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La Maraîchine Normande
10 février 2015

MOUTIERS-LES-MAUXFAITS (85) - L'INSURRECTION DE 1793 ET LA GUERRE DE VENDÉE

MOUTIERS-LES-MAUXFAITS - L'INSURRECTION DE 1793 ET LA GUERRE DE VENDÉE

Elle débuta vers le 10 mars, un peu partout à la fois, lorsque le 2 mars parut au directoire du département le texte de la Convention instituant la levée de 300.000 hommes ; le contingent à fournir pour le département était de 4.197 hommes. "Tous les citoyens actifs de 18 à 40 ans, non mariés ou veufs sans enfants étaient mis à la disposition du conseil exécutif provisoire et subsidiairement des généraux".

 

Moutiers-les-Mauxfaits champ de foire


La population des Moutiers ne prit point part au soulèvement, mais bien qu'obligée de rester sur la défensive elle eut beaucoup à en souffrir : le bourg fut mis à sac à plusieurs reprises, la région fut dévastée, les bestiaux enlevés, les morts furent nombreux. Des réfugiés des Moutiers déclareront à la mairie de Longeville fin 1795 que "dès le 23 mars 1793, ils se sont tous vu obligés d'abandonner leur commune et leurs propriétés pour se soustraire à la Rage des révoltés qui se sont emparés de tout ce qu'ils avaient". Les preuves des ravages sont nombreuses.


Le 4 fructidor an 4 (21 août 1796) "l'administration cantonale donne lecture des observations en datte du jour d'huit signée de l'agent des Moutiers à l'administration départementale de la Vendée qui prouve d'une manière précise les Ravages que la guerre a occasionné en la commune des Moutiers et tend à être dispensé du paiement des impositions de l'an 4 et d'aucune sorte." Le citoyen Logeais de Poiroux est nommé pour perquisitionner chez les personnes pouvant avoir caché des grains "attendu que les dévastations des brigands ont mis ce district dans une grande détresse et que les ressources qu'il peut offrir sont physiquement insuffisantes".

Le 2 janvier 1803, Pierre Durand journalier à Longeville dépose devant le juge de paix "qu'étant dans l'intention de se marier il était au préalable indispensable de produire laite de son état siville que les registre de nessance, mariage, sépulture de la commune de Saint-Avaugourd-des-Landes houx il était naix se trouve perdu par leffet de la guerre civille dont ce pais a été le téatre". On connaît le nom d'un habitant des Moutiers qui était avec les "rebelles" : Bain François, 47 ans, il fut fait prisonnier, traduit devant le tribunal révolutionnaire de Cholet le 14 janvier 1794 et fusillé à Angers au Champ des Martyrs le 18. André Papin fut aussi probablement "brigand". Le maire des Moutiers dans une lettre au Préfet datée du 15 thermidor an 1 (3 août 1804) où il fait état de rassemblements à la Bouchetière (commune du Givre) le désigne ainsi : "André Papin ex brigand âgé de prè de 48 ans ..." A la Boissière des Landes on voit dès le 14 mars, au camp de la Mothe-Achard, une compagnie entière aux ordres du capitaine de paroisse Front.


Le 11 mars 1793, le district des Sables écrit à la Municipalité des Moutiers : "De toutes parts les ennemis intérieurs s'agitent, de toute parts leurs manoeuvres font explosions et les dangers s'augmentent à chaque instant, c'est assez vous dire que vous faire concevoir combien il est nécessaire de disposer de force armée dans ce district. Nous vous prions donc de ne plus déplacer aucune force de votre sein que d'après nos réquisitions, de prévenir tous nos frères qui ensuivant la même marche que vous se rendraient dans vos murs qu'ils viennent au contraire prendre nos ordres et nous leur fourniront autant que nous le pourrons les armes et les munitions dont ils auront besoin".


Après le succès remporté par Royrand, Sapinaud, Verteuil, Baudry d'Asson le 19 septembre à Saint-Vincent-Sterlanges sur les troupes du général Macé, les communes de Moutiers-les-Mauxfaits et Talmont adressaient aux Sables de pressantes demandes de secours, "mais on estima que devant la déroute des armées républicaines il était impossible de rien distraire de la défense de la ville". La bibliothèque de Nantes possède une lettre de Mme de La Voyrie, datée de la Domangère (com. Nesmy) le 23 avril 1793, adressée à Bulkeley commandant à La Roche-sur-Yon pour lui signaler la présence d'un corps de soldats aux Moutiers et l'exciter à les en chasser.


Le 22 avril 1793, la municipalité des Moutiers présentait au district des Sables une pétition en vue d'être autorisée à requérir les bons offices des citoyens des communes voisines pour repousser les brigands qui menaçaient à nouveau cette localité importante par sa position "avec paiement à ses différentes gardes nationales de la solde attribuée par la loi".

