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La Maraîchine Normande
17 novembre 2017

FAVERAY-MACHELLES (49) AIRVAULT (79) - PIERRE-RENÉ-FRANÇOIS FLEURIOT DE LA JUMERAYE, CURÉ DE CHANTELOUP

PIERRE-RENÉ-FRANÇOIS FLEURIOT DE LA JUMERAYE

Faveraye-Machelles z

Fils d'Ignace-Pierre Fleuriot, Écuyer, Seigneur de la Jumeraye, et de Marie-Madelaine Boisard de la Pinière, Pierre-René-François est né à Faveraye-Machelles (49) le 21 janvier 1740. 

Fleuriot baptême z

La Jumeraie, Commune de Faveraye-Mâchelles : Ancien fief relevant de Cernusson. Le manoir fut reconstruit vers 1630. Il appartenait à Robert de Loisellière en 1442, à René Lebascle en 1531 ; puis au XVIIème et XVIIIème siècle à la famille Fleuriot. Il fut vendu en 1787 à M. de La Paumelière.

Noble d'extraction, esprit lettré et ardent patriote, Fleuriot prêta le serment constitutionnel de 1791, le serment Liberté-Égalité de 1792, le serment de haine de 1797 et la promesse de fidélité de l'an VIII.

Son serment fut catégoriquement désavoué par l'ensemble de la population qui bouda alors la messe dominicale et préféra assister aux offices dans les paroisses voisines encore dirigées par des prêtres réfractaires. Pour les sépultures, ce fut la même chose : quand on faisait appel à ses services, seuls ses deux servantes, le chantre Jacques Brossard ou bien le sabotier et maire de la commune, René Bonnet, acceptaient de servir de témoins.

Notons que jusqu'au mois de septembre 1790, ses actes étaient signés "Fleuriot de la Jumeraye" ; après cette date, il signait tout simplement "Fleuriot".

Fleuriot de la Jumeraye signature z

Fleuriot curé signature z

Si l'on en croit le seigneur d'Étrie, M. d'Azay, l'abbé Fleuriot se serait livré à des démonstrations indignes de sa condition de prêtre.

"Le 23 juin 1791", nous apprend-il, "jour de la fête Dieu, M. le curé ayant fait publier le procès-verbal de la nomination de l'Evêque de St Maixant, après avoir dit publiquement quelque temps auparavant qu'il ne le reconnoîtrait pas plus évêque que son chien. Voyant des principes aussy opposés, nous avons cessés dy entendre la messe le vendredy 24 juin nous y croyant autorisés par le décret qui rend libre les opinions religieuses voulant vivre et mourir dans la religion catholique romaine.

Depuis cette époque, le curé outré de ce nous nallions plus à la messe à Chanteloup s'est répandu en invectives atroces. Le 15 juin 1792, jour de la Notre Dame, il a fait mettre le scellé sur la porte de la chapelle de Lavau-Richer.

Le dimanche 28, à l'issue de Vêpres un fusil sur l'épaule et jurant comme un charretier embourbé ou qui plus est comme un payen il a présidé et fait sortir tous les bans du choeur, de la nef de l'église et de la chapelle de St Pierre le panneau qui étoit sur le tableau de laditte chapelle, il a tiré et fait tirer des coups de fusil dedant et ensuite il a fait brûler le tout, il a dansé autour du feu avec des imprécations qui ont fait dresser les cheveux de plusieurs assistants, il a ensuite donné 6 livres pour boire à ses complices. Le lendemain 29 il a fait détruire le panneau généalogique du principal vitrail et les armes qui estoit sculptées sur le grand autel."

1791 - AFFICHE POSÉE SUR LA PORTE PRINCIPALE DE L'ÉGLISE DE CHANTELOUP PAR PIERRE FLEURIOT DE LA JUMERAYE, CURÉ DE CHANTELOUP

Le Curé, ci-devant noble a écrit sur la porte l'épigraphe suivante :

Anathème éternel à celui qui a eu l'incalculable malheur de refuser à Dieu et à la patrie le plus juste et le plus saint des serments. Défense à tous malheureux aristocrates, soit mâles soit femelles, soit à pied soit à cheval, soit même en carrosse de ne jamais mettre les pieds à la cure.
O mon bon ange, préservez-moi à jamais de tels monstres.

Fleuriot, curé de Chanteloup.

En 1793, l'armée vendéenne chassa Fleuriot de Chanteloup ; il fut obligé de se réfugier à Soulièvres près d'Airvault où il remplit les fonctions de curé de la paroisse : "Mais hélas ! Les variations de ma santé jointes à mon âge qui tend à graviter vers le centre, le misérable état où m'ont réduit les énergumènes de la Vendée et surtout le besoin toujours instant qu'on a ici de mon ministère m'enchaîne nécessairement à cette place", écrit-il quelque temps plus tard.

L'abbé Fleuriot mourut à Airvault le 21 nivôse an XII (12 janvier 1804), à l'âge de 64 ans.

 

Fleuriot décès z

 

Une paroisse du bocage bressuirais au XVIIIe siècle - Pascal Paineau - 1986

Article du Journal des Deux-Sèvres, n° XXXIV, du 1er septembre 1791

AD49 - Registres paroissiaux de Faveraye-Machelles

AD79 - Registres d'état-civil d'Airvault

 

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