CANDÉ (49) - LA SAULAIE - 1793 - PRISONNIERS FUSILLÉS A LA SAULAIE - LE CHAMP DES MARTYRS
CANDÉ
PRISONNIERS FUSILLÉS A LA SAULAIE
En 1793, vingt jeunes gens de Candé et des environs, parmi lesquels se trouvait M. Laumailler (frère de celui qui a été maire de Candé, Louis-Bernard Laumailler - et non pas Loumaillon comme indiqué sur Wikipédia - époux de Françoise Tessier), furent fusillés.
Ils étaient dans les chouans, et on leur avait promis la vie sauve s'ils se rendaient, moyennant seulement une quinzaine de jours de prison ... Un général passant par hasard à Candé, avec trois ou quatre cents hommes, demanda au geôlier s'il y avait des prisonniers. Sur sa réponse affirmative, le lendemain ou le surlendemain, il les fit conduire, sans autre forme de procès, au moulin de la Saulaie, et les fit fusiller. Tous tombèrent ; mais un qui était blessé légèrement se sauva par l'allée de la Saulaie et fut se cacher dans un champ de choux, tout près de l'Aubriais.
Poursuivi vivement par des cavaliers, il allait s'échapper, quand un paysan, interrogé s'il n'avait pas vu le fuyard, indiqua sa retraite. Cette dénonciation, qui valut la mort du prisonnier, ne resta point impunie ; car, dès la nuit suivante, le dénonciateur fut tué par les chouans.
Acte inique, qui a transformé ces jeunes gens en martyrs ; aussi le champ où furent jetés leurs cadavres, dans une carrière abandonnée, recomblée depuis, porte-t-il le nom de Champ des Martyrs.
Quelques jours après, il fut tué, à Candé, un autre jeune homme, qui fut transporté au même endroit.
La demoiselle Marie Laumailler, désirant faire rapporter son oncle à Candé, fit creuser dans cette carrière par des maçons, qui retrouvèrent le dernier enterré. Pierre Beduneau fils trouva dans l'épaule de ce cadavre la balle qu'il avait reçue ; l'eau les gagnant, ils abandonnèrent leurs recherches.
Extrait : Candé ancien et moderne par Perron-Gelineau - 1886
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Hélas ce texte ne nous donne aucune date précise ni ne situe exactement l'endroit où furent inhumés ces jeunes gens, et les registres sont malheureusement muets.
Néanmoins, on sait que le 21 octobre 1793, à Candé, environ 30 blessés vendéens, laissés dans les hôpitaux, sont massacrés par les républicains, lorsque ces derniers reprennent la ville. On peut imaginer que la fusillade de ces jeunes prisonniers pouvait avoir un lien avec ce triste évènement et que peut-être ce fut une vengeance de plus ... Mais la question reste posée.
Aucun document ne permet de situer ce "Champ des Martyrs". Cependant, il existe à Candé une "Allée du Champ Rouge", ce nom pourrait peut-être rappeler le lieu de leurs sépultures.