Le district donna une suite favorable à la pétition. "L'assemblée après la lecture de la pétition des Moutiers-les-Mauxfaits, considérant que les dangers qui la menacent sont imminents, qu'il est du devoir d'une administration bienfaisante et fraternelle d'empêcher la violation des propriétés et de protéger les personnes, considérant que toute détermination sur la sûreté publique et la défence générale doit être soumise au représentant du souverain qui est maintenant dans cette enceinte, considérant que le poste des Moutiers est on ne peut plus important, en ce que la force qui y sera établie peut maintenir les malveillants des paroisses voisines, empêcher les brigandages qu'ils voudraient exercer sur les personnes et les propriétés dans les communes de Saint-Avaugourd, Nieul-le-Dolent, Nesmy, La Boissière, Champ-Saint-Père, Chaillé, La Jonchère et circonvoisines, et qu'elle sera à portée de donner du secours au poste d'Avrillé et à celui de La Claye, en cas que les brigands eussent des intentions criminelles, que sur ce dernier point elle protégera les convois de vivres, bois et fourrages dont cette ville a un si pressant besoin, ainsi qu'enfin les foires et assemblées qui se tiennent habituellement dans la dite commune, ouï le procureur syndic, autorise le conseil général de la commune des Moutiers de mettre en état de réquisition permanente tous les citoyens des communes voisines qui se sont réfugiés dans son sein, ainsi que les gardes nationaux de son arrondissement afin de repousser les brigands qui pourraient tenter d'envahir leur territoire, autorise également le dit conseil de la commune des Moutiers de requérir en cas de besoin la force armée des communes voisines pourvu que le rassemblement qui aura lieu aux Moutiers n'excède pas 150 hommes. L'assemblée estime que cette troupe doit être soldée par le trésor public conformément aux lois. A cet effet arrête de demander l'autorisation et la conformation du citoyen Niou, commissaire de la Convention Nationale ; déclare qu'il n'y a pas lieu de délibérer quant au déplacement des citoyens des Moutiers cantonnés au poste de Saint-Cyr." Le commissaire des Moutiers ayant reçu l'approbation du commissaire de la Convention "a demandé que l'administration lui fasse délivrer 200 cartouches pour être distribuées à la garde qui allait être établie en exécution du dit arrêté dans sa commune". "Le conseil arrête que les 200 cartouches réclamées par le pétitionnaire lui soient remises à la charge pour la dite commune de faire passer les plombs qui se trouvent à sa disposition, l'administration étant absolument dépourvue de cette matière."


Selon une déclaration de François Degré, chirurgien à Angles, en avril 1793 "les brigands qui désarmaient les patriotes, levaient des hommes de force pour l'insurrection et opéraient des réquisitions de pain les 25, 26 et 27 mars avaient pour chefs du Chauffaut, Ferré et Fredin".


En même temps qu'elle obtenait 200 cartouches, l'administration des Moutiers appelait à l'aide le poste de Saint-Cyr. Le district délibérait à ce sujet le 25 avril. "Par lettre remise sur le bureau le commandant du détachement de la force armée cantonné à Saint-Cyr se plaint que la municipalité des Moutiers l'a requis de se transporter au bourg parce que les brigands le menaçaient, qu'il s'y est transporté, mais qu'ayant reconnu que l'ennemi ne paraissait faire aucun mouvement, il a cru devoir s'en retourner au dit lieu de Saint-Cyr où le général l'a placé, et que la municipalité de son autorité a empêché les hommes sous son autorité de le suivre. Le conseil ouï le procureur syndic improuve la conduite de la municipalité des Moutiers et lui enjoint de faire partir aussitôt la réception de l'extrait de l'arrêté qui lui sera transmis, les hommes qu'elle a retenus sans la participation du général sauf en cas de refus ou de contravention, à demeurer responsable des évènements qui pourraient survenir par le déplacement qu'elle a occasionné à cette force. Et quant au citoyen Robin commandant à Saint-Cyr, le conseil satisfait de la manière dont il s'est conduit, arrête qu'il approuve sa fermeté à ne pas céder au réquisitoire de la municipalité et que le président lui témoigne sa satisfaction par lettre qu'il demeure chargé de lui écrire".


Le 30 avril 1793 Denogent écrit à Biron procureur syndic aux Sables : "Il y a à la Fretière paroisse de Saint-Vincent-sur-Graon un amas de bled appartenant soit disant au fermier chez les brigands ; la semaine dernière nous fîmes dans cet endroit une sortie avec les hommes parce nous fûmes instruit qu'il y avait un rassemblement mais nos désirs ne s'accomplirent pas parce qu'à notre arrivée il se dispersa. Nous avons trouvé les bleds".

