LE VOIDE (49) - PIERRE BANCHEREAU DIT LE FÉDÉRÉ
L'Assemblée nationale décréta, pour le 14 juillet 1790, la fameuse fête de la Fédération, dans le but avoué de détruire tout levain de discorde entre les Français.
Mais les habitants du Bocage refusèrent, pour la plupart, d'y concourir.
En beaucoup d'endroits les administrations furent obligées de choisir elles-mêmes le délégué qu'elles devaient députer à cette fête nationale : et dans beaucoup d'autres, elles trouvèrent à peine, parmi tous leurs administrés, un homme pour remplir cette mission.
Au Voide, un jeune métayer, âgé de vingt et un ans, nommé Pierre Banchereau, fut député à Paris, comme l'élu de la commune. Fasciné par le mirage patriotique que firent briller à ses yeux les autorités révolutionnaires de Vihiers, il partit pour la capitale, émerveillé du rôle qu'il allait jouer. Il parada comme les autres mandataires, au Champ de Mars, devant l'autel de la Patrie, dans les rangs des gardes nationaux.
Il s'en revint de Paris, la tête encore plus éprise d'idées patriotiques qu'avant son départ ; de sorte qu'au milieu de son bourg et des rues de Vihiers, il ne cessait de "poser" armé de pied en cape, le chapeau et les habits tout enrubannés.
On ne l'appela plus que le Fédéré.
Histoire de la Vendée - l'Abbé Deniau - Tome premier - Angers - 1878