il a été chargé avec Savary ; il déclare que Carrier lui avait défendu de faire aucun prisonnier, ordre auquel il n'a cependant pas déféré.

"J'ai perdu cet ordre, ajoute-t-il, mais d'Hennebourg et deux citoyens d'Ancenis l'ont vu.

Je conduisis environ quatre-vingts brigands à Nantes ; je me rendis chez Carrier, qui m'ordonna de les faire fusiller, ainsi que les enfants. Il périrent à la plaine de Mauves ; les enfants, enlevés par plusieurs citoyens, échappèrent à ce supplice.

Le régiment de La Marck manquait de souliers : je fus chez Carrier pour lui en demander ; on me dit qu'il dînait sur la galiote : je l'y trouvai. Fouquet frappait sur une table, et disait : "Si tu ne fais périr tous les contre-révolutionnaires, tout est perdu."

Je n'ai fait périr ni femmes ni enfants sur la rive droite de la Loire ; j'ai sauvé quelques individus qui se rendaient à moi ; si on l'avait su, j'aurais été fusillé.

Quand nous voulions parler en faveur de ceux qui se rendaient, on nous répondait que la force armée devait obéir."

Hector, en terminant sa déclaration, expose les causes de la prolongation de la guerre de la Vendée, et annonce qu'il a un ouvrage sous presse sur cet objet.

 

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Au verso du titre de cet ouvrage se trouve un "Avis de l'éditeur", qui nous initie aux déboires éprouvés par le citoyen Legros. "Nous croyons devoir prévenir nos lecteurs que les circonstances fâcheuses où l'auteur s'est trouvé, ne lui ont pas permis de mettre à cet ouvrage la perfection qu'il eût désiré. Incarcéré dès le commencement de son travail, qui n'était alors qu'ébauché, attaqué de plusieurs accès de fièvre, transféré ignominieusement au tribunal révolutionnaire, où malgré le repos de sa conscience, un accusé n'est jamais sans inquiétude, il a pu commettre quelques négligences, etc." (Le Loir-et-Cher historique, archéologique, scientifique, artistique et littéraire - Huitième année - n° 3 - 15 mars 1895 - p. 84)

Le 29 brumaire an III (19 novembre 1794), Jean Hector écrit, de Blois, une lettre adressée au citoyen accusateur public près le tribunal révolutionnaire à Paris : (AN W 70-1 vue 10)

Je viens de livrer à l'impression un Mémoire intéressant sur la guerre de la Vendée que j'ai divisé en trois parties. Dans la première, j'ai dévoilé les causes de la durée de cette guerre ; dans la seconde, j'ai développé les moyens de la terminer promptement ; et dans la troisième, j'ai donné un projet de repopulation et d'administration dans cette immense partie de la France qui contient 570 lieues carrées.
J'ai intitulé ainsi mon Mémoire : Coup d'oeil politique & militaire sur la Vendée. J'ai pris pour texte les paroles de Tacite ...
Cet ouvrage, citoyen, est trop intéressant par lui-même, pour que tu ne me laisse pas quelques jours de plus à Blois afin d'y donner la dernière main, afin d'en corriger les épreuves. Je jette au grrand jour sur les deux fameux procès que vous jugez, savoir celui des noyades et celui des généraux de la Vendée. Il est donc de l'intérêt du tribunal, il est de l'intérêt national que tu accèdes à la demande que je te fais. (Les deux premières feuilles sont déjà imprimées, il en faut encore huit ou neuf, et tout est en train).
J'ignore absolument les motifs de mon incarcération, ce que je sais, c'est que chaque citoyen doit payer son tribut à la patrie et à la liberté, voilà ce qui seul peut être de nature à me consoler. Signé : Hector Legros, adjudant général, chef de brigade."

 

SIGNATURE HECTOR


Le 30 frimaire an III (20 décembre 1794), il écrit au citoyen Le Blois, accusateur public près le tribunal révolutionnaire séant au Palais à Paris : (AN W 70-1 vue 7)