L'armée catholique tenta de s'emparer de Fontenay, le 15 mai 1793, elle échoua, néanmoins le poste des Moutiers fut évacué. Les administrateurs de Chaillé-les-Marais écrivirent le 16 mai aux administrateurs du département : "Etant hier à la foire de Luçon on les a assuré que tous les postes de La Claye, Champ-Saint-Père, Saint-Cyr, Mareuil, Moutiers-les-Mauxfaits étaient évacués ce qui laisse à nos ennemis une grande facilité de se grossir". Le conseil général de Luçon délibérait le même jour en assemblée générale "que sans une trahison des plus horribles de la part du général Beaufranchet Dayat, on n'eut pas dans le même instant, le jour d'hier, évacué tous les postes importants du ci-devant Poitou : Saint-Hermand, Moutiers-sur-Lay, Mareuil, La Claye, Saint-Cyr, Champ-Saint-Père, Luçon, Moutiers-les-Mauxfaits, Avrillé, Talmont".


Après la prise de Fontenay par l'armée catholique le 25 mai, le poste des Moutiers se replia sur Avrillé, mais demandait dès le lendemain des renforts au général Sandoz qui commandait à Luçon ; celui-ci expédiait 100 hommes aux Moutiers. Le général Boulard rend compte au général en chef Biron de ce département. "Sandoz qui commande à Luçon à envoyé 100 hommes à Talmont, 68 à Avrillé qui ont du arriver hier, il a pareillement fait passer 100 hommes aux Moutiers". Sandoz renforcera encore le poste des Moutiers le 6 juin. "Les officiers municipaux de Moutiers-les-Mauxfaits se présentent en ce moment et m'instruisent d'une attaque nocturne de l'ennemi qui cherche à pénétrer dans les marais pour remonter sa cavalerie et interrompre les communications avec les Sables. J'ai cru devoir renforcer ce poste de 10 hommes."


Dans la nuit du 17 au 18 juin, un détachement des Moutiers joint à un détachement du Port la Claye s'est porté sur l'Epinette où les brigands entretenaient 30 hommes ; 23 ont été tués les armes à la main, 3 ont été fait prisonniers, 7 chevaux ont été pris".

 

Attaque des Moutiers les 20-21 juin 1793.

Voici le récit qu'en fait le général Sandoz :
"Une attaque assez vive s'est produite aux Moutiers le 20, et la garde nationale très patriote a dû se replier sur Avrillé d'où elle a envoyé aux Sables ainsi qu'au Port la Claye demander des secours. Le capitaine Vileneuve est arrivé de la Claye tandis que 100 hommes étaient expédiés de Talmont ; le lendemain l'ennemi s'est enfui laissant 2 morts et 200 paires de sabots".


Il existe une lettre datée du 21 juin 1793 du chevalier de la Voyrie à Bulkeley dans laquelle il lui "annonce un petit échec aux Moutiers".


Le général Boulard écrit au général en chef Biron le 23 juin : "Je vois avec grand plaisir mon général, que les brigands ont essuyé trois échecs dans le même jour savoir : par vos ordres à Busseau, par Sandoz à Saint-Juire et aux Moutiers par le détachement qui est cantonné".


A la suite de ce succès l'administration des Moutiers et les soldats reçurent du district des Sables l'adresse suivante datée du 21 juin 1793 : "Nous avons reçu votre lettre qui nous annonce la courageuse résistance que vous avez opposé aux rebelles qui sont venus vous attaquer le 21 de ce mois, votre conduite est digne d'éloges, elle est digne des Enfants de la Liberté, elle prouve que nous n'avons quavouloire et nous triompherons de nos ennemis, nous avons présenté et appuyé vos réclamations au général. Votre bravoure fera suite aux fastes de listoire car nous n'avons pas hésité de la consigner sur nos registres, nous ferons part de ce trait de valeur à la Convention, courages Braves républicains, c'est ainsi que doivent se comporter les vrais amis de la liberté, la liberté est faite pour des hommes tels que vous, soutené chers concitoyens cette haute réputation."


A la suite de cette attaque des Moutiers "où quelques braves ont repoussé les brigands, la commune réclame des renforts avec l'appui du district des Sables, signalant que la perte de ce poste ouvrirait l'entrée du marais de Morick et couperait la communication avec Luçon".

La conservation de ce poste était importante, cela n'échappait pas au général Boulard qui écrit pourtant à Sandoz : "Je n'ai rien promis à la commune des Moutiers, mon cher camarade, me réservant d'en causer avec vous. Je connais sa force en troupes, je connais l'importance de ce poste, elle a été fixée par vous. Ce qui m'assure mon cher camarade, si tous ces hommes sont de braves gens, ils peuvent résister." En même temps Boulard rassurait les citoyens des Moutiers. "Depuis le 23 juin, j'ai écrit au général Sandoz de vous faire passer 100 hommes d'infanterie et 13 de cavalerie. Mon ordre lui sera parvenu le 24. Le même jour il aura écrit à Marans pour faire partir cette troupe qui sera venue coucher à Luçon pour se rendre aujourd'hui ou demain chez vous. Dans la crainte que la lettre ne lui soit pas parvenue, j'en ai remis une autre à vos députés qui iront la lui porter s'ils n'apprennent pas en route que le détachement qui vous est destiné y est arrivé, et, dans le cas contraire ils lui feront passer par la correspondance. Ne doutez pas citoyens de les soins pour mettre toutes les parties du département dont la garde m'est confiée à l'abri des courses de l'ennemi. Je me persuade que votre commune qui s'honore du titre de républicaine et dont les habitants sont les dignes défenseurs de la République repoussera encore les ennemis avec autant de vigueur et de bravoure qu'elle l'a fait le 21 de ce mois."


