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La Maraîchine Normande
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26 janvier 2015

HISTOIRE DE SAINT-GEORGES-DE-MONTAIGU (85) - DEPUIS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE JUSQU'EN 1860

HISTOIRE DE SAINT-GEORGES-DE-MONTAIGU
DEPUIS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE JUSQU'EN 1860

Nos troubles révolutionnaires devaient mettre à une nouvelle et sanglante épreuve la foi du peuple évangélisé par saint Martin. Mais cette foi affermie par l'exemple des vertus immortelles et des miracles sans nombre du saint Thaumaturge devait encore triompher glorieusement.


Pendant les guerres héroïques de la Vendée, 700 hommes de Saint-Georges périrent les armes à la main pour la défense du trône et de l'autel. Le sang de tous les martyrs ne pouvait demeurer stérile ; aussi vit-on cette terre d'élite fécondée par lui, se couvrir des fruits abondants des plus éclatantes vertus. Qu'on s'imagine tout un peuple chassé de ses maisons réduites en cendre jusqu'à la dernière, vivant dans les forêts et dans les lieux inaccessibles, et cependant toujours fidèle au service de Dieu ; observant constamment, autant que la difficulté des circonstances pouvait le permettre, et les préceptes de la religion et les cérémonies même du culte divin. Celui qui de son côté s'appelle le fidèle et le véritable ne pouvait laisser sans secours un peuple qui lui était si dévoué. Les habitants de Saint-Georges ne furent jamais entièrement privés de pasteurs pendant les mauvais jours de notre révolution.

 

Saint-Georges de Montaigu


M. MARION - M. Foisson, curé de Saint-Georges au moment où la révolution éclata, s'était exilé en Espagne, mais M. Marion, curé de Saint-Jacques, se dévoua à rester au milieu de nous. Il se retira dans les Maines, habita d'abord à la Marquerie, puis à Boësse, puis enfin à la Gerverie se rapprochant ainsi de plus en plus de la forêt de Gralas qui fut toujours inabordable, aussi bien que les Maines de Saint-Georges, aux soldats féroces de la Convention. Pas un de ceux, dit-on, qui eurent la témérité de s'y engager n'en revint pour apprendre aux autres ce qu'il avait vu. Ces aventuriers du reste n'étaient que des pillards connus sous le nom de maraudeurs. C'était dans cette contrée des Maines, couverte de bois épais, défendue le plus que par des rivières, que vivait le peuple de Saint-Georges sous des abris de feuillage. A la Gerverie il existe encore un hangar (1865), où M. Marion célébrait le Saint-Sacrifice de la messe. Un vieillard âgé de plus de quatre-vingts ans, Julien Mocquet, , m'a dit, la lui avoir servie bien souvent, l'y avoir assisté, bénissant bien des mariages et jusqu'à 7 dans le même jour. M. Marion mourut vers la fin de nos troubles.

RETOUR DE M. FOISSON - M. Jean Girard, originaire de Saint-Hilaire-de-Loulay, nommé curé à La Boissière dès que la Terreur eut cessé, avait quitté cette paroisse pour celle de Saint-Georges : il y exerçait le saint ministère en 1800, même il était au confessionnal lorsqu'on vint lui dire à l'improviste que M. Foisson, ancien curé de Saint-Georges, revenant d'Espagne était dans le bourg. Aussitôt il quitte ce nouveau poste et retourne à La Boissière. M. Foisson occupa la paroisse de Saint-Georges jusqu'en 1803, où il mourut, et pour le coup la laissa définitivement à M. Jean Girard qui la desservit jusqu'à sa mort arrivée en 1836.

 