"Je suis détenu dans les prisons depuis l'instant où vous avez lancé un mandat d'arrêt contre moi. A peine ai-je paru au tribunal, et répondu aux interpellations qui m'ont été faites, que les jurés et les juges ont déclaré que je ne devois en aucune manière être mis en jugement. J'ai été en conséquence envoyé à l'hospice jusqu'à la fin du procès. Depuis bien des jours, il est fini, et moi seul sur qui n'a pas tombé l'ombre du soupçon, suis encore retenu dans les fers. J'ignore à quelles machinations, à quels satellites je dois cet honorable traitement ; ce que je sais, citoyen, c'est que j'ai été traîné de prisons en prisons par vos ordres ; et si vous avez cru qu'il étoit de votre devoir de m'arracher à mes fonctions, et de me faire boire à longs traits l'ignominie et l'opprobre sur la simple déposition d'un faux témoin, d'un être immoral, d'un homme convaincu de crimes, je crois, moi, qu'il est de votre justice et de votre honnêteté de faire auprès du Comité de Sûreté générale les démarches nécessaires pour que ma liberté me soit restituée.
P.S. J'ai commis une erreur, citoyen, en vous priant de vouloir bien vous transporter auprès du Comité de Sûreté générale, faites moi passer à ma prison expédition de l'acte des juges et des jurés par lequel il cons[ta]te qu'il n'a existé aucune matière pour que je fusse mis en jugement. Vous m'obligerez.
Signé Hector Legros, adjudant général, chef de brigade à l'armée de l'Ouest."

CAMPAGNES

- A fait les campagnes de l'Ouest
- des Pyrénées occidentales
- des Côtes de l'Océan
- d'Italie
- d'Autriche
- de Rome
- de Gênes
- de Prusse
- de Suède
- d'Allemagne
- de Flessingue
- de la Drave.

ACTIONS - BLESSURES

- Armée de l'Ouest. Au nom de la République française, les représentants du peuple français près de l'armée de l'Ouest, après avoir vu les états de services du citoyen Hector, chef de bataillon, commandant les grenadiers de l'armée, ouï le rapport des généraux Kléber, Marceau, Beaupuis, Aubert-Dubayet et Westermann : Considérant que ce militaire a donné depuis le commencement de la guerre des preuves sans nombre d'intrépidité, de valeur et de courage ; qu'à la bataille de Cholet, il s'est précipité à la tête des grenadiers dans les rangs ennemis, les a culbutés et a reçu de grandes blessures, ont nommé ledit citoyen Hecteur, adjudant général chef de brigade sur le champ de bataille, et le confirmant dans ce grade, invitent en conséquence le Ministre de la guerre à lui expédier son brevet dans le plus court délai. Fait à Angers, le 1er jour de la 1ère décade de Brumaire an II. Signé : Francastel, Bourbotte, Turreau, Choudieu.

- Armée des Pyrénées. Au quartier général de Bayonne, le 30 fructidor an IV (16 septembre 1796), le général en chef des Pyrénées occidentales déclare que le citoyen Hector, adjudant général a servi la dernière campagne à l'armée des Pyrénées occidentales avec la plus grande distinction ; qu'il doit des éloges à ses talents, à ses principes et à sa moralité ; qu'à la bataille d'Irrust..., il a donné des preuves de courage et d'intrépidité et qu'on a du beaucoup aux valeurs qu'il a développé. Signé Moncey.

Liberté. Armée des Pyrénées occidentales. Égalité. État-major général. Nous, général en chef de l'état-major général ... généraux et adjudants généraux de l'armée des Pyrénées occidentales certifions que le citoyen Hector a servi dans la dite armée en qualité d'adjudant général jusqu'à la paix avec l'Espagne, qu'il a constamment déployé le courage et l'intelligence d'un bon militaire et pratiqué les vertus d'un vrai républicain, que dans toutes les occasions, il s'est conduit en homme d'honneur et de probité. Certifions en outre qu'il a toujours joui de l'estime de tous ses frères d'armes. Fait au quartier général de l'armée à Jean-de-Luz le 22 f... an III de la République. Vu et certifié par le général en chef Moncey - par les généraux de division, Auguste Lespinasse - Manco - Castelvert - d'Eroques - Sahuguet - par les généraux de brigade César Vernier - Grand-Jean - Caillet - Morand - Castelpers - Merle - Cerisier (?).

- Armée des Côtes de l'Océan. Au quartier général de Rennes, le 18 prairial an IV (6 juin 1796). Hoche, général en chef à l'Adjudant Commandant Hecteur. M. le général Hoche par un ordre du jour du 7 prairial an IV, ayant demandé pour une expédition secrète et hazardeuse 40 officiers de l'armée, tant généraux qu'officiers de bonne volonté et bien déterminés, et le susdit adjudant général ayant saisi cette occasion de prouver son dévouement à sa patrie, me demandait avec instance d'être admis au nombre des 40. Le général en chef lui transmit la lettre suivante : "J'ai reçu la lettre par laquelle vous demandez à être admis au nombre des 40 officiers demandés à l'ordre, je saurai en temps et lieu reconnoître votre zèle et le mettre à profit. Signé : Hoche".