Le brigandage continue toujours dans la région, le commandant du poste des Moutiers demande au général Boulard une expédition contre un poste rebelle voisin. Ce général écrit au général Tuncq qui à Luçon a remplacé Sandoz, le 27 juillet : "le commandant du poste des Moutiers me propose de faire une expédition sur un poste ennemi qui l'avoisine. Je lui mande que n'ayant que 278 hommes et 20 cavaliers il vous réclame assistance ; Cela pourrait occuper la troupe qui désire marcher et l'on pourrait interrompre l'ennemi dans ses communications".


Les armées catholiques subissent deux graves revers devant Nantes et Luçon, mais prennent une éclatante revanche sur Westermann à Châtillon ; "l'audace des rebelles s'augmente".


En septembre 1793 le département de la Vendée déclare que le moment est venu d'exterminer les rebelles qui viennent encore de mettre en déroute le général Tuncq à Chantonnay. Le conventionnel Fayeau, représentant du peuple lance un appel aux armes. "Citoyens, Liberté ou la Mort, le moment est venu d'exterminer les brigands qui nous entourent nous menacent et d'affirmer la liberté. Citoyens levez vous, hâtez vous d'aller former une haie impénétrable aux scélérats, aux armes citoyens, frapper de grands coups."

Le 7 septembre cette administration prend un arrêté pour nommer un commissaire pour chacun des cantons à requérir. Ce commissaire et les municipalités se concerteront sur les moyens de pourvoir aux subsistances et à l'armement des citoyens, feront sonner le tocsin pour la levée en masse des citoyens de 18 à 50 ans, toutes les personnes réfugiées sont requisent de marcher avec les citoyens. Pierre Simon Regain juge du tribunal du district des Sables est nommé commissaire pour le canton des Moutiers.

Le 12 septembre, les Commissaires des Sables et de La Roche-sur-Yon, "considérant que la levée en masse ne produirait pas l'effet qu'on doit en attendre, considérant que pour atteindre le but il faut lui donner une formation approchée de l'organisation des troupes de la République" font rassembler les citoyens "sur le grand chemin qui conduit à La Mothe-Achard pour procéder à la distribution et à la formation des compagnies". Les communes de Moutiers et de Mareuil forment la deuxième compagnie de patriotes de la Vendée ; le Citoyen Pommeraye est élu chef de bataillon.


Il n'y a pas que les brigands à combattre, il y a les ennemis extérieurs et contre eux il faut toujours de nouvelles troupes ; dès novembre 1793, le district des Sables conformément aux instructions du ministre de la guerre et aux décisions de l'administration départementale faisait diriger sur Saumur les jeunes gens de la 1ère réquisition de son arrondissement. Il "réitérait les sommations aux municipalités de rechercher tous les jeunes gens de 18 à 25 ans restés dans leurs foyers. "Un certain nombre d'entre eux avait été autorisés aux mois d'octobre et novembre à prendre des congés de trois semaines pour l'ensemensement des terre et n'étaient pas revenus, d'autres s'étaient enrôlés dans le bataillon de Pommeraye parce qu'ils se trouvaient en service dans les compagnies franches et dépendaient des communes très patriotes sans cesse menacées par l'ennemi". Tel était le cas de ceux de Moutiers et c'est ce qu'expliquait la municipalité au directoire du district qui décidait néanmoins que "quoique dispensés par le général d'armée ils devaient rejoindre leurs camarades de la 1ère réquisition". Sur l'ordre de Biret deux jeunes gens des Moutiers furent envoyés à Saumur en janvier 1794.


Il ne semble pas que cet appel aux armes reçut un accueil enthousiaste, témoin cette lettre de Saint-Vincent-sur-Graon au directoire du district le 7 nivôse an 2 (27 décembre 1793) : "Citoyen et frère, Malgré les soins et peines que la municipalité de Saint-Vincent-sur-Graon sait donnée et se donne chaque jour pour engager les jeunes gens à se rendre aux Sables, aucun ne s'empresse à obéir, à la loi et nous voyons que le reffus peut dégénérer en brigandage. Vite, mon camarade, fais marché les garçons de Saint-Vincent, n'aye pas de commisération pour eux, ce sont des scélérats ainsi que leurs parents". Encore cette lettre du directoire du district aux officiers municipaux des Moutiers le 23 nivôse an 2 (12 janvier 1794). "Le temps est arrivé où il faut que la réquisition ait toute son exécution, il est de leur intérêt, il est de notre devoir que les moyens les plus prompts soient pris pour qu'ils se rendent sans délai au chef lieu et qu'ils contribuent d'une manière active au complément du bataillon ou à ceux des cadres de la cavalerie de l'armée. Aussi donc citoyens, metté votre responsabilité à couvert en prenant des mesures énergiques et vigoureuses et telle enfin que la Loy ne recoive plus d'entrave a son exécution". ; La Municipalité des Moutiers protestait auprès du directoire des Sables le 19 nivôse an 2 (8 janvier 1794) contre le recensement des armes. "Par votre lettre en date du 14 courant vous nous requéré d'enjoindre aux citoyens de cette commune d'en faire une déclaration. Nous vous observons citoyens que tous les habitants de cette commune sont en activité défensive tant pour l'attaque que pour la déffense ils s'en sont fait un devoir depuis le commencement de l'insurrection jusqu'à ce jour résollu de ne jamais quitté fouillé par de vils brigands le Terrain nous osons dire le plus Républicain et le plus pure de votre district".