Napoléon Ier

PASSAGE DE NAPOLÉON Ier A SAINT-GEORGES, 8 AOUT 1808 - M. Jean Girard était donc curé de Saint-Georges en 1808, lorsque Napoléon Ier revenant d'Espagne, traversa notre bourg. M. Girard et le maire Jules Borderon, qui demeurait en ce moment au village de l'Épaisserie allèrent avec un certain nombre d'habitants l'attendre au haut du bourg près le calvaire, sur la route de Chavagnes. Le maire prenant la parole lui dit en digne représentant du peuple de Saint-Martin : "Sire, nous vous demandons quelques secours pour réparer notre glise. - Et combien me demandez-vous ? lui dit l'empereur. - Sire, 6.000 frs. - Et que ferez-vous avec 6.000 frs ? Si je vous en donnais 20.000 ? - Ce serait mieux, Sire. - Eh bien vous les aurez. Mais pourquoi, poursuivit l'Empereur, ne faites-vous pas réparer votre église vous-mêmes, vous êtes si religieux dans ce pays de la Vendée ? - Sire, quand nous avons de l'argent, nous l'employons à rebâtir nos maisons. - Vos maisons ? - Oui, Sire, elles ont toutes été brûlées pendant la révolution." A ces mots, le dur conquérant accoutumé à promener le ravage et la dévastation sur tous les chemins de l'Europe, éprouve en son âme une secousse. Il paraît un instant comme un homme qui se recueille. "Avez-vous des réfractaires dans votre commune, demande-t-il ? - Non, Sire, pas un seul. Nous avons servi le roi avec fidélité, et nous vous servirons toujours de même." Cette vertu si naïve et si simple achève d'ébranler et presque d'amolir un coeur que la vue du sang et du carnage n'avait jamais pu émouvoir. "Eh bien, dit-il, faites bâtir vos maisons, je m'engage à payer le tiers de la dépense." Il tint parole et dépassa même la promesse.
Quelques instants plus tard, l'empereur descendait à Montaigu. Violemment altéré par la chaleur brûlante du mois d'août, il demande un coup d'eau fraîche. On s'efforce de lui servir la plus froide possible. L'impératrice en eut la colique, et lui-même se trouva indisposé. L'empereur pâlit et se croit empoisonné. On fait boire de cette eau à celui qui l'avait emportée et qui n'en éprouve aucun mal. L'incident n'eut pas d'autres suites. L'empereur rassuré se mit avec sa femme à manger des oeufs brouillés. Ainsi vivent ceux qui font gémir les autres, sous le poids de leur puissance. Encore sont-ils obligés de flatter du haut de leur grandeur ces peuples qu'ils craignent. Le maire de Saint-Georges ne manqua pas de recevoir peu de jours après les 20.000 frs. qu'on lui avait promis. Ils furent employés à construire le clocher qui existe aujourd'hui et à le meubler de deux belles cloches qui sonnent encore tous les jours et qui n'ont point été dépassées dans notre siècle de progrès par la sonorité et la justesse de leur accord. En mémoire de ce don impérial, l'une fut baptisée Napoléon.

FOUILLES DE 1810 - Ce fut en 1810 que M. Manteau, alors maire de Saint-Georges, fit exécuter les grandes fouilles sur le "for" ou place publique de Saint-Georges. M. Manteau habitait en ce moment le prieuré aujourd'hui notre école de garçons, cette maison ayant été depuis rachetée par la commune. Les fouilles, célèbres à Saint-Georges, produisirent la découverte de cette multitude étonnante de poids en plomb. On découvrit aussi une grande quantité de vases en terre remontant au temps des Romains. M. Dugast-Matifeux regrette beaucoup le Sus-Gallicus retrouvé en ce moment par M. Manteau, qui était son oncle. C'était un petit sanglier en bronze de la hauteur d'un demi-pied. Ce petit objet, qui aurait aujourd'hui une grande valeur pour les savants, était exposé sur une cheminée de M. Manteau, lorsque dans son absence, Mme la Comtesse de Monnier, habitant le château de la Roche, en la paroisse de la Guyonnière, vint pour lui faire une visite. Elle conduisit son jeune fils, le comte de Monnier alors enfant, et naguère officier dans les zouaves de Sa Sainteté au combat de Casteldifardo. Cet enfant, comme il est naturel à cet âge, eut envie de l'objet dont nous parlons, on le lui donna, et comme au moment du départ il ne voulait pas s'en dessaisir, on lui permit de l'emporter avec promesse qu'on le reverrait bientôt. Cette promesse n'ayant pas été exécutée, le Sus-Gallicus a été perdu pour la famille de M. Manteau.

TOMBEAU DE BOUGON - Ce qu'on retrouva de plus remarquable en pratiquant les fouilles de 1810, et de plus historique, ce fut le tombeau de Bégon ou Bougon, époux d'Alphaïs, petite-fille de Charlemagne, Bougon avait été tué au passage du Bléson en se retirant devant les lieutenants de Lambert, usurpateur du Comté nantais. Le héros avait sept pieds, on l'avait enterré avec son cheval. Si on veut de plus amples détails sur la vie, sur les combats, sur la mort de Bougon, ainsi que sur le deuil qu'en porta la belle Alphaïs, on peut voir Isidore Massé, déjà cité (La Vendée poétique).

M. GABRIEL GIRARD, PREMIER VICAIRE EN 1825 - M. Jean Girard desservit la paroisse de Saint-Georges jusqu'en 1825, où on lui donna pour vicaire M. Gabriel Girard son neveu, lequel devait lui fermer les yeux et lui succéder en 1836.