- Division de l'Est des Côtes de l'Océan. Au quartier général d'Alençon, le 10 vendémiaire an V de la République (1er octobre 1796). Le général divisionnaire Dumesnil à l'adjudant général Hector : "Je vous transmet, général, le certificat de service ci-joint ; je suis bien charmé que le Gouvernement vous emploie de nouveau dans une autre armée, vous êtes jeune, vous avez du zèle et beaucoup de force pour soutenir les fatigues de la guerre ; l'intérêt de la République ne peut que gagner en vous confiance. De nouveau Commandant militaire, votre intelligence vous fera toujours mériter les éloges que vous donneront ceux qui ont l'avantage de vous connoître. Signé : Dumesnil".

Le général Dumesnil atteste que l'adjudant général Hector a été employé en cette qualité à la division de l'Est des Côtes de l'Océan, qu'indépendemment des fonctions de son état, il a été chargé du commandement des pays révoltés dans lesquel il a beaucoup contribué à y apporter la paix par des mesures de prudence, de sagesse, de fermeté. Je certifie qu'il est comme nous fortement animé du désir de faire triompher la liberté et d'assurer l'exercice des lois et le gouvernement républicain. Signé : Dumesnil.

- Armée d'Italie. Je soussigné général de division certifie que l'adjudant général Hector a servi sous mes ordres en Italie, avec zèle, honneur, distinction et probité, qu'il a donné partout des preuves de bravoure et de courage, et qu'à la prise de Gradisca où il a été blessé, il s'est particulièrement distingué en donnant des preuves de talents rares qui l'ont rendu digne de toute ma confiance et de mon estime particulière. Milan, le 10 pluviôse an VI (29 janvier 1798). Signé : Bernadotte (aujourd'hui roi de Suède).

- Armée d'Italie. Au quartier général de Gênes, le 1er prairial an VIII (21 mai 1800). Masséna, général en chef à l'adjudant général Hector, commandant les forts de l'Eperon, du Diamant et des Deux frères. C'est avec une sensible joie, Citoyen, que je me plais à vous rendre la justice qui vous est due, en récompensant votre courage pour la conduite honorable que vous avez tenu dans cette campagne, et notamment pour les actions du 17 germinal et 10 floréal, où à la tête de votre brigade, vous avez dans la première tué un bon nombre d'ennemis, pris un convoi de 60.000 cartouches et fait prisonnier le général Baron d'Aspré avec la plus grande partie de son régiment et dans la deuxième, enlevé aux Autrichiens les échelles préparées pour l'assaut et fait mettre bas les armes à un bataillon ennemi, après vous être emparé de son drapeau. C'est d'après ces actions et quantité d'autres, d'une intelligence et d'une bravoure distinguée qui se sont passée sous mes yeux, que je veux en vertu des pouvoirs qui me sont confiés, et au nom du Gouvernement, récompenser votre zèle en vous nommant par la présente, général de brigade, sur le champ de bataille. J'aime à croire que l'amour de la patrie, que la voix de l'honneur et celle du devoir dirigeront constamment tous vos pas et que votre pays trouvera toujours en vous un zélé défenseur de la liberté, des loix et du Gouvernement. Signé : Masséna.

- L'adjudant général Hector fut dangereusement blessé au Blocus de Gênes, le 4 prairial an VIII (24 mai 1800), en combattant l'ennemi à la tête des 106, 97 et 24 e Régiments.

- Liberté. Armée d'Italie. Au quartier général de Milan, le 28 thermidor an VIII (16 août 1800). Égalité. Masséna, général en chef, vu le certificat ci-joint du Citoyen cavalier Desmont, et Querère, officier de santé de 1ère classe, employés à l'armée d'Italie, autorise l'adjudant Commandant Hector à se rendre à Paris pour se faire guérir des blessures qu'il a reçues au blocus de Gênes, et se faire faire l'extraction d'une balle qui est restée dans la cuisse gauche. Masséna.

- Paris, le 11 ventôse an IX (2 mars 1801). Le Ministre de la Guerre, vu le certificat délivré par les officiers de santé préposés à Paris pour la visite des militaires à l'adjudant commandant Hector accorde à cet officier supérieur un congé de convalescence de deux mois pendant la durée duquel il jouira du traitement d'activité affecté à son grade. Alex. Berthier.

- Paris, le 11 floréal an IX de la République (1er mai 1801). Le Ministre de la Guerre, vu le certificat délivré par les officiers de santé préposés à Paris pour la visite des militaires à l'adjudant commandant Hector, accorde à cet officier supérieur un congé de convalescence de deux mois, pendant la durée duquel il jouira du traitement d'activité affecté à son grade. Alex. Berthier.