 

Attaque des Moutiers par Charette le 30 germinal an 2 (19 avril 1794). Depuis l'évacuation et l'incendie de la Roche-sur-Yon (la ville avait été incendiée sur ordre de Turreau le 2 mars 1794), de la Mothe-Achard et de Vairé, la banlieue des Sables était abandonnée aux rebelles qui ne cessaient de la parcourir, enlevant des fermes grains et bestiaux. Les Moutiers-les-Mauxfaits étaient attaqués le 19 avril 1794 et saccagés, le juge de paix Denogent et le receveur de l'enregistrement y furent massacrés. Les Vendéens y subirent des pertes sérieuses, Renaud le meilleur pointeur de l'armée de Charette y fut tué. On possède la relation de cette attaque dans un document établi par le juge de paix Guédon le 18 floréal an 7 (7 mai 1799) :

"L'an 7 de la République française une et indivisible et le 18e jour de floréal sur les 3 heures de l'après-midi, devant nous anthoine françois Bouhier, propriétaire, demeurant en le bourg des Moutiers-les-Mauxfaits chef lieu de canton lequel a dit qu'ayant besoing d'un acte de Notariété qui ateste le jour mois et année que les rebelles de la Vendée ont pris de force cette commune des Moutiers et les ravages de fait et pillagie auquel les brigands se sont livré il avait decours à notre ministère, qu'en conséquence il a fait paraître devant nous pour y déclarer se quils savent les citoyens ci après dénommés a cet égard requerrant que nous ussions de recevoir leurs déclarations et luy en délivrer acte et a signé.


A cet endroit sont comparus les citoyens Alexandre Charles Joseph Dupont, propriétaire, Hugue Raguideau, cordonnier, Jacques Tourancheau, notaire public et Aimé Epaud, arquebusier ; demeurant tous séparéments dans cette commune des Moutiers, lesquels après serment par eux fait la main levée de vant nous de dire Vérité ont déclaré que c'est le trente du mois de germinal an deux que les Brigands envahirent cette commune des Moutiers et y exercèrent les plus cruels carnages en égorgeant environ moitié des habitants, gorgé de sang humain, ils exercèrent un pillage horrible enfoncèrent tous les coffres et harmoires, tant ché le citoyen Bouhier, ché eux dits comparants, que ché les autres habitants de ce bourg sans presque en excepter aucuns, lassérèrent et emportèrent tous les papiers qu'ils rencontrent. Enfin ils enlevèrent ce jour tout ce qui était de plus précieux aux Moutiers et détruisirent en partie de ce qu'ils ne purent emporter ; qu'ils ont aussi connaissance que le citoyen Bouhier et pas un seul habitant na habitté cette commune depuis cet épôque trente germinal jusqu'à l'an 4, Temps de la pacification, cependant vers la fin de vendémiaire an trois les généraux commandant dans la Vendée établirent un camp de six à sept cents hommes sur les landes de Renaudon proche d'un cart de lieues de ce bourg, pour lors les habitants inquiet de savoir ce qui restait dans leurs maisons se voyant garanty par le camp se rendaient tous les jours voir se triste spectacle et trouvaient leurs maisons vides, enfin quelqu'un des habitants se réunissaient au camp, quelqu'autre notemment les femmes sazardaient a coucher dans quelque coin de grange ou de maison, le camp exista sept a huit jours au bout duquel temps il fut taillé en pièces, il y périt encore quelqu'un des habitants, ainsi que plusieurs femmes qui se sauvaient du bourg à l'attaque du camp.

Laquelle déclaration les dits comparants ont affirmé sincère et véritable et ont requis acte et ont signés.
De tout quoy nous avons rédigé le présent acte de notariété, dont expédition sera délivrée au citoyen Bouhier, pour lui servir et valloir ce que de Raison.

Fait aux Moutiers-les-Mauxfaits, au lieu ordinaire ou nous avons accoutumé Tenir nos audiences les jours, heures et mois et an que dessus, et le dit notre commis greffier avec nous a signé. Guédon, juge de paix, Robin commis greffier.

Enregistré aux Moutiers, le 18 floréal an 10 de la République française f° caze 3, reçu un franc. Bouchereau."


