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La Maraîchine Normande
19 octobre 2017

SAINT-LAURENT-SUR-SÈVRE (85) - 1791-1936 - "DANS LE SILENCE D'UN COFFRE" - LOUIS-MARIE GRIGNION DE MONTFORT

 

Grignion_de_Montfort_3z

 

En la fête de l'Ascension, 2 juin 1791, la garde nationale de Cholet vint, contrairement à la loi, car Cholet est dans le Maine-et-Loire et Saint-Laurent dans la Vendée, disperser la communauté des Pères de Saint-Laurent.

Quelques jours plus tard, les Pères revinrent avec la connivence des habitants et retrouvèrent quelques-uns de leurs papiers. Ils les déposèrent dans une caisse qu'ils enterrèrent dans un champ appelé la Grande Boule dépendant d'une ferme habitée par la famille Bouchet, au Bois Chabot [le Grand Bois Chabot], à deux kilomètres du village.

Le 31 janvier 1794, une "colonne infernale" venant de Maulévrier mît à sac et brûla tout Saint-Laurent. Mais le secret de la ferme Bouchet fut bien gardé.

 

GrandeBoule_z

D'après la matrice cadastrale, parcelle n° 26, appartenant à "M. Lhommedé, du bourg".

 

Lorsqu'en 1799, les Montfortains survivants profitèrent d'une accalmie pour rendre au culte l'église qui avait servi de grange et pour relever les ruines de leur maison, le coffre du souterrain y fut ramené intact. C'est là qu'en 1829, on prit les originaux du Père Grignion lorsque Mgr Soyer, évêque de Luçon, commença le procès diocésain en vue de faire béatifier l'apôtre de la Vendée.

Le 7 novembre 1838, Grégoire XVI lui décerna le titre de Vénérable. On porta les écrits au Pape en 1841 pour le Procès romain ; le dossier comprenait 291 pièces, mais le "Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge" n'y était pas (le livre fut écrit en 1712 à l'ermitage de Saint-Éloi, dans le diocèse de La Rochelle). Brusquement, le manuscrit revint à la lumière au moment précis où le Souverain Pontife ordonnait l'examen des écrits.

Grignion de Montfort dévotion z

Un prédicateur novice, en quête de sermons tout faits, alla chercher dans la bibliothèque de Saint-Laurent.

C'était le 22 avril 1842. Il ouvrit la caisse fameuse, chercha dedans et retira des feuillets sans titre, froissés et mêlés au hasard depuis la perquisition de l'Ascension 1791. Il regarda de plus près, porta sa trouvaille à la Communauté. On reconnut l'écriture du fondateur, on réussit à mettre les pages en ordre : il n'y manquait que le titre, et les derniers feuillets contenant la formule de consécration que l'on possédait heureusement ailleurs ... On se hâta de l'envoyer à Rome et de l'imprimer.

En 1936, au lendemain des fêtes de Cholet, pour l'inauguration du monument à la Vendée martyre, nous avons eu l'honneur d'accompagner à Saint-Laurent-sur-Sèvre le prince Xavier de Bourbon, qui les avait présidées sous les acclamations de la Vendée, fidèle au nom de la branche aînée de la Maison de France, et qui voulait, ancien élève des Frères de Saint-Gabriel, faire un pèlerinage au Père Grignion.

Le Supérieur général des Montfortains remit dans nos mains, pour que nous puissions la feuilleter et la vénérer, cette relique que le diable avait essayé de faire disparaître, tant il en redoutait la puissance au service de la Reine du Ciel. Nous lûmes sur l'original l'étonnante prophétie qui, dans les éditions imprimées, se trouve au numéro 114 : "Je prévois, écrivait le Père Grignion, bien des bêtes frémissantes qui viennent en furie pour déchirer avec leurs dents diaboliques ce petit écrit, et celui dont le Saint-Esprit s'est servi pour l'écrire, ou du moins pour l'ensevelir dans le silence d'un coffre, afin qu'il ne paraisse point" ...


Antoine Lestra
La Croix - 15 juin 1942

 

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