- Des sbires soudoyés par l'ennemi pour assassiner les français, lui portèrent un affreux coup de poignard dans le flanc gauche, le 17 messidor an VIII, en pleine rue à Milan.

- Le général en chef Masséna dans sa dépêche datée de Milan, 12 messidor an VIII (1er juillet 1800) au 1er Consul Bonaparte, a demandé pour le susdit adjudant général, un sabre d'honneur, eu égard à ses actions et blessures.

- Paris, le 1er ventôse an X (20 février 1802). Le Ministre de la Guerre à l'adjudant commandant Hector, à Mantoue. J'ai reçu citoyen la lettre que vous m'avez adressée le 21 nivôse dernier pour obtenir votre confirmation dans le grade de général de brigade et votre mise en activité comme tel. Je regrette que les circonstances actuelles m'empêchent de seconder vos désirs, attendu que le nombre des 240 généraux de brigade faisant partie de l'état-major général de l'armée, est complet ; je saisirai avec plaisir l'instant favorable de proposer votre confirmation dans un grade auquel vous avez mérité d'être élevé sur le champ de bataille. Je vous salue. Alex. Berthier.

- Légion d'honneur. Paris, le 16 pluviôse an II (4 février 1794). Le Grand Chancelier de la Légion d'honneur au citoyen Hector, membre de la Légion d'honneur. Le grand Conseil de la Légion d'honneur vient de vous nommer membre de cette Légion. Je m'empresse et je me félicite vivement de vous annoncer ce témoignage de l'estime du grand Conseil et de la reconnaissance nationale. J'ai l'honneur de vous saluer. B.J.E.L. Lacépède.

- Légion d'honneur. Paris, le 26 prairial an XII (15 juin 1804). Le Grand Chancelier de la Légion d'honneur à M. Hector, adjudant commandant, officier de la Légion d'honneur. L'Empereur en Grand Conseil vient de vous nommer M. officier de la Légion d'honneur. Je m'empresse de vous annoncer ce témoignage particulier de S.M. et de la reconnaissance de la Nation. B.G.E.L. Lacépède.

Je soussigné, certifie que Monsieur l'Adjudant commandant Hector s'est comporté dans cette campagne avec beaucoup de courage, de zèle et d'intelligence, et notamment au siège de Colberg, où, dans la journée du 1er juillet, à la tête du 93e Régiment (qui a perdu dans cette affaire 466 hommes), de deux bataillons italiens et du 2e Régiment d'hussards hollandais, il a enlevé, sous un feu très vif de l'ennemi, toutes les redoutes de la gauche de cette place, ainsi que quatorze pièces de canon et leurs caissons ; est arrivé jusque sous ses murs et y a pris position ; desquels faits, j'ai reçu le rapport officiel de M. le général de division Loizon, commandant le siège de Colberg. Je certifie, en outre, qu'il s'est également bien comporté dans la défense des Isles d'Ussedum et de Wolin qui lui a été confiée, et où il a repoussé l'ennemi dans deux descentes qu'il a tentées. Stralsund, le 24 août 1807. Le général chef de l'Etat major général du corps d'armée d'observation de la grande armée. Signé : Rostolland.

- Glogan. 23 juillet 1808. A S.A.SS Le Prince Alexandre. Monseigneur, j'ai l'honneur d'adresser ci-joint à V.A.SS une lettre de M. l'adjudant commandant Hector, avec un état de ses services et un certificat de différents officiers de santé. V.A. connaît cet officier supérieur qui se trouve forcé par ses blessures de demander sa retraite. Il a eu l'honneur de servir long-temps sous vos ordres en Italie. En obtenant sa retraite d'adjudant commandant, il désirerais aussi obtenir le grade de général de brigade. V.A. pensera sans doute que ses bons services méritent que S.M. lui fasse cette faveur en assurant V.A. que M. l'adjudant commandant Hector est véritablement hors d'état de faire la guerre, je la prie humblement de demander pour lui à S.M. le grade de général de brigade en même temps que sa retraite d'adjudant commandant.Je suis & le général divis. comte de l'empire : commandant par intérim le 6e corps. J.G. Marchand.

- De neuf coups de feu que le sieur Hector a sur le corps, sept sont guéries, deux seules sont inguérissables, savoir un coup de mitraille à la main droite et une balle restée dans la cuisse gauche.