Ce document montre que le bourg fut pillé, que de nombreux habitants furent massacrés, que le bourg resta inhabité pendant presque un an, qu'un camp de six à sept hommes fut installé fin septembre, quelques jours avant la seconde attaque des Moutiers par Charette le 24 septembre. C'est ainsi que le commissaire Porchier écrit que "les minutes de feu Philbert aimé de Nogent égallement, celles de Philbert Touranchaud qui était notaire dans ce canton, ont touttes été perdues exactement le jour de la Bataille des Moutiers, qui eut lieu le 30 germinal an 2". Le maire de Moutiers, Robin, écrit au sous préfet en 1804 que "ses papiers lui accordant la maîtrise pour exercer aux Moutiers ont été perdus le 30 germinal". Il informera cet administrateur le 27 mars 1804 qu'il "a dans cette commune des enfens propres à concourir pour des places déleves pour l'école de Saint-Jean-de-Monts. Il est juste de faire valloir les Mérites à la reconnaissance de la France de pauvres petits enfants qui perdirent leurs pères le 30 germinal an 2. Il est certain que 45 hommes perdirent la vie les armes à la main en déffendant la commune des Moutiers". Dans le compte rendu de la séance de l'administration du canton en date du 25 fructidor an 4, on lit : "tous les agents et adjoints ont été convoqué à l'effet de la répartition sur leur commune de l'impôt personnel et somptuaire de l'an 4 ; tous en ont vu l'impossibilité de l'asseoir sur les bancs des halles et justice et qu'il y a que 6 mois que les habitants sont rentrés qu'il en reste encore quils avaient tout perdu ..."


Ce désastre aux Moutiers eut pour conséquences l'évacuation des postes d'Avrillé et Talmont ainsi que de la municipalité de ce bourg. "Nous membres du conseil général de la commune de Talmont, chef lieu de canton, district des Sables, département de la Vendée, après avoir eu connaissance du malheureux échec qu'a essuyé le poste des Moutiers-les-Mauxfaits et l'évacuation qu'a fait celui d'Avrillé ainsi que du nôtre et, l'assassin journalier des patriotes de nos communes voisines commis par la rage des brigands, après en avoir délibéré, avons arrêté d'après même l'avis des représentants du peuple et pour ne pas exposer de braves citoyens à de pareils malheurs, qu'il était prudent de nous retirer avec la garnison, avec toutes les denrées de première nécessité que nous avons sur le champ fait transporter en la cité des Sables, aux fins qu'ils ne tombent pas au pouvoir des brigands, avons aussi arrêté qu'aussitôt que le général jugera à propos de faire récupéré le poste, nous irons reprendre nos fonctions avec tout le zèle et courage de vrais républicains". (Délibération du conseil général de la commune de Talmont le 9 floréal an 2 - 28 avril 1794 - Archives de la mairie de Talmont)


Le désarmement des communes ordonné par la Convention se poursuit néanmoins. Le 26 avril le commandant provisoire de Luçon évacue Port-la-Claye et emmène les canons ; la correspondance avec les Sables se fait par patrouilles envoyées chaque jour d'Avrillé. Le général Carpentier enlève les subsistances, désarme les communes, met le feu aux moulins. Il hésite à abandonner Talmont et Avrillé, il y est contraint par un ordre du général en chef. Le 29 avril il annonce que les brigands ont envahi ces localités "y ont massacré des femmes, des hommes et y ont tout ravagé" ; il réclame l'autorisation de rétablir ces deux postes "pour y soustraire les habitants à l'assassinat, les boeufs et les chevaux aux fréquentes incursions des bandes de Joly".


Du Chaffaut à Avrillé donne "ordre à tous les bourgs, villages, métairies, terrains et fermes des environs de rejoindre l'armée catholique à Grosbreuil le 10, sous peine d'être traités en républicain, leurs femmes et leurs enfants tués, leur bétail enlevé, leurs maisons brûlées".


Charette continuait sa guérilla, resserrant de plus en plus le blocus des Sables par les bandes de la Vendée maritime. Ces bandes ne cessaient de piller sur la route des Sables depuis l'abandon des postes militaires conformément aux ordres de Turreau.

 

Attaque des Moutiers le 24 septembre 1794

Le bourg des Moutiers qui avait obtenu du général Dutruy l'établissement d'un camp de 800 hommes fut brusquement attaqué et enlevé, cette fois pour longtemps le 24 septembre 1794. Le chef d'état major Beaupuy en fait la relation suivante dans son rapport : "Le trois vendémiaire l'adjudant général Marot commandant des troupes en avant de Luçon a écrit que le poste des Moutiers fort d'environ 800 hommes a été obligé de se replier sur Saint-Cyr distant de deux lieues. Ce poste avait été établi pour protéger l'enlèvement d'abondantes récoltes, et notre peu de forces avait empêché d'y mettre un plus grand nombre de troupes. D'après les différents rapports il paraît que les brigands forts d'environ 3.000 hommes ont attaqué ce poste sur trois colonnes, leur cavalerie dont le nombre n'est pas certain a vivement assailli notre gauche défendue par le 4e bataillon du Puy-de-Dôme et un détachement du 4e de la Vienne, ces troupes ont replié trop précipitemment, ce mouvement a jeté un peu de désordre, mais le 5e bataillon de la Marne a fait retraite avec un détachement des chasseurs à cheval des 10e et 15e régiments. Le chef du bataillon de la Marne a eu son cheval tué sous lui".

