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La Maraîchine Normande
16 décembre 2019

PARIS (75) BEX (SUISSE) FERVAQUES (14) - DELPHINE DE SABRAN, BELLE-FILLE DU GÉNÉRAL DE CUSTINE (1770 - 1826)

 

Delphine de Sabran z

MADAME DE CUSTINE


Le procès du général de Custine avait commencé le 13 août 1793 devant le Tribunal révolutionnaire. Parmi la foule des sans-culottes et des tricoteuses qui se pressait dans l'espace réservé au public, se glissait chaque jour une jeune femme aux traits fins et distingués, très simplement vêtue. Assidue à toutes les audiences, elle suivait les débats avec un intérêt passionné, où se trahissait parfois une vive inquiétude ... Elle venait au Palais de Justice accompagnée d'un individu affublé d'une carmagnole, portant les cheveux ras suivant la mode jacobine et affichant une tenue débraillée. Cet homme, c'était Guy de Chaumont-Quitry, ainsi accoutré pour ne pas attirer l'attention, et la jeune fille n'était autre que la belle-fille du général, cherchant, au péril de ses jours, à soutenir, à réconforter l'accusé dans sa lutte inégale contre des juges prévenus.

Première étape douloureuse dans une vie jusqu'alors calme et facile, sinon heureuse.

Née en 1770, Delphine de Sabran avait épousé, le 31 juillet 1787, Armand de Custine, à peine plus âgé de deux ans. Cette union, arrangée par les parents, avait été contresignée par les intéressés, qui se montraient fort épris. Comment en eût-il été autrement ? Delphine avait tout ce qu'il faut pour plaire : une intelligence vive, un caractère enjoué et, avec cela, un joli visage, l'éclat de ses dix-sept ans, un air de grâce répandu dans toute sa mignonne personne. Sous le double rapport moral et physique, Armand ne le cédait en rien ; bien fait, séduisant de manières, instruit, possédant les plus rares qualités du coeur et de l'esprit, il formait avec sa jeune femme un couple charmant, auquel il semblait qu'un long bonheur fut promis, d'autant que la naissance de deux enfants, Gaston (qui devait mourir en bas-âge) et Astolphe, était venue apporter un nouveau lien entre eux.

Tout pourtant allait bientôt changer. En 1790, Armand et Delphine quittaient la campagne où ils avaient vécu jusqu'alors et venaient à Paris. Malgré la Révolution qui grondait déjà, la vie mondaine n'y avait rien perdu de sa frivolité, et ses faciles plaisirs furent autant de pièges où se laissa prendre l'inexpérience de ces trop jeunes époux.

Séduisante autant qu'une femme peut l'être, Delphine se trouva vite entourée d'une légion d'adorateurs contre lesquels, naturellement coquette, elle ne sut pas se défendre et, avec trop de plaisir, elle accueillit des hommages dont le respect était absent.

Armand, d'une nature délicate, susceptible, n'osa faire intervenir les conseils et, au besoin, l'autorité du mari. Froissé de la conduite de sa femme, il se replia sur lui-même et s'éloigna d'elle. Cet excès de dignité ne fut pas sans blesser Delphine, qui se regarda comme délaissée. Les deux époux en arrivèrent rapidement à se détacher l'un de l'autre. Armand de Custine demanda à reprendre du service et, en mai 1791, il rejoignait l'armée du Rhin.

La séparation, toutefois, ne s'était point accomplie dans l'indifférence. Soit regrets pour le passé, soit craintes pour l'avenir, ils n'avaient pu dissimuler quelque trouble, comme un rappel de l'ancien amour prêt à renaître ; mais ni l'un, ni l'autre n'avaient poussé le cri du coeur qui les aurait de nouveau réunis. Ils avaient manqué de courage peut-être, sûrement de franchise.

Tandis qu'Armand était à l'armée de Lückner, Delphine continuait son existence agitée et bruyante ; mais les amoureux qui s'empressaient autour d'elle ne l'arrachaient pas à la mélancolie qu'elle ressentait au fond d'elle-même et ne touchaient pas son coeur.

Cependant, les évènements prenaient une tournure de plus en plus grave ; elle cherchait en vain à s'étourdir ; elle était vaguement inquiète. "Le malheur rôde autour de moi" écrivait-elle à son frère (14 mars 1792).

Le malheur, en effet, s'apprêtait à fondre sur les siens et, par contre-coup, sur elle.

