ST-CYR-EN-PAIL (53) ALENÇON (61) - LOUIS-ZACHARIE BAUDOUIN DIT BEAULIEU, CHOUAN (1780 - 1803)
Le tribunal spécial a jugé le 26 prairial le nommé LOUIS BAUDOUIN dit BEAULIEU, de Saint-Cyr-en-Pail, département de la Mayenne. Ce malheureux, qui n'a pas 30 ans, s'était signalé dans le département de l'Orne et les départements voisins par toutes sortes de crimes et d'attentats.
Voleur, incendiaire, assassin, il avait porté les armes pendant les révoltes des chouans, et avait, depuis les amnisties, continué le cours de ses forfaits.
Cet homme, d'une figure basse, et d'une stature ignoble et faible, sans éducation comme sans moyens, avait fait partie de diverses bandes de brigands, avec Charles, Engerrand dit le marquis d'Ardanges, Cordelier, Desnos, Grudel, le Sec de la Pôté, Giverny, Quincey, Petit de Champfremont, et quelques autres bandits qui ont pour la plupart terminé leurs jours et leurs crimes sous le fusil ou sur l'échafaud.
Beaulieu restait presque seul d'une bande de ces scélérats, qui, après l'extinction de la guerre intestine, n'avait cessé de se livrer au pillage des malles sur les grandes routes, à l'enlèvement des acquéreurs de domaines nationaux, et aux vols à main armée sur les chemins et dans les campagnes.
Parmi les crimes de Beaulieu, qui ont été prouvés au tribunal, on remarquait l'assassinat de plusieurs personnes, entr'autres, celui qu'il avait tenté sur le citoyen René Vallée de Pré-en-Pail, dont il avait été le domestique ; plusieurs vols sur les routes et dans les forêts, l'incendie en frimaire de l'an IX des bâtimens du citoyen Richomme, et le 8 messidor an VIII (27 juin 1800), l'enlèvement du citoyen Gallier, du château d'Almenèches, qui, après une détention de 3 jours dans les forêts, fut délivré par la gendarmerie.
Beaulieu a vainement essayé de décliner le tribunal spécial, dont la compétence avait été justement confirmé par la décision du tribunal de cassation. Il a été condamné à mort à l'unanimité, et le lendemain (27 prairial an XI), il a été exécuté revêtu d'une chemise rouge.
Assisté d'un confesseur, il est mort avec l'apathie d'un homme accoutumé aux meurtres, et qui ne regarde la mort que comme un "mauvais quart d'heure", avec cette indifférence d'un malheureux blasé sur l'existence et sur son sort.
Fils de René Baudouin et de Louise Brindeau, demeurant au hameau de la Piltière, mariés le 26 novembre 1774 en cette même église de Saint-Cyr, LOUIS-ZACHARIE BAUDOUIN est né le 14 juin 1780 à Saint-Cyr-en-Pail (53).
Époux de Louise Marchais, LOUIS BAUDOUIN DIT BEAULIEU est mort à Alençon le 27 prairial an XI (16 juin 1803), à l'âge de 22 ans.
LOUIS DUBOIS - Le Journal d'Alençon et du département de l'Orne - juin 1803 - n° 30 du 30 prairial an XI
AD53 - Registres paroissiaux de Saint-Cyr-en-Pail
AD61 - Registres d'état-civil d'Alençon