L'abbé Deniau (Histoire de la guerre de Vendée Tome 4) relate ainsi l'action : "Sur les bords du Lay où commandait Saint-Pal, une bande de pillards (ce sont ici les bleus) venait d'enlever vingt charretées de bois et une grande quantité de vin. Charette l'ayant appris marche le 24 septembre contre le camp républicain alors établi dans la lande des Moutiers. Croyant qu'ils n'avaient en face que Saint-Pal qui ne jouissait pas d'une grande réputation de capacité militaire, les républicains ne conçoivent aucune crainte et s'avancent sans être vus jusqu'auprès des royalistes pour les mettre en fuite. Ils leur tuent quelques hommes. Charette les laisse faire dans leur illusion, il les fait d'abord charger par un peloton de cavalerie, puis aussitôt dirige sur eux une colonne serrée pour masquer l'importance de ses troupes et ne fait feu qu'à portée de fusils ; quand l'affaire est sérieusement engagée il met pied à terre, s'arme d'une espingole et à la tête de ses chasseurs qui agitent leurs panaches et poussent de grands cris, il charge à fond les lignes de l'ennemi, les enfonce, les met en fuite et les poursuit avec sa cavalerie jusqu'au pont de Luçon. Le plus grand nombre des fuyards resta sur le terrain, il s'en échappa à peine soixante. Selon Lucas Champonnière, Charette en allat au combat fit placer les soldats de Saint-Pal à la tête de l'armée et donna l'ordre à l'avant-garde de tirer dessus s'ils reculaient. Au lieu de faiblir ils montrèrent beaucoup d'intrépidité, ce qui prouva que le peu de succès de cette division devait être attribué à son chef Saint-Pal. Il fut destitué le lendemain et remplacé par Le Moelle. De Saint-Pal demanda à être jugé par un conseil de guerre et présenta un mémoire dans lequel il rendait compte de sa conduite. Pour le consoler Charette le nomma inspecteur de ses divisions."


Après la prise des Moutiers, les municipalités des Moutiers, Angles et Jard étaient accourures aux Sables pour demander l'action immédiate de la division que commandait le général Desrozeaux qui avait remplacé le 9 août le général Dutruy ; comme la garnison s'était repliée du côté de Saint-Cyr, le général répondit "qu'il ne pouvait se démunir d'aucune force, ayant la responsabilité de garder la ville". La commune des Sables écrivit à la Convention le 27 septembre : "nos maux sont incalculables. Il y a deux jours le poste des Moutiers a encore été forcé par les brigands. Toute la plaine de Jard est découverte et désolée par ces scélérats". De son côté le district des Sables écrivait à la Convention : "dans l'affaire des Moutiers, on ne sait plus où va se porter l'audace des brigands, surtout ayant une aussi nombreuse cavalerie. Ils ont enlevé 300 bestiaux dans la commune d'Angles, ils ravagent celle de Longeville et du Bernard. La nuit dernière ils se sont portés sur Saint-Hilaire-la-Forêt à laquelle ils ont fait éprouver leur brigandage. Ils menacent d'enlever des vins et des grains à Jard et personne ne peut s'y opposer.

 

Le Givre château de la Brunière


Après la prise des Moutiers un fort détachement sous les ordres de Delaunay, lieutenant de Charette, vint occuper le château de La Brunière, commune du Givre. On lit dans un document "État du bétail enlevé dans la commune de Haute-Plaine ci-devant Saint-Cyr le 30 vendémiaire an 3 :


"appartenant au château : 2 boeufs de 3 ans faits, 14 boeufs de 2 ans faits, 14 taureaux de un an, dix génisses de neuf mois, 6 vaches, total 46 pièces
appartenant au citoyen Pierre Jutard, 22 pièces,
appartenant à Gaudin des Sables, deux boeufs dépendant de la métairie de la Bitaudière,
appartenant au citoyen Gilbert, 2 boeufs".
A Saint-Vincent-sur-Jard dans les nuits des 12 et 13 octobre, des vins, des bestiaux furent enlevés et quelques hommes massacrés.


Jaunaye traité

1795 - 1796. La paix de La Jaunaie (12-18 février 1795) rendit un peu de calme à ces régions désolées, mais il n'y eut jamais de véritable paix.


