SAVENNIÈRES (49)- CINQ-MARS-LA-PILE (37) - FLORIMOND-BENJAMIN MAC=CURTAIN DE KAINLIS, MAJOR GÉNÉRAL DE L'ARMÉE D'ANJOU
MAC=CURTAIN DE KAINLIS, Écartelé: aux 1 et 4, d'azur, à trois bandes d'or; aux 2 et 3, d'or, à un cerf passant de gueules, acc. en chef d'un croissant du même.
La famille Mac=Curtain était originaire du comté de Cork, en Irlande, où elle possédait un domaine de Kainlis.
Corneille Mac=Curtain, né vers 1724 à Mallow, en Irlande, vint vers 1750 se fixer en Bretagne, et fut contrôleur aux magasins des Salorges de Nantes. (époux de Jeanne-Marguerite-Victoire Leteillier).
Son fils, FLORIMOND-BENJAMIN MAC=CURTAIN DE KAINLIS, né le 29 juillet 1764 à Savennières, en Anjou (et baptisé le lendemain). Il avait été incarcéré pendant la Terreur. A sa sortie de prison, lors de la première pacification, le représentant Ruelle, afin de bien montrer son esprit de conciliation, le choisit pour son secrétaire. Il était commissaire des guerres, quand il fut élu député de la Loire-Inférieure au conseil des Cinq-Cents, le 28 germinal an V (17 avril 1797). Condamné à la déportation au 18 fructidor, il put gagner l'Angleterre.
Rentré en 1799, il se jeta dans l'insurrection royaliste et devint, sous le nom de Kainlis, major général de la haute Bretagne et du bas-Anjou. C'est lui qui, à Pouancé, était plus particulièrement chargé de la correspondance avec les autorités républicaines. Ses opinions constitutionnelles, ses efforts pour arriver à la pacification le rendirent suspect aux plus impatients de ses camarades, notamment à Mercier et à Georges. Mais Mme de la Rochejaquelein (Mémoires) atteste qu'il était "bon royaliste", et il rendit à toutes les époques de grands services aux familles du parti.
Mis en surveillance sous le Consulat, il fut en 1812, réintégré comme commissaire des guerres à Tours et conserva ses fonctions après le retour de Louis XVIII.
Il reçut le titre personnel de baron par ordonnance royale du 28 mai 1825 et fut autorisé, par nouvelle ordonnance du 21 avril 1830, à fonder un majorat au même titre transmissible à un de ses gendres.
Nommé sous-intendant militaire le 4 octobre 1820, il fut mis à la retraite le 7 juin 1837.
Photos de M. Xavier Paquereau, que je remercie vivement.
Kainlis avait vécu à Langeais, à Tours, puis il acquit en 1809 le château de la Roche (aujourd'hui Roche-Musset) à Cinq-Mars-la-Pile où il finit ses jours le 15 juillet 1836. Il était chevalier de l'ordre royal de Saint-Louis (21 août 1816), Chevalier de l'Ordre Royal de la Légion-d'honneur, le 1er novembre 1814 puis officier, le 23 mai 1825.
De son mariage avec Marie-Anne Aubin de L'Estang (décédée à Tours le 9 avril 1816) étaient née deux filles :
- Cornélie-Victoire, née à Langeais, le 7 juillet 1793 ; mariée à Tours, le 9 janvier 1817 avec François-Michel Lefebvre de Montifray, né à Tours, le 5 pluviôse an V (24 janvier 1797), décédé au château de Panchien, à Luynes, le 6 octobre 1853. N'ayant pas eu d'enfant, un inventaire complet du domaine fut réalisé un an plus tard, à la demande de sa soeur, son unique héritière, qui agissait donc comme propriétaire des lieux. Un expert représente Amédée de Cassin, tuteur de sa belle-soeur, usufruitière des lieux, celle-ci ayant été interdite par jugement du tribunal civil de Tours, en 1833. Cornélie-Victoire Mac=Curtain résida alors, depuis le décès de son mari, au château de Pioland à Dangé en Poitou, chez son tuteur. Elle est décédée à Baugé (49), le 1er avril 1861, chez Madame Guérin-Dugrandlaunay, rue Saint-Nicolas, où elle demeurait.