Au mois de juillet 1793, elle est aux Andelys, chez sa belle-soeur, Mme de Dreux-Brézé, lorsqu'y parvient la nouvelle que le général de Custine a été arrêté. Après une série de succès, il a été vaincu, et c'est un crime que la Convention ne pardonne pas. Delphine n'a pas une minute d'hésitation ; le péril qui menace le père risque d'atteindre le fils ; son devoir, en pareille circonstance, est d'être près de son mari. Elle confie Astolphe à sa belle-soeur et, n'ignorant rien du danger qu'une telle démarche peut lui faire courir, elle rentre à Paris.

Elle apprend, en arrivant, que ses prévisions se sont réalisées plus vite encore qu'elle ne le redoutait. Armand, compromis par une lettre trouvée dans les papiers du général et par un placard affiché par ses soins sur tous les murs de la capitale et dans lequel il prend courageusement la défense de son père, Armand a été arrêté aussi ; il est enfermé à la Force.

Loin de l'abattre, ce nouveau malheur redouble son énergie : elle se dévouera pour deux. Mais que peut-elle faire, faible femme, isolée dans l'immense ville où le pouvoir est aux mains des pires individus et fatalement suspecte elle-même ? Bien peu apparemment, mais qu'importe ? Elle n'abandonnera pas des malheureux.

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C'est le général qui, le premier, va comparaître devant le redoutable Tribunal, c'est de lui qu'elle s'occupera d'abord. Elle obtient l'autorisation de le voir ; elle pénètre dans les sombres cachots de la Conciergerie ; Custine, devant cette radieuse apparition, renaît à l'espoir et se croit sauvé. Delphine ne reste pas inactive ; elle emploie ses matinées et ses soirées à solliciter les membres du Tribunal et ceux des comités ; l'après-midi, elle s'enferme dans la salle d'audience afin que l'accusé puisse au moins, par instants, reposer son regard sur un visage ami. Rien ne l'arrête, ni les clameurs hostiles, ni le péril ; reconnue, insultée, elle n'échappe que par miracle aux mégères qui la veulent égorger. Vains efforts, inutile dévouement : le 28 août, Custine est condamné à mort et, dans une entrevue dernière, elle ne peut que mêler ses larmes à celles de l'infortuné.

Le supplice du général n'a pas satisfait ses ennemis ; une victime ne leur suffit pas ; après le père, ils veulent le fils. Armand est toujours en prison, et c'est lui maintenant que leur haine menace. Delphine, le 30 août, écrit à sa mère une longue lettre où elle retrace les tristes jours qu'elle vient de vivre et prévoit ceux qu'elle vivra ; encore ne le fait-elle qu'à mots couverts, car le cabinet noir fonctionne, plus actif qu'il ne le fut jamais : "Je ne peux vous faire aucun détail. Vous saurez seulement que le malheureux Armand est toujours dans le même lieu, et que j'ignore encore qu'elle puissance divine pourra l'en tirer."

Mais elle est de celles qui s'aident afin que le ciel les aide aussi, et ce qu'elle a fait pour son beau-père, elle va le recommencer pour son mari. Chaque jour, elle passe avec lui de longues heures dans sa prison. Il semble que ces entrevues eussent dû effacer les ressentiments et réunir deux êtres qui s'étaient aimés et que, seuls, des malentendus avaient séparés. Hélas ! Armand attendait toujours qu'elle tombât dans les bras qu'il lui tendait, mais il attendit en vain. Elle ne s'attendrit point, elle n'eut pas même la pensée de lui donner l'illusion du bonheur qu'il rêvait. Elle en convient elle-même : "Nos derniers malheurs nous ont rapprochés, écrit-elle à son frère ; ma conduite, mon dévouement absolu à lui et à ce qui lui était cher l'a touché et l'a rendu amoureux comme il ne l'a jamais été. Moi, je n'ai que l'amitié la plus tendre et rien de plus. Cela le désole, mais il est dit que je fuirai toujours le bonheur." Singulière nature, prête à donner sa vie en refusant son coeur.

Car elle n'en poursuit pas moins sa tâche héroïque. Elle ne voit, pour Armand, d'autre salut que dans une évasion. Elle a réuni péniblement une somme de trente mille livres ; elle les offre à la fille du geôlier, qui consent à prêter ses vêtements au prisonnier et à aider sa fuite. Tout est convenu, lorsque la Convention décrète la peine de mort contre quiconque favorisera une évasion. Armand l'apprend et refuse de faire courir à sa femme et à la fille du geôlier un tel danger ; elles insistent, mais dans cette lutte d'héroïsme, Armand l'emporte et persiste dans sa stoïque résolution.