- Armée d'Observation d'Italie, Etat-major général. Ordre du jour du 18 septembre 1819 ... Le général comte Verdier commandant la lieutenance formant l'aile gauche de l'armée, ayant eu avis qu'un fort détachement de troupes ennemies avoit passé la Drave et s'était empar de la ville de St-Ermagore d'où il faisait de continuelles incursions dans la vallée de la Gail, détacha du corps d'armée le chef d'état-major de la lieutenance le général Hector, avec trois bataillons et un escadron ; et lui donna ordre de reprendre St-Ermagore et de forcer l'ennemi à repasser la Drave.

Le 16 au matin, les troupes françaises passèrent la gail et tardèrent peu à joindre l'ennemi qui s'était mis en ordre de bataille. Le chef d'état-major disposa aussitôt ses troupes pour l'attaque et ayant marché sur les Autrichiens au pas de charge malgré un feu très vif de leur part, il les chassa de toutes leurs positions et les força de rentrer à St-Ermagore où ils crurent pouvoir défendre la place. Mais le général Hector se porta sur les hauteurs qui dominent la ville et s'en étant emparé après un combat opiniâtre, il fit de cette position un feu si soutenu contre St-Ermagore que les Autrichiens furent obligés de l'évacuer, en laissant dans la place un grand nombre de tués et blessés. Les troupes françaises poursuivirent l'ennemi jusqu'à la nuit et après avoir fait une vingtaine de prisonniers, elles le forcèrent de reposer la Drave.

Toutes les troupes qui ont combattu dans cette journée, ont fait leur devoir en imitant leurs chefs, parmi les officiers supérieurs, le chef d'état-major de la lieutenance Hector nomme comme celui qui s'est plus particulièrement distingué le chef de bataillon Gama (?), adjoint à l'état-major et qui a fait lui-même plusieurs prisonniers.

S.A. exprime sa satisfaction aux troupes qui ont combattu dans cette journée ainsi qu'à leurs chefs.

Du quartier général de Layback, 18 septembre 1813. Le général de division, chef de l'Etat-major général, Comte Vignolles.

 

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Nommé chevalier de la Légion d'honneur le 16 pluviôse an II (4 février 1794), il est promu officier, par décret du 14 juillet 1812, et obtient alors une pension de 1.200 francs.

En 1813, Jean Hector se retire en Italie, à Mantoue, où il est propriétaire et où il doit prendre annuellement les eaux d'Abono suite à une blessure. Il omet alors de réclamer le paiement de sa pension pendant plusieurs années et d'après la législation française les arrérages non réclamés pendant trois ans sont frappés de déchéance. Après une correspondance abondante, il est rétabli dans la jouissance de cette pension à partir du 1er juillet 1823.

A partir de 1834, les soucis pour recevoir sa pension reprennent et peu de jours avant sa mort, le 31 octobre 1837, il écrit de Paris, rue de Rivoli, n° 6, Hôtel des Tuileries, au Grand Chancelier, réclamant encore une fois le paiement de sa pension :

"Monsieur le Grand Chancelier,
En ma qualité d'Officier de la Légion d'honneur, j'ai droit à un traitement annuel de mille francs. Ce traitement m'est dû à partir du 1er janvier 1834. M'étant présenté dans les bureaux de la Grande Chancelerie, il y a déjà plusieurs jours pour en toucher le montant, il m'a été répondu que j'avais encouru la déchéance, et que je devrais m'adresser à vous pour obtenir le rétablissement de mon traitement ; dans cette position, je viens vous prier, Monsieur le Grand Chancelier, de vouloir bien ordonner à mon profit le payement des années 1834, 1835 et 1836 qui me sont dues. Je puis vous assurer qu'il n'y a eu aucune négligence de ma part pour toucher mon traitement, attendu qu'ayant été obligé d'aller dans le midi pour soigner ma santé, l'indisposition dont je suis encore atteint ne m'a permis de revenir à Paris que vers le premier jour de ce mois.
J'ai l'honneur d'être
Monsieur le Grand Chancelier
Votre très humble serviteur,"

signature 1837

 

Rentré en France sous la seconde Restauration, Jean Hector dit Legros est mort à Paris le 5 novembre 1837,  à l'âge de 69 ans, et si l'on en juge par sa lettre citée ci-dessus, il est décédé Rue de Rivoli, n° 6, Hôtel des Tuileries. Selon son dossier d'officier de la Légion d'honneur, Jean Hector n'a pas d'héritiers.

 

Vue de Tromarey : photo de M. Morlin 2009 - Site clochers.free.fr 

A.N. - Base Leonore - LH/1564/4

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