SAINT-ÉTIENNE-DU-BOIS - NOIRMOUTIER (85) - JOSEPH-LOUIS SAVIN DIT LE PARISIEN, OFFICIER DE SANTÉ (1770 - 1794)
Fils de Jean-René Savin et de Louise Gauvrit, et frère du célèbre lieutenant de Charette, Jean-François-René-Nicolas, Joseph-Louis Savin est né, à Saint-Étienne-du-Bois, le 8 novembre 1770.
L'officier de santé Louis Savin, dit le Parisien, habite Saint-Etienne-du-Bois, dans le district de Challans, lorsqu'il est élu suppléant au Conseil général du département en 1790, mais il démissionne en 1791.
Il se lance, avec toute sa famille, dans la révolte vendéenne : son frère, Jean-René-François-Nicolas, devient un des plus célèbres lieutenants de Charette et son oncle, Louis, est étiqueté "membre des comités rebelles jusqu'à la pacification".
Louis Savin, "commandant pour le Roi au Luc", écrit, le 10 mai 1793, une lettre qui souligne le défaut de liaison entre les chefs vendéens : "Monsieur Charette a le talent de vous endormir. Il veut aller à Machecoul. Qu'il y aille ! ... Il faut agir avec une grande activité. Il n'y a là qu'un seul parti à prendre.
Sitôt M. Charette parti, et avant même son départ, il faut former une ligne entre les commandants Vrignaud, Savin et Joly, pour faire face à Palluau et le prendre, si possible."
Et enfin ce post-scriptum : "Où est donc M. Joly, lui qui ne veut recevoir que les ordres de M. Charette ?"
Quelques jours après la prise de Saumur, il demande des nouvelles, car il ne sait où est la grande Armée :
"S'il est vrai, comme je me le persuade, que la grande Armée s'achemine vers Paris, c'est le moment où tous les chefs et les commandants qui sont dans tout le bas Poitou doivent s'entendre et correspondre, pour former une ligue dont l'union sera la principale force ... Nous sommes des dissipateurs ; l'on ne ménage les vivre nulle part."
Le 27 août 1793, ce chef, dont le bon sens n'est pas apprécié par tous, n'a pu réaliser cette union : réduit à attaquer vers Nantes, en compagnie de Charette et de Joly, il se fait battre à l'heure même où le général républicain Mieszkowski enlève la Roche-sur-Yon. Un tel état de choses montre que Louis Savin avait vu juste.
Le lendemain de la reprise de Noirmoutier par l'armée républicaine, le 4 janvier 1794 (15 nivôse an II), LOUIS SAVIN, âgé de 23 ans, est condamné à mort par la Commission militaire, créée sur-le-champ par Turreau et Bourbotte : "Nous avons fait conduite ces scélérats, écrivent ces derniers, au pied de l'arbre de la liberté qu'ils avaient abattu et que tous les soldats venaient de replanter avec nous ; l'armée entière s'est mises sous les armes et tous ces nobles chevaliers, ces fiers vengeurs de la couronne et de l'église, ont été frappés du glaive exterminateur, aux cris mille fois répétés par nos soldats de "Vive la République et ses défenseurs".
L'endroit où furent fusillés ces malheureux, par fournées de 60, avait longtemps porté le nom de "quartier de la Vengeance".
Le Monde Médical dans la Guerre de Vendée - par Raoul Mercier - 1939
AD85 - Registres paroissiaux de Saint-Etienne-du-Bois