En avril 1795, les brigands envahissent Talmont et Avrillé où les garnisons ont été supprimées. Le traité signé aurait dû ramener la paix et cependant les brigands enlèvent les bestiaux, ravagent les communes d'Angles, Longeville, Le Bernard, Saint-Hilaire-la-Forêt. "Les campagnes sont désolées, la culture des terres arrêtée, la terreur de mort plane sur la tête des habitants qui vont au secours des patriotes en leur conduisant leurs denrées." Aucune action militaire ne peut être entreprise contre eux. La pacification de la Vendée n'était qu'une "comédie", le district des Sables "réduit à la banlieue de la ville ne cesse d'être exposé aux incursions des bandes royalistes. Les commissaires sont incapables en mai-juin 1795 d'obtenir le battage des grains conservés l'an dernier dans les communes libres et de faire arriver les blés achetés dans le marais poitevin".
L'abbé général Bossard ci-devant chef de la division de Pouzauges écrit à Gaudin des Sables : "les brigands qui dévastent la partie de Moricq et tout le pays sur la route de Luçon aux Sables partent des postes qu'ils tiennent à Saint-Vincent-sur-Graon et aux Moutiers, ils assassinent tous les jours."


Le 2 juin 1795, le général Desrozeaux ne peut assurer la protection du dépôt de grains que l'on fait à Moricq, le 5 il doit faire escorter les préposés chargés de recenser les blés. Gaudin des Sables fait attaquer le poste de Saint-Vincent-sur-Graon, l'un des centres de brigandage les plus actifs. Mercier du Rocher en fait la relation suivante le 13 messidor an 3 (1er juillet 1795). "Le camp de Palluau bat les brigands à Saint-Vincent-sur-Graon, leur tue cent hommes mais ne peut reprendre les quatre voitures qu'ils ont enlevées sur la route des Sables ni celles enlevées au delà de Luçon ; les républicains ont perdu beaucoup de monde". La paix de La Jaunaie, "bâtie sur le sable" est bientôt rompue et les hostilités reprennent le 26 juin.

 

CHARETTE 5


En août 1795 les anglais débarquent à Saint-Jean-de-Monts armes et munitions destinées à Charette, un débarquement de troupes doit avoir lieu et le général vendéen fait des rassemblements pour le protéger. Le général Hoche, informé, veut faire une diversion en attaquant le camp royaliste de Belleville, il en informe Grouchy, lui recommandant de bien tenir les postes de Port-la-Claye et Pont-Charron. Grouchy met en mouvement le général Delaage qui commande à Luçon ; ce dernier "dirige le 24 septembre cinq petites colonnes mobiles sur Rosnay, Champ-Saint-Père, Saint-Vincent-sur-Graon et Moutiers-les-Fidèles. Il enlève ces postes aux rebelles qui perdant une vingtaine d'hommes ont laissé entre les mains des républicains 12 à 1500 paquets de cartouches, 20 chevaux, des armes, un magasin d'uniformes, 3.000 rations de pain et 32 boeufs".


L'armée de Charette est pourtant à Saint-Cyr ce jour là où elle subit un cuisant échec. Le général vendéen lui-même est près du château du Givre, au Pont Rouge pour s'opposer à une aide éventuelle venant du côté des Sables ; La Robrie et Le Couvreur sont au Port-la-Claye dont ils se sont emparés par surprise la nuit précédente avec 1.500 hommes, tandis que Guérin et Le Moelle attaquent en vain les bleus retranchés dans l'église.


En octobre 1795 Charette attendra en vain le comte d'Artois à La Tranche. Malgré ces revers les partisans de Charette parcourent la région des Sables, tuant les voyageurs et les patrouilles peu nombreuses au point qu'il fallut donner une escorte aux électeurs du district des Sables se rendant à Fontenay pour l'élection des représentants des districts.

 

Moutiers-les-Mauxfaits église gravure

 

DÉCHRISTIANISATION DES MOUTIERS - 14 FRIMAIRE AN 2 (17 décembre 1793)

Le procureur syndic Biret fait au district des Sables un rapport sur l'état d'esprit des communes de son district. "Tous les dieux de bois ont disparu sans que pour cela j'ai employé d'autres armes que la persuasion. Le peuple lui même pénétré des grands mérites que je lui ai préchés n'a rien laissé dans les ci-devant églises qui puisse lui rappeler les idées du fanatisme. Dans l'une des communes, celle des Moutiers-les-Mauxfaits le peuple a été plus loin. Assemblé en foule devant le Temple de la Vérité il a solennellement abjuré la superstitieuse et intolérable religion catholique et juré de ne reconnaître d'autre culte que celui de la philosophie républicaine et de l'amour de la patrie".

C'est la commune de Saint-Sornin qui la première en Vendée vint le 29 novembre 1793 annoncer au district des Sables son abandon du culte chrétien. Saint-Sornin après délibération "déclare hautement renoncer à jamais à l'ex religion catholique et romaine pour suivre désormais les seules lumières de La Raison et de la philosophie". Le maire, Faivre s'est lui-même présenté à l'administration, fit lui-même son rapport, reçu les vives félicitations de l'assemblée et l'accolade fraternelle de tous ses membres.

Jean Signol

Annuaire de la Société d'émulation de la Vendée - 1973 - AD85

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