- Marie-Sidonie née à Langeais, le 20 brumaire an XIII (11 novembre 1804) - décédée le 10 janvier 1870 en son château de Piolant (86) - mariée à Tours, avec Auguste-Raoul de Cassin de Kainlis, le 7 octobre 1823 ; dont : 1° Alfred-Marie Cassin de Kainlis, né en 1824, capitaine d'état-major, mort le 4 août 1853 ; 2° René-Gustave Cassin de Kainlis, né en 1827, marié le 7 juillet 1853 à Berthe de Lassus-Bisous ; 3° Louis-Oscar Cassin de Kainlis, né en 1833, marié le 18 juin 1861 à Pauline du Temple de Chevrigny.
Marie-Sidonie McCurtain de Kainlis était en possession d'une belle dot, Raoul d'une fortune confortable. Ils firent, en 1824, l'acquisition du château de Piolant à Dangé, et en 1830 le beau-père de Raoul put transmettre à son gendre son titre de baron de Kainlis. Installé à Piolant, joli château à tourelles, Raoul devint maire de Dangé avec l'avènement de la monarchie de Juillet, mais résigna ses fonctions dès octobre. Le 30 mars 1833, il déclare la naissance de son troisième fils (Louis-Oscar). Le 11 janvier 1836, Amédée Cassin déclare, la veille, à Piolant, le décès de son frère Raoul (donc décédé le 10).
Sidonie épousa en secondes noces, le 24 septembre 1844, son beau-frère, Amédée, baron de Cassin, chevalier de la Légion-d'honneur, propriétaire et maire de Dangé.
Château de Piolant - Dangé-Saint-Romain (86) - http://www.chateau-piolant.com/
Balzac est venu au château de Piolant, près Châtellerault "vers le 13 décembre 1831, voir un ami de collège".*
Une lettre informant Zulma Carraud de cette petite expédition est éclairée par une autre, où il annonce à Mme Hanska que pendant une absence de M. de Margonne, il quittera Saché "pour un autre château, chez son ami de collège, un certain Amédée Cassin, ... qui a fini par épouser sa belle-soeur, car il avait pris le soin de faire les enfants de son frère mort fou, et qui était déjà fou au collège".
L'aîné des trois fils Cassin, Alphonse, né en 1795, était Vendômois depuis la rentrée d'octobre 1805 ; Raoul, le second, dix ans en 1807, entrera au collège la même année que Balzac, en octobre ; Amédée, son contemporain, né en mars 1899, rejoindra les autres en 1809 ... Raoul, entré à dix ans et demi, quitta le collège à quinze ans et demi sans avoir dépassé la cinquième ! Les appréciations des professeurs de Vendôme n'ont en général pas grande signification ; mais on retiendra qu'en 1811, la colonne "dispositions" porte la mention "santé très faible" : santé physique, intellectuelle, ou les deux ?
Tandis que ses deux frères devaient entrer à Saint-Cyr, Raoul resta à Tours près de sa mère, retenu par son état de santé. En 1816, la recommandation de son beau-père lui permet d'entrer dans l'armée comme garde du corps du futur Charles X ; sa santé le fait souvent dispenser de service. Atteint, selon le chirurgien-major, d'une hépatite chronique, mais surtout victime "d'une frêle organisation", il est, en août 1823, mis en disponibilité sans solde, regagne Tours, mais aussitôt se marie avec Sidonie !
Amédée devait épouser sa belle-soeur en 1844 à Dangé, huit ans après la mort de son frère ; elle avait quarante ans. Amédée épousait la terre avec la femme, en assurait la gestion et renforçait l'autorité maternelle sur les trois garçons.
Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle - Tome huitième - 1909 - par Chaix d'Est-Ange.
Mémoires du général d'Andigné - Volume 1 - 1900
Dictionnaire des parlementaires français - 1891
Bulletin de la Société archéologique de Touraine - 2007 - T53 - p. 157
Mémoires de la Société des sciences et lettres Loir et Cher - 1993 - Tome 48*
Bulletin de la Société archéologique de Touraine - 2007 - T. 53) - page 156
AD49 - Registres paroissiaux de Savennières
AD37 - Registres d'état-civil de Cinq-Mars-la-Pile et de Luynes
AD86 - Registres d'état-civil de Dangé-Saint-Romain
Archives Nationales - Base Léonore