VANDALISME DE 1834 - Ce fut en 1834, que par un acte de vandalisme que déplorent aujourd'hui tous les habitants de Saint-Georges, furent sacrifiées les ruines importantes de l'église de Saint-Martin. Ces ruines couvraient une partie du "for", imprimaient à Saint-Georges un caractère d'antiquité et lui communiquaient une physionomie qu'il ne retrouvera plus jamais. La commune, dirigée alors par des hommes très peu éclairés, vendit, moyennant la somme de six cents francs et pour la seule valeur des matériaux, ces restes précieux.
L'acheteur de ces restes précieux, le nommé Grelier, marchand de bois à la Coppechanière, fut dupe de la convoitise, car les pierres toutes endommagées par la poudre qu'il fallut employer pour les disjoindre, ne payèrent ni ses frais, ni son prix d'achat quoique insignifiant.
M. Constant Gouraud, notaire à Chavagnes, qui vient à passer au moment où allait s'accomplir cette oeuvre de barbares, dessina rapidement et à grands traits cette antique construction ; et ce fut au moyen de son croquis qu'un homme de l'art M. Douillard, jeune peintre demeurant à Montaigu, fit la petite peinture de ces ruines, que je possède.

1836 M. GABRIEL GIRARD, CURÉ ; M. CHALLET, VICAIRE - M. Gabriel Girard devenu curé en 1836, reçut pour vicaire M. l'abbé Challet, déjà avancé en âge et qui avait été curé de Saint-André-Goule-d'Oie : il lui servit de collaborateur jusqu'en l'année 1852.

CONSTRUCTION DE L'ESCALIER DU JARDIN, 1840 - Ce fut en 1840 que ce bel escalier en pierres de taille, qui compte 96 marches, et qui dessert les quatre jardins du presbytère, fut construit par les Marguilliers. Il coûta 4.000 frs, y compris les murailles des jardins. On retira cette somme de la vente des terres, destinées pour engrais qu'on trouva surtout au bas jardin qui avoisine la rivière. On en fit enlever une hauteur de cinq pieds et ce qu'il y a de bien remarquable c'est que cette même opération fut pratiquée vers cette époque, sur tous les jardins de Saint-Georges voir même sur la place publique, et produisit aux habitants des sommes immenses. On vendait cette terre non à charretées, mais à barriques, tant étaient précieux les détritus accumulés pendant des siècles sur l'emplacement d'une ville jadis très importante.

NOUVEAU PONT BOISSEAU - L'époque dont nous parlons, 1840, vit aussi la construction du nouveau pont Boisseau. Cet objet d'art si beau et si solide fut bâti sur pilotis, et coûta à l'état plus de 180.000 frs.
M. MIGNET, 1852 - M. Challet après avoir exercé pendant 16 ans les fonctions de vicaire à Saint-Georges se retira du Saint Ministère, et fut remplacé par M. l'abbé Mignet aujourd'hui (1865) curé de Saint-Michel-Mont-Malchus.

MM. TOUGERON ET CAILLETON - Celui-ci exerça les fonctions de vicaire à Saint-Georges pendant huit mois seulement. Son successeur fut M. Tougeron, natif du Perrier, aujourd'hui (1865) curé d'Antigny. En 1855, il céda le poste à M. Cailleton de la Gobretière, curé de Saint-Mars-les-Prés.

PREMIER AGRANDISSEMENT DE L'ÉGLISE, 1854-1855 - Cependant dès l'année précédente, 1854, M. Gabriel Girard, curé, avait autrefois agrandi l'église de M. Guinaudeau devenue insuffisante pour la population. Sous la direction de M. l'abbé Barillaud, secrétaire de l'Évêché, faisait les fonctions d'architecte, il fit reconstruire le transept, le sanctuaire et les deux absidioles, le tout avec l'argent de la Fabrique, et les journées de travail qu'offrirent gratuitement les habitants de la commune. L'ouvrage commencé en 1854 fut terminé en 1855.

NOUVEAU CIMETIERE, 1858 - Jadis le cimetière entourait l'église. Celui que nous possédons aujourd'hui fut bénit, et on commença à y inhumer au mois de décembre 1858.

MORT DE M. GABRIEL GIRARD, 1858 - M. Gabriel Girard mourut le 26 décembre 1848, regretté de son peuple qui le pleura. Il fut enterré un des premiers dans le nouveau cimetière ; et au moyen d'une souscription volontaire des habitants, on lui fit élever le petit monument qui recouvre aujourd'hui sa tombe, gage d'affection et de reconnaissance de ses paroissiens.

M. REMAUD, 1859 - M. Pierre Remaud, originaire du Poiré, sous Napoléon Vendée, précédemment curé de Saint-Maurice-des-Noues et antécédemment de Saint-Sigismond, nommé à la cure de Saint-Georges par Mgr Delamare, évêque de Luçon, prit possession de cette paroisse le 20 janvier 1859.

M. RONDEAU, 1859 - Ce fut cette même année, 1859, au mois de juin que M. Rondeau, de Mortagne aujourd'hui (1865) remplaça M. Cailleton, en qualité de vicaire de Saint-Georges-de-Montaigu.

Bulletin paroissial de Saint-Georges-de-Montaigu - 1946

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