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La Maraîchine Normande
27 mars 2015

GUÉRANDE(44) - 1824 - INAUGURATION DU BUSTE DE CHARLES X, ROI DE FRANCE, A GUÉRANDE

Charles X buste

 

La ville de Guérande conservera un long souvenir de la fête toute monarchique dont ses murs ont été témoins le 16 de ce mois. Son respectable maire, M. le chevalier Louis de Couessin, avait saisi l'occasion que lui offrait l'inauguration du buste de notre monarque chéri, pour procurer à ses administrés la douce satisfaction d'exprimer les sentimens d'amour dont tous les coeurs sont remplis pour cette auguste famille, unie par tant de liens aux destinées de la France.


Ce buste, dont la ressemblance est si frappante, est un hommage fait à la ville de Guérande, par M. le maréchal-de-camp comte de Pellan, officier supérieur aux gardes-du-corps du Roi, cordon rouge.

Un banquet de 55 couverts avait été préparé à l'Hôtel de Ville ; des écussons aux armes de France, entourés de guirlandes de fleurs, ornaient ces vieux murs si féconds en souvenirs. Le portrait en pied de M. le duc de Rohan, grand-maître de Malte, donné par lui à la ville de Guérande, semblait être là pour attester cette vieille fidélité bretonne qui ne s'est jamais démentie, et qui, sortie victorieuse des glorieux combats qu'elle a eu à soutenir pour la cause la plus sacrée, peut dire comme le preux chevalier : Je suis sans peur et sans reproche.


A 5 heures précises, trois détonations de boîtes à feu annoncèrent le commencement de la fête, et chacun se rendit aux places désignées par MM. les commissaires, auxquels les plus grands éloges sont dûs, pour l'ordonnance d'une fête qui n'a rien laissé à désirer.

Tous les convives rassemblés et debout, M. le maire a dit : "Messieurs, LE ROI !" Aussitôt, le voile qui couvrait les traits du monarque que la France adore, a disparu ; les cris mille fois répétés de vive le Roi ! vive Charles le Bien-Aimé ! ont retenti sous ces murs, habitués depuis tant de siècles à l'expression des mêmes sentimens.


Le buste de S.M. était placé sur un trône élégant ; ses traits, rendus avec une rare précision par M. Bosio, sculpteur du Roi, exprimaient cette bonté encourageante qui l'ont fait surnommer notre second Henri IV ; il semblait heureux de se trouver au milieu de nous : on eût dit que ses regards satisfaits voulaient nous payer de ces témoignages d'amour, que nous lui donnions avec tant d'abandon.


M. le maire nous rappela en peu de mots le sujet de notre réunion et l'éloge du Roi que nous avons perdu ; en renouvelant nos regrets, il nous fit sentir davantage de quelle reconnaissance nous devons être animés pour cette famille immortelle, chargée, depuis si long-tems, du bonheur de la France. Ce discours, prononcé avec âme, a produit une sensation profonde.

L'enthousiasme fut à son comble surtout au moment où M. le maire s'est écrié : "Ah ! Messieurs, en contemplant ces nobles traits d'un Bourbon, qui de nous n'est pas pénétré de respect et d'amour pour son Roi ! qui de nous, en mettant la main sur son coeur, n'est pas prêt à lui jurer ici fidélité, dévouement ! oui, Messieurs nous le jurons ! ..." Et, par un mouvement spontané, tous les bras se sont portés vers cette image révérée de notre Roi, et le serment de fidélité a été répété par toutes les bouches !! ...

Après le repas, auquel a présidé la plus franche cordialité, les toasts ont été portés dans l'ordre suivant :

Le 1er par M. le maire : AU ROI, digne successeur de Louis XVIII ... Ces mots ont à peine été entendus, tant l'enthousiasme était vif et général. Les cris de vive le Roi, répétés à plusieurs reprises, se sont répandus au-dehors, et une population fidèle a mêlé ses acclamations aux nôtres.

Le 2e par M. de Kersalio, doyen des chevaliers de Saint-Louis : A M. LE DAUPHIN BOURBON ; il a conduit les Français à la gloire.

Le 3e par M. Lallement, juge de paix : M Mme LA DAUPHINE, l'ange consolateur de la France ; puisse son bonheur durer autant que notre amour pour elle.

Le 4e par M. de Montcheuil, inspecteur des douanes : A MADAME. Nous lui devons notre sécurité, nous lui devrons notre bonheur.

Le 5e par M. le chevalier de Mansigny, chevalier de Saint-Louis : A S.A.R. Mgr LE DUC DE BORDEAUX, l'espoir de la France. Ce toast a excité de nouveaux transports ; les cris de vive le duc de Bordeaux, mêlés à ceux de vive le Roi ! se sont fait long-tems entendre.

Le 6e par M. de Soursac, officier de cavalerie, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d'Honneur : A MADEMOISELLE : elle aura les vertus et les grâces de sa mère.

Le 7e par M. le chevalier de Mondoret, chevalier de Saint-Louis : A M. DE FRÉMILLY, élu pour la seconde fois et à l'unanimité ; c'est le meilleur éloge à faire du député de notre arrondissement.

Le 8e par M. Lallement, premier adjoint, chevalier de Saint-Louis : A tous les Français : puisse le passé leur avoir fourni une expérience salutaire, le présent opérer entre-eux tous une réunion franche et sincère, et l'avenir leur prouver que les libertés sociales et le bonheur de la France, sont désormais essentiellement liés à la prospérité de la famille des Bourbons.

Le 9e par M. le curé de Guérande : A la paix, source de prospérité ; qu'elle répande long-tems encore ses bienfaits sur la France.

Le 10e par M. Rougelot, vérificateur des douanes : Aux dames : en France dans la patrie de l'honneur et de la galanterie, sous le règne d'un Roi chevalier, dans la France de François Ier, de Henry IV et de Charles X, une fête ne serait pas complète, si l'on n'y portait la santé des dames.

Trois autres toasts ont été proposés et accueillis avec empressement.

Le 1er à M. le maire : ses administrés se sont trouvés heureux de pouvoir, dans ce jour solennel, rendre hommage à ses vertus, et acquitter une partie de la dette que les bienfaits de sa sage administration, leur ont fait contracter avec lui.

Le 2e à M. le curé de Guérande : ce pasteur vénérable n'a pas pu voir sans attendrissement les témoignages de respect et d'attachement qui lui ont été prodigués, récompense bien douce des soins pénibles que lui occasionne son sacré ministère.

Le 3e à Mmes de Couessin et Lallement, qui ont bien voulu se charger de faire la quête. Le duc de Berry disait : il n'y a pas de bonne fête quand les pauvres ne s'en ressentent pas. Prince infortuné ! ton vertueux précepte ne pouvait être oublié par des Bretons.

Les couplets chantés entre les toasts auraient augmenté l'enthousiasme, s'il eût été possible, qu'il devint plus fort qu'il n'était ...

Cette fête, digne de son objet, s'est terminée comme elle avait commencé, aux cris de vive le Roi ! vive les Bourbons !

L. R...N.

 

guérande chant premier

guérande - chant deuxième

Guérande - chant troisième

Guérande chant quatrième

Guérande chant cinquième

Imprimerie de Melhuer-Malassis - Nantes - Imprimeur de Mgr le Dauphin et de la Mairie de Guérande (1824)

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Commentaires
S
Je l'ignore hélas. J'ajoute que l'illustration ne correspond pas forcément au buste cité. Une amie qui connaît bien Guérande et qui s'y rend assez régulièrement fera sa petite enquête. A suivre ...
Répondre
F
Il est où ce buste à l'heure actuelle ?
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