C'était pourtant son unique chance d'échapper au bourreau. La Terreur redoublait et le Tribunal immolait chaque jour un plus grand nombre de victimes. Le 3 janvier 1794, son tour arrive et le voici sur les fatals gradins où, cinq mois plus tôt, son père s'est assis. Son sort est décidé d'avance ; le président du Tribunal, l'ignoble Dumas, a le cynisme de le dire en pleine audience : "Il est contraire à la nature des choses qu'un fils tel que vous, habituellement en correspondance avec son père, ne soit pas son complice." Ainsi l'amour filial de l'accusé servait de preuve à l'accusation !

Armand de Custine entend son arrêt sans faiblesse et sort du Tribunal avec une tranquillité sereine. L'exécution est remise au lendemain. Ce soir-là, Delphine vient une dernière fois à la Conciergerie : douloureuse entrevue qui se termine par une crise de nerfs effroyable. Les gardiens emportent la jeune femme, tandis qu'Armand reste seul, en proie aux mêmes convulsions.

La nuit le calme, et il adresse à celle qu'il aime toujours un suprême adieu dans lequel son âme apaisée glisse un suprême pardon : "C'en est fait, ma pauvre Delphine, je t'embrasse pour la dernière fois ... Des regrets sont les seules affections qui viennent troubler par moments ma tranquillité parfaite. Charge-toi de les exprimer, toi qui connais bien mes sentiments, et détourne ta pensée des plus douloureux de tous, car ils s'adressent à toi ..."

Elle a rempli jusqu'au bout sa mission ; elle reste seule, sans ressources, avec un enfant de trois ans. Quitter Paris, rejoindre sa mère réfugiée en Prusse, il n'y faut pas songer, car comment pourrait-elle se procurer un passeport sans attirer sur elle les foudres des comités ? Elle cherche à se faire oublier ; elle vit dans la retraite, se consacrant entièrement à son fils.

Mais en cette abominable époque, on ne se montre pas impunément pitoyable aux malheureux et le dévouement est considéré comme un crime. Delphine s'en aperçoit bien vite. Un jour, elle reçoit la visite de commissaires envoyés par le Comité de Sûreté générale ; ils viennent faire perquisition, poser les scellés et ils lui annoncent qu'elle est, jusqu'à nouvel ordre, prisonnière chez elle, sous la surveillance d'un sieur Monnecaut, "le savetier du coin". Cet évènement trop prévu ne la trouble que pour son fils, et elle songe à fuir avec lui. Sa femme de chambre la dénonce ; elle est arrêtée et envoyée à Sainte-Pélagie, puis à la prison des Carmes. La mort, qu'elle a tenté de détourner des têtes de son beau-père et de son mari, menace sa jolie tête blonde ; elle envisage ce dénouement à sa captivité sans effroi pour elle-même ; elle ne tremble que pour le frêle enfant dont elle ignore le sort.

Un hasard inouï la fait échapper au bourreau : un humble maçon, Gérôme, s'est épris d'elle. Il sent trop la distance qui le sépare de celle qu'il adore ; respectueux et désintéressé, il ne veut que la sauver, et il y parvient en profitant de ses fonctions de commissaire pour mettre, chaque jour, la feuille où est inscrit le nom de Mme de Custine dans le fond du carton où puise Fouquier-Tinville pour compléter ses "fournées".

Enfin arrive le 9 thermidor ; toutefois, ce n'est point encore pour elle la délivrance ; elle ne sort de prison que le 17 vendémiaire an III (7 octobre 1794) !

Elle est libre ; elle retrouve son fils sur qui Gérôme a veillé, elle va rejoindre sa mère à Zurich ...

Ici finit, pour Mme de Custine, la période de sa vie où elle fit preuve du plus admirable dévouement et du plus rare courage ; nous ne la suivront pas plus loin.

Figaro : journal - 8 août 1923


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Fille de Joseph II, L'Amiral de Sabran, comte de Sabran, et de Françoise-Éléonore de Jean de Manville, Louise-Delphine-Eléonore-Mélanie de Sabran est née à Paris le 18 mars 1770.

Delphine de Custine est décédée le 13 juillet 1826 à Bex (Suisse).  Elle repose, ainsi que son fils, Astolphe, au pied du maître-autel de la chapelle Saint-Aubin, perdue dans la campagne entre Auquainville et Fervacques (14).

 

 

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Photo : Thierry Lemarchand


 

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DE CUSTINE

BRANCHE DE GERMINGEN OU DE GUERMANGES


Cette branche débute par MARTIN DE CUSTINE car il épouse en 1540, Françoise de Germingen. Martin était fils de Thibault de Custine et de Claude d'Espinal. Françoise de Germingen ou de Guermanges, ou de Guermanches, est fille unique de Jean De Germingen et de Alix de Bioncourt. Elle est Dame de Germingen et de Bioncourt. Germingen se trouve près de Sarrebourg. Martin meurt le 10 mai 1582. Il eut deux enfants : Adam-Philippe de Custine et Jean de Custine. Peut-être existe-t-il un troisième frère Ludwig de Custine, mais cela ne nous paraît pas prouvé.

JEAN DE CUSTINE est le cadet, il sera seigneur de Bioncourt.

ADAM-PHILIPPE DE CUSTINE, fils aîné de Martin de Custine, sera seigneur de Guermanges, de Pontigny et de Villy. Le 16 juillet 1582, il épouse Anne de Rouceltz ou de Roucel, ou de Rousselle. En 1620, celle-ci, après la mort de son mari, achète la Hache de Villy. Elle est fille de Philippe de Rouceltz et de Magdalena de Chahanay. Ils auront trois enfants : Louis-Philippe de Custine, Louis de Custine et Claude de Custine. Claude est seigneur de Villy.

LOUIS DE CUSTINE, fils cadet, sera seigneur de Marcilly et de Pontigny.

LOUIS-PHILIPPE DE CUSTINE, l'aîné, sera seigneur de Guermanges. Il épousa Anna-Suzanna von Lutzelburg. Celle-ci est baronne de Saareck. Ils auront un fils : Adam-Philippe.

ADAM-PHILIPPE DE CUSTINE DE GUERMANGES DE SAARECK. Il sera comte et seigneur de Guermanges. Il décède en 1709. Il a épousé Gertrude de Caba de Caberque. C'est la fille aînée du comte de Caba, général au service de l'Autriche. Elle apporte le titre de comte à son mari. Ils auront un fils Antoine-Philippe.

ANTOINE-PHILIPPE DE CUSTINE. Il est comte de Custine de Guermanges, baron de Saareck. Il épouse Marie-Josephe de Tretzka ou de Tresca, le 30 avril 1698 à Béthune. Il meurt le 11 septembre 1709. Il porte les armes de Lombut. Marie-Josèphe de Tresca est fille de Gaspart de Trezka et de Marie-Madeleine Lefèvre. Ils auront un fils, Philippe-François-Joseph de Custine.

PHILIPPE-FRANÇOIS-JOSEPH DE CUSTINE DE GUERMANGES est né à Béthune le 24 mars 1700 et décède le 29 octobre 1769. Il est comte de Custine, Grand Bailli de l'évêché de Metz, seigneur de Guermanges et de Saareck. Il épouse, en 1732, Anne-Marguerite Maguin. Celle-ci est fille de François, comte de Roussy. Ils auront sept enfants : Jean-Philippe, Philippe-Christophe-François, Philippe-François, Philippe, Adam-Philippe, Marie-Antoinette et un enfant dont nous ne savons pas le nom.

JEAN-PHILIPPE DE CUSTINE est né le 24 mars 1733.
PHILIPPE-CHRISTOPHE-FRANÇOIS DE CUSTINE est né le 9 octobre 1735.
PHILIPPE-FRANÇOIS DE CUSTINE est né le 22 mars 1736.
PHILIPPE DE CUSTINE est né le 7 juillet 1737.
MARIE-ANTOINETTE-PHILIPPINE DE CUSTINE est née le 21 août 1746, épouse le 3 avril 1770 Albert-Louis de Pouilly.

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Quant à ADAM-PHILIPPE DE CUSTINE, il est né le 4 février 1742 à Metz, paroisse Saint-Martin, cinquième des sept enfants de Philippe-François-Joseph de Custine. Dès l'âge de cinq ans, il est sous-lieutenant au régiment de Saint-Chamond, et, à six, il assiste au siège de Maestricht. Il sera ensuite capitaine de dragon et, en 1761, le Duc de Choiseul lui donne un régiment de dragons qui portera son nom. Il fait plusieurs voyages en Prusse, puis à la tête du Régiment de Saintonge Infanterie, il lutte sur le sol américain, lors de la guerre d'Indépendance. Il se distingue à Yorktown. Il est nommé Maréchal de camp, en 1781.

Le 16 mars 1789, il est élu député de la noblesse du baillage de Metz aux États Généraux. Il porte les titres de Maréchal de camp, Inspecteur de la cavalerie, Gouverneur du Port et Ville de Toulon, Chevalier de Saint Louis et Cincinatti. Le 6 octobre 1791, il est Lieutenant Général et s'empare de Porrentruy, le 29 avril 1792. Le 5 juin 1793, il est Général de l'Armée du Bas-Rhin où il remplace le général von Luckner. Après avoir refusé le commandement du camp de Soissons, il s'empare de Spire, le 29 septembre 1792, de Worms, de Mayence, le 21 octobre, puis de Francfort, le 23 octobre. Mais, au début de 1793, il essuie différents échecs et veut donner sa démission que la Convention refuse, le 4 avril. Le 13 mai 1793, il est nommé commandant de l'armée du Nord. Mais il est suspecté pour ses lenteurs, arrêté le 22 juillet, accusé le 28 juillet, quand on apprend la capitulation de Mayence.

Enfermé à l'Abbaye, il est condamné le 27 août et exécuté le lendemain. On lui reprochait : "d'avoir entretenu des manoeuvres et intelligences criminelles avec les ennemis de la République, tendant soit à favoriser leur entrée sur le territoire de la République, soit à leur livrer des places et magasins appartenant à la France". Il était encore propriétaire de Guermanges en 1790. Il conseille à ce moment à son fils de ne vendre cette propriété qu'à sa majorité.

Il avait épousé le 31 juillet 1767, Adélaïde-Louise de Gagnat de Longny. Ils eurent un fils Armand-Philippe.

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ARMAND DE CUSTINE, aussi nommé RENAUD-PHILIPPE-LOUIS-ARMAND DE CUSTINE, est né en 1760. Il est marquis de Custine. D'abord diplomate, il entre dans l'armée et sera aide de camp de son père. Il est aussi arrêté, condamné à mort pour intelligence avec différents chefs influents de la Gironde, et exécuté le 3 janvier 1794. Il épouse, le 31 juillet 1787, la célèbre DELPHINE DE SABRAN qui, plus tard, sera l'amie de Châteaubriand. Ils eurent deux enfants : Gaston de Custine et Astolphe de Custine.

GASTON DE CUSTINE décéda sans postérité.

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ASTOLPHE-LOUIS-LÉONOR DE CUSTINE est né à Niderwiller (Moselle), le 18 mars 1790. Il est mort le 25 septembre 1857, dernier de la famille. Il est marquis de Custine et sera voyageur et écrivain. Il laisse un récit de son voyage en Russie qui peut encore être lu avec intérêt de nos jours. Mort au château de St-Gratien près d'Engenon (Val d'Oise). Le 15 mai 1821, il épouse Aimée-Léontine de Saint-Simon de Courtemer (décédée le 7 juillet 1823). Il en a un fils? LOUIS-PHILIPPE-ENGUERRAND DE CUSTINE, né le 19 juin 1822, décédée le 2 février 1826.

Sa famille possède une grande fabrique de porcelaine à Niederwiller, fréquente Balzac, Hugo, Lamartine, Châteaubriand, Jules Janin, princesse Mathilde. "Étant très grand, très beau, très spirituel, bien élevé entièrement instruit, fort riche et tout-à-fait grand seigneur de race, de manière et de sentiment."

Le pays sedanais - Nouvelle série n° 7 - 45e année - 1980


 

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Elle fut la maîtresse du général de Beauharnais, guillotiné en 1794. Plusieurs années de suite, Mme de Custine mène une vie précaire à l'étranger, puis en France, à Paris, où elle devient la maîtresse du révolutionnaire Fouché, qu'elle appelait "Chéché". Il y a des accommodements ... sous les ciels de lits. Grâce à lui, elle rentre en possession de ses biens. Ils devaient être considérables, puisque, le 27 octobre 1803, elle put acheter château et domaine de Fervacques, près de Lisieux, pour quelque 600.000 livres, capital et rente à servir. C'est quand Chateaubriand commence sa vie de châteaux qu'il parle de "la marquise de Custine, héritière des longs cheveux de Marguerite de Provence, femme de saint Louis, dont elle avait du sang".

Au début de l'été de 1826, se sentant condamnée, elle part pour Genève où Châteaubriand, qui est à Lausanne, lui rend visite. "J'ai vu celle qui affronta l'échafaud d'un si grand courage, je l'ai vue plus blanche qu'une Parque vêtue de noir, la taille amincie par la mort, la tête ornée de sa seule chevelure de soie, je l'ai vue me sourire de ses lèvres pâles et de ses belles dents lorsqu'elle quittait Sécherons, près Genève, pour expirer à Bex, à l'entrée du Valais ; j'ai entendu son cercueil passer, la nuit, dans les rues solitaires de Lausanne pour aller prendre sa place éternelle à Fervacques."

Le Courrier d'Épidaure, revue médico-littéraire - 5e année - n° 5 - Mai 1938 - pp. 